AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 112 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai bien aimé ce petit livre écrit telle une fable. (Il m'a fait d'ailleurs penser à Alice au pays des Merveilles de Lewis Caroll.)
Il ne faut pas trop réfléchir dans ce genre de lecture. Il faut juste laisser notre âme d'enfant s'attendrir, s'émerveiller, se révolter, hurler... Je suis un bon public pour cela. Des images me viennent spontanément à l'esprit durant la lecture : un théâtre de marionnettes coloré derrière lequel s'animent les héros, les bons comme les méchants. Et moi, spectatrice passionnée qui n'en perds pas une miette, qui retiens mon souffle jusqu'au dernier mot... Ouf...
Commenter  J’apprécie          30
Trente et un ans. C'est un peu vieux pour un enfant. Pourtant, c'est bien ainsi qu'apparaît Bobby, le héros du bref, saisissant et unique roman de Walker Hamilton. Paru en 1968, il aura fallu attendre les années 2000 pour que les lecteurs français puissent découvrir ce récit d'initiation aux allures de fable écologique.

En huit chapitres d'une intensité rare et précieuse, le lecteur suit la cavale de Bobby, simple d'esprit depuis enfant une voiture l'a renversé.

"La plupart des garçons vont à l'école, ils la quittent et se mettent à travailler. Moi, je ne suis jamais allé à l'école et je n'ai jamais travaillé, rien de tout ça. Mais je ne suis pas vraiment un garçon, j'ai trente et un ans. Je n'ai jamais été un garçon, du moins pas comme les autres garçons, et je ne suis pas un homme comme les autres hommes. Je suis moi, c'est tout."

A trente et un ans, orphelin de père et de mère, il vit sous la coupe d'un beau-père tyrannique, un homme rougeaud et cruel, pour qui il n'est qu'un "débile" et dont la seule préoccupation est de s'approprier l'affaire familiale. Maintenu sous camisole chimique, maltraité, humilié, Bobby trouve le courage de s'enfuir loin de celui qu'il surnomme le "Gros". Sur la route, il rencontre alors un vieil homme tout aussi marginal que lui, Mr Summers, dont l'unique occupation est d'enterrer "tous les petits animaux" écrasés sur le bas-côté des routes. Ne sachant où aller, Bobby décide de le suivre et d'apprendre son "boulot". Naît alors de cet étrange binôme une amitié touchante. Les deux parias vivent au jour le jour, dans la nature, le plus loin possible des hommes et du reste de l'humanité.

Très vite, Bobby s'épanouit. Lui, l'idiot, le simple d'esprit trouve du plaisir à sa nouvelle condition, à assister le vieil homme dans sa tâche singulière de justicier des petits animaux. Mr Summers le sensibilise au monde qui l'entoure. Il lui apprend à nommer les plantes, les oiseaux et les rongeurs, à observer la nature et à porter de l'attention et du respect pour ce que l'Homme néglige ou supprime sans scrupule, d'un revers de la main ou d'un coup d'accélérateur.

" Les hommes savent enterrer leurs semblables, mon garçon, répliqua-t-il, mais il fait aider les animaux. Pas seulement les lapins et les rats, mais tous les petits animaux, mon garçon.
Il soupira.
- On les tue, et moi je les enterre. J'enterre les rats et les souris, les oiseaux et les hérissons, les grenouilles, même les escargots."

C'est une sorte d'apologie des phénomènes les plus humbles et les plus discrets de l'existence que Walker Hamilton offre au lecteur et dans sa fugue pour échapper au "Gros" qui, à lui seul, incarne toute la vulgarité, la cruauté et la réalité douloureuse du monde dans lequel nous vivons, Bobby ne pouvait pas mieux tomber que sur cet étrange philosophe, défenseur acharné des plus petites formes de vie. Petit à petit, il oublie la menace du "Gros" qui pourtant n'est pas bien loin...

Il y a dans l'écriture de Walker Hamilton un mélange de candeur et d'innocence des plus attendrissants. Bien sûr, la personnalité singulière de Bobby y est pour beaucoup, mais même lorsqu'il s'agit de dépeindre la cruauté, la violence et la rudesse du monde dans lequel nous vivons, l'écriture juvénile de l'auteur reste tout à fait réjouissante ! J'ai vraiment été touchée par la poésie, la simplicité et la compassion qui se dégagent de ce roman !

Un beau récit, tendre et naïf qui évoque avec mélancolie tout un monde que l'on oublie souvent de considérer.
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (242) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}