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3,8

sur 360 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel livre foisonnant et original !!!! Mais attention aux malentendus ou aux attentes déçues que pourraient susciter l'illustration et la quatrième de couverture : un bandeau de Stephen King disant qu'il a adoré ce « roman d'horreur », un maison style hantée prise par des tentacules géants sur fond rouge sanglant brrrr ....

Or, pas de monstres à la Cthulhu à la lecture, pas de bascule dans de l'horrifique pur et dur premier degré. Pas de coeur qui s'accélère en tremblant d'effroi. La couverture américaine est bien plus juste, à mon sens : une main d'enfant qui semble taper dans une patte griffue et poilue d'un monstre hors cadre, un peu à la Max et les Maximonstres.

Car le narrateur, Noah Turner, en voit des monstres. Ou plutôt un monstre qui gratte à la fenêtre, la nuit. Un monstre héréditaire que son père a vu au point de lui construire un sanctuaire sous forme d'une attraction «  maison hantée ». Que sa mère a vu mais a préféré ignorer, qu'une de ses soeurs a vu.

Mais ce monstre qui gratte à la fenêtre n'arrive que tardivement dans le récit. Et c'est là tout le talent de l'auteur que de construire admirablement tout son arc narratif sur un crescendo s'étendant sur plusieurs décennies. Au-delà des citations et clins d'oeil à Stephen King, à Lovecraft ( tous les chapitres portent des titres de romans ou nouvelles de ce dernier, comme la Cité sans nom ), ce jeune auteur a une sacrée personnalité et son univers à lui.

La cosmologie est la branche de l'astrophysique qui étudie les origines, la nature, la structure et l'évolution de l'univers. Là, plus que d'une cosmologie de monstres, il s'agit de raconter la famille Turner, ses origines ( depuis les grands-parents ), ses malheurs et donc ses interactions avec son monstre héréditaire, le tout avec beaucoup de tendresse. Et ce qui démarre comme une chronique banale des hauts et des bas des Turner devient une passionnante exégèse familiale, juste et subtile, avec une part accordée à l'enfance, à l'enfant qui grandit et devient adulte, vraiment très belle. Tous les personnages ont une psychologie fouillée, même le monstre d'ailleurs, qui est très loin des clichés habituels.

Pas besoin de monstres à tentacules pour rendre compte de l'horreur ordinaire lorsque les drames frappent : précarité sociale, cancer, disparition, dépression, des monstres à part entière. Mais à mesure que le récit progresse, la part du fantastique devient de plus en plus prégnante, pas angoissante, mais un malaise affleure page après page, notamment dans la relation qui s'installe entre Noah et son monstre. Rien n'est linéaire, tout évolue, tout est de plus en plus complexe pour sauver sa famille des monstres qui menacent son existence. Jusqu'à un dénouement clair, sans pointillés ou points d'interrogation, qui est vraiment très fort.

Un très beau roman, brillant, original et profond.
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Comment parler de ce livre qui a été un coup de coeur absolu (mon premier 5 étoiles de 2021 !) sans que je sache vraiment expliquer pourquoi ?
Peut être vous dire que je ne lis (quasiment) jamais de fantastique et encore moins de romans d'horreur et que j'avais donc une forte appréhension à commencer ce roman, entré dans ma PAL suite à la lecture d'une critique élogieuse (Foufoubella si tu passes par là, merci à toi de me l'avoir fait découvrir !). Et pourtant dès la première phrase j'ai été happée et prise d'une irrésistible envie de savoir la suite : « Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans »... peut-on rêver d'une entrée en matière plus intrigante ?

