– Sous quel prétexte allons-nous intégrer l’entourage d’Agrippine ? interroge Alfred.
– Facile ! rigole Brune. Nous lui expliquons venir du 22ème siècle contredire une thèse qui affirme que le fils qu’elle enfantera l’an prochain n’est pas responsable de son assassinat.
Le chef de l’expédition sourit.
– Je suis censé transmettre une potion thérapeutique de la part d’un médecin grec à Aulus Cornelius Celsus, explique-t-il.
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Mort de Sénèque
– Je m’en doutais. Selon Tacite, après avoir ordonné à Sénèque de se tuer, Néron est arrivé à temps pour sauver sa compagne. J’ai étudié la vie de beaucoup de tyrans sanguinaires. Je n’en connais aucun qui, après avoir condamné à mort un collaborateur, se précipite pour sauver sa femme. Si l’empereur accourt, c’est pour sauver Sénèque.
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– Partager mon bain au lait d’ânesse te plairait-il ? murmure l’impératrice Popée à Brune.
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Ils entrent dans l’atrium et aperçoivent, derrière la fontaine, l’heureuse maman étendue sur un canapé. Toute souriante, elle leur montre un couffin.
– Bravo ! s’exclame-t-elle, en lorgnant Aurélien.
– C’est Néron ? demande Brune.
– Ta gueule ! murmure Patrick
– Lucius Domitius Ahenobarbus, rectifie la future impératrice, mon fils.
Penchés sur le berceau, tous contemplent le bébé.
– Pourquoi ne s’appelle-t-il pas Néron ? murmure Brune.
– Il prendra ce nom lorsque l’empereur Claude l’adoptera, chuchote le futur agrégé.
La jeune fille se penche à l’oreille de Patrick.
– Imagine Aurélien répondant à quelqu’un qui s’enquiert de ses études : je rédige une thèse sur Lucius Domitius Ahenobarbus.