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EAN : 9782843376924
292 pages
Anne Carrière (22/08/2013)
3.27/5   85 notes
Résumé :
Trois personnages sont liés sans le savoir par un secret tragique. Marthe recherche son fils mystérieusement disparu depuis des années. Ellen ne parvient pas à se remettre de la fuite de son amant qui l'a laissée enceinte. Andreas, l'ami d'enfance d'Ellen, hante les rues du bourgs de Grund sans prononcer la moindre parole...
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 85 notes
«  Les insomniaques sont des gens qui attendent.
Ils attendent le sommeil , puis le jour.
Après quoi ils attendent toute la journée que la journée passe pour pouvoir se remettre, le soir venu , à attendre le sommeil .
Les insomniaques sont comme des maîtresses délaissées , «  maîtresse » un mot qui rappelle «  matelas »....
«  Viens image de la mort,
Viens ombre du trépas.
Viens , fantôme du repos.
Ne viens plus jamais . »

Deux extraits de ce très beau livre élégant ,pétri de souvenirs mélancoliques qui aborde des thèmes forts tels que le deuil, la disparition , la maladie , les tourments dissimulés de la vie dont l'héroïne Ellen a grandi avec son ami Andreas entre baignades et parties de pêches , à Grund , petit village allemand...
Elle décroche son diplôme de somnologue ;
: docteur en sommeil , parasomie, paralysie par les rêves , sommeil profond et autres caractéristiques, insomnie familiale .
Elle travaille à l'hôpital , séduite par Lutz , un jeune garçon en vacances chez son père ..
Enceinte il disparaît ..
Elle rejoint l'Irlande où elle rencontrera un musicien qui servira de père à Orla , sa fille ,...
Après 17 ans de vie commune , elle revient à Grund avec sa fille ...
Elle y retrouve sa mère Heidrun , plongée dans un coma profond et son père Joachim, triste et anxieux pour son épouse .

Il monte une chorale et nous rencontrerons bien d'autres personnages tels Marthe , grise , insignifiante , secrète et discrète ( elle disparaîtra) qui tient le journal de bord de la chorale ...., Benno , Andreas qui ne parle plus depuis des années ...Hugo et d'autres ....
C'est un roman d'atmosphère lent et subtil tissé de secrets de famille , des relations mère - fille, de thèses , où l'on croise les bords du Rhin et sa nature poétique, Platon , Pline, Aristote , Shakespeare, Héraclite , l'histoire du sommeil mais aussi des grenouilles - taureaux, des serpents , des araignées , La ville de Hambourg et ses rames de métro vibrantes, des harpes éoliennes et surtout, surtout des messages, des sentiments enfouis symbolisés par le mythique oiseau gris , aux longues pattes fragiles et minces , oiseau «  messager de mort », le héron ....

Toutes ces histoires entremêlées révèlent les tourments de l'âme humaine et les affres de l'insomnie : le sommeil lié au métabolisme c'est à dire à la vie mais aussi , comme la mort , un rejeton de la nuit , ....
Un ouvrage où Ellen tente de protéger Orla sa fille du monde mais aussi l'aider à devenir une femme libre ....
Un très beau livre mélodieux ,érudit , sinueux et singulier lu lentement acheté en 2014 , oublié au fond de ma bibliothèque ...









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Grund, un petit village d'Allemagne, au bord du Rhin. C'est là qu'a grandi Ellen, entre parties de pêches et baignades dans le lac, avec son ami Andreas. L‘été où elle décroche son diplôme de somnologue, le duo d'inséparables compte un nouveau membre : le charismatique Lutz, en vacances chez son père. Il séduit Ellen mais quand elle se retrouve enceinte, il disparaît purement et simplement. Ellen part en Irlande où elle rencontre un musicien qui servira de père à sa petite Orla. Mais après 17 ans de vie commune, Ellen revient à Grund avec sa fille. Elle y retrouve sa mère Heidrun,dans le coma après une rupture d'anévrisme, et son père Joachim dont elle rejoint la chorale avec Orla. Chantent aussi Andreas qui ne prononce plus un mot depuis des années, Marthe, une femme grise et discrète qui tient le journal de la chorale et Benno, un étudiant en histoire, son éphémère patient à l'école du sommeil avec qui elle entame une liaison.


