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Un témoignage et un bon roman de SF ..
Le titre en français n'est pas conforme à l'esprit du titre en VO « La guerre pour toujours , sans fin ... « et non pas éternelle ...
J'aime beaucoup ce roman ...
Dans ce texte l'auteur se livre à une création de SF clairement assumée , l'univers est solide ( blindé ) . Il n'est pas bidon et les personnages expriment parfaitement l'univers alors que le fond du texte est aussi riche que subtilement énoncé ...
l'auteur évoque indirectement son vécu personnel pendant la guerre du Vietnam (et donc aussi , de celui de toute une génération finalement ) . Il le fait sans se lancer dans une polémique amère et vindicative , sans pour autant se lancer dans de la SF prétexte.
« For Ever War « est une passerelle vers la SF comme c'est un mémorial dédié au coût humain des guerres de tous les temps.
Le cadre du roman est savoureux.
L'auteur utilise superbement les effets relativistes du voyage spatial et le lecteur en prend plein la vue au faire et à mesure que le personnage principal s'éloigne de chez lui , de son époque et donc de lui-même et de celui qu'il était au départ .
Le cadre est très crédible vaisseaux spatiaux .. fantassins du futur .. il n'a pas pris une seule ride.
Sur son parcourt ce jeune homme croise des camarades qui deviennent son seul lien à la réalité ..
Il tente de se défendre de l'instrumentalisation ( au sens strict ) dont il est l'objet ..
Il tente de survivre aussi aux ordres et à ce qu'implique la discipline , aux combats , et aux fabuleux environnements incroyables et spectaculaires que l'auteur matérialise pour notre plus grand plaisir ..
Le personnage résiste à toute ces pressions grâce à une certaine innocence , grâce à l'affection et à la tendresse et de par son implication dans une relation amoureuse sobrement dessinée et consistante . Mais Il conserve aussi son libre arbitre en devenant un soldat compétent et solidaire de ses camarades qui comprend parfaitement les logiques systémiques de son environnement très mouvant , surtout il conserve sa capacité d'adaptation et son bon sens .
Tous ces personnages sont vraiment sympathiques .. L'auteur manie un humour acerbe que je trouve irrésistible et qui fait une grande partie de l'attractivité du roman .
Les soldats sont des deux sexes et ils ont des rapports sexuels entre eux .. c'est un de leur seul espace personnel véritable avec le sommeil.
Haldeman s'engouffre dans ce thème pour plaider l'égalité des sexes ... les droits des minorité sexuelles ... et pour donner des coup de boutoir sur un thème qui est toujours l'objet d'un débat d'actualité aux états unis .. : la sexualité à et autour de l'armée .
Le génie d'Haldeman est de s'engouffrer dans cet espace intime pour y centrer le lieu où commence la liberté et le maintien de soi-même face un environnement qui tend à refaçonner , et pétrir les personnalités initiales . C'est autour de cette sexualité proscrite aux armées « in the real world « que se trouve le socle et la base de tout futur constructif ainsi que de toute libération personnelle . D'ailleurs la suite Liberté éternelle partira de là.
Les personnages principaux seront démobilisés d'office finalement , un peu contraint car ils ne seront pas parvenu à le faire d'eux même ...
Haldeman brise les tabous et les clichés du militaire conditionné , patriote brutal , et servile , animal de meute , sans pour autant légitimer les dérives militaires des gouvernements comme celles des corps d'armées .
La sexualité militaire et tout ce qui en découle n'est toujours pas un sujet anodin aux Etats-Unis , c'est toujours là-bas le noeud gordien de la liberté du soldat du rang . L'objet de toutes les polémiques et de tous les clivages.
Un livre court et dense qui ne sombre pas dans l'antimilitarisme primaire et qui de surcroît est un bijoux de SF car l'univers construit par l'auteur est ciselé , profondément cohérent et il irrigue chaque personnage de ce somptueux grand petit roman.
La guerre éternelle reste aujourd'hui un brûlot .. à lire et à relire.
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Ce roman écrit en 1975, a obtenu en 75 le prix Nebula et en 76 les prix Hugo et Locus, ce qui en son temps était un gage de qualité. Et force est de constater que cette qualité n'est pas usurpée. de plus, il a très bien vieilli, ce qui est un plus pour la lecture.

