Citations sur Les naufragés du Commonwealth, tome 2 : Une nuit sans éto.. (13)
La rationalité est un produit de l’âge et de l’expérience.
Avant de décider où aller, il faut savoir d’où on vient.
Cette nuit sera donc une nuit d’aventure. Nous allons chasser autre chose que de la stupide viande de terre. Nous allons chasser la connaissance, mon ami. Excellent !
- Appliquez ça sur votre cou, Florian. Tout de suite. C'est un médicament. Et merde, il va tomber dans les pommes (...)
Ce fut comme un léger pincement, à peine perceptible au milieu des sensations horribles qui secouaient son corps assiégé.
Et alors...
Un torrent d'eau glacée déferla dans ses artères, s'engouffrant dans ses capillaires, reveillant et rechargeant la moindre cellule de son corps. Il bondit sur ses pieds. Il avait envie de courir. De se battre. De baiser. Des larmes emplissaient ses yeux.
- Putain d'Uracus!
- C'est du bon, hein?
Vous surcompensez. L'autodétestation n'est pas un sentiment très sain. A la fin, il vous rongera. C'est arrivé souvent, je l'ai vu de mes yeux. Acceptez ce que vous êtes.
- Nous n'avons pas de nom. Notre nature est oméga, l'essence de la vie qui a évolué sur notre planète natale. Désormais, nous sommes un, quoique séparés. Des parts de nous-mêmes sont parties vers d'autres étoiles. Nous nous sommes développés de nouveau sur des mondes sans vie.(...)
- Vous dites avoir voyagé entre les étoiles. Pourriez-vous quitter cet endroit?
- Nous l'avons déjà quitté, mais nous ignorons si cette partie de nous a atteint une autre galaxie. C'est une distance considérable à parcourir, même pour nous. Nous nous plaisons ici. Ce soleil va briller pendant des milliards d'années, nous permettant de faire progresser nos pensées.
— Ne vous racontez pas de salades. Dès que nous renouerons le contact avec le Commonwealth, vous vous mettrez à genoux pour obtenir des gènes élitistes.
— Pas moi. Je suis heureux comme je suis.
— Parce que vous n’avez rien connu de mieux ! Mes amas macrocellulaires ont une capacité de stockage cent fois supérieure à celle de votre cerveau. Je peux communiquer avec les autres grâce à une liaison directe. Nous sommes en mesure de surveiller notre état de santé, et ce à un niveau quasi cellulaire. La biologie élitiste est libératrice.
— Oui, mais c’est la vôtre. Vous en détenez le monopole.
— Libérez-nous, autorisez-nous à faire des recherches en génétique, et vous aurez les mêmes capacités que nous. Sauf que ce serait renoncer au statu quo, ce serait permettre à la population d’avoir son mot à dire sur la manière dont elle est dirigée.
Chaing fit quelques pas hésitants dans l’allée.
— Vous êtes là ? Venez, il faut y aller.
Quelque chose bougea devant lui, un spectre noir sortant de sous un porche.
— Corilla ?
La silhouette indistincte se rapprochait.
— Chaing ?
Il ne se rendit compte à quel point il était tendu que lorsque ses épaules s’affaissèrent de soulagement.
— Oui. Venez. Dépêchons-nous.
Ses yeux habitués à l’obscurité virent la forme nébuleuse prendre des contours plus nets comme elle pressait le pas. Soudain, quelque chose d’autre bougea dans l’allée derrière elle : une silhouette plus petite, plus ramassée, une ombre liquide se faufilant entre les gouttes glacées.
— Qui va là ? demanda-t-il en dégainant son pistolet.
— Vous savez, commença Chaing en le regardant durement, j’ai souvent entendu mes collègues affirmer que la pire des choses qui puisse arriver à quelqu’un était de se réveiller dans les sous-sols du RSP, attaché à une table de torture, en compagnie d’un de nos tortionnaires professionnels armé de son chalumeau.
Lukan tira sur ses liens et cria à faire exploser les veines de son cou. Son bâillon, cependant, ne laissa échapper que des miaulements frénétiques.
De sa main valide, Chaing brandit un scalpel. Lukan se figea, hypnotisé par la lame. Avec circonspection, Chaing entreprit de couper les bandages de la jambe du blessé, exposant sa chair gravement meurtrie.
— Je ne suis pas d’accord, poursuivit Chaing. Personnellement, je pense que se réveiller attaché à un brancard tel que celui-ci est encore pire. Surtout quand le tortionnaire n’est qu’un amateur comme moi. Qu’en dites-vous ?
— Vous devez absolument retrouver cette enfant et nous la ramener. Nous déciderons alors de ce que nous ferons d’elle. (Terese et Adolphus échangèrent un regard.) Une partie de son savoir pourrait nous être utile.
— En effet, acquiesça Stonal, stupéfait par leur façon de tout voir en termes d’avantages politiques.