Une grande dame, incontestablement, une figure du féminisme qui ne s'est jamais résignée dans ses différents combats, que ce soit en tant qu'avocate, femme politique ou rédactrice en chef.
Même si son point de vue peut sembler parfois un peu daté, ses réflexions restent d'actualité car la situation n'a toujours pas changé de manière franche, loin de là.
Un livre intéressant et des conseils à appliquer.
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Dans cet essai autobiographique, Gisèle Halimi essaie de définir l'origine de son féminisme et les conséquences de son engagement.
J'associais Gisèle Halimi à deux procès : celui de Bobigny (l'avortement) et celui d'Aix (le viol). Déjà deux causes fondamentales. J'ai découvert les autres facettes de son engagement.
Document intéressant qui balaye tous les aspects du féminisme (violences conjugales, travail, parité en politique, prostitution....) et ajoute des petites touches plus personnelles (l'adolescence de l'auteure, ses enfants, son engagement politique ébauché....).
Parfois on sent un peu de prétention..... Mais comment lui reprocher ? Elle a le droit d'être orgueilleuse !
Un bon livre pour découvrir les combats du féminisme. Une grande dame. Merci pour vos combats.
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Une femme hors du commun que l'on suit pendant ces luttes et ces désillusions, j'ai senti le souffle et le courage de l'écrivain, comme un testament rempli d'espoir pour la suite...
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"Le refus de se résigner peut stopper la machine grinçante du malheur et la lancer sur d'autres rails."
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Ce qui hâta, je crois ma prise de conscience et mon rejet des théories religieuses : accepter la totale dépendance d'un avenir régi par l'Homme ...
Plutôt disparaître que d'accepter cette invisibilité !
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J'étais habitée par une volonté sauvage d'en découdre, à l'égal de celle des esclaves qui ne s'appartiennent pas. Et qui n'ont à perdre que leurs chaînes.
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La société refusait aux Femmes tout pouvoir sur leur corps.
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(...) La presse crie à la menace de censure, les annonceurs, craignant d'être limités dans leurs images publicitaires quasi pornographiques (enchaînées demi nues, à quatre pattes devant un lave-vaisselle, ou traditionnelles et heureuses, devant un tas de couches-culottes), mènent un combat sans merci. (...)
Sanctionner le racisme, le négationnisme, n'a pas semblé attentatoire à la liberté d'expression. Sanctionner le rejet, le mépris, l'instrumentalisation, la commercialisation de la femme, oui. On peut le comprendre. Pour continuer de dominer les femmes, le patriarcat a besoin de la perpétuation de schémas infériorisants et d'images dégradantes. Et puis business is business, même s'il se pare du masque des libertés.
Ce récit n'est pas seulement une réponse à la jeune curieuse qui m'interrogeait. Il veut aussi rappeler aux jeunes femmes qu'en défiant le pouvoir (Manifeste des 343) et la loi (le procès de Bobigny) leurs aînées n'entendaient pas seulement octroyer un droit aux femmes mais les aider à devenir sujet de leur vie. Et de la liberté de la donner.
J'avais remarqué qu'un homme (d'un certain niveau) est souvent attiré par une femme libre, indépendante économiquement. Mais que, consciemment ou non, il n'a de cesse, plus tard (quand la passion s'en est allée...) que de rétablir l'asymétrie de leur relation. Ce qui paraît paradoxal. Il plaide alors pour l'existence d'un couple fusionnel. Elle, c'est lui- mais la société le permet-elle ?- et lui, c'est elle. Le temps passant, il multiplie les approches et remarques diverses sur l'engagement syndical de sa compagne, son goût pour le théâtre, ses essais artistiques... qui débordent le cadre du couple (forcément fusionnel, on l'a dit) ou de la famille. La naissance d'un enfant aide, dans ce cas, au recadrage traditionnel. Car vient alors à la rescousse la panoplie littéraire et médiatique sur l'instinct maternel, les devoirs sacrés de la mère...
Rentrer à la maison, si le salaire de l'homme suffit, même s'il faut se restreindre, devient une hypothèse sérieuse. Pour un temps ajoute-t-on.
La femme prend alors conscience du leurre du couple dit fusionnel. Elle vit le détournement, l'occultation de ses propres choix. Selon le moment de sa prise de conscience et les circonstances, elle reprendra - ou ne reprendra pas- les chemins de sa liberté.
Pour sauver l’honneur – le sien – ma mère expliqua à nos proches que je n’étais pas comme les autres, que mon enfance avait été fertile en maladies, en bizarreries… Bref, qu’il était inutile d’espérer un compromis de raison. Problème réglé, Gisèle ne servirait plus ses frères. « Ni à table, ni dans la chambre, ni jamais ! » avais-je exigé en élevant la voix. L’accord conclu, et un premier potage avalé, je me jetai sur les makrouds – semoule frite farcie de dattes et enrobée de miel – spécialement confectionnés par ma grand-mère pour briser ma grève.
Gisèle Halimi défend la légitimité de la cause des femmes face au marxisme et à l'universalisme, en revendiquant l'importance de l'indépendance économique, de l'égalité citoyenne et de l'accès à l'éducation pour les femmes.
Conférence inaugurale de l'édition 2004 des Rendez-vous de l'Histoire sur le thème "Les femmes dans l'histoire".
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
Nous cherchons à entrer en contact avec les ayant droits de Gisèle Halimi : écrivez-nous à l'adresse archives@rdv-histoire.com.
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