Ce livre raconte l'histoire de la famille Turner, une famille américaine qui pourrait être presque comme les autres si ce n'est qu'elle semble entretenir des liens étranges avec un autre monde, peuplé de monstres que personne ne sait vraiment décrire mais que tous s'accordent à reconnaître quand ils y sont confrontés. Au fil des pages, le lecteur va reconstituer l'histoire de cette famille... maudite ? Poursuivie par la folie ? Victime d'étranges coïncidences ?... nul ne le sait vraiment. Cette histoire est racontée par le plus jeune membre de la famille, Noah, un petit garçon qui n'a pas connu son père et a grandi dans une ambiance étouffante dont il cherche à percer les mystères.

L'écriture de Shaun Hamill est précise, sensible, en quelque mots elle vous bouleverse ou vous attache définitivement à un personnage. Pas un mot de trop dans ce roman où l'auteur excelle à faire ressentir une atmosphère tantôt mystérieuse, tantôt angoissante, tantôt juste complètement normale et banale, l'histoire d'une famille comme les autres ou presque. Comment ne pas s'attacher à cette étrange et excentrique famille Turner : le père fan de maisons hantées et fou d'amour pour ses filles, la mère qui a tout quitté pour l'amour d'un jeune homme passionné de lectures fantastiques et de Lovecraft, Sydney, la fille aînée, artiste née, Eunice, la sensible, celle qui semble toujours en savoir plus que pour son âge et enfin Noah, le petit frère qui devient un jeune homme solitaire et qui pourtant sera celui qui lève la malédiction initiale.

Qu'on ne s'y méprenne pas, aucune description sanglante dans ce roman, pas la moindre trace d'horreur non plus (la 4e de couverture peut être trompeuse), en tout cas pas explicite. Juste une ambiance étrange, fantasmatique, de celles qui inquiètent le plus car justement on ne comprend pas : se passe-t-il vraiment quelque chose ou sommes-nous en train de rêver ? C'est un livre qui m'a happée, j'ai dégringolé la tête la première dans son univers et ne l'ai plus quitté avant d'avoir tourné la dernière page. Et j'aurais tant aimé passer quelques centaines de pages supplémentaires avec ces personnages plutôt que de les abandonner comme ça soudainement à la dernière page, comme des amis à qui il faudrait dire soudainement adieu. Ce livre m'a même donné envie de lire Lovecraft (l'univers imaginé par Shaun Hamill étant très librement inspiré de celui de Cthulhu), c'est tout dire.

Une cosmologie de monstres, un livre d'une originalité folle, un très beau moment de lecture qui m'a émue, fait trembler, touchée, passionnée... coup de coeur.
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1968 - 2013
On connait tous les grandes lignes de l'Histoire, mais connaissez-vous l'histoire de la famille Turner ?
Une famille en apparence ordinaire : Maman, Papa, trois rejetons, une petite maison dans une petite ville tranquille.
Mais si l'on gratte un peu, que voit-on ?
Une cosmologie de monstres !

On va faire court : Livre lu en deux soirées.
Tu en veux plus ?
Alors voici les 7 raisons qui m'ont fait perdre des heures de sommeil :

Première raison : Car un roman qui commence ainsi ne peut être que bien
« Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans. »

Deuxième raison : Car il n'y a pas de tentacules dedans !
L'éditeur, dans une interview sur Just a word dit.
"il y a deux façons de rendre hommage à H.P. Lovecraft, la bonne et la mauvaise. Cochez les cases Necronomicon, Cthulhu, secte aux rituels innommables et horreurs indicibles est sans doute le meilleur moyen de produire un navet difforme, mais conforme à ceux que cultive Nahum Gardner dans La Couleur tombée du ciel. Shaun Hamill a choisi une autre voie, oblique et non-euclidienne, il a débarrassé la table de sa quincaillerie lovecraftienne, fait une boule avec la nappe à tentacules et a foutu le feu à l'ensemble dans son jardin… puis il a levé les yeux au ciel, cherchant au bon endroit, dans l'infini et ses architectures non symétriques, ce qui rendait l'oeuvre de H.P. Lovecraft si vertigineuse. "
Mais un éditeur reste avant tout un commercial. Cependant, après lecture du roman, je ne peux qu'aller dans son sens.
De ce que je garde de mes lectures de jeunesse de ce raciste de Lovecraft, c'est la peur qui rode, l'horreur qui chuchote dans les ténèbres mais reste sur le seuil. de par l'atmosphère, rien n'est dit, tout est suggéré, mais rien n'est montré. C'est exactement cela ici, tout est dans le non-dit, et peut s'expliquer de manière rationnelle ou irrationnelle.

