Le livre des reines

Oeuvre de fiction fortement ancrée dans l'histoire d'un Moyen Orient chaotique, raconté depuis le génocide arménien jusqu'aux horreurs de Daesh. Histoires de femmes, témoins et victimes de la folie des hommes, toujours en vie malgré la mort, et témoignant, comme suspendues à un fil ténu, que l'histoire du monde est finalement la leur. Je suis resté accroché à ces destins immortels qui, bien sûr renvoient tant d'admiration fascinée pour ces improbables instincts de vie, par delà les haines comme si le pouvoir de devenir mère pouvait transcender les crimes commis au nom des dieux et de l'amour insensé de la domination. L'auteure oppose la sagesse, l'intelligence et la résistance obstinée des femmes à la cruauté aveugle des hommes qui font la guerre en en faisant payer le premier prix aux femmes et aux enfants. Cette opposition n'est pas simplificatrice et les accents féministes de son récit sont justes. Ils n'inspirent pas la commiseration mais la colère. Et le propos devient politique quand il interroge l'absence de fondement des haines. Comment cette mosaïque de peuples dont les liens culturels sont si forts peuvent-ils autant se détruire mutuellement au point de faire exploser des décennies voire plus de vivre ensemble ? Beyrouth, Jerusalem, Alep et tant d'autres endroits où les volontés de puissance, l'idéologie, les frustrations ont imposé à ceux qui étaient voisins, souvent amis, de s'entretuer. Au point que, malgré la résilience des femmes, la haine sciemment cultivée entre les communautés à imposé, au delà des conflits armés, le bannissement de celles et ceux qui ont malgré tout choisi de retisser les liens intercommunautaires par les liens de l'amour. Une oeuvre remarquable.

Une saga familiale sur quatre générations, 1912, 1946, 1970, 1996, dans le tourbillon tragiques des guerres du Moyen-Orient. Nous suivons le destin de ces femmes qui ont vécu beaucoup de souffrance et de traumatisme à cause des guerres, mais aussi parce qu'elles étaient des femmes dans un pays où la condition de la femme est difficile.
Qayak, qana, qador, qamar des prénoms qui se ressemblent et qui m'ont donné du mal pour me repérer, je me suis parfois perdu. C'est un livre très intéressant, très enrichissant. le style m'a parfois un peu perdu également , il m'a fallu une bonne concentration pour le lire.

De 1912 à 2017, le destin de 4 femmes, de l'arrière grand mère à l'arrière petite fille: Qayah, Qana, Qadar et Qamar, après que la première, survivante du génocide arménien, contrainte de quitter le lieu de ses racines, condamne sa descendance à errer dans un Proche Orient déchiré par les haines, porteuses de vengeances et de guerres, de AÏntab en Turquie à Alep, en passant par Jerusalem et Beyrouth. "Sommes nous jamais de quelque part" dira l'une d'elles.
Il y a un peu d'"Incendies" de Wajdi Mouawad dans ce récit, par la violence faite aux femmes et par la force de leur résilience. On pourrait aussi retrouver les femmes de "Lignes de faille" de Nancy Houston.
Le récit toutefois, est construit avec originalité, scandé en quatre temps, sous la figure symbolique des quatre reines d'un jeu de carte, comme autant d'allégories à ces quatre destins.
Beaucoup d'habileté dans l'écriture avec des changements de rythme et de temps, qui épousent parfaitement les chaos de l'histoire.

Et voilà un livre que j'avais tres envie de lire depuis que j'avais entendu @ame.lit en parler sur sa chaine Youtube ! Ne connaissant pas ce livre et en ayant très peu entendu parler, la curiosité l'a emporté. Je suis satisfaite d'être allée au bout de cette lecture, très difficile, certes, mais d'une richesse incroyable.

Le livre des reines nous parle du destin de quatre générations de femmes, appartenant à la même famille. Nous faisons la connaissance de Qayah, l'arrière grand-mère qui naît à Aïntab, en Turquie, en 1912, et qui subit de plein fouet, le génocide arménien. Qayah donne naissance à Qana, une femme qui apprend à vivre avec ses fautes et qui subit les conséquences de ses actes. Elle épouse Luqa, et les années passant, le couple finit par se déchirer, l'un prenant partie pour les Syriens, l'autre pour les chrétiens. Dans ce couple déchiré contraint de vivre au Liban, Qadar, leur fille, et Qamar, leur petite fille, doivent trouver leur place.

A travers le destin de ces quatre femmes, on traverse le Moyen Orient et avons un apercu de la vie quotidienne et du combat que ces femmes peuvent mener de jour en jour. Ce livre est extrêmement difficile à lire et je recommande sérieusement de le découvrir lorsqu'on est psychologiquement apte à le faire. Certains passages sont d'une violence inouïe, une violence telle qu'il est impossible qu'elle soit inventée. Malheureusement, le livre se base sur l'histoire personnelle de l'autrice, ce qui fait froid dans le dos. L'écriture de l'autrice est tranchante et très bien maîtrisée, ce qui sert le réalisme du roman tout en y ajoutant des airs de contes, parfois.

Je regrette simplement une petit rappel du contexte historique du Moyen Orient. Ne connaissant pas bien l'histoire de certains conflits, j'étais parfois un peu perdue dans L Histoire très riche de cette partie du monde. Malgré cela, le Livre des reines est un roman coup de poing, qui marque la vie de lecteurs et reste gravé pendant un long moment.

Lien : https://youtu.be/hd3BYvFQLOk

Nous sommes dans cette partie du monde, déchirée autant par des guerres intestines que par des confrontations de langues et dialectes, de religions exacerbées, de politiques diverses, de pouvoir, prises de pouvoir, volontés de pouvoir, de régions différentes, de cultures multiples et anciennes, de querelles, voire de guerres sans fin : le Liban !
Le Liban jadis terre de lait et de miel; le Liban terre de malheur, poudrière politique; le Liban et ses familles arméniennes, circassiennes, syriennes, palestiniennes, libanaises, françaises; le Liban et ses voisins à constamment surveiller; le Liban aux innombrables tribus; le Liban et le poids de ses origines; le Liban déchiré entre un passé aux coutumes vivaces et un présent teinté de modernité.

De mère, en fille, petite-fille, et arrière-petite-fille, s'écrit une histoire.
En quatre parties distinctes, chacune présentée par l'une des reines d'un jeu de cartes, se déroule cette saga familiale : l'histoire chronologique de Qayah l'arménienne, Qana la palestinienne, Qadar la libanaise et Qamar la syrienne.
Quatre générations de femmes fortes, qui connaissent les épreuves, la douleur, décrivent la condition féminine dans ces années où le règne des hommes prédomine, leur combat pour témoigner, en émerger, faire entendre leur voix, voire reconnaître et faire reconnaître leur valeur.

Chacune ajoutant, précisant, le récit des autres, dévoilant enfin ce qui était resté en suspend, comble les zones d'ombre.
Et ainsi, des plus heureusement, se brise la rigidité de la chronologie, apportant un souffle nouveau à chacune des quatre parties. Nous ne restons plus sur nos questionnements car nous savons dès lors, que nous reviendrons tôt ou tard au récit, inachevé par l'une mais complété par l'autre.

Ce roman choral d'une lignée de 4 femmes au Moyen-Orient raconte le destin de chacune, impacté par les événements historiques et politiques qui hantent la région de 1912 à aujourd'hui. Au-delà d'une toile de fond historique passionnante (génocide arménien, guerres au Liban, révolution syrienne et avènement de Daesh), j'ai beaucoup aimé les réflexions sensibles de ces femmes sur l'amour, le destin, la pertinence du couple et l'émancipation sociale. A découvrir !

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