Les émotions sont à la mode en ce moment. Stéphanie Hahusseau n'en est pas à son premier livre, ni à sa première expérience en psychiatrie. Avec celui-ci, elle remet un peu d'ordre dans tout cette production de développement personnel, psychologie, spiritualité… En fait, elle reprend différents items, par ordre alphabétique comme : Accepter d'être…, alexithimie, attachement, bienveillance… Elle reprend tous ces concepts pour les replacer dans une perspective parfois différente de celle que l'on voit habituellement. Elle se place résolument dans une perspective psychiatrique, soignante. Son point de vue est celui du médecin, du thérapeute. Alors, avec les notions de bienveillance, de méditation, du lâcher-prise… elle prend parfois le contre-pied de ce que l'on entend habituellement. Elle fait également le point sur les différentes thérapies que l'on trouve sur le marché du bien-être. Justement, puisque l'on parle d'émotions, l'auteure m'a souvent agacé par ses partis-pris. Lorsqu'elle dénonce les outrances du lâcher-prise ou de la méditation en tant que modes par exemple. Oui, il y a des abus mais on devine en filigrane une volonté de se démarquer de la production habituelle dans ce domaine. C'est dommage, car en dénonçant aussi implacablement un travers, elle rentre immanquablement dans un autre où tout ce qui se fait actuellement dans le domaine du bien-être serait sujet à caution.
Pour autant, c'est un livre intéressant auquel je mets 4 étoiles, bien que je ne sois pas d'accord avec tout ce qui y écrit. Même si on répugne à sortir des schémas officiels, on peut laisser des pratiques et des enseignements moins reconnus s'insinuer dans les brêches du médicalement correct.
Les émotions expriment des buts, des besoins, des désirs personnels. Il est normal d'éprouver régulièrement des sensations et des émotions inconfortables.
Bowlby dans les années 50 a montré combien l'attachement dans les premières années de la vie était crucial. Il a été largement documenté que la qualité de cet attachement initial est un élément prédictif de la santé à venir. Chez un petit négligé ne bénéficiant pas de tendresse et d'écoute de ses besoins, ou, à l'inverse, chez un bébé utilisé comme un substitut affectif par l'un des deux parents qui ne répondent pas de manière adaptée à la demande, on constate une dérégulation pérenne de l'axe du stress.
Accepter ses émotions, ce n’est pas renoncer à exercer un quelconque contrôle sur soi, ce n’est pas être sans filtre, ce n’est pas se conduire mal en étant décomplexé. Accepter ses émotions, c’est devenir un adulte courageux et lucide, avec des directions qui lui importent, mais aussi un adulte conscient de ses failles et de ses « imperfections ». Accepter ses émotions, c’est prendre la responsabilité de s’en occuper quotidiennement en apprenant à d’abord les ressentir puis à les nommer et cela sans s’en vouloir, donc sans ajouter une émotion secondaire sur l’émotion. Accepter ses émotions, c’est reconnaître qu’elles nous concernent tous, qu’elles définissent notre humanité et qu’elles n’épargnent personne. Accepter ses émotions, c’est s’en occuper suffisamment pour cesser de blesser ceux qui nous entourent, en les niant ou, au contraire, en s’en déchargeant sur eux. Accepter ses émotions, c’est observer avec humilité combien elles biaisent de façon universelle notre façon de penser et de voir le monde. Accepter ses émotions, c’est avoir l’immense courage de fermer les yeux et d’affronter sa souffrance.
L'intéroception, c'est la perception profonde de ses états corporels internes aux endroits des poumons, de l'estomac, des intestins, des battements du cœur, des reins... C'est la cartographie dans l'instant du cerveau de l'état interne du corps et des organes viscéraux. Il y a des régions du cerveau dévolues à ce processus.
On a tous vécu ou on vivra tous des expériences difficiles, voire traumatisantes.
Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?