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Le boxeur polonais est un recueil de deux nouvelles : le boxeur polonais et Allocation de Povoa.

Plus que des nouvelles, ce sont presque des chroniques.

La première raconte les souvenirs qu'a l'auteur de son grand-père polonais, déporté pendant la Seconde Guerre mondiale. Et surtout, le motif entêtant de cette nouvelle (comme dans Monastère) , c'est le tatouage. Tatouage qu'il a longtemps prétendu être son numéro de téléphone.
Quant à la seconde nouvelle/chronique, Eduardo Halfon parle d'une conférence qu'il a dû préparer sur un thème qui l'a complètement désemparé : le lien entre la littérature et le réel. Tout un programme...

Après la lecture de Monastère qui m'avait fortement intriguée, j'étais très pressée de lire le boxeur polonais, livre que l'auteur qualifie lui-même de "clé" dans son oeuvre qui permet de comprendre ses autres récits.
Sans être déçue, j'avoue que je m'attendais à autre chose. La première nouvelle n'est qu'un exemple du fait que la vie au camp d'Auschwitz tenait à bien peu de choses. Pas une nouveauté en soi. La pudeur et l'effroi du grand-père concernant cette période de sa vie ne sont pas percées à jour.
La seconde nouvelle complète, d'une certaine manière, la première avec un constat plus "scientifique" que la littérature ne peut être en aucun cas le reflet du réel, car elle ne peut refléter que la subjectivité (ou la "réalité" perçue) de son auteur. Mais finalement est-ce le but recherché ? Non. La littérature est un témoin qui nous permet de nous souvenir (et ce constat vaut pour l'auteur comme pour le lecteur) , et c'est déjà bien.

Un recueil ni passionnant ni vraiment indispensable.
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La nouvelle « le boxeur polonais » c'est une partie de l'histoire de la vie du grand-père d'Eduardo.
Eduardo se souvient des cinq chiffres 69752 tatoué sur l'avant-bras de son grand-père celui-ci prétend que c'est son numéro de téléphone, facile de « tromper « un enfant mais à l'âge adulte son grand-père finit par lui raconter la vraie histoire, l'origine de son tatouage.
S'ensuit la seconde nouvelle « l'allocution de Povoa » l'auteur doit faire une allocution lors d'une conférence sur le thème la Littérature écorche la réalité, cela lui permet de revenir sur l'histoire de son grand-père et de faire une pirouette sur le thème de la conférence, que je ne dévoilerais pas.
Dans une écriture simple, concrète, il manie bien l'art de la litote, un très beau texte, la découverte pour moi d'un auteur.
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Deux nouvelles qui se répondent.

La première raconte cet enfant admiratif d'un grand-père qui a 5 chiffres tatoués sur sa main et cultive le secret ...pour mieux le révéler.

La seconde ou la suite raconte cet écrivain qui se frotte à la "vérité" quelle est-elle , que dit-elle ...

