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Critique de BazaR


Un excellent numéro centré sur Môssieur Edmond Hamilton.

Dans l'arbre généalogique des auteurs de SF, Hamilton occupe une branche proche des racines. Très tôt lancé dans l'écriture professionnelle – il commence dans les années 1920 –, il publie beaucoup, alimentant les pulps de genre afin de gagner sa croûte. Une dizaine de nouvelles et deux romans en un an, cela ne lui fait pas peur. Il gagne une réputation méritée de champion du « sense of wonder » et de ce qu'on finira par appeler le space opera. Il jongle avec les étoiles et les galaxies dans lesquelles de super justiciers affrontent des menaces immenses et cruelles. Capitaine Futur (dont il n'a apparemment pas créé le concept) et le Roi des étoiles en sont les meilleurs exemples.
Plus tard il plonge dans le comics de son plein gré (et là aussi, pour se sustenter), scénarisant des histoires de Batman ou Superman. La guerre passant par là, la seconde suivie de la froide, Hamilton se désillusionne quelque peu, et murit son style et ses scénarios. Il y a un autre Hamilton que celui que l'on nous vend toujours.

Tout cela et plus encore est magnifiquement raconté par François Valery dans un article extrêmement bien documenté, et qui nous fait revivre ce fascinant monde de l'édition des pulps, de Hugo Gernsback (le Hugo du prix) et John W. Campbell. Et cela est complété de belle manière par un article de Leigh Brackett, l'épouse d'Hamilton, paru en préface du recueil qu'elle était chargée de composer, et un papier sur son oeuvre BD.
Le dossier contient aussi un article sur la série des Capitaine Futur – notre caapitaiiiine Flam tu n'es paaas…– un peu spoileur vu qu'en France on n'en est qu'au début de la traduction (on en a pour une vingtaine d'années) mais instructif ; un guide de lecture (ce damné Erwann Perchoc à réussi à me convaincre d'acheter un recueil) et enfin la bibliographie exhaustive.

Trois nouvelles débutent le magazine, dont deux de la vedette du numéro. On a l'insigne chance de lire la dernière aventure du Capitaine Futur, qui représente à la fois une explosion de sense of wonder et une vision assez fragile et blasée du héros qui traduit un certain désenchantement de l'auteur. On retrouve un peu l'idée d'un Thanos manipulant le gant de l'Infini et se rendant compte qu'il ne peut que s'autodétruire.
La deuxième nouvelle – Comment c'est là-haut ? – est une splendeur qui montre cette facette beaucoup plus sensible de l'auteur. Une confrontation des hommes face à l'espace qui se rapproche de ce « burn out » qui est montré dans le film Ad Astra avec Brad Pitt. Proprement magnifique.
Michael Rheyss complète le trio avec son premier récit sur ses « ingénieurs cosmiques » si affriolants, vu que ceux-ci sont nos auteurs de SF favoris mis en scène dans une sorte d'uchronie de la conquête spatiale. Il y a une deuxième nouvelle dans le numéro 94. J'espère en lire d'autres.

Bien sûr, les rubriques de critiques de bouquins (aïe ma PAL), d'interview (l'illustrateur Melchior Ascaride), de sciences derrière la fiction sont là aussi… et évidemment l'édito d'Olivier Girard.

Un bon cru, je vous dis.
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