On comparera automatiquement cet ouvrage à l'autre chef d'oeuvre de la sf militaire qu'est Etoiles, garde à vous ! (Starship Troopers) de Robert Heinlein, mais on n'est pas dans le même registre. Si tous les deux parlent de guerre (du futur). Haldeman, gravement blessé au Vietnam en a une vision plus sombre. Il n'aime pas la guerre, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'aime pas l'armée et surtout les hommes qui la composent. Ses personnages sont professionnels et sympathiques, victimes tant de la hiérarchie que des affres de la guerre elle-même. de plus, malgré cet état d'esprit, et malgré plusieurs lectures de ma part, je dois avouer que les descriptions des combats et des scènes d'affrontement, des entraînements, de la vie des militaires, tant au front qu'en repos sont particulièrement soignées, intéressantes et prenantes.

L'histoire : L'évolution du Soldat Mandella, engagé dans une guerre sans fin contre les Taurans, extra-terrestres dont on ne sait que très peu de choses (jusqu'à la fin) si ce n'est qu'ils aiment les chiffres multiples.
La guerre se situant à des distances interstellaires et le voyage dans l'espace n'étant pas celui dans l'hyper-espace qu'on connaît habituellement (rapide et sans effet de la relativité), quand le soldat en transit vieilli d'un an, l'humanité continue d'évoluer et peut prendre plusieurs dizaines voire centaines d'années d'un coup. D'où le titre de la guerre éternelle.
Mais évidemment, cette guerre aura une fin.

Les relations entre les soldats, les descriptions du fonctionnement de l'armée, les combats, l'idée de l'évolution de l'humanité font de ce roman, un must absolu de la sf en général et de la sf militaire en particulier.
A lire absolument.
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Pour les amoureux de SF militaire, le roman la Guerre éternelle de Joe Haldeman est fait pour vous. Il a été récompensé à plusieurs reprises avec le prix Nebula en 1975, le prix Locus et surtout l'illustre prix Hugo en 1976. C'est un contrepied à « Etoiles garde-à-vous » de Robert Heinlein paru en 1959 avec son jeune soldat Johnnie Rico. Celui-ci sera remplacé chez Haldemann par un jeune conscrit moins belliqueux : William Mandella. On va suivra ainsi ses péripéties de simple soldat au grade de commandant, sur une longue période allant de 1997 à 3143. (Merci à notre Albert et à sa Relativité)

Comme dans le roman d'Heinlein avec les Arachnides et pour faire face à une invasion d'extra-terrestres qu'on nomme ici les Taurans, on recrute chez Joe Haldeman les meilleurs d'entre nous pour les entraîner et les envoyer au combat dans les étoiles afin de protéger la race humaine. le scénario peut paraître banal mais son originalité se rencontre au détour de chaque page. On va tout d'abord le découvrir par le côté décalé voire déjanté de son héros Mandella. Avec son caractère pacifiste, celui-ci nous livrera un tableau très critique de son expérience militaire. Les collapsars sont également les autres éléments curieux du roman. Voguants sur des vitesses relativistes, au moyen de vaisseaux spatiaux qui surgissent de ces trous de ver ; les individus vieillissent moins vite que leur environnement temporel. Les soldats revenus en permission, se heurtent alors aux évolutions des moeurs et aux technologies d'une Terre du futur. Si Harry Harrison dans sa nouvelle « Soleil vert » réglait le problème de la surpopulation avec l'anthropophagie, Joe Haldeman propose ici une solution plus atypique l'homosexualité qui s'imposera comme la norme à l'ensemble des citoyens de ce monde de demain.

