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EAN : 9782072728792
352 pages
Gallimard (16/08/2018)
2.85/5   69 notes
Résumé :
Alors qu'elle lit dans la chaleur d'un parc new-yorkais, Alice est abordée par un homme qui pourrait être son grand-père. Il s'agit d'Ezra Blazer, un écrivain célèbre et respecté, que la jeune femme, qui travaille dans le milieu de l'édition, reconnaît aussitôt. C'est le début d'une relation charnelle et intellectuelle, rafraîchissante pour lui, déterminante pour elle. La suite du roman, sans lien apparent avec cette liaison inattendue, se déroule du côté de Londres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'est -ce - que cette forme "bizarre "qui crée l'originalité "d' Asymétrie? "

Une première partie nommée: "Folie " intimiste, savoureuse , caustique, sensible et charnelle qui conte la relation tout en déséquilibre entre la jeune Mary-Alice, auteur débutante , ( autobiographique en fait ), à l'époque, et l'ombre du grand Erza Blazer , autoritaire , généreux , son amant et mentor, de plus de cinq décennies son aîné , plus fragile et vulnérable qu'il n'y paraît .

Puis vient une deuxième partie nommée : "Furie " , complétement indépendante au sein de laquelle un jeune homme amerinaco - syrien : Amar Jaafari prend la parole .
En transit à l'aéroport de Londres, il est retenu par les autorités britanniques, car suspecté de terrorisme .

Il tentait de rejoindre Istanbul pour y rechercher son Frére Sam qui a disparu , n'en disons pas plus . ....l'Irak a été envahi par les Etats - Unis pendant qu'Alice et Erza jouaient au Scrabble....
Entre deux interrogatoires , les souvenirs d'Amar affluent , il dépeint le monde où il a grandi , teinté de fuite, de menace , de guerre . .....
Ces deux histoires en miroir se complètent par une troisième partie qui retranscrit l'interview musicale , piquante , d'un grand écrivain qui se lit comme un hommage: tendre, amusant , admiratif ....
Un romancier assez rétif à toutes les questions d'ordre personnel , qui s'agace de l'obsession des critiques et des lecteurs à " essayer de séparer la vérité de la fiction" .
Cette aventure sexuelle , intellectuelle , amoureuse entre une jeune femme de 20 - 25 ans et un écrivain rattrapé par la maladie et les défaillances de la soixantaine et plus..., au début des années 2000 cachent ou révèlent l'histoire d'amour caustique et sensible entre l'auteur et le célébre écrivain Philippe Roth. .....
Les allusions au base - ball et au Prix-Nobel jamais reçu ....
Amar, Alice et Erza écoutent les mêmes chanteurs et les mêmes compositeurs , les allusions à Lewis-Carroll renvoient au prénom d'Alice ....
Comment se glisser dans la peau d'un personnage ?
Pourquoi écrire ? Et la continuité dans l'acte d'écrire ? le fait surtout que la création n'a rien de magique ? Écrire exigeant persévérance et abnégation, solitude ....
Un livre original, intelligent, impudique , à la construction audacieuse, sur les différences , l'ouverture à l'autre, qui laisse perplexe ,scindé entre intimité , amour et vacarme du monde , audace créative et spiritualité ....
Ce sont ces déséquilibres qui construisent le livre !
Pas du tout facile à critiquer !

D'où mon ressenti un peu studieux !

Les lecteurs futurs voudront bien m'en excuser !







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C'est un bel hommage à Philip Roth que de lui décerner fictivement le Prix Nobel qu'il n'a jamais eu , tout en tournant malicieusement autour des thèmes fétiches de son oeuvre, le dialogue permanent entre fiction et autobiographie, fiction et imagination.

Ce faisant Lisa Halliday qui raconte dans la première partie de façon à peine voilée sa liaison avec le grand auteur au soir de sa vie, nous donne un roman original dans sa construction, très fort dans son propos, sa vision du monde contemporain, une fine analyse de l'Amérique de Bush et des guerres d'Irak.

J'ai plus aimé la deuxième partie, plus forte en émotions et bizarrement plus authentique que la comédie romantique du début. Le destin de cet américain originaire d'Irak coincé dans des méandres kafkaïens des services de l'immigration d'un aéroport londonien. Il a largement le temps des vérifications de fonctionnaires sourcilleux, pour réfléchir au destin de sa famille et à l'Irak ravagé, à la guerre , toutes les morts absurdes, à la notion de témoignage.

