Dans cet opus 1988 de "l'état de poésie", Georges Haldas nous emmène au tréfonds de l'âme humaine, là où les étourderies de l'époque contemporaine font place à une réflexion de fonds sur le sens de la vie et sur la manière d'en accepter les vicissitudes avec philosophie mais sans lâcheté, bien au contraire. Avec une énergie redoublée par la lucidité face à la vie.
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Qu’est-ce que l’Etat de Poésie, sinon cet état d’éveil et de réceptivité, de vide, à la fois, et d’humble attention aux moindres choses ; dans la mesure où celles-ci nous ouvrent toujours les portes de ce royaume qui n’est pas de nous. Parce que, n’étant pas « importantes », on n’attend rien d’elles. Alors que c’est par elles précisément que passe l’inespéré, l’inattendu, l’imprévisible. Bref, l’autre par excellence. Dont on croit toujours que sa voie est l’extraordinaire. Alors que justement pas. Il s’avance masqué par l’ordinaire.
C'est le malheur et la souffrance - l'adversité - qui nous ouvrent les yeux. Quiconque n'a pas connu le malheur, n'a pas les yeux ouverts. Il ne voit pas la réalité et la part cachée en elle. En ne voyant pas ainsi la réalité de la vie, il ne sait pas de quoi il parle. Il en résulte - entre autres - que la seule fraternité qui ne soit pas trompeuse - sentimentale, euphorique ou idéologique - est fondée sur l'expérience du malheur et des lumières qu'on peut en tirer. C'est une fraternité exempte, à la fois, d'illusions et ouverte à l'espérance. Qui peut dire mieux ?
Pendant de longues années, on contrôle sa vie. Du moins on le croit. Et puis vient le temps où on perd soudain tout contrôle. Sous la pression de puissances, en nous, dont on n'avait pas conscience. Et dont l'éruption ravage tout sur son passage. On est emporté, perdu, comme disloqué. Accepter aussi cela. Qui peut nous détruire où nous fertiliser.
C'est aujourd'hui qu'il faut, non pas s'opposer à ce monde - absurde: tout est en ce domaine irréversible - mais travailler à l'écart, dans le retrait, pour maintenir des îlots d'humanité véritable.
On confond sans cesse esprit et intellectualité. Que de maux nés de cette confusion. Que de rapports humains faussés. Tant d'intellectuels dépourvus de tout esprit. Et de gens, dits simples, qui en sont investis. Comme en témoigne leur manière, non de penser, mais de vivre.
Fou
footballBernard PIVOT, à l'occasion du mundial, accueille des amateurs, des professionnels et des spécialistes du
football :
Georges HALDAS pour "La
légende du
football", Jacques de RYSWICK co-auteur de "100 ans de
football en France", François THEBAUD pour "Le temps du
miroir" consacré à sa revue le Miroir du
football, Florence RIMBAULT (joueuse professionnelle), Michel DENISOT pour "Olé France",...