Une jolie ...mais trop courte lecture qui donne envie de découvrir cet auteur à l'écriture fine et sensible.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Né au Guatemala en 1971, Halfon écrit en espagnol mais maîtrise parfaitement l'anglais. Il est venu aux États-Unis à l'âge de 10 ans et a fréquenté l'université de Caroline du Nord. Son retour au Guatemala pour enseigner la littérature l'a reconnecté à sa langue maternelle, mais il n'a pas guéri cette fracture linguistique fondamentale, ni effacé le sentiment de contingence qu'une telle fracture peut produire. "Il m'est alors venu à l'esprit", dit le narrateur du Boxeur Polonais, "alors qu'une limousine transportant un Guatémaltèque et un Mormon grondaient devant des carcasses de cerfs vers une conférence universitaire sur Mark Twain, que j'étais au mauvais endroit. Parfois, juste brièvement, j'oublie qui je suis.
Cet oubli est à bien des égards délibéré : le protagoniste de Halfon est et n'est pas Halfon. Il y a cependant quelques points communs. le narrateur, Eduardo, est professeur de littérature, comme Halfon l'a été pendant huit ans. Et tandis que le vrai Halfon ne s'est peut-être pas ennuyé par ses élèves, Eduardo s'ennuie avec eux . Alors qu'il essaie de leur enseigner Joyce, Maupassant et Hemingway, il ne cesse de leur dire qu'ils doivent "apprendre à lire au-delà des mots". C'est une leçon qu'il dispense avec une certaine suffisance, mais c'est aussi une leçon à laquelle même le professeur semble résister. Lors d'un voyage dans les hautes terres du Guatemala, Eduardo devient hypnotisé par le son du mot Cakchikel pour la poésie, incapable de dépasser "l'attrait délectable de sa prononciation". Il ne sait pas exactement ce que cela signifie, mais, conclut-il, "cela n'avait pas vraiment d'importance".
Si les premiers chapitres du Boxeur Polonais semblent être des histoires séparées plutôt que des parties d'un tout, au moment où Eduardo arrive à un festival culturel à Antigua, les fils narratifs commencent à se tisser. L'Eduardo qui accueille des poètes guatémaltèques ivres "racontant des blagues sur les pédés et sur Rigoberta Menchú", un baryton vénézuélien "gloussant sans cesse sur Chávez" et un quatuor autrichien dont les inséparables craignent "de devoir affronter seuls les dangers du tiers-monde" se délecte du globalisme risible de la vie contemporaine, mais il reconnaît aussi que ce que nous adoptons d'ailleurs fait qui nous sommes. Il est là, après tout, pour rencontrer sa petite amie, Lía, qui est revenue d'un voyage à Bahia "avec un surnom pour moi comme si j'étais un milieu de terrain de l'équipe de football brésilienne" - Dudú - ainsi que "avec son pubis bien rasé. ” Lorsque les deux sortent de leur chambre d'hôtel, c'est pour assister aux concerts de Milan Rakic, un pianiste classique serbe sous les interprétations duquel on peut entendre des accents de Thelonious Monk. Il s'agit moins d'harmonies improbables que de dissonances productives, celles-là mêmes que le roman met en jeu.
Il y a, par exemple, la question de la judéité d'Eduardo. le boxeur polonais du titre fait référence à l'homme dont les conseils ont sauvé le grand-père d'Eduardo de l'extermination à Auschwitz. Eduardo est captivé par l'histoire, mais porte autrement sa judéité mal à l'aise, informant un beau routard israélien qu'il rencontre dans un bar qu'il ne se sent pas juif.
"Certaines personnes fuient leurs ancêtres, tandis que d'autres les aspirent, presque viscéralement", note Eduardo lors d'un repas avec Milan. "Je ne pouvais pas m'éloigner assez du judaïsme, alors que Milan ne serait jamais assez proche des gitans." Mais c'est le Juif guatémaltèque qui se transforme en chercheur, poussé par une série de cartes postales de son ami à moitié tzigane, à retrouver les traces de Milan dans un Belgrade enneigé d'après-guerre. Milan avait « adopté, dans la mesure du possible, la vie d'un nomade, mais un nomade moderne, un nomade allégorique, un nomade carte postale, un nomade hurlant dans un monde où être un vrai nomade est désormais interdit ». La vie du quasi nomade est aussi, en définitive, celle de Halfon.