C'est aussi grâce à son style que Joe Haldeman permet à son roman de rester résolument moderne. Son écriture est précise et dynamique, elle reste claire et l'usage de la première personne donne un côté véridique au récit qu'on retrouve habituellement dans les mémoires ou biographies militaires historiques. Les multiples personnages qui arpentent le livre donnent aussi une profondeur aux sentiments et enrichissent les échanges entre les divers protagonistes qu'ils soient hommes ou femmes. Même la liberté sexuelle qui ressort de ce roman de 1970, n'entache en rien le message d'égalité des sexes clamé haut et fort par l'auteur. de même, la description des batailles est finement détaillée et les explications scientifiques restent d'une grande clarté facilitant la bonne compréhension de l'ouvrage. Enfin, les traits d'humour voire d'ironie sont aussi monnaie courante chez cet auteur et complètent bien sa prose au point de la rendre fortement addictive.

La guerre éternelle est le roman de SF qu'il faut avoir lu dans sa carrière d'afficionados du genre. Les thèmes qui étaient novateurs pour l'époque comme le choc du futur, la surpopulation, la pollution, la censure, les absurdités de la guerre résonnent toujours dans notre actualité avec autant de vigueur. Je tiens ici à remercier mon amie @FeyGirl qui m'a fait découvrir ce roman vintage que je vous conseille également de « page-tourner » sans aucune modération.

« Je me suis assis, les pieds dans le vide, sans penser à rien, jusqu'à ce que les rayons obliques du soleil viennent illuminer les dunes en un doux clair-obscur de bas-relief. Par deux fois, j'ai changé de position comme si j'allais sauter. Si je ne l'ai pas fait, ce ne fut pas par crainte de souffrir ou de perdre quelque chose. La douleur ne serait qu'un brillant éclair, et je n'avais rien à perdre que l'armée. Et c'eût été là leur ultime victoire sur moi : après avoir si longtemps régi ma vie, me forcer à la conclure.
Ça, au moins, je le devais à l'ennemi. »
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Je suis plutôt novice en matière de SF militaire. Jusqu'ici, je n'avais lu que "Etoiles, garde à vous" de Robert Heinlein et "le vieil homme et la guerre" de John Scalzi. Me voici donc à lire un grand classique du genre, à savoir "la guerre éternelle" de Joe Haldeman. J'ai été complètement enthousiasmée par cette lecture. le roman d'Haldeman est tout simplement magistral. "La guerre éternelle" atteint un équilibre parfait entre divertissement et propos.

Le récit est très dynamique, très rythmé. On ne s'ennuie pas une seconde. Les scènes de combats sont parfaitement menées, toujours claires, jamais confuses.

L'écriture est simple et plaisante à la fois. de plus, le récit n'est pas dénué d'un certain humour.

Le contexte est très bien rendu. le fait que l'auteur soit au départ un scientifique apporte une grande crédibilité aux aspects techniques du récit.

Mais outre ces qualités stylistiques et narratives, c'est surtout le propos du roman qui le hisse au plus haut niveau.
Très inspiré par son expérience personnelle lors de la guerre du Viet-Nam, "la guerre éternelle" a un parfum de véracité qui renforce la crédibilité du récit. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le héros a un nom, Mandella, qui sonne presque comme une anagramme du nom de l'auteur.
A travers le récit de cette guerre sans fin, Haldeman témoigne de son aversion pour la guerre. Pour autant, "la guerre éternelle" n'est pas un récit anti-militariste. L'armée est critiquée en tant que machine à broyer les hommes. A ce titre, le thème du conditionnement est particulièrement intéressant. Les soldats subissent des manipulations psychologiques afin de les conditionner à ressentir de la haine pour l'ennemi. Et tout est fait pour que le soldat soit contraint de rester (ou revenir) dans l'institution militaire. La hiérarchie militaire, faite de preneurs de décisions bien éloignés des réalités du terrain, est vivement critiquée. A l'inverse, le regard que porte Haldeman sur les simples soldats est empreint d'empathie, voire de tendresse. Ils sont les premières victimes de ce système. Cette vision de l'auteur renvoie bien entendu à son expérience douloureuse au Viet-Nam. D'ailleurs, on trouve également, lors du passage du retour sur Terre, un autre écho à une problématique de cette guerre, à savoir le retour des vétérans qui avaient le plus grand mal à se réadapter à la vie civile. Ce thème est appuyé par le concept des distorsions temporelles induites par les voyages à très grandes vitesses. Ainsi, Mandella, âgé d'une trentaine d'années subjectives, devra cohabiter avec des hommes nés des centaines d'années plus tard que lui. Il est dépassé par les changements sociétaux et ressentira une grande solitude. le récit est donc parfois empreint d'une certaine mélancolie.