Troisième raison : Car il y a un "chien" avec une cape ! Et avec des super pouvoirs !

Quatrième raison : Car les monstres existent, et ils sont sous ton lit !
Vers l'âge de 5-10 ans, nous avons tous entendu des grattements à la fenêtre de notre chambre, vu une ombre fugace qui la traverse, se planquer sous notre lit ou dans notre armoire. Nos parents nous disaient de ne pas nous inquiéter : "Juste un cauchemar, rendors-toi »
Mais les grandes personnes disent-elles la vérité ? Ne cachent-elles pas de sombres secrets sous l'apparence de la normalité ?
Alors, si tu es courageux, regardes bien sous ton lit, ouvre la fenêtre pour voir qui rode dans le jardin et entrouvre les pages de ce roman.

Cinquième raison : Car il ne se passe rien !
Au vue de la couverture, on se dit qu'il va y avoir plein de calamar géant et du sang.
Et bien non !
Ce roman m'a fait penser à un autre, Les corrections, de Jonathan Franzen, pour son analyse d'une famille. Je dirais que c'est son pendant fantastique.
Une cosmologie de monstres, c'est un roman d'ambiance familial, l'horreur se dissimule dans les secrets de la famille Turner et leur façon d'affronter les replis sombres de leur psyché. le père qui vit son obsession de créer une attraction de Maison hantée envers et contre tout. La mère, qui tente désespérément et maladroitement de faire famille. Quand aux gosses...
Il n'y a pas de véritable action dans ce livre, et même lorsque les évènements se précipitent, le narrateur reste distant vis-à-vis d'eux. Juste le quotidien d'une famille lambda aux prises avec l'irrationnel.
Tous ces petits rien mis bout à bout donnent envie de connaitre le fin mot de l'histoire. Et lorsque celle-ci arrive, je l'ai trouvé à la mesure du reste, assez calme, il faut ré analyser le récit à l'aune de la révélation.
Ajouter à cela des personnages crédibles, une écriture entrainante et vous avez là un roman qu'il vous sera difficile de lâcher, pour peu que vous aimiez une atmosphère de torpeur moite tout en suggestion.

Sixième raison : Car il y a un combat de monstres !

Septième raison : Car on ne sait jamais sur quel pied danser
Le narrateur est-il fiable ? Tout cela sort-il de son cerveau névrosé ?
A toi de te faire ton opinion à partir des éléments glissés ici et là dans le livre.

Il y a tout de même une raison pour laquelle tu ne dois pas acheter ce roman : le principal défaut que je lui trouve relève du marketing. Au vue du titre, de la couverture et des parallèles fait avec Providence, on s'attend donc a du sang, de l'horreur, du gore, de l'indicible. Et celui qui l'achète pour ces raisons risque de vite désenchanter (Mais pourra apprécier tout de même !).

Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse
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Noah, petit dernier de la famille Turner, nous raconte son histoire et celle de sa famille. Tout paraît banal, jusqu'au jour où des grattement se font entendre à la fenêtre de l'enfant. Scratch..scratch...scratch...