Tous les rôles de l'écriture sont explorés ici, toutes sortes de relations de pouvoir aussi, parfois le propos devient stratosphérique et nous perd un peu . Ce n'est pas rare un roman sur le roman, et celui-ci est assez recherché dans sa conception.

L'interview pleine d'humour du grand homme de la fin, dernier type d'écrit dans lequel finalement le mensonge, la manipulation et l'évitement président le propos , donne la clé et nous expédie irrésistiblement dans l'oeuvre de Philip Roth.



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Pourquoi écrit-on ? Peut-on se fier à sa mémoire ? Comment écrire sur ce que l'on n'a pas vécu ? Comment se glisser dans la peau d'un personnage ? Si on s'interroge sur la création en général et sur l'écriture de fiction en particulier, on ne peut qu'aimer ce roman !

Dans la première partie d'Asymétrie, « Folie », qui se déroule aux États-Unis au début des années 2000, on nous raconte l'aventure amoureuse, sexuelle et intellectuelle entre une jeune femme de 25 ans travaillant dans une maison d'édition, Alice, et un écrivain célébrissime dans la soixantaine, rattrapé par les défaillances du corps : Ezra Blazer. le narrateur ne nous donne habituellement pas accès aux sentiments des personnages, et c'est au lecteur de deviner pourquoi Alice pleure, par exemple, et pourquoi Ezra, après une relation de plusieurs années, continue de l'appeler avec un numéro masqué. On décode rapidement la clé à laquelle la quatrième de couverture fait allusion : Philip Roth se cache derrière Ezra Blazer. Les allusions au prix Nobel espéré et jamais reçu mettent sur la voie : il est question des lauréats Coetzee (2003) et Jelinek (2004), et on sait que le nom de Roth était toujours cité comme récipiendaire probable ces années-là. Ce clin-d'oeil est relayé par les histoires juives que raconte volontiers l'écrivain Ezra Blaze et par sa passion du base-ball, divers éléments présents dans la plupart des livres de Roth (La Tache, entre autres).

La deuxième partie, « Furie », se passe entièrement au contrôle des passeports à l'aéroport d'Heathrow en 2008. Amar Ala Jaafari, un binational irakien-américain, tente de débarquer à Londres pour passer le week-end avec un ami. Il se rendra ensuite à İstanbul d'où il partira en voiture afin de rejoindre l'Irak pour rechercher son frère, Sami, qui a disparu. La famille est séparée : disons pour simplifier qu'Amar et ses parents vivent aux États-Unis, et que Sami, sa femme et les grands-parents vivent en Irak. Les deux pays sont encore en pleine guerre ; les voyages, voire les simples contacts sont particulièrement compliqués. Les chapitres alternent d'abord régulièrement : un interrogatoire par un employé du contrôle des passeports, puis les souvenirs qu'Amal raconte à la première personne, en livrant ses sentiments profonds et en réfléchissant sur la vie – la sienne et celle des autres – la mémoire, la création, la littérature, la musique, etc. le rythme change au fil des interminables attentes imposées à Amal, et les chapitres « souvenirs » prennent le pas sur les « interrogatoires », emmenant le lecteur sur les traces d'Amal et de sa famille pris dans une guerre injuste, épouvantablement meurtrière et interminable…

On ne comprend pas tout de suite les rapports de cette partie avec la précédente… On est bien sûr frappé par les différences, qui explicitent le titre du roman ; les asymétries abondent au sein de chaque histoire et entre les deux première parties : une jeune femme, un homme déjà âgé ; une débutante, un auteur confirmé ; l'Occident, le Moyen-Orient ; la paix, la guerre ; Amal l'Américain et Sami son frère irakien etc. le premier narrateur regarde vivre ses personnages ; le deuxième, partie prenante, raconte en utilisant le « je ». Ces déséquilibres construisent le livre !