"La guerre éternelle" n'est pas seulement un récit de guerre ni seulement un roman contestataire. L'émotion est loin d'être absente du récit. La psychologie de Mandella est fouillée et cette caractérisation soignée nous fait partager pleinement ses sentiments. Son histoire d'amour avec Marygay est très émouvante. Et outre, les qualités d'écriture et le propos fort du roman, je garderai en mémoire certains passages particulièrement intenses émotionnellement, tout particulièrement ce splendide dénouement qui laisse le lecteur désespéré par l'absurdité de la guerre et bouleversé par la force d'un amour qui défie le temps.

Challenge Multi-Défis 2016 - 33 (un livre découvert sur l'île déserte d'un ami Babelio)
Challenge Atout-prix 2016 - 6 (Prix Nebula 1975 - Prix Hugo 1976 - Prix Locus 1976)
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Que puis-je ajouter après toutes ces bonnes critiques sur le roman « La Guerre éternelle » de Joe Haldeman. C'est d'ailleurs en lisant ces critiques que j'ai appris que l'auteur avait fait la guerre du Vietnam. C'est ainsi que j'ai mieux compris pourquoi ce roman s'apparente sous bien des aspects à un pamphlet contre la guerre et en particulier celle qu'il a vécue au Vietnam.

Ce roman n'est en effet en aucun cas un plaidoyer en faveur de la guerre. Bien au contraire, Haldeman est très critique et met en évidence les plus grandes aberrations de celle-ci. Comme par exemple, d'envoyer un groupe de militaire détruire un terrible ennemi alors qu'une fois arrivé sur place, cela ressemble surtout à un petit village ou tous les « soit disant » ennemis paniques à la vue des militaires et tentent de s'enfuir. Une belle occasion pour un génocide.

Il démontre aussi avec brio un élément qui sera de plus en plus vrai avec les guerres modernes, à savoir qu'au terme de longs périples, les attaquants comptent toujours plus de morts tué par leurs propres infrastructures (accidents, erreur, etc...) et de moins en moins au combat. En Irak, par exemple, la coalition a dénombré 3500 morts au combat pour 805 morts d'accident ou maladie. 1 type sur 4 est mort à cause de son propre camp, le ratio laisse songeur…

Beaucoup d'autres choses interpellent dans ce roman, l'avenir de notre mode de vie sur terre, les relations sexuelles qui sont un élément central du livre, l'accès aux soins à deux vitesses (sans doute inspirée du système de santé américain), le tout composté et estampillé dans un très bon livre de SF.
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S'il ne fallait retenir qu'un ouvrage du sous-genre "sf militaire" (à supposer que cette nomenclature ait un sens), ce serait peut-être celui-ci...

Joe Haldeman s'inspire directement de son expérience de soldat au Viet-Nam pour écrire ce fantastique roman. Précisons d'emblée que son intention n'était pas d'écrire un brûlot contre l'armée. Ainsi, comme il le dit lui-même, "La Guerre Éternelle est beaucoup plus un ouvrage dénonçant la guerre qu'un roman antimilitariste. Je suis contre la guerre, pas contre les soldats. Bien sûr, j'ai pu être dur pour une classe particulière de militaires, les officiers. Personne ne s'en est jamais plaint."
La cible de l'auteur est donc bien la hiérarchie militaire et le fonctionnement de l'armée qui conditionnent les hommes pour qu'ils deviennent des machines à tuer...C'est aussi une histoire qui peut s'envisager à travers le thème du contact.