Cosmologie de monstres de Shaun Hamill
Tout d'abord qu'est-ce une cosmologie, C est la Science des lois physiques de l'Univers, de sa formation. Là, il s'agit de monstre.
L'auteur nous emmène sur les traces d'une famille blanche texane, où tout semble normale , un père, une mère, trois enfants. le cadre idyllique. Mais non Shaun Hamill étend sa toile telle une araignée, avec logique, finesse,...laissant place un atmosphère inquiétant, horrifique avec une part de fiction. Les personnages changent et prennent du charisme. Sexe , violence, suicide... la noirceur des personnages ressort et nous surprend.
On sent que notre auteur rend un certain hommage à H.P. Lovecraft, qui est cité par l'amour de l'auteur par le père mais aussi part le nom des sept chapitres.
Ce premier roman est une pépite que je ne suis pas prêt d'oublier, auteur à suivre.

Avis au cinéphile, une série est en court de préparation.
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Après American Elsewhere l'année passée, Albin Michel Imaginaire récidive dans le domaine du fantastique et de l'horreur avec Une Cosmologie de monstres, premier roman de l'américain Shaun Hamill paru depuis quelques jours aux États-Unis. Sous influence lovecraftienne (comme nombre de livres d'horreur récents d'ailleurs…), le récit de Shaun Hamill nous transporte aux États-Unis pour suivre sur plusieurs générations une famille marquée par le malheur.

Bienvenue chez les Turner
Tout commence dans la fin des années 60 avec une jeune femme pleine de rêves et d'ambitions : Margaret. Tiraillée entre les exigences de sa famille chrétienne et ses pulsions de liberté, celle-ci tombe rapidement amoureuse d'un excentrique garçon du nom d'Harry Turner. Davantage intéressé par les romans d'horreurs et les comics que par l'église et la morale, ce drôle d'oiseau n'a pas grand chose du gendre idéal surtout lorsque l'on sait que sa mère, Deborah, souffre de schizophrénie paranoïde sévère depuis des années. Seulement voilà, la vie prend bien des chemins et Margaret tombe amoureuse de ce littérophile adepte d'horreur cosmique à la Lovecraft, un obscur petit écrivain qu'Harry semble aduler. Quelques années plus tard, Harry et Margaret ont fondé une famille avec deux filles prénommées Sydney et Eunice. Alors que le couple s'aperçoit brutalement de leur enlisement dans une routine loin de leurs rêves respectifs, Harry a une idée géniale : construire une maison d'horreur comme celle qu'ils ont visité plus jeune et en faire une attraction pour le quartier à l'occasion d'Halloween. Margaret s'inquiète pourtant de plus en plus pour Harry qui montre une étrange fébrilité à l'égard de ce projet et qui pique de plus en plus de crises de colère ne lui ressemblant guère. Comment va-t-elle pouvoir gérer la folie naissante de son mari…et la prochaine venue au monde de Noah, le dernier rejeton de la famille Turner ?
Shaun Hamill, au lieu de dérouler immédiatement une galerie d'horreur à tentacules pour appâter l'amateur de Cthulhu en goguette, se concentre sur l'intimité d'une cellule familiale, depuis la rencontre entre Harry et Margaret jusqu'aux drames successifs qui vont toucher les Turner.
Davantage préoccupé par ses personnages et leurs trajectoires de vies, Hamill dresse le portrait sensible et poignant d'une famille attachante. Les Turner ne sont ni de grands héros ni de grands méchants, simplement des gens ordinaires pris dans la course d'un univers qui va devenir, au fur et à mesure du récit, extraordinaire. Car dès les premiers chapitres, Shaun Hamill déploie une menace diffuse et pesante en toile de fond du couple Margaret-Harry. Une façon intelligente et élégante de rendre un premier hommage à Lovecraft avant d'attaquer quelque chose de bien plus frontal en fin d'ouvrage en faisant largement déborder le fantastique dans les cases du réel.