Alternant les points de vue d'Ellen victime d'une insomnie et de Marthe qui cherche un coupable à la disparition de son fils, L'envol du héron est un roman élégant qui touche divers sujets comme le sommeil, la disparition mais aussi les relations mère-fille. Très présente, la nature des bords de Rhin y apporte une touche poétique et nous fait croiser la route des araignées, des grenouilles-taureaux et surtout des hérons, messagers de la mort. Katharina HAGENA maîtrise l'art des romans d'atmosphère dans lesquels il semble ne rien se passer mais où le drame, latent, semble presque inévitable. Un roman tout en finesse, érudit et subtil, qui confirme le talent de son auteure pour décrire les sentiments et les secrets enfouis, les êtres peu enclins à se dévoiler, les tourments de l'âme humaine. Magnifique, tout simplement.
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Un très beau livre, plein de mélancolie qui aborde des thèmes forts comme le deuil, la disparition, l'abandon, sans être larmoyant pour autant. C'est un livre qui vous berce et vous touche sans que vous vous en rendiez compte, il vous prend dans son filet et ne vous lâche plus. Je le dis sans flatterie car ça n'est pas forcément le genre de livre vers lequel j'irai de prime abord. On suit tout au long des pages, différents personnages qui se retrouvent à un tournant de leur vie, Ellen et sa fille adolescente, Marthe la mère inconsolable de la disparition de son fils, Andreas, le taciturne qui ne dit plus un mot depuis des lustres. Tous sont liés et leurs vies se sont entremêlées à un moment donné sans qu'ils en soient réellement conscients. Ce passé commun les hante mais chacun l'affronte à sa façon. Un manque de communication, un non-dit, voire des certitudes influeront tour à tour le destin des uns et des autres. Ellen, abandonnée enceinte, a fui sa ville natale pour l'Irlande, espérant refaire sa vie et oublier cet abandon. Marthe se désespère de revoir son fils, disparu du jour au lendemain sans laisser d'adresse, Andréas, l'ami d'enfance d'Ellen n'a jamais accepté sa fuite pour une autre vie. Tous ont été abandonnés et tous cherchent des réponses…

Du mystère, de la profondeur dans les thèmes et la psychologie des personnages, tout est réuni pour séduire le lecteur. Je me suis attachée à Ellen, au départ moyennement sympathique, presque agaçante mais qui devient émouvante au fur et à mesure de la lecture et qui a fini par me toucher à travers ses doutes et ses failles. C'est une femme de son époque qui mène sa barque, assume son rôle d'amante et de mère, tour à tour perdue ou séductrice mais malgré tout elle est fragile et perdue, vivant dans l'espoir du retour improbable du père de sa fille. J'ai beaucoup aimé l'évolution de son personnage et la façon dont l'auteur l'a dessinée. Elle prend de l'ampleur au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire pour devenir le pivot central du récit.

J'ai particulièrement apprécié l'écriture de l'auteur, c'est fluide et plein de poésie, très agréable à lire, j'ai trouvé la langue très mélodieuse, le rythme est lent et doux, il vous berce au fil des mots et des phrases sans être ennuyeux une seule seconde. J'ai totalement adhéré au style et à l'histoire. L'intrigue se dessine petit à petit jusqu'au dénouement final, en petites touches qui se dévoilent au fil des pages. Malgré peut-être quelques longueurs, j'ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture, ce fût une jolie découverte.
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L'héroïne, Ellen, revient dans son village natal allemand, près de Karlsruhe en Allemagne avec sa fille Orla après avoir vécu en Irlande.

Elle est somnologue, souffre d'insomnie et accompagne la fin de vie de sa mère, avec sa fille et son père.

Les parcours des disparus du passés et les ‘en train de disparaître' du présent se mêlent. Chacun son parcours et sa quête existentielle. Les fils d'Ariane sont l'insomnie, la nature, une chorale montée par le père, les sentiers tortueux du destin.

Ce n'est pas un livre remonte moral, mais l'écriture à beaucoup de charme.

D'ailleurs ce n'est pas l'histoire de ce roman qui me donne envie de lire d'autres romans de l'auteur, mais son écriture particulière, son choix des mots, j'ai même un grand regret de ne pas pouvoir le lire dans sa langue d'origine, car certaines traductions n'étaient pas au point 100%.
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Qui est ce « il ? Qui est ce « je » ?
Et cet Andreas, ce Joachim, et tous ces autres noms qui surgissent, qui sont-ils ?
Le début est assez confus. Outre l'omniprésence du sommeil, ou plutôt du manque de sommeil, et l'apparition régulière d'araignées, de crapauds taureaux, de hérons, on peine à s'y retrouver dans l'installation de l'histoire. D'autant que les lieux changent aussi. Il est vrai que petit à petit, les choses s'expliquent, et arrivé à la page 100, on commence à cerner la vie d'Ellen (oui, ça y est, j'ai enfin compris comment elle s'appelle).
Le style est plutôt plaisant, mais ne nécessitait pas toutes ces complications de mise en scène.
Alors maintenant, où cela nous mène-t-il ? Je vais continuer pour le savoir.

