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EAN : 9782491996314
113 pages
Les éditions d'Avallon (01/04/2021)
4.16/5   87 notes
Résumé :
Une femme a disparu. Elle laisse derrière elle un mari, deux enfants, des collègues, des voisins, des amis... Que faire, que penser lorsque, du jour au lendemain, la personne que vous croyiez connaître vous abandonne ? A-t-elle refait sa vie ailleurs ? Est-elle morte ? Chacun répond à sa manière à ces multiples interrogations, et c’est ainsi que s’ébauche un magnifique portrait de femme, tout en nuances et en subtilité.

« La passionnante reconstitutio... >Voir plus
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Ce que je sais d'elle ?
Elle est mariée, prof de maths. Elle a deux enfants, deux petits garçons. Un père, une mère, une soeur et deux frères, des jumeaux. Elle fréquente la boulangerie, le bureau de tabac, est inscrite à un cours de yoga. Elle a fait de la peinture, puis arrêté brutalement le jour de ses 18 ans. Elle rend régulièrement visite à un vieil homme dans une maison de retraite.
Elle a disparu, brutalement. Aucun signe depuis.
Ça, ce sont les faits. La vie d'une femme se résume à peu de choses.
Et tous ceux qui la côtoyaient, qui la croisaient, sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins, ses commerçants, que peuvent-ils nous dire d'elle ? Que savent-ils en dehors des faits bruts listés plus haut ?
Que diriez-vous de votre voisine, amie, soeur si brusquement elle disparaissait?
L'auteure se livre à un exercice original qui va se révéler passionnant. A la suite de la disparition de cette femme, un enquêteur demande à tous ceux qui la connaissaient de lui raconter ce qu'ils savent d'elle. Et le livre est la suite de ces vingt-neuf visions de cette femme. Et peu à peu, ces témoignages, parfois contradictoires, parfois assassins, parfois généreux vont façonner le portrait d'une femme qui paraissait assez lisse au premier abord, et se révèle complexe.
Et à coté du personnage principal de ce livre, même s'il n'est jamais présent, apparaissent 29 autres qui au travers de leur discours, révèle aussi une partie d'eux-mêmes. Leur regard sur cette femme est aussi révélateur de ce qu'ils sont, de leur gentillesse ou de leur jalousie, de rancoeurs venues du passé, de regrets. Certains la croient morte, d'autres pensent qu"elle devait être une espionne, certains la traitent de mère indigne, d'autres saluent son droit à être libre.
Cela ne pourrait être qu'une litanie de monologues, c'est beaucoup plus subtil, l'ordre est soigneusement choisi, nous permettant de savoir quel a été le parcours de cette femme. Les derniers témoignages évoquent des évènements récents, l'auteure nous livre ça et là quelques clés, et le livre se termine par le témoignage du du mari, qui m'a bouleversée.
Et l'auteure réussit à clore ce livre en nous donnant suffisamment d'informations pour ne pas rester sur notre faim, au moins à mon avis, et dieu sait que je n'aime pas les fins ouvertes.
Une réussite. Merci infiniment aux éditions d'Avallon pour ce partage.
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Etrange histoire
« Elle » a disparu, brutalement, étrangement. « Elle » est mariée, a deux enfants, une vie normale comme le maximum d'entre nous, « elle » exerce la profession de professeur de maths. Elle a subitement tout laissé, tout abandonné. Qu'est-il arrivé ?
L'enquête est menée auprès de 29 personnes diverses mais habituées à la côtoyer. Nous n'avons pas le texte des questions mais chaque réponse à cet interrogatoire « fantôme » est retranscrit sous forme de monologue.
Chacun parle « d'elle » à sa manière : quelqu'un de bien, une bonne mère, une personne intéressée, une mauvaise personne, une manipulatrice, une bonne fille, ou mauvaise, versatile ……... ;, chacun a son opinion et sa propre idée de ce qu'elle est devenue : elle est morte, elle est partie avec un amant, elle en avait assez de sa vie et est allée voir ailleurs, elle a été enlevée, elle s'est suicidée ……….. 29 avis qui divergent tant sur la personne que sur son devenir.
C'est magistralement écrit car il fallait les trouver tous ces avis, tous ces monologues, toutes ces analyses, souvent contradictoires. Pour ma part j'ai essayé de trier bien sûr au fil de ma lecture certains témoignages paraissent plus plausibles, il est vrai que son parcours ne paraît pas simple. Béatrice a très bien réussi à le faire.
Une histoire qui paraît inachevée mais qui laisse entrevoir tout de même une fin que je me garderai bien de vous confier.
Un bon livre psychologique, une belle étude des personnages qui eux-mêmes sont appelés à parler « d'elle ». Une belle écriture, quand on le commence on a qu'une hâte c'est de connaître la fin.
Je ne connais pas vraiment cette fin même si je la devine mais ce que je sais c'est « qu'elle » est quelqu'un de bien !
J'ai beaucoup aimé et je recommande vivement la lecture de ce court roman.
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Une femme parfaitement banale, qui pourrait être vous ou moi, a disparu. Que lui est-il arrivé, est-elle encore en vie ? Nul ne le sait. Et après tout, elle a beau avoir une famille, des enfants, un travail, des amis, pourquoi ne disparaîtrait-elle pas ? N'est-elle pas libre ?⠀

29 personnes sont interrogées et disent ce qu'elles savent d'elles, de son entourage le plus proche à des connaissances qui la croisaient dans le quartier.⠀

Ce faisant, qui et quoi reconstruit-on ?