Une cosmologie familiale
Au centre du récit et de cette famille se trouve Noah, narrateur de cette aventure en niveaux de gris qui nous ouvre non seulement les portes de son esprit, de ses conflits et de ses remords, mais également celles de sa famille. Shaun Hamill n'a ici rien à envier à nombre d'écrivains de littérature générale brossant tour à tour le portrait d'une soeur, d'un père, d'une mère puis enfin d'une femme. À chaque étape de la vie de Noah, les préoccupations changent. le lecteur suit d'abord les états d'âmes d'un petit garçon puis d'un adolescent et enfin d'un adulte fait. En filigrane, Une Cosmologie de monstres découvre les squelettes dans le placard, les secrets et blessures d'une famille qui souffre de l'absence d'un père emporté par une maladie implacable, l'existence difficile d'une soeur contaminée par le spectre de la dépression, le lent effacement d'une mère accablée par la culpabilité. Au sein de cette véritable histoire transgénérationnelle se niche un certain nombre de problématiques actuelles : la place de la femme dans la société (et dans la couple), la liberté sexuelle et la religion, le suicide et son tabou et, surtout, le chagrin liée à la perte. de façon étonnante, avant d'être un livre fantastique, Une Cosmologie de monstres se révèle une chronique de la douleur. Face à la mort d'un être cher, face à la disparition d'une soeur (littérale ou métaphorique) ou même face à l'incommunicable, à la sensation d'être piégé dans un univers qui ne nous comprend pas et qui, de toute façon, ne pourrait pas nous comprendre. Car Noah, lorsqu'il est encore très jeune, aperçoit un monstre à sa fenêtre et, au lieu d'un avoir peur, finit par le confronter. Dès lors commence une histoire bien plus complexe qu'un simple cache-cache horrifique où les monstres eux-mêmes peuvent trouver une part de rédemption.

Valse des costumes
Au cours de ces 400 pages, Shaun Hamill dévoile son amour du genre citant ouvertement Lovecraft mais n'usant jamais de pastiches faciles et d'effets vulgaires. Il recrée sa propre mythologie, ré-assemble les pièces de ce qui fait l'essence même de l'oeuvre du romancier. En un sens Shaun s'incarne dans Noah poussé dans les bras de l'horreur par son père Harry/Howard. Dans Une Cosmologie de monstres, c'est toute une culture de la peur et l'amour du frisson qui transparaît, des vieilles maisons hantées aux films de zombies en passant par des comics de l'âge d'or et des super-héros en jouets. Pourtant, jamais cet amour n'écrase le récit, il s'efface plutôt au profit d'une touche sensible mais honnête où le fantastique joue longtemps à cache-cache avec la maladie mentale. Lorsque l'américain finit par plonger à corps perdu dans sa Cité à lui, il le fait vite et fort pour conclure une histoire qui prend d'autant plus aux tripes qu'elle nous paraît familière et proche de nous, avec ces malheurs de la vie quotidienne semblant causés par des forces occultes qui nous dépassent. Avec force et maestria, Une Cosmologie de monstres parcourt les espaces entre les mondes et défie les apparences. Un garçon peut se retrouver plus à l'aise dans le rôle du monstre quand un monstre peut vouloir (re)trouver son humanité. Une jeune fille peut regretter son sexe quand d'autres imposent une apparence et une morale à leurs voisins. Au jeu des paraître, Shaun Hamill s'amuse comme dans une maison hantée, passant derrière les murs pour surprendre et révéler ce que vous n'aviez pas vu (ou voulu voir).
Mais au-delà de l'aspect fantastique maîtrisé et de cette horreur-light mais insidieuse, Une Cosmologie de monstres s'impose comme un roman de sacrifice de bout en bout au service de ce qui compte en définitif le plus au monde : la famille.

Excellent récit fantastique mâtiné d'une horreur lovecraftienne ingénieuse et envoûtante, Une Cosmologie de monstres comprend qu'une grande histoire nécessite de grands personnages. Shaun Hamill vous sert donc un récit intimiste et émouvant où l'horreur surgit autant à travers les malheurs de l‘existence que camouflée par les turpitudes de l'imaginaire.
Lien : https://justaword.fr/une-cos..
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Margaret, fille d'une famille aisée, va devoir subvenir elle même à ses besoins, suite à la faillite de l'entreprise familiale. Elle va alors trouver un emploi dans une librairie pour payer ses études. Elle va alors croiser la route de Harry, grand amateur de science fiction et des romans de HP Lovecraft. L'histoire de la famille Turner nous est racontée par Noah, le fils cadet de la famille.

