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Citations sur L'évadé de Wan Chai (19)

« – Ça c'est le mur de la honte.
Une barrière antibruit ?
Une barrière antivue plutôt. Derrière, il y a Beetham Estate, notre plus grand bidonville, peuplé de squatters, de pauvres hères vivant de rebuts. Pas très fréquentable, comme coin. Le gouvernement a érigé ce mur juste avant le Sommet des Amériques, pour que les dignitaires étrangers ne le voient pas en allant de l'aéroport à la ville. C'était plus rapide et moins couteux que de saisir le problème à la racine. Cachons-le bien, faisons comme s'il n'existait pas! »
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— Il vaut mieux que vous lisiez ce qu’il y a dans l’enveloppe. Si vous avez besoin d’informations complémentaires ou d’éclaircissements, contactez mon frère directement. Ses numéros de fixe et de portable sont à l’intérieur. Il ne veut pas recevoir d’e-mails ni d’appels sur son lieu de travail. Il a dit que vous pouviez lui téléphoner à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il ne dort plus beaucoup ces derniers temps.
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Les premiers dim sum arrivèrent : pattes de poulet sauce chu hon et croissants à la crevette et à la ciboulette. Toutes deux piochèrent dans le premier plat et la conversation cessa le temps qu’elles nettoient consciencieusement les os. Puis vinrent les raviolis aux crevettes, les calamars au sel et aux épices, le tofu farci aux crevettes et au porc, et les pâtés de radis. Alice remplissait régulièrement de thé la tasse d’Ava, qui tapotait la table du doigt pour la remercier à chaque fois.
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Vous savez comment ça se passe de nos jours : les entreprises acceptent de grosses commandes sans forcément avoir de quoi payer la production. Malgré les lettres de crédit, les banques sont parfois frileuses, et même lorsqu’elles accordent un prêt, il ne couvre jamais toute la somme. Alors, la société de mon frère comble ces lacunes. Elle avance les fonds nécessaires à la production, moyennant, naturellement, des taux d’intérêt très élevés, ce que les entreprises anticipent en ajustant leurs marges.
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La métamorphose eut lieu quand Hong Kong se prépara à la fin de la colonisation britannique, programmée pour 1997. L’avenir incertain qu’offrait la Chine communiste ne suscita pas exactement la panique, mais nombre d’habitants estimèrent plus prudent d’aller voir ailleurs, et le Canada facilitait l’accueil des émigrants pourvu qu’ils eussent les moyens. Le centre-ville ne put absorber intégralement l’afflux des nouveaux arrivants, qui se rabattirent alors sur Richmond Hill.
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Ava était ennuyée. En lui dévoilant ce détail, il avait rendu l’affaire encore plus personnelle, ce qu’ils s’efforçaient pourtant d’éviter dans le travail.

— Appelle-moi après le rendez-vous, conclut-il.

Après avoir raccroché, Ava vaqua à ses occupations dans l’appartement : elle répondit à ses e-mails, paya ses factures en souffrance, étudia les offres de séjours touristiques CHAPITRE II
Ava se réveilla à 7 heures, récita sa prière, s’adonna à dix minutes d’étirements, puis alla dans la cuisine se préparer une tasse de café soluble avec l’eau chaude de son thermos. Elle se voyait comme canadienne, mais conservait les habitudes que sa mère lui avait inculquées, d’où le cuiseur à riz toujours plein et le thermos d’eau chaude dans la cuisine. Ses goûts en matière de café amusaient beaucoup ses amis, mais elle s’en moquait. Elle n’avait pas la patience d’attendre qu’il soit prêt, détestait le gaspillage, et ses papilles s’arrangeaient parfaitement de la version instantanée.

Elle versa un sachet de Starbucks VIA Ready Brew dans sa tasse, la remplit d’eau puis sortit ramasser le Globe and Mail devant sa porte. Elle s’installa ensuite sur le canapé et alluma la télévision réglée sur une chaîne chinoise locale, WOW TV, où passait une émission d’actualités en cantonais. Deux animateurs la présentaient : un ex-comédien de Hong Kong qui cachetonnait sur le câble pour retarder sa date de péremption, et une jeune et jolie nouvelle recrue de l’industrie du spectacle. D’allure sobre, celle-ci paraissait à la fois intelligente et raffinée, mélange peu courant chez une femme à la télévision chinoise. Ava avait un faible pour elle.

Lorsque l’émission s’interrompit pour le flash info de 8 heures, elle composa le numéro du portable de son oncle. C’était le début de soirée à Hong Kong. Il devait avoir déjà quitté son bureau et être attablé dans un restaurant chic de Kowloon – celui qui se situait près de l’hôtel Peninsula, à tous les coups –, peut-être après s’être offert un massage.

Il décrocha à la deuxième sonnerie.

— Mon oncle ?

— Ava, je suis ravi de t’entendre.

— Andrew Tam m’a appelée.

— Quel est ton avis sur lui ?

— Il parle un anglais excellent. Il s’est montré très poli.

— Qu’avez-vous convenu ?

— Je dois rencontrer quelqu’un aujourd’hui qui a plus de détails sur la disparition des fonds. J’ai dit à Tam que je m’entretiendrais avec toi et qu’ensuite nous aviserions.