La cohérence n'apparaît qu'au fil de la lecture : on trouve dans l'histoire d'Amal comme des échos de celle d'Alice et d'Ezra. Amal a lu plusieurs des livres qu'Ezra conseille à Alice ou qu'il lui offre : il les cite ou se les remémore. Amal, Alice et Ezra écoutent les mêmes chanteurs, les mêmes compositeurs. Les allusions à Lewis Carrorl renvoient au prénom de la jeune femme, mais permettent aussi de mettre en valeur la multiplicité du monde. Ainsi, quand Amal croise son reflet dans un miroir : « Comme tous les miroirs, il échouait à rendre compte des mondes à l'intérieur d'autres mondes que renferme une seule conscience, car l'apparence humaine est une chose trop statique, trop terne pour révéler le mouvement incessant du kaléidoscope qu'il recèle.» Et c'est bien de cela dont il est question : rendre compte des mondes.

On le comprend dans la troisième partie intitulée « Ezra Blazer dans Desert Island Discs ». On sait qu'Amal écoute souvent cette émission de la BBC : la présentatrice y interroge une personnalité pour savoir quels disques cette dernière emporterait sur une île déserte. Dans la transcription de l'interview d'Ezra, pleine d'humour, comme d'ailleurs le reste du livre, on trouvera les clés nécessaires pour faire les liens entre les différentes parties du roman. Il n'est bien sûr pas question d'en dire plus ici.

Les débuts dans la vie professionnelle de Lisa Halliday ressemblent beaucoup à celle d'Alice, et ses liens avec Philip Roth sont de notoriété publique. Asymétrie est son premier roman. J'espère qu'elle en écrira beaucoup d'autres !

Critique rédigée pour le Grand Prix des lectrices de Elle
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Imaginez : vous avez écrit deux longues nouvelles qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre, la première en partie autobiographique et la deuxième de pure fiction. Comment les relier entre elles pour en faire un roman ? Il suffira de glisser quelques menus indices que seul le lecteur attentif remarquera et d'appeler l'ouvrage Asymétrie. Peut-être que ce n'est pas ainsi que Lisa Halliday a conçu son premier livre mais c'est après tout du domaine du plausible. Et il faut bien dire que sa lecture laisse des pensées pour le moins ... asymétriques. le premier segment qui raconte la liaison d'une jeune femme avec un grand écrivain presque trois fois plus âgé qu'elle a un charme new-yorkais évident mais n'est pas transcendé par son style ni par une progression quelconque de l'intrigue. Plaisant mais finalement anecdotique. Evidemment, le fait que l'histoire soit en vérité celle de la liaison passée de l'auteure avec le grand Philip Roth a créé un buzz littéraire outre-Atlantique qui a assuré le succès du livre. La deuxième nouvelle ressemble davantage à un exercice de style, la tentative d'une romancière américaine de décrire l'existence, les états d'âme et les souvenirs d'un citoyen d'origine irakienne bloqué à l'aéroport d'Heathrow. Cette partie-là d'Asymétrie est la plus ambitieuse mais elle n'est pas vraiment convaincante. Enfin, la coda du roman, avec la transcription d'une interview du grand écrivain qui réapparait pour l'occasion, se lit plutôt comme un hommage malicieux et tendre à Roth. Globalement, donc, pas d'ennui dans la lecture d'Asymétrie mais pas de passion non plus pour un livre qui laisse un peu perplexe en faisant le grand écart entre récit de l'intime et perception des tumultes du monde.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Deux histoires en miroir :

- l'une met en scène Alice, jeune fille débutant sa carrière dans une maison d'éditions. Elle rencontre Ezra dans un parc de New-York, il bien plus âgé qu'elle. Leur histoire naît de leur passion commune pour la littérature et le base-ball. S'enchaîne une relation à la fois simple et complexe plaçant la jeune fille dans un rôle de maîtresse spectatrice et à disposition, à la limite de la relation père-fille,

- l'autre nous transporte au service de contrôle des passeports de l'Aéroport d'Heathrow. Amar fait escale à Londres pour y rencontrer un ami et repartir chercher son frère disparu en Irak. Les soupçons des services d'immigration compromettent peu à peu son périple. Entre interrogatoire des fonctionnaires et flash-backs dans sa vie, Amar dépeint le monde dans lequel il a grandi, teinté de guerre, de menace et de fuite.

Quel lien donc entre ces deux tableaux ? le texte conclue avec une interview radiophonique et vient mettre face à face ces deux miroirs sans pour autant qu'ils ne renvoient la même image, l'asymétrie est parfaite.