Et voilà ce que j'en ai compris.
Lors d'une nuit d'insomnie, Ellen laisse aller le fil de ses pensées et retrace les évènements importants de sa vie. Ses amours, ses parents, sa fille… Tout cela d'une manière déstructurée, comme peut l'être une nuit sans sommeil.
L'ambiance de sa nuit blanche, de sa vie, nous arrive par petites touches, par questions que se pose le lecteur.
C'est assez particulier, assez déroutant mais assez envoutant en même temps.
Cette fascination pour les oiseaux, pour les araignées, pour les crapauds taureaux revient régulièrement, comme un refrain.
L'intérêt est soutenu par le mystère de la disparition d'un des personnages, ce qui agrémente l'intrigue.
D'une manière générale, le style est plaisant mais sans plus.
Au final, un livre très agréable mais dont je ne saurais pas dire si je l'ai vraiment aimé ou non.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le vent est toujours là dans cette ville. Il souffle sans interruption. En été, il est frais, fouille le feuillage des arbres et fait pivoter la face claire des feuilles vers le haut. C'est dans le train de banlieue que l'on prend conscience de la chaleur. J'aime qu'à Hambourg, même les vielles dames comme il faut ouvrent les abattants des fenêtres dans les transports en commun et s'assoient dans le courant d'air avec leur chapeau. S'il arrive qu'il n'y ait pas de vent, les gens d'ici disent qu'il fait « lourd » et ils ont des problèmes circulatoires. Ils dorment mal, trop, trop peu, réclament des somnifères ou des antidépresseurs.
En hiver, le vent est cinglant et vous enfonce ses longues dents fines dans la peau. Il s'insinue dans les manches, les jambes de pantalon et les trous des lacets de chaussures.
En automne et au printemps, c'est la tempête. La pluie arrive de côté et des parapluies noirs brisés dépassent des poubelles. On dirait qu'une troupe de corbeaux géants est tombée raide morte du ciel et que des passants s'en sont débarrassés à la hâte.
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«  Viens , oiseau gris, d’attendre je me lasse, et mon cœur déjà bat des ailes, prêt à voler.
Viens à présent . Ou ne viens plus jamais .
Les merles chantent - ils de joie ou de désespoir ? »...

« Le mélancolique , dit Aristote ,a moins besoin de sommeil que l’homme joyeux ..... »
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Tandis que j'étais assise au chevet de ma mère mourante, de ma mère dormante, je me demandais s'il y avait une différence entre les souvenirs que l'on a d'une personne morte et ceux que l'on a d'une personne qui a elle-même tout oublié. Si, dans ce dernier cas, on n'essayait pas d'être sa mémoire.Les souvenirs que l'on avait d'une personne était tout autres que ceux dont on la créditait. Quels étaient les plus vrais ? Le souvenir et la véracité ne s'excluaient-ils pas d'emblée ?
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Quand nous arrivâmes sur une portion de chemin où la forêt était plus épaisse, nous sentîmes aussitôt la fraîcheur ; l'automne attendait déjà à l'ombre des arbres, aspirant la chaleur de l'air et faisant provisions de forces. Le lac avait une autre odeur que le fleuve, une odeur de poussière mouillée. On voyait plus d'algues sur les pierres qui se trouvaient au bord du Rhin, peut-être était-ce pour cela que le fleuve sentait davantage le moisi. Après la baignade, notre peau, une fois sèche, portait l'odeur du lac et on avait l'impression que de minuscules particules de poussière s'étaient déposées dans les pores, les sillons du bout des doigts et autour de tous les poils, même les plus fins et les plus transparents.
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Fatigue et somnolence sont les deux extrémités extérieures du seuil dans la demeure de la nuit. De ce seuil d'airain où la nuit et sa fille, le jour, se rencontrent. L'une entre dans la maison au moment même où l'autre la quitte. Aucune des deux femmes ne passe plus de temps avec l'autre qu'il n'en faut pour ces deux saluts quotidiens sur le seuil, mais elles habitent ensemble.
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