J'ai apprécié ma lecture, mais en choisissant ce roman, je me lançais un défi pour affronter mes peurs, et je n'ai pas été autant impressionnée que ce que j'attendais. Mon trouillomètre serait-il plus haut que ce que je pensais ?!. Ça n'en reste pas moins un très bon roman, idéal pour cette période d'Halloween. L'horreur c'est la famille Turner qui va la vivre tout au long de sa vie, avec des évènements marquants, et des créatures qui vont les accompagner dans l'ombre, créant de véritables angoisses pour chacun d'un. le père est fan de l'univers de HP Lovecraft, et la famille va se retrouver à la tête d'une maison des horreurs. Ne connaissant pas cet univers, je suis peut être passé à côté des références citées par Shaun Hamill.
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Je ne connaissais pas Shaun Hamil, ce qui est assez normal du reste, vu qu'Une cosmologie de montres est son premier roman.
Je ne manquerai pas de le suivre si j'en ai l'occasion car j'ai été impressionnée par la qualité de ce récit.

On découvre les Turner, une famille américaine par les yeux de Noah le cadet des enfants, qui retrace l'histoire de sa famille depuis la rencontre de ses parents.
De la première phrase du premier chapitre que j'ai trouvée très percutante (Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans) jusqu'à l'épilogue, j'ai trouvé que l'histoire avait la simplicité d'une évidence.
J'ai eu l'impression de connaître les personnages à peine leur portrait esquissé et d'entrer très facilement dans leur univers où la littérature fantastique a une place de choix.
L'atmosphère singulière se met en place petit à petit, par petites touches : le bizarre n'est au départ qu'entre-aperçu ou imaginé.
Ce livre m'a également donné envie de découvrir Lovecraft, moi qui n'ai lu que l'affaire Charles Dexter Ward, il y a bien longtemps.
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"Une cosmologie de monstres" est un livre mélangeant plusieurs genres, difficile de le cantonner au "Fantastique" même si c'est sa principale ambiance, mais nous sommes également un peu dans le thriller, le suspense, l'épopée familiale, la science fiction, avec parfois un style plutôt jeunesse et frayeur à la Tim Burton et parfois dans la terreur d'un roman de Cliver Barker ou encore de Stephen King, donc vraiment inclassable, et totalement original. Je suis très agréablement surpris.

L'histoire en elle-même est assez facile à comprendre même si il n'y a pas vraiment de but on sent que plus on avance plus tout devient clair et l'intrigue prend sens pour finir en apothéose digne de Lovecraft (qui est d'ailleurs bien mis en avant dans le roman vu que toute la famille que nous suivons est accro à ce monstre de la littérature fantastique).
Plein de petits clin d'oeils aux auteurs du genre sont parsemé dans le récit et c'est très plaisant.

Les personnages sont superbement travaillés, psychologiquement parlant bien-sûr, et c'est un des aspects qui m'a vraiment marqué, cette noirceur que l'ont retrouve chez les grands auteurs de l'époque du "Pulp".

Je ne vous dévoilerai rien sur le contenu lui même, mais la construction est juste parfaite, et dire que c'est un premier roman, Shaun Hamill est un auteur qu'il va falloir suivre de près.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Depuis sa sortie, j'en ai tellement entendu parler que je ne pouvais pas résister, il me le fallait !

Cette saga familiale nous plonge dans les vies de trois générations différentes au sein d'une même famille. Ce n'est pas juste un roman de sfff, psychologie ou d'horreur, c'est un subtil mélange parfaitement maîtrisé. L'ambiance qui se dégage est excellente, et je peux vous dire que j'ai savouré chaque instant ❤

Si vous êtes fan de Lovecraft, vous serez aux anges dès le début. L'atmosphère lovecraftienne est omniprésente, le père de famille étant un véritable accro.