Au fur et à mesure que les frontières, physiques et mentales, sont franchies et redessinées, les histoires qu'Eduardo nous raconte et se raconte se révèlent non seulement partielles mais aussi fantastiques, fausses. le boxeur polonais ? Il n'y en a peut-être jamais eu. Pourtant, cela ne diminue en rien le plaisir que procurent les myriades d'histoires de Halfon. Au moment où nous écrivons, nous savons qu'il y a quelque chose de très important à dire sur la réalité, que nous avons ce quelque chose à portée de main, juste là, si près, sur le bout de la langue, et qu'il ne faut pas l'oublier. Mais toujours, sans faute, nous le faisons. Et puis on invente autre chose.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le propos de l'auteur consiste à nous faire prendre conscience qu'on peut faire dire tout ce qu'on veut à la littérature.Il construit en tout cas son propos à partir des chiffres qui sont inscrits sur l'avant bras de son grand-père, lesquels- dit le grand-père- sont d'abord son numéro de téléphone(!), puis un numéro tatoué par un boxeur polonais auquel il doit la vie sauve, celui-ci lui ayant donné les bonnes réponses à fournir aux SS chargés de procéder à son exécution. Tout ceci est écrit sur un ton semi-badin, au lecteur d'y accorder le crédit qu'il veut bien. C'est un tout petit ouvrage mais c'est une réussite !!
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Ce tout petit livre est constitué de deux nouvelles qui sont en réalité les deux versants d'un même massif. J'ai trouvé que cette construction en deux parties était très ingénieuse. Halfon traite d'une problématique tout à fait contemporaine et omniprésente dans la littérature d'aujourd'hui : le rapport de celle-ci à la réalité.
Dans la première partie, il relate l'entretien mené avec son grand-père rescapé des camps de concentration nazis. le grand-père a un matricule tatoué sur son bras mais n'a jamais raconté à sa famille ce que c'était. Il a inventé une explication et son petit-fils a en inventé d'autres. Finalement, le grand-père révèle la vérité pendant l'entretien et raconte son séjour à Auschwitz et comment le pouvoir des mots transmis par un boxeur polonais (noter l'alliance incongrue et symbolique entre une profession mutique si l'en est et le pouvoir quasi magique du langage) lui a permis de survivre.
Dans la seconde partie, Halfon raconte qu'il a été amené à préparer une allocution sur la littérature et la réalité. C'est le point de départ d'une réflexion sur le sujet au cours de laquelle il revient sur le récit précédent en le commentant très brièvement et en le complétant par un commentaire tiré d'un film de Bergman. Il est préférable de ne pas tout dévoiler ici.
Ce tout petit livre, astucieux et original, est une heureuse découverte.
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LE BOXEUR POLONAIS de EDUARDO HALFON
Deux nouvelles très connectées composent ce petit livre.
Un jeune garçon est fasciné par les cinq chiffres tatoués sur le bras de son grand père, né à Lodz en Pologne et qui lui dit que c'est son numéro de téléphone pour ne pas l'oublier. Plus tard, en l'interrogeant il lui expliquera que son tatouage a été fait à Auschwitz, au bloc 11 et que c'est à un boxeur polonais qu'il doit d'avoir la vie sauve. En effet la veille d'être interrogé, cet homme lui a donné les réponses qu'il fallait fournir aux nazis.
Un autre jour le garçon regarde une émission de télévision où son grand père est interviewé et mentionne qu'il a eu la vie sauve grâce à ses talents de menuisier!
L'autre nouvelle( mais elle m'a semblé être la simple continuation de la première), l'allocution à Povoa, a pour thème »la littérature écorche la réalité « et va rejoindre la précédente sur les différentes versions délivrées par le grand père et le fait que, finalement, la littérature n'est peut-être qu'un bon tour de prestidigitateur.
Une écriture toute en finesse, qui décrit ce lien très fort entre le grand père et son petit fils, cette pudeur à raconter ce moment dramatique et puis ce questionnement sur le rôle de la littérature que tant d'auteurs ont étudié. Une belle découverte.
Eduardo HALFON est un écrivain guatémaltèque né en 1971 de parents juifs égyptiens et libanais.
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Le boxeur polonais fait l'objet d'une nouvelle édition, dix ans après la première. Dans cette nouvelle version ce sont 9 récits, soit un de plus qu'au départ, beaucoup d'entr'eux sont interconnectés.
Ce recueil fait partie d'une série de 5 livres avec La pirouette, Monastère, Signor Hoffman et Duels. Dans tous ces écrits Eduardo Halfon est à la recherche d'une partie du passé familial, de ses racines. Dans ce premier tome l'écrivain a créée un personnage-narrateur qui porte son nom; une sorte d'alter ego mais qui n'est pas exactement lui, mais qui partage des choses avec lui. Ceci est caractéristique de l'écrivain Halfon, un maitre de l'auto fiction où le lecteur perd pied entre réalité et fiction.
(Ceci me rappelle l'écriture de l'auteur chilien Alejandro Zambra).