Le titre n'est pas à prendre au pied de la lettre mais le conflit mis en scène dure quand même la bagatelle de 1146 ans (de 1997 à 3143). Il oppose les hommes aux Taurans, une race extraterrestre qui semble détruire de nombreux vaisseaux humains. Dans ce futur décrit par Haldeman (ou plutôt ces futurs), l'humanité maîtrise la technologie du "saut collapsar" qui utilise le phénomène des trous de ver pour accélérer les voyages interstellaires. Aux abords de chaque collapsar est aménagée une planète-portail qui en garde l'accès stratégique. Les vaisseaux spatiaux voyagent à des vitesses proches de la lumière et subissent des accélérations énormes, ce qui oblige les humains à s'installer dans des cocons de protection, en état de biostase. Pendant ce temps, un ordinateur logistique prend en charge la navigation du vaisseau. On suit le parcours de William Mandella, incorporé comme simple soldat, et qui, batailles après batailles, gravit les échelons hiérarchiques (ainsi, le roman est divisé en 4 parties : soldat Mandella, sergent-chef, lieutenant et commandant...)

Selon moi les trois points forts du récit sont :

-le personnage principal, une sorte de pacifiste au pays des straship troopers, prétexte, pour l'auteur, à développer un style corrosif, plein d'humour mais néanmoins fondamentalement pessimiste, dont la cible principale est l'armée.

-la double temporalité de l'histoire : le fait de faire des sauts répétés ralentit le vieillissement du héros qui, à la fin de la guerre, n'aura que 32 ans. Il est ainsi très savoureux, mais aussi, d'une certaine manière, très triste, de constater à quel point Mandella arrive de moins en moins à trouver sa place dans la société, lors de ses permissions. En effet, si pour lui quelques semaines ce sont écoulées, ce sont plusieurs siècles qui ont défilé dans le "monde réel". Ainsi, plus le temps passe, moins les soldats sont à même de pouvoir le réintégrer...Cette astuce scénaristique permet donc à Haldeman (en plus de pouvoir nous présenter, comme je le disais, non pas un mais des futurs), de mettre en avant l'irréalité et l'injustice de la condition de soldat et l'hypocrisie d'une société incapable de faire une place à ceux qui meurent pour elles...

-l'évocation d'une histoire d'amour crédible, ce qui est plutôt rare en général dans les oeuvres de sf, celle de Mandella et de Marygay Potter, officier relevé de ses fonctions pour avoir suggéré d'épargner l'ennemi, lors d'un engagement.

Une histoire forte, un style emprunt d'une vrai personnalité, un thème universel...Un roman incontournable pour qui aime la sf (et les autres). Dans l'esprit, il est un peu à la guerre du Viet-Nam ce "qu'Abattoir 5" est à la seconde guerre mondiale. Quant au motif qui déclencha les hostilités, il n'est révélé qu'à la fin et souligne, de façon magistral, l'absurdité même de la guerre.

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Merci à Senna d'avoir sorti ce livre de ma pàl à l'occasion d'un de nos petits défis. J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture.

William Mandella, un physicien né en 1975, a intégré l'Armée d'Exploration des Nations Unies sur base de l'Elite Conscription Act en 1996. L'ennemi vient de la constellation du Taureau d'où leur nom :Taurans.

Il s'est engagé pour 2 ans mais avec les voyages qu'il effectue à une vitesse proche de celle de la lumière, beaucoup plus de temps s'écoule sur Terre.

