Cette lecture me laisse vraiment perplexe. J'ai l'impression, assez désagréable, d'être passée à côté de ce que
Gisèle Halimi voulait partager avec son lecteur.
Car il est vrai que
Fritna, sa mère, était distante, trop distante.
Gisèle Halimi a beaucoup souffert de ce qu'elle appelle le non amour de sa mère. Pour ma part, je pense que sa mère l'a aimée, à sa façon, certes fort peu démonstrative. J'ai la sensation qu'elles sont passées à côté l'une de l'autre, ne sachant pas se comprendre.
C'est étrange de voir comme l'amour est si proche de la haine parfois. Dans son récit,
Gisèle Halimi ressent vivement les deux (en cela le récit de la mort et de l'enterrement de sa mère est poignant).
Elle y laisse également libre cours à son amertume : envers
Fritna - cette figure maternelle vacillante, envers la médecine ("De toute manière je n'aime pas les médecins. Non pas à cause de leur ignorance ou de leurs erreurs, nous sommes sans grande illusion."), envers les fonctionnaires parfois, envers les hommes bien-sûr. Je la trouve en cela très excessive et manichéenne. D'ailleurs ses fils, dont elle dépeint à maintes reprises les liens les unissant à
Fritna et à elle-même, le lui reprochent assez, à leur manière.
A l'instar de l'auteur, la question qui m'a taraudé tout le long de ma lecture reste sans réponse au final, seule la question change : quand l'amour n'est pas démontré physiquement et verbalement, est-ce que cela signifie qu'il n'y a pas d'amour?