Elle sentit la réticence de l’oncle.

— Ce n’est pas si simple en ce qui me concerne, tempéra-t-il. En fait, j’aimerais que ce soit toi qui choisisses d’accepter ou non ce travail.

Ava réfléchit. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c’était bien la première fois que cette décision lui incombait.

— Pourquoi ? questionna-t-elle.

— Tam est le neveu d’un ami, un de mes plus anciens et de mes plus chers amis. Nous avons grandi ensemble près de Wuhan, il est l’un de ceux avec qui j’ai rejoint Hong Kong à la nage depuis la Chine.

Elle avait déjà entendu ce récit à maintes reprises. Le danger que l’oncle et ses amis avaient affronté durant ces huit heures passées dans la mer de Chine méridionale, alors qu’ils fuyaient le régime communiste, n’était désormais plus qu’un vieux souvenir. Mais les liens que cette épopée avait forgés demeuraient extrêmement forts.

— C’est vraiment trop personnel ?

— Oui. Il aurait été difficile pour moi de rester objectif, j’ai donc préféré que ce soit son neveu qui t’en parle et que tu détermines toi-même si ce travail en vaut la peine. Surtout, Ava, n’hésite pas à le refuser si tu juges que non.

— Et notre pourcentage ?

Leur rétribution se montait généralement à trente pour cent de la somme récupérée, divisés en deux parts égales.

— Pour toi, rien ne change. Quant à moi, je ne réclamerai rien… c’est un ami trop proche.

Ava était ennuyée. En lui dévoilant ce détail, il avait rendu l’affaire encore plus personnelle, ce qu’ils s’efforçaient pourtant d’éviter dans le travail.

— Appelle-moi après le rendez-vous, conclut-il.

Après avoir raccroché, Ava vaqua à ses occupations dans l’appartement : elle répondit à ses e-mails, paya ses factures en souffrance, étudia les offres de séjours touristiques pour ses prochaines vacances. Puis elle se demanda quoi porter pour son rendez-vous. Comme elle n’avait personne à impressionner, elle opta pour un tee-shirt Giordano noir sur un pantalon de survêtement noir Adidas. Ni maquillage ni bijoux.
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Elle avait déjà entendu ce récit à maintes reprises. Le danger que l’oncle et ses amis avaient affronté durant ces huit heures passées dans la mer de Chine méridionale, alors qu’ils fuyaient le régime communiste, n’était désormais plus qu’un vieux souvenir. Mais les liens que cette épopée avait forgés demeuraient extrêmement forts.
— C’est vraiment trop personnel ?
— Oui. Il aurait été difficile pour moi de rester objectif, j’ai donc préféré que ce soit son neveu qui t’en parle et que tu détermines toi-même si ce travail en vaut la peine. Surtout, Ava, n’hésite pas à le refuser si tu juges que non.
— Et notre pourcentage ?
Leur rétribution se montait généralement à trente pour cent de la somme récupérée, divisés en deux parts égales.
— Pour toi, rien ne change. Quant à moi, je ne réclamerai rien… c’est un ami trop proche.
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— Ce n’est pas si simple en ce qui me concerne, tempéra-t-il. En fait, j’aimerais que ce soit toi qui choisisses d’accepter ou non ce travail.
Ava réfléchit. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c’était bien la première fois que cette décision lui incombait.
— Pourquoi ? questionna-t-elle.
— Tam est le neveu d’un ami, un de mes plus anciens et de mes plus chers amis. Nous avons grandi ensemble près de Wuhan, il est l’un de ceux avec qui j’ai rejoint Hong Kong à la nage depuis la Chine.
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Lorsque l’émission s’interrompit pour le flash info de 8 heures, elle composa le numéro du portable de son oncle. C’était le début de soirée à Hong Kong. Il devait avoir déjà quitté son bureau et être attablé dans un restaurant chic de Kowloon – celui qui se situait près de l’hôtel Peninsula, à tous les coups –, peut-être après s’être offert un massage.
Il décrocha à la deuxième sonnerie.
— Mon oncle ?
— Ava, je suis ravi de t’entendre.
— Andrew Tam m’a appelée.
— Quel est ton avis sur lui ?
— Il parle un anglais excellent. Il s’est montré très poli.
— Qu’avez-vous convenu ?
— Je dois rencontrer quelqu’un aujourd’hui qui a plus de détails sur la disparition des fonds. J’ai dit à Tam que je m’entretiendrais avec toi et qu’ensuite nous aviserions.
Elle sentit la réticence de l’oncle.
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Elle versa un sachet de Starbucks VIA Ready Brew dans sa tasse, la remplit d’eau puis sortit ramasser le Globe and Mail devant sa porte. Elle s’installa ensuite sur le canapé et alluma la télévision réglée sur une chaîne chinoise locale, WOW TV, où passait une émission d’actualités en cantonais. Deux animateurs la présentaient : un ex-comédien de Hong Kong qui cachetonnait sur le câble pour retarder sa date de péremption, et une jeune et jolie nouvelle recrue de l’industrie du spectacle. D’allure sobre, celle-ci paraissait à la fois intelligente et raffinée, mélange peu courant chez une femme à la télévision chinoise. Ava avait un faible pour elle.
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