« Réussir sa lecture », l'auteur a eu la brillante idée, comme décrit dans cette pré-introduction, de laisser le choix aux lecteurs de suivre les pages ou d'aller y piocher où bon lui semble. La lecture en a tout de suite était plus légère, ce qui n'est pas un mal vu le titre.
J'en ai lu pas mal, au minimum consulté, un bon nombre d'ouvrage bien-être, anti-dépression, thérapie bonheur et consorts, l'auteur aussi visiblement, on s'est compris dès la première phrase. Puis un peu moins, je dois être top optimiste pour lui et ne passe par mon temps ç comparer mon bonheur (ou non) à celui des autres, j'avoue qu'il m'a paru amer sur une bonne partie du livre. de plus il fait souvent référence à la bible ce qui m'agace sur la fin, il fait aussi références à des penseurs et philosophes donc ça compense.
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La recherche du bonheur est recherche de la bonne mort. Toute la connaissance morale se rapporte à la question : « Que dois-je faire pour être heureux ? ». Toute la connaissance morale renvoie donc à cette question contenue dans la précédente : « Que dois-je faire pour bien mourir ? Quelle mort dois-je vouloir de préférence, et quelle existence dois-je en conséquence mener ? »
On a de peur que pour ce qu’on aime. Celui qui n’a peur de rien montre qu’il n’aime rien. La peur de la mort est donc un signe de santé : preuve qu’on aime la vie ou que la vie est aimable. L’absence de cette peur est symptôme de maladie grave : preuve que la vie nous est insupportable ou indifférente.
La vie de l’homme juste et vertueux est meilleure que celle de l’homme rempli de vices. C’est donc pour l’homme juste qu’il est plus douloureux de la perdre. L’arrachement de son âme à son corps fait le bruit le plus déchirant, parce que son corps avait pleinement épousé son âme dans ce qu’elle a de plus spirituel, et son âme avait pleinement épousé son corps dans ce qu’il a de plus serviable.
Toute vie est ouverture et communion. Toute joie est rencontre. Le plaisir recherché, fabriqué, produit à la force du poignet, pour ainsi dire, est toujours laborieux et laisse un goût amer. La vraie joie vient toujours nous surprendre. Notre œuvre n’est pas de la produire, mais de nous y disposer.
J’ai la naïveté de croire qu’on ne demande pas assez aux hommes. J’ai la candeur de penser que sous la mesquinerie commune sommeillent des héros et des saints. Beaucoup s’agrippent à quelques sous qui, si on leur proposait pour de bon de donner leur vie tout entière, seraient prêts à le faire.
Fabrice Hadjadj - Encore un enfant ?