Quand il retourne à la vie civile (avec Marygay) on est en 2024. La société a évolué mais malheureusement pas dans le bon sens. Ils découvrent un monde violent et impitoyable. La lutte contre la surpopulation va de

William et Marygay rempilent mais ils sont rapidement séparés. Ils n'ignorent pas qu'avec la dilatation temporelle qu'ils n'ont aucune chance de se retrouver un jour.

On va suivre William – successivement soldat, sergent, lieutenant et commandant – jusqu'à la fin de la guerre en

Roman primé par les prix Hugo, Locus, Nebula et Ditmar en 1976.




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Dans l'espace, SF militaire, mais pas militariste, un livre primé qui pour moi mérite ses honneurs.

Pour faire face à une menace extra-terrestre, on recrute les meilleurs éléments d'une génération, on les entraîne et on les envoie tuer ou se faire tuer sur des planètes lointaines, accessibles seulement grâce aux « portails » qui agissent sur l'espace et le temps.

En effet, au retour, le temps a passé plus vite sur la Terre, en quelques mois un petit frère peut être devenu un homme mûr et les structures sociales peuvent avoir complètement changé. C'était d'ailleurs probablement audacieux lorsque le livre est paru dans les années 70, de proposer une société où la norme est l'homosexualité afin de contrôler la natalité…

Un roman SF équilibré, avec de l'action, un décor scientifique complexe, des drames humains d'hommes et des femmes avec parfois une touche d'humour et quelques réflexions sur la guerre.
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

En ce moment je lis plein de trucs pour comprendre un peu comment fonctionne la connerie humaine, celle qui te fout de la honte plein le bon sens, tu te crois au-dessus du lot commun avec ton rationnel de compétition, ta morale, ta vertu, et tes putains de paradoxes mentaux qui n'appartiennent qu'à ton propre jugement mais personnellement j'y « croix » dur comme « faire » et si je mens je vais en enfer.

Ai confiance en ton instinct, les autres sont des cons, des esprits étriqués dans l'incohérence de croyances un peu beaucoup chelou, bref tu te prends pour le champion de la lucidité, de la vérité et de l'absolu comprenette… Mouais mais pas franchement convaincu par mes contradictions, bien biaisé jusqu'à la naissance par des convictions héréditaires, trop populaires, incertaines, bien loin d'une tolérance humaniste, je me suis paumé le bout de rien dans le néant intellectuel, je n'y comprenais rien à la vie, je n'y cherchais rien non plus, je me contentais de suivre un peu les masses…
Mais je n'en suis pas resté là, je me suis dit qu'il devait bien avoir autre chose que les baffes de maman un jour de rhume mal branlé, ou et les « enculés » de papa qui résonnaient comme un soir de buvette allongé sur le parquet à se parler le bourré seul tout enfermé dans les chiottes la gitane au bec… dieu devait avoir ses raisons pour violer les enfants, massacrer les populations dans la famine et le mépris, les guerres faisaient morts et indifférence générale, loin des yeux, haut les coeurs, on s'en bat les couilles de la misère du monde.

Et puis de connaissances en nénés qui passent, j'ai commencé petite bite en lisant de la littérature bon enfant, de la variété romantique, et un jour j'ai plongé dans l'incompréhension philosophique, la perdition scientifique, aussi vulgarisés soient-elles, pas facile quand tu n'as pas le Karma de la logique mathématique, du coup t'y cernes deux trois concepts à la con qui se contredisent mais qui te font réfléchir le bout d'esprit qui commence à s'affuter la déprime…Parce que oui ça te fout la dépression toutes ces lectures, tu y vois des étoiles dans un monde d'aveugles, on pourrait repeindre le ciel en rose, et sentir l'air en fraise Tagada… Mais penses-tu, on préfère faire la pute au plus offrant, à se convaincre des pires enculeries pour le bien commun, d'équations humaines avec une échelle de misère, on cultive l'inégalité en spéculant sur l'intolérance…