Le titre du recueil fait allusion au boxeur polonais qui a sauvé la vie à son grand père interné à Auschwitz. Dans l'édition espagnole nous avons en couverture une très belle photo qui aurait pu correspondre au grand père, mais probablement pas, c'est le jeu que l'écrivain développe avec le lecteur afin de l'induire à mieux s'impliquer dans le texte.
L'écriture de Halfon est belle, légère, diaphane; elle sinue comme une rivière paisible apportant beaucoup de fraîcheur. Mais ceci est une apparence car le texte est très travaillé.

Les sujets abordés dans ce petit livre de 193 pages sont nombreux : le passé du grand père, des voyages, la vie universitaire, des amours, quelques amitiés, de la musique, beaucoup de littérature, du cinéma, du sexe et de l'alcool, sans oublier la consommation effrénée de tabac par l'Halfon narrateur (l'écrivain ne fume pas).
Dans un conte, Halfon-narrateur croise un pianiste serbe et après quelques échanges et pas mal de verres, il deviendra obsédé par ce pianiste, Milan Rakić. A tel point qu'il partira un jour en Europe à sa recherche.
Un autre conte réunit un professeur universitaire et un étudiant surdoué d'origine indigène qui délaisse les études après des soucis personnels. Dans un autre récit le professeur universitaire flirte avec une touriste israélienne qui se montre si étonnée qu'il y ait des juifs au Guatemala. Un autre conte aussi d'ambiance universitaire nous montre Halfon-narrateur dans un colloque sur la littérature aux USA, très drôle.
Presque tous les autres contes sont en rapport avec le pianiste serbe et le clou de l'ouvrage, qui donne le titre à l'ensemble est le boxeur polonais, où le grand père de l'écrivain parlera des chiffres qu'il porte sur son avant bras gauche, 60 ans après à son petit fils. Une histoire très belle.

Il a un style cet auteur guatémaltèque et une belle écriture. de plus, en tant que lecteurs nous aimons bien que la bonne littérature reste crédible.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Découverte de cet auteur lors d'une émission de radio et j'avais très envie de lire ses écrits.
Celui-ci est le recueil de deux nouvelles.
J'ai été touchée par "le boxeur polonais" qui est le dialogue entre un grand père et son petit fils (l'auteur). Quel est cet étrange numéro sur le poignet de son grand père ? Toute son enfance il a cru que c'était un numéro de téléphone, puis un jour, avec un verre de whisky en main ce grand père va lui raconter son histoire à Auschwitz. Avec délicatesse, humour, l'auteur nous parle du passé de membres de la famille, de recherche de racines. Où se situe la réalité et la fiction ? Joli moment aussi quand sa mère lui explique comment on fait les enfants, alors qu'ils sont arrêtés à un feu rouge !! Peu de pages permettent à l'auteur de nous parler des souvenirs, des histoires racontées aux enfants, à des histoires vraies ou imaginaires.
Le deuxième texte nous questionne ainsi que son auteur sur le thème pertinent d'une conférence " la Littérature écorche la réalité", affirmation ou questionnement !
Une belle découverte de cet auteur et je vais continuer mes lectures.
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Où se situe la frontière entre vérité et littérature ? Dans la seconde nouvelle, l'auteur doit participer à une conférence dont le thème est "La littérature écorche la réalité". Il se souvient de son grand père qui a attendu 60 ans pour s'exprimer sur l'origine des numéros tatoués sur son bras. Et la version qu'il donne à son-petit fils dans la première nouvelle est-elle la bonne ? Où est a réalité ?
Texte rapide mais dense.
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