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sur 283 notes
Personville la ville du polar

Elle est laide. Limite hideuse. Personville, alias Poisonville la tuberculeuse, propage son vice infectieux à tous ceux qui la cotoient. Corruption, embrouilles, magