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3,49

sur 59 notes
Le jeune Jakob est un attrape-malheur.
Entendez par là sa faculté à se loler de ouf lorsque gente dame la mort s'en vient toquer à sa lourde.
Une particularité perçue comme un fardeau qui l'amènera, à l'insu de son plein gré, à user ses chausses sur moult chemins poussiéreux en compagnie d'un groupe de forains aux vrais airs de freaks.
Jakob ne rime pas avec disgrâce.
Ça devrait.

Premier tome d'une trilogie annoncée, cet attrape-malheur ne fit pas pleinement mon bonheur.
Avant toute chose, je tiens à rendre à Tom Tirabosco ce qui appartient , ben à Tom Tirabosco, du coup.
Sa faculté à illustrer chaque chapitre d'un trait charbonneux collant alors parfaitement au récit. Joli.

Quid de l'histoire proprement dite narrée sous la plume caressante de Fabrice Hadjadj ?
Intrigante, originale, elle l'est, assurément.
Il lui aura manqué un je ne sais quoi de folie pour que je tentasse, comme ça, sans certif' médical valide, le triple salto latéral, réception poirier sur un doigt, de contentement, autant dire presque rien, mais quand même.
Si le p'tit Jakob suscite intérêt et empathie, le récit, lui, fait rien que ronronner alors qu'avec un matériau pareil, il se devait de twister dans tous les sens.
Un léger mais préjudiciable manque de rythme aura eu raison de mon engouement initial à la découverte de l'objet livre du plus bel effet.
Autant dire que j'suis pas à fond à fond dans les start' avant l'entame du second volet.

Un grand merci à Babelio et aux éditions La joie de lire (plaisir de recevoir, en ce qui me concerne) pour l'envoi de ces deux premiers tomes.
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Il était une fois un garçon nommé Jakob mais qui fut plus connu sous le nom d'« Attrape-Malheur ». Tiens Jakob, comme l'un des frères Grimm. Et le récit commence justement comme un conte : un couple de meuniers dont le voeu d'avoir un fils finit par s'exaucer ; mais on découvre bientôt que l'enfant est affublé d'un pouvoir étrange, à la fois don et malédiction. Invulnérable face aux blessures qui lui sont infligées, il prend sur lui celles dont souffrent ceux qui l'aiment. Comment vivre et aimer dans ces conditions ? Jakob serait-il condamné à cheminer seul, dans le monde inquiétant qui est le sien ?

Le premier volet de cette trilogie nous plonge dans un univers médiéval de villes fortifiées et de champs, de moulins et de remparts, de seigneurs et de lanceurs de couteaux, de chevaux et de mandolines. Un monde à mille lieux du nôtre, mais la vie, ses épreuves et ses dilemmes n'y sont pas si lointains : la peine de s'arracher à une enfance heureuse et à ses parents, la grâce et l'infortune d'être différent, la difficulté de trouver sa place dans un monde fondamentalement ambigu.

L'attrape-malheur a captivé toute la famille et nous n'avons fait qu'une bouchée de ses 280 pages. Avec ce premier roman jeunesse, Fabrice Hadjadj s'impose comme un grand conteur, brille par son art d'interpeller le lecteur, d'associer les mots avec l'entrain d'une comptine, de composer des dialogues savoureux et d'imaginer des personnages hors du commun. Outre le héros de l'histoire, qui nous touchés dans sa simplicité et son humanité, j'aurais envie de parler par exemple d'Avner, le mime-poète, qui « taille dans l'étoffe de nos songes, travaille avec la matière de notre mémoire » pour déployer des univers entiers dans notre imaginaire.

La construction de son intrigue autour d'un parcours initiatique riche de péripéties, d'embuscades et de rencontres fait preuve d'une grande maîtrise. L'univers s'étoffe petit à petit et on découvre que la Contrée paysanne d'où vient Jakob n'est qu'une province d'un royaume plus vaste, lui-même menacé par un empire plus vaste encore où une guerre oppose les tenants de la nature à ceux du progrès technique. Des affrontements qui restent à l'arrière-plan dans ce premier tome mais qui contribuent déjà à piquer notre curiosité, au même titre que ce cavalier qui semble suivre Jakob à la trace, si bien encapuchonné de noir que l'on ne distingue pas son visage…

« Croyez-vous que toutes les joies saignent ? »

Ce roman a sa façon particulière de questionner les dilemmes moraux et l'ambivalence du bien et du mal, de l'amour et du « progrès », à l'image de la dialectique des dialogues de frères siamois de l'histoire qui ne tombent jamais d'accord.

Un conte fantastique aux accents modernes, d'une grande originalité, en lice pour le Prix Vendredi qui sera décerné le 2 novembre prochain. Texte et illustrations crayonnées en noir et blanc en font un vrai bonheur de lecture à voix haute.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Dans le prologue et dans le livre premier de L'Attrape-Malheur, le narrateur s'adresse fréquemment au lecteur, j'ai plutôt envie de dire à l'auditeur tant, au début, le récit se veut près de l'oralité. C'est moins évident par la suite. Un meunier et sa femme, Anders et Norma Traum, ont un enfant sur le tard, après avoir beaucoup prié. Deux accidents successifs révèlent l'étrange don de leur fils Jakob : il est invulnérable, ou plus exactement, il guérit immédiatement de ses blessures. On connaît très vite (avant la page 35) l'autre facette du pouvoir de Jakob, ou sa contrepartie. Il « absorbe » le mal des gens qu'il aime. Ainsi, quand sa mère se retrouve atteinte de ce qui ressemble à une pneumonie, Jakob prend sur lui la maladie, sans que sa volonté intervienne. Sa mère en est immédiatement débarrassée, mais Jakob frôle la mort. La solution que ses parents choisiront pour le sauver se révèle radicale ! Dans le livre deuxième, Jakob se retrouve parmi les artistes d'un cirque dont un certain Barnove (!) est à la fois le propriétaire, le Monsieur Loyal et le lanceur de couteaux. Avec la troupe, Jakob découvre le monde… Peut-être découvrira-t-il même la guerre et l'amour...
***
Fabrice Hadjadj, écrivain et philosophe, directeur de l'institut Philanthropos près de Fribourg, se présente lui-même comme un « juif de nom arabe et de confession catholique » comme en attestent Wikipédia et Babelio. Il nous propose une trilogie de romans pour la jeunesse, à la fois contes merveilleux et récits initiatiques. Chacun des trois tomes de L'Attrape-Malheur sera composé de deux livres. le prologue du premier tome, intitulé « Entre la meule et les couteaux », commence ainsi : « Il y avait une fois, au village de Rarogne, un garçon nommé Jakob Traum, mais qu'on se mit bientôt à surnommer l'attrape-malheur. » Dès l'incipit, on comprend que Fabrice Hadjadj aime jouer avec les mots. Il opte pour le verbe avoir plutôt que pour le verbe être dans la formule introductive du conte, moins habituel sans être rare ; il prénomme symboliquement son héros Jakob, ce qui signifie « que Dieu favorise » (on verra que ce n'est pas si simple) et on comprendra avant la fin de ce tome que, comme le personnage biblique, celui-ci aimera deux femmes. Il lui attribue Traum comme patronyme, ce qui rappelle à la fois un traumatisme et un rêve. de plus, il situe son conte dans un village valaisan bien réel : Rarogne. On peut poursuivre ce jeu sur l'onomastique pendant tout le roman avec profit : on y découvre de nombreuses allusions à l'histoire de la fin du Moyen Âge dans cette région de Suisse ainsi qu'à des problèmes intemporels.
***
J'éprouve une certaine difficulté à donner un avis tranché sur cette lecture. En effet, si, dans la première partie, le cadre, le merveilleux, l'amitié avec Clara et les questions que soulève le don de Jakob m'ont intéressée, je me suis un peu ennuyée dans le livre deuxième. L'action se déroule d'abord dans un pays de montagnes sans doute inspiré par la Suisse, mais le cadre s'élargira par la suite avec la tournée du cirque. L'immortalité et l'errance du héros m'ont fugitivement rappelé le personnage du Juif errant, mais les similitudes s'arrêtent là, je crois. J'ai trouvé original le parti pris d'un conte cruel, brutal, qui renoue avec les contes traditionnels avant délayage sauce Disney. Je me suis parfois surprise à réagir comme le public voyeur sur les gradins du cirque  : puisque le corps de Jakob se régénère sans difficulté, voir quelqu'un lui couper la main m'a paru infiniment moins brutal et difficile à supporter que l'assassinat du chien ! L'ambiance du cirque fait irrésistiblement penser au cirque Barnum et au film Freaks (1932), mais, à mon avis, il y a beaucoup de longueurs et des redites dans cette partie. le message se fait parfois pesant, qu'il concerne l'amour et ses « dangers » ou l'intérêt de la différence. On comprend rapidement qu'il ne faut pas s'arrêter à l'apparence et qu'on doit questionner ce que l'on considère comme la normalité, mais c'est peut-être mon regard d'adulte qui produit cet effet. La langue est travaillée, parfois lyrique, parfois même incantatoire, mais dans certains passages, ce travail est trop perceptible à mon goût. J'éprouve la même ambivalence en ce qui concerne les belles illustrations de Tom Tirabosco. Cet artiste travaille avec la technique du monotype, mais sur une plaque de néoprène. Il réhausse ensuite le résultat avec du pastel. Ces illustrations monochromes sont superbes, mais je n'ai pas réussi à y percevoir les moments heureux... J'essaierai d'approfondir ma déconvenue dans mon avis sur le tome 2 que je viens de finir, mais je ne suis pas sûre de réussir…
***
Je remercie beaucoup les éditions La Joie de lire et Babelio pour l'envoi des deux tomes de cet étrange roman.
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Suite à deux mésaventures qui auraient dû lui coûter la vie, mais après lesquelles un jeune adolescent, Jakob Traum, fils longuement désiré des meuniers du village de Rarogne, demeure étonnamment indemne, il ne fait plus aucun doute qu'il est un attrape-malheur – je n'en dirai pas plus sur cet étrange statut, laissant à chacun le soin de découvrir ses tenants et aboutissants -. A cette terrible découverte, le destin de Jakob va basculer, à un point qu'il n'imagine pas…

Roman qui débute dans un cadre plutôt bucolique et bienheureux, avec, à la manière des récits médiévaux, un conteur très présent, tenant un langage léger, poétique et chantant, interpellant avec joie son lecteur, ce premier tome des aventures de Jakob bascule assez vite dans une atmosphère bien plus sombre, malgré des pointes de légèreté qui réapparaîtront par ci par là, notamment avec la présence du roi Kovnov VII trois-quarts à la toute fin. Dès les derniers chapitres de la première partie, en effet, lorsque Jakob se découvre bien malgré lui attrape-malheur, son monde bascule, puisque chacun le repousse et/ou le craint, notamment ses parents, jusqu'à divers drames qui vont, et lui forger une carapace agissant comme repoussoir des divers sentiments humains qui pourraient lui nuire, et le mener contre son gré à rejoindre une troupe de forains créée il y a de nombreuses années par un certain Barnoves pour des raisons tout aussi dramatiques, que nous découvrirons au fil du récit. La deuxième partie reviendra plus longuement sur la description de la troupe, sur l'apprentissage de Jakob en tant que membre du cirque et, par l'intermédiaire de Barnoves, qui devient son mentor, la présentation des contrées dans lesquelles tout ce petit monde gravite. Un univers entier nous est ainsi précisément esquissé, petites touches par petites touches, univers intéressant mais somme tout assez classique, autant dans les toponymes utilisés, dans leurs descriptions, que dans l'histoire, la culture, ou encore le fonctionnement politique de ces contrées, à partir duquel la tension est d'ailleurs palpable, laissant rapidement attendre le pire dans l'intrigue. de cette façon, récit d'apprentissage de Jakob et découverte du monde qui lui permet de parfaire cet apprentissage sont parfaitement liés, parfaitement amenés par la narration afin d'introduire la trilogie.

Les illustrations de Tom Tirabosco qui accompagnent le roman sont particulièrement réussies en ce qu'elles rendent parfaitement l'atmosphère à laquelle l'on s'attend, notamment par l'utilisation du noir et blanc, et l'aspect comme charbonneux du trait typique du dessinateur, qui soulignent ainsi le caractère sombre de l'histoire.

Bien mené, cohérent, bien écrit – ce qui est tout à fait louable, notamment pour un public adolescent -, posant efficacement les bases d'un univers et d'un personnage intéressants, bien que manquant un peu d'originalité, ce premier tome de L'Attrape-malheur a été une lecture plus qu'agréable, qui m'a donné immédiatement envie d'enchaîner avec le second tome. Je remercie les éditions La Joie de Lire et Babelio de m'avoir permis de découvrir ces deux premiers tomes de la trilogie à l'occasion de la publication du second le 22 avril.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Ce roman est comme un conte. Il démarre avec un couple malheureux de n'avoir pas d'enfant. Et puis un jour, l'enfant arrive. Une bénédiction contrebalancée par une malédiction...dont je ne vous dévoilerai pas les détails pour garder l'envie de lire.
Et donc ce premier tome, puisqu'il y en a un second, pose les bases de la vie de cet enfant différent. Comment il intègre sa spécificité, en fait une force ou au moins évite d'en faire une faiblesse. Et ce n'est pas sans difficultés !
On y retrouve la naïveté de l'enfance, dans le cocon familial, puis la séparation et la découverte du monde, pour Jakob accompagné d'un groupe singulier et attachant : une troupe de saltimbanques eux aussi affublés d'une différence ou d'une capacité hors du commun.
L'itinéraire au gré des spectacles permet de découvrir une contrée dont on apprécie la finition des détails due à l'imagination de l'auteur. Car on a toute la visite guidée de la contrée, son histoire, ses coutumes. Un vrai guide du routard !
Un roman initiatique qui a un côté naïf, comme les contes, mais qui est loin d'être naïf sur le fond, comme la vraie vie.
Alors, faut-il le lire ? Oui pour les ados et oui pour les grands qui veulent s'offrir une part de conte dans leur vie compliquée.
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman.
Il est indéniable que l'auteur a fait un vrai travail d'écriture, il faut lui reconnaître cela, mais cela m'a quelque peu perturbé au début.

L'histoire en elle-même fait penser à un conte, noir, mais un conte tout de même.
Jakob, le jeune personnage principal est un attrape-malheur, cela signifie qu'il ne souffre pas quand on le blesse et est guéri tout de suite. Mais en contrepartie, il absorbe toutes les blessures et maladies de ceux qu'il aime (un peu comme une éponge) et là par contre il souffre.

L'histoire est intéressante, l'auteur tient là quelque chose, mais tout est très sombre. le jeune attrape-malheur se retrouve sans amour, en proie à la violence des autres, et toujours suivi par un cavalier noir enigmatique.

Le décor est bien planté, nous verrons donc bien ce qui se passera dans l'épais tome 2.

Je suis malgré tout un peu dubitative, même si je ne sais pas dire exactement pourquoi. Je crois que c'est la violence gratuite qui m'a un peu bloquée, voir tous ces gens donner des coups de couteaux à l'attrape-malheur.... (même s'il ne sent rien, quand même).

Dernier point : j'ai adoré les illustrations (faites au fusain ?) qui étaient parfaitement en harmonie avec l'univers du roman.
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Jakob est l'enfant unique et très attendu, voir longuement attendu par un couple des meuniers. C'est un garçon qui vit une enfance heureuse, entouré ses parents qui l'aiment plus que tout, son chien qui est un vrai compagnon des jeux et la douce Clara, une jeune fille du village. Bercés par le rire de leur fils et par le chant du moulin, le père et la mère ne se doutent pas que ce cadeau du ciel, qui est Jakob, est un attrape-malheurs, un être que rien ne peut blesser... ou presque, si on compte que Jakob absorbe toute la souffrance, le malheur et les blessures de ceux qu'il aime. Quand Clara tombe et se fait mal, c'est son ami qui a les genoux écorchés. Quand sa mère tombe malade, c'est son fils qui attrape la fièvre. Si le jeune garçon sait qu'il est invulnérable aux coups, pas contre il ignore qu'il peut absorber le mal de ceux qu'il aime.
Sauf que ses parents ont tout compris, alors, ils vont chercher par tout moyen de l'éloigner. de son chien. de Clara. D'eux. Et c'est comme ça que Jakob se retrouve dans la troupe d'un cirque itinérant. La vedette. le môme qu'on peut blesser encore et encore, et qui reste encore debout. Les gens se précipitent, munis d'une curiosité morbide. Voir de leurs propres yeux ce gamin qui se fait poignarder, mais qui sourit comme si de rien était.
En lisant la 4me, j'ai laissé mon imagination vagabonder, et je dois avouer que le sujet m'attirait fortement. Original. Dès la première page, j'ai su que la plume et le style de l'auteur allait me plaire. Et effectivement, je la trouve belle et riche. En regardant de plus près l'auteur, je dois avouer que je ne suis pas surprise, car Fabrice Hadjadj est un philosophe et un dramaturge français. Je m'excuse, mais malheureusement, son nom ne me disait rien. Donc, pas d'à priori sur l'auteur ou sur sa plume. Découverte totale. Je la trouve agréable, élégante, pleine d'expressions et jeux des mots, mais aussi très poétique.
En parallèle, Tom Tirabosco , illustrateur suisse, enrichit ce livre avec des planches au crayon, un style trop sombre à mon goût, mais d'une précision remarquable, surtout dans l'expression des personnages.
Si j'ai un avis plutôt moyen sur ce premier tome, c'est parce que j'ai senti une sorte de "gêne" par rapport à plusieurs scènes. La violence, animale ou humaine, j'ai du mal à la tolérer, surtout quand il s'agit d'un roman jeunesse, conseiller pour les 13 ans et plus. Trop sombre, trop dramatique. Et malgré cette jolie plume , j'ai du mal à croire(j'aimerais bien y croire) que le public jeune peut comprendre pleinement le sens des mots de l'auteur . Même moi, j'ai dû lire certains passages plusieurs fois, car la tournure des phrases et le jeu des mots n'était pas évident.
A part cela, j'ai trouvé l'histoire plutôt bien racontée, même si je n'ai pas réussi à m'attacher au jeune Jakob, j'aurais aimé connaître davantage ses pensées et son ressenti .
La plume et le sujet, c'est un plus. Par le reste, je ne suis pas très convaincue...

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Un grand merci aux éditions La joie de lire et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse-critique privilégiée.

Je ne sais pas quoi penser de ce premier tome. A vrai dire, depuis le Seigneur des anneaux je ne lis guère de romans du genre fantastique/ fantasy (je ne connais même pas la différence entre les deux s'il y en a une, alors c'est pour dire !).

D'abord, j'ai trouvé l'idée de départ très intéressante, ce petit Jakob Traum, un nom de rêve pour un pouvoir qui peut paraître magnifique mais en y réfléchissant bien surtout très handicapant au quotidien. le rêve - Traum - se change très vite en Trauma.

Première partie : Au moulin de Rarogne
En effet, ce petit, qui était très désiré par ses parents, modestes meuniers à Rarogne, a montré rapidement qu'il était un attrape-malheur, une catégorie rare de personnes capables d'absorber les douleurs et malheurs de ceux qu'ils aiment et de se les récupérer (sa mère, son amie Clara, ...).
Les parents ont donc la brillante idée (ou pas), pour protéger leur marmot, de faire semblant de le détester afin de le rendre insensible et d'en terminer avec sa vulnérabilité.
La première partie termine sur le départ de Jakob dans un cirque itinérant, un cabinet des monstruosités, Freak Show, dirigé par Barnoves.

Seconde partie : Avec le cirque Barnoves
Jakob apprend au sein de cette troupe que deux côtés s'opposent en dehors de quelques terres pacifistes : Altemore VS son fils héritier rebelle Ragar
Jakob va à son insu être sollicité par les 2 camps pour le rallier à leur cause, et ainsi obtenir l'opinion favorable du peuple.
Jakob est une sorte de symbole d'espoir pour ce peuple qui emmagasine beaucoup de souffrances mais parvient à se relever malgré les difficultés.
L'avoir de son côté peut donc être une affaire juteuse...

Dans cette partie, on découvre petit à petit l'évolution de Jakob, de ses débuts d'artiste à ses premières représentations, sous le surnom de Môme Même-Pas-Mal, mais aussi les dangers qui rôdent autour de lui, et ses sentiments qui ressurgissent avec l'arrivée d'une princesse.


Les talents de conteur et d'écriture de Fabrice Hadjadj sont indéniables ; l'auteur a le sens de la formule et nous emmène dans cet univers fantastique.
La première partie pose rapidement le décor.
Pour la deuxième, je dois avouer que les Freak Show me fascinent malgré le côté malsain de ces hommes et ces femmes mis en pâture par le voyeurisme. J'ai trouvé les différents acteurs attachants et drôles.
Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs qui n'étaient pas nécessaires au bon déroulement de l'intrigue.
Le côté conte philosophique est présent, le côté ambivalent Bien/Mal omniprésent.
Comme le souligne l'auteur : "on croit toujours que l'amour, c'est ce qui vient résoudre tous les problèmes. En réalité, dans ce livre, je montre que c'est l'amour qui est générateur du drame. [...] Ce double pouvoir de l'attrape-malheur est un révélateur de l'amour comme principe de drame, d'aventure, mais peut-être aussi ultimement de rédemption.".