« Qui veut jouer à l'enculé, qui veut jouer à l'enculé… »

l'élite chante leurs louanges, leur dieu est un sourd et muet qui se libre arbitre dans l'asservissement, ils peinent à me convaincre moi qui ne suis qu'un mort en sursis, qui met de l'huile dorée dans la machine à écraser la bienveillance… quand je regarde la télé et que j'y vois au XXI siècle autant de racisme, d'homophobie, de xénophobie, qu'ils existent encore des gens bien trop cons pour ignorer un passé chaotique, incapables de se raisonner le bon cheminement de pensée, nos bibliothèques croulent sous les écrits de tolérance, de faits qui désapprouvent leur haine, qui contredisent leurs vérités… Ils ont fabriqué des échelles d'importance des pyramides d'inégalités, l'équilibre est cyclique, le racisme gronde, s'amplifie d'horreur et de souvenirs dérangeants, mais le monde ne réfléchit plus, il travaille trop, enfermés dans un système d'écrans de fumés…

Le bouquin dénonce les conséquences de la guerre dans un monde cyclique ou les tolérances d'aujourd'hui seront les intolérances de demain, ou le monde bouge, évolue, mais rarement dans le bon sens, heureusement depuis quelques temps je m'intéresse aux travaux d'Einstein, enfin j'essaie d'en comprendre son génie, du coup j'ai pigé la relativité dans les très grandes lignes me permettant d'apprécier les espaces temps, 1000 ans de guerre à des années-lumière, les soldats se battent dans le passé, et reviennent dans le futur avec un vieillissement normal, ils sont perdus dans une réalité qu'ils ne reconnaissent plus… c'est une lecture presque exigeante, précise, la vie militaire est oppressante, sans états d'âmes, mais le soldat subit cette vie de combats, de kamikazes, de discipline presque inhumaine… Les raisons improbables qui nous poussent à faire la guerre, les raisons qui nous poussent à continuer ses guerres, ses enjeux économiques, humains, et après, oui après on fait quoi ? la paix ? éternelle de mes deux, on se dit que c'est fini, pourtant ça recommence, parce que l'on ne sait pas se parler d'amour, on ne sait plus se révolter contre une hiérarchie qui a réussit à nous convaincre que nous étions des pions parmi les cons.

A plus les copains et merci Fnitter pour le conseil parce que la science-fiction apporte une vison très réaliste de la culture humaine qui court après des chimères la grimace aux inepties, au lieu de marcher le sourire à la vie.
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Un superbe roman qui s'appuie sur la théorie des trous de ver et son utilisation pour atteindre des planètes situées à des années-lumière de la Terre en quelques fractions de seconde.

Cela a pour conséquence de créer une distorsion temporelle qui est habilement exploitée dans le récit: un soldat de 40 ans, qui aurait passer 20 ans de sa vie à poursuivre les méchants Taurans, ne retrouverait sa Terre natale que 1 000 ans plus tard. Une éternité.

Le soldat William Mandella n'est pas un héros, simplement un témoin qui permet au lecteur de découvrir l'évolution des techniques et des moeurs.

Bien des désillusions se présenteront à lui face à ce que l'on qualifierait de progrès.

La guerre, c'est nul mais ce progrès la rend bien plus meurtrière. D'abord en mode subliminal puis plus explicites, les messages de bienveillance vis à vis de ces Autres que la Terre voudrait si méchants, imprègnent l'histoire. de là à conclure que la guerre est bien pratique pour gouverner, il n'y a qu'un rai de lumière.

Le trait antimilitariste du bouquin n'est pas surligné à outrance; ce qui me va bien, j'aime la suggestion et le cheminement de la pensée d'un auteur qui est revenu fracassé du Viet Nam.

Finalement, le modeste amateur de science fiction, que je suis, ne pourra qu'applaudir le tour de force de concevoir un tel scénario, qui n'a pas vieilli depuis les années 1970, avec juste ce qu'il faut de détails technologiques.

Cette ambition lui vaudra bien des prix littéraires. Mérités.
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