Un texte relativement bien articulé. Malgré le caractère autobiographique, Lisa Halliday reste simple narratrice à tel point que si l'on ne connaissait pas l'auteur, on pourrait se demander si la plume est masculine ou féminine.
Un beau premier roman. Auteur à suivre...
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critiques presse (6)
Telerama
14 septembre 2018
De sa liaison avec l’écrivain Philip Roth, la romancière américaine Lisa Halliday a tiré une œuvre très originale, “Asymétrie”, scindée, comme elle le fut elle-même, entre cet amour et le vacarme du monde.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
07 septembre 2018
Un des plaisirs du roman de Lisa Halliday, dans lequel elle met en scène de façon à peine cryptée sa liaison avec Philip Roth, est de retrouver la voix et l'humour du grand écrivain disparu en mai 2018.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
03 septembre 2018
Pour son premier roman, « Asymétrie », l’écrivaine américaine s’est inspirée de son aventure avec Philip Roth, il y a près de vingt ans. En hommage à celui qui a encouragé sa vocation littéraire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
31 août 2018
Deux récits se croisent à la fin de ce roman qui a beaucoup fait jaser à sa sortie en anglais. Il faut dire que son aspect autobiographique a emballé le milieu littéraire. Mais ce serait diminuer le roman que de le résumer seulement à cela. L'histoire parallèle d'un Irakien intercepté à l'aéroport de Londres apporte une autre dimension au texte dont on dit beaucoup de bien.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
27 août 2018
Quel bel hommage rend ici Lisa Halliday à l’homme avec lequel elle eut une aventure au même âge qu’Alice.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
24 août 2018
Les amours d'une jeune romancière et d'un écrivain américain, légendaire et vieillissant. Le livre, aussi impudique que spirituel, a fait sensation aux Etats-Unis, quand les critiques ont découvert que l'histoire avait été inspirée par la liaison qu'a eue Lisa Halliday avec Philip Roth, de cinquante ans son aîné.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y a un vieux dicton, a-t-il commencé, sur le journaliste étranger qui voyage au Moyen-Orient. S’il y passe une semaine, en rentrant chez lui il écrit un livre dans lequel il apporte la solution à tous les problèmes. S’il reste un mois, il publie un article dans un magazine truffé de « si », de « mais » et « d’un autre côté ». S’il reste un an, il n'écrit rien du tout.
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Il avait oublié le dîner, ou il avait changé d’avis. A sa place, il la fit asseoir sur le bord de son lit et lui offrit deux grands sacs Barnes & Noble remplis de livres jusqu’aux poignées. Huckleberry Finn. Tendre est la nuit. Voyage au bout de la nuit. Journal du voleur. Ceux de July. Tropique du Cancer. Le château d’Axel. Le jardin d’Eden. La plaisanterie. L’Amant. Mort à Venise et autres nouvelles. Premier amour et autres nouvelles. Ennemies, une histoire d’amour… Alice en choisit un dont elle avait reconnu le nom de l’auteur pour l’avoir déjà lu quelque part. «Oh, Camus ! » dit-elle, en le faisant rimer avec « Seamus ».
L’écrivain garda le silence et Alice lut la quatrième de couverture du Premier Homme. Quand elle leva les yeux, il avait une mine légèrement désarçonnée.
« C’est Ca-MOU, chérie. Il est français. Ca-MOU.»
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" La lumiére chatoyait dans les arbres, et les feuilles soupiraient comme des dieux repus après un repas bien arrosé .
L'air doux, chargé de sel, charriait ici et là le parfum de la résine de pin en effervescence sous le soleil ."
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Comme tous les miroirs, il échouait à rendre compte des mondes à l’intérieur d’autres mondes que renferme une seule conscience, car l’apparence humaine est une chose trop statique, trop terne pour révéler le mouvement incessant du kaléidoscope qu’il recèle.
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On fait la guerre. Ou on écrit des livres. Les plus fous écrivent des livres. C’est ça ou passer ses journées à essayer de contenir ce sempiternel chaos, à lui donner du sens. Essayer de trouver des schémas et des proportions là où il n’y en a pas. Et c’est cette même urgence, cette manie de vouloir dompter et posséder - une indispensable folie-, qui nourrit et fait vivre l’amour.
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