Le sous-titre est incompréhensible lorsque l'on n'a pas lu le roman et devient évident ensuite pour souligner les deux premières parties de la vie de Jakob.

Concernant les illustrations, Tom Tirabosco a fait un travail remarquable pour illustrer la plupart des chapitres avec des dessins en noir et blanc de qualité.

C'est donc avec l'esprit curieux et mitigé que je vais commencer le deuxième tome de cette série originale.
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Quelle drôle de manière d'écrire. Je m'attendais à un roman fantasy. Mais j'ai trouvé que le style me faisait plus penser à un conte. Au sens propre: j'avais vraiment l'impression que le texte avait été écrit pour être conté à l'oral. Ce n'est pas du tout déplaisant, bien au contraire.

Nous suivons donc un jeune garçon qui a un don à double facette. le pauvre va être fortement malmené par cette particularité et connaître de tristes abandons et être promené comme une bête de foire, littéralement.

J'ai beaucoup aimé ce roman. C'est parfois pas très subtil pour certains messages, mais c'est un livre jeunesse. Néanmoins c'est très bien écrit, avec un vocabulaire choisi et pourtant facile à lire. Une heureuse surprise et je continuerai avec plaisir le tome suivant. (ce que je fais rarement pour les livres jeunesse: je lis souvent le premier tome pour me faire une idée avant de le donner à lire à mes jeunes ou pour en parler après quand je me suis faite distancer)

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Un roman jeunesse, une quête initiatique, ou un conte ? Sans doute un peu des trois mais pas juste ça. Fabrice Hadjadj a bien plus d'ambition pour sa trilogie et donc pour ce premier opus. Il y a vraiment plusieurs niveau de lecture dans ce premier tome et on y perçoit l'envie de l'auteur de nous emmener sur un terrain bien plus philosophique.

Jakob est un Attrape-Malheur, pour simplifier il est insensible à la douleur physique qu'on lui inflige et est (quasiment) immortel mais le revers de la médaille c'est qu'il attrape les problèmes physiques et les blessures de ceux qu'il aime vraiment. Invincible donc sauf au niveau par son coeur, voici une magnifique allégorie sur la vie surtout que notre ami Jakob découvre son pouvoir à la sortie de l'enfance. Et on peut dire que passage à l'âge adulte est particulièrement dur pour lui, car sa famille veut le protéger de tout donc de l'amour qu'ils ont pour lui.

Chaque personne dans sa vie a déjà connu des moments où blessé par les relations humaines, brisé par le chagrin, on se demande si cela vaut la peine d'ouvrir son coeur à nouveau de peur de souffrir encore un jour. Je pense que ce n'est pas un hasard si le premier grand drame du livre concerne le chien de Jakob car il s'agit souvent pour beaucoup d'enfants de la première confrontation avec la mort. L'Attrape-Malheur serait-il au fond simplement un être doué d'une grande sensibilité ? Son super pouvoir serait simplement de ressentir plus fort les émotions ? Éprouver cet amour pour les autres qui peut vous rendre invincible et vous faire déplacer des montagnes, mais aussi qui vous rend vulnérable et sans défense quand la vie s'acharne.

Notre héro va donc devoir grandir, s'endurcir, trouver sa place dans ce monde et surtout définir les limites de son coeur. Nous le suivons donc dans son voyage initiatique où il va découvrir la vie sur les chemins de cet univers qui s'ouvre devant lui accompagné d'un groupe de forains. Ce petit cirque ambulant est lui aussi riche en personnages haut en couleur, une galerie de portrait bien utilisé par notre narrateur pour décortiquer l'être humain. Son périple va l'amener bien loin du village de son enfance pour se confronter à la guerre et à l'amour sans doute au centre du second tome.

Fabrice Hadjadj a donc beaucoup de chose à nous dire et le fait bien : le style est bon, parfois poétique mais dans l'ensemble plus proche d'un conte. L'auteur sait où il va et il sait parfaitement nous y amener. le récit est maîtrisé et nous accroche très facilement. A noter les magnifique illustration de Tom Tirabosco apportant un vrai plus à l'ambiance globale. Je vais donc suivre l'auteur dans le second tome et je vous recommande cette lecture que cela soit pour petit ou grand, chacun y trouvera de la magie et matière à réfléchir.
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