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Critique de paulotlet


Pour beaucoup d'observateurs, la première guerre du Golfe a marqué un tournant dans la perception qu'ils avaient du journalisme français. Non pas qu'ils se soient nourris d'illusions jusque là, mais l'unanimisme malsain de 1991, cet espèce d'enthousiasme obligatoire pour une opèration qui consistait, et tout le monde le savait, à tuer des milliers de civils innocents avait de quoi glacer le sang. En 1997, Serge Halimi publie ces "Nouveaux Chiens de garde", complètés et augmentés en 2005.

Halimi montre comment le milieu journalistique français s'est petit à petit rapproché des cercles du pouvoir, briguant honneurs et avantages, se targuant de tutoyer l'un ou l'autre présidentiable, les nervis de l'information lissée et complaisante ont construit une bulle consensuelle où l'esprit critique n'a pas droit de Cité: Halimi montre, exemples à l'appui, comment tous sont touchés, à droite comme à gauche, dans la presse d'opinion comme dans les médias généralistes, dans les canards satyriques autant que dans les hebdos dits de référence. Il décrit aussi le phénomène de concentration capitaliste qui a conduit à ce que tous les journaux appartiennent aux 15 plus grosses fortunes de France, conduisant à une autocensure des plus pernicieuse et à une complaisance constante vis-à-vis des puissances d'argent. Si le livre date un peu, on peut évidemment appliquer les éléments d'analyse proposés par Halimi à ce que nous vivons aujourd'hui, notamment en ce qui concerne la situation grecque. le constat est cruel et sans appel, il nous invite plus que jamais à exercer notre esprit critique à peine de danser comme dansent les puissants.
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