Une femme, d'abord. Certes, personne ne sait tout de la vie des autres. Mais petit à petit, au fur et à mesure qu'on a accès aux différentes pièces d'un puzzle que jamais personne n'aurait dû réunir, se dessine une femme que personne ne connaît vraiment – ce qui est certainement la clé de sa disparition.⠀

Rien que ça, ça suffirait à rendre le roman fascinant.⠀

Mais bien sûr, les témoignages se contredisent. Pourtant, il s'agit bien de la même personne à chaque fois ; mais pas du même regard. Et les 29 témoins en disent peut-être plus sur leur propre personnalité que sur la femme disparue… Il y a celles et ceux qui espèrent envers et contre tout, celles et ceux qui préfèrent croire au pire, celles et ceux qui décrivent la femme disparue à coups de clichés qu'ils ressortent sans doute quel que soit leur sujet, celles et ceux qui ont observé le quotidien et raté l'essentiel, il y a les jaloux, les vexés… 29 personnes qui ont trahi leur personnalité d'autant plus facilement qu'elles pensaient parler d'une autre.⠀

Mais ces 29 personnes, c'est vous, c'est moi… et donc, au fur et à mesure que j'accumulais les témoignages, que je m'observais accorder plus de foi à certains qu'à d'autres, que je croyais deviner que l'un avait tort et que celui qui disait le contraire avait tout compris, je suis devenue le trentième témoin, et j'ai moi aussi reconstruit ma propre image : celle d'une disparue, mais aussi celle de ma propre sensibilité.⠀

C'est peu dire que j'ai adoré cet exercice, et que Béatrice Hammer, dont j'ai aussi adoré le très différent Green.com, m'a définitivement conquise.⠀

Et vous, que savez-vous d'elle ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pépite! Ce court roman de Béatrice Hammer est un petit bijou . Une jeune femme disparait, fugue, enlèvement, suicide, tout est possible. Mais qui est elle? commence alors
le travail de fourmi, recueillir les témoignages de ceux et celles qui l'ont connu proches ou moins proches. Une même question mais un éventail de réponses.
Béatrice Hammer par petites touches reconstitue le puzzle. J'ai apprécié l'originalité de la démarche, la finesse des observations, la qualité de l'écriture. Une fort belle réussite .
Merci aux éditions d'Avallon pour ce partage
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L'histoire est racontée comme un interrogatoire de police... sauf que la police est absente.
On ne peut que deviner les questions posées ou les actions entreprises par celle-ci.
Tous ceux qui l'ont connue, peu ou prou, sa famille, ses voisins, ses amis etc, répondent à des questions qui ne sont pas posées.
Ils racontent ce qu'ils savent d'elle, ce qu'ils croient avoir deviné et s'interrogent sur ce qui a pu lui arriver : fugue, adultère, enlèvement, meurtre ?
Une manière originale d'écriture que j'ai beaucoup appréciée.
D'elle, j'avais lu "Frangines", qui ne m'avait pas spécialement marquée.
Mais je vais regarder d'autres titres de cette auteure.
Je vous conseille vivement ce roman.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Autour de la trentaine, je pense, elle a arrêté de changer d'histoire. Elle n'en a gardé qu'une, une seule, avec l'exergue, la dédicace, la préface, tous les chapitres, les citations, les notes de bas de page, la bibliographie, les remerciements à la fin, une sorte de thèse comprenant le mariage, la belle-famille, les naissances et tout le tralala.
De mon côté, je suis resté fidèle à ma première manière, le recueil de nouvelles, les incursions rapides dans l'intensité d'un regard, la chaleur d'une odeur, la tiédeur du repli d'un bras, la douceur d'une épaule.
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[ Incipit ]

Je l'aimais bien.

Pas le genre à se mêler de ce qui ne la regardait pas, pas le genre à se mettre avec les autres à potiner, si vous voyez ce que je veux dire. Dans ce collège, c'est le sport favori, médire des collègues, colporter des ragots... Mais elle, non, rien du tout. Peut-être à cause de ce qui s'est passé quand elle est arrivée. Un truc qui doit marquer, qu'on doit avoir du mal à oublier.

On ne vous a pas dit ? Il y a eu comme une cabale. Il faut dire qu'elle était si jeune. Normalement, on n'arrive pas dans ce collège si on n'a pas fait un peu ses armes avant, généralement en ZEP ; les ZEP, c'est là où on balance les jeunes capétiens, ce n'est pas ce qu'on fait de plus intelligent, d'ailleurs, mais enfin c'est comme ça, une sorte de bizutage, ensuite ils sont tellement contents d'avoir intégré un établissement où il y a un minimum de discipline qu'ils ne râlent pas trop sur leur emploi du temps.
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Je m'en souviens très bien, elle s'est tournée vers moi, elle a souri, puis elle m'a dit que cela faisais longtemps qu'elle n'avait plus de rêves, que son voeu le plus cher serait d'en avoir un.
Il y avait tellement de détresse dans ce sourire.....
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elle m'a même offert un dessin... Je l'ai toujours, je l'ai bien sûr : c'est un portrait de moi ; je n'ai jamais été aussi beau que dans ses yeux ce matin-là.
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Je crois que c’est cela, exactement, c’est ça qui la rongeait progressivement, ça qui la grignotait de l’intérieur, elle ne voulait pas devenir ça, elle ne voulait pas vieillir là, rester plantée, voir ses cheveux ternir, devenir grisâtres, blanchir et tomber peu à peu, elle ne le voulait pas, elle ne voulait pas sentir ses joues s’avachir et être toujours là, bonne épouse, bonne mère, amie fidèle, ça ne lui allait pas, elle voulait prendre des risques, se mesurer à l’océan quand il est en furie, crier plus fort que lui, elle voulait chevaucher des étalons, quitte à tomber, quitte à se briser à jamais, elle ne voulait pas rester dans cette vie, petite, balisée, cette vie qui ne lui ressemblait pas. 
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