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Critique de SagnesSy


« Pendant des décennies et des décennies, les gens qui se plaignaient de leur âge m'ont exaspéré, mais je comprends maintenant qu'il est parfaitement possible de se sentir accablé par le poids des ans. C'est à la portée de n'importe qui : il suffit de devenir enseignant. »
J'avais lu « Humains » de Matt Haig et voici ce que mes notes en disent : « Sympa mais excessif et un poil sentimental. » Il y a toujours ça en réalité dans ce gros roman, mais ça m'a emportée bien plus efficacement. le premier abordait la thématique séduisante de notre place dans l'univers, celui-ci s'ébat avec volupté dans le Temps. le narrateur, Tom, a la bagatelle de plus de quatre cent ans et s'il vieillit bel et bien (il n'est pas du tout immortel), sa façon de le faire est énormément ralentie par rapport à celle d'un humain ordinaire (il nous appelle « les éphémères »). Il a pas mal tâtonné pendant ces centaines d'années car évidemment ce n'est pas simple de survivre à tout et à tout le monde mais il a trouvé un certain sens à la vie en se joignant à une société secrète composée d'autres personnes comme lui, sans que cela le rende heureux, pourtant. Fidèle à la mémoire de son grand amour (il n'y a eu personne depuis), il cherche désespérément sa fille, atteinte de la même « maladie » que lui. Ayant aujourd'hui l'apparence d'un homme d'à peu près quarante ans, il décide de revenir à Londres en tant que prof d'Histoire. Alternant les différentes époques de son passé (il a côtoyé Shakespeare lui-même, et tant d'autres…) et sa vie à Londres de nos jours, il nous donne à voir un individu qui se débat aussi bien avec le concept du Temps qu'avec les problématiques de l'ultra-moderne Solitude, et c'est prenant comme tout. À la fois très romanesque (ce coté est très réussi) et pas assez SF, il y a un tout petit peu trop de sentimentalité pour que je m'enthousiasme complètement mais les cinq heures de lecture sans interruption témoignent tout de même d'un savoir-faire certain. Dès 16 ans.

(Shakespeare)
« Il tira sur sa pipe. « Je déteste écrire, lâcha-t-il dans une volute de fumée. C'est la vérité vraie.
– Vous le faites pourtant fort bien.
– Et alors ? Mon talent ne vaut pas un pichet d'ale. Il ne signifie rien. Absolument rien. Être doué pour écrire, c'est comme être doué pour s'arracher les cheveux. À quoi sert un talent qui vous fair souffrir ? C'est un don qui embaume jusqu'aux cieux, et il sent la fiente de renard. Mieux vaut encore être putain à la mitre du Cardinal que dramaturge. Ma plume est une malédiction. »
J'étais tombé sur un mauvais jour. »
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