Nous plongeons dans l'histoire dès la rencontre des deux futurs parents, et croyez-moi, Margaret va découvrir à quel point son futur conjoint est obsédé par l'horreur. Leur relation m'a vraiment touché !

Ensuite, nous faisons la connaissance d'un petit qui va vite devenir adulte. Il se lie d'amitié avec un mystérieux monstre, et on ne sait jamais vraiment s'il est bon ou pas... Eh oui, un monstre gentil, ça ne court pas les rues 😅

Mais les monstres de la vie sont également présents dans ce récit : décès, précarité sociale, cancer, déviances sexuelles, dépression... Rien n'est épargné.

Ce roman, axé sur l'atmosphère et l'ambiance, plaira peut-être moins aux amateurs d'actions incessantes. Mais sérieusement, lisez-le tout de même !
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« Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans. »
S'il existe une meilleure première phrase de roman, je ne l'ai pas encore lue. Elle saisit immédiatement l'attention, on se dit tiens, ça va être quoi cette histoire, curieux, pas vu encore, poursuivons. Sur la même première page, quelques lignes plus loin on trouve ceci :
« Quand Eunice a découvert que je les conservais, elle a préféré me les adresser directement. Dans l'une de mes favorites, elle écrit : « Noah, un dénouement heureux, ça n'existe pas. Il n'y a que de belles escales. » »
Et on est cuit ! Qui est ce Noah de sept ans qui a une lettre *favorite* de suicide de sa soeur ? Qui est cette Eunice si philosophe qui entend ainsi mettre en garde son petit frère, et pourquoi tant de lettres de suicide, leur nombre suggérant qu'elles restent de simples lettres, sans être suivies d'effet ? Pourquoi pas de dénouement heureux possible ? Qu'ont les escales de jolies ? Bref, on est dedans en deux temps trois mouvements, et comme Noah nous le dit tout de suite, qui que nous soyons il entend nous déblayer l'histoire, ce qu'il entreprend immédiatement.

Nous faisons donc connaissance de ses parents, Margaret et Harry Turner, au moment de leur rencontre, en 1968. Elle termine vaguement des études que ses parents n'ont plus les moyens de lui offrir tout en cherchant un riche mari. Il est client de la librairie dans laquelle elle travaille tout en bossant au Macdo. Il n'a pas un sou, l'emmène voir « Rosemary's baby » au premier RDV et lit Lovecraft. Tout en lui l'étonne et Margaret est impressionnable : bingo.
Treize ans plus tard, ils sont installés, parents de deux filles et confortablement ensemble. Ce n'est plus l'éblouissement des débuts, les :
« Je t'aime jusqu'à la fin des temps, et même après, quoi qu'il advienne. » Et même après, convint-elle. » (vous sentez la promesse de ce « convint-elle » ?….)
Mais ils sont toujours une famille. Sauf qu'Harry se met à avoir un comportement bizarre…

Il est impossible, à partir de ces indication et des cent premières pages, se savoir dans quoi on s'embarque. Il faut le vivre aux côtés des Turner, lentement accepter les éléments surnaturels et effectuer nos propres aller-retours dans des réalités alternatives. J'avoue à contrecoeur une pointe de déception (une 1/2 pointe, allez) parce que tout est expliqué. Tant qu'à y être, j'aurais aimé un tout petit peu plus de mystère, une occasion de douter. Mais l'atmosphère brumeuse, la délicieuse inquiétude permanente et les très beaux personnages qui nourrissent ces pages fiévreuses en font un roman qu'on ne lâche pas et qui se révèle à la fois divertissant et original. du pur Fantastique comme il se fait rare, et un premier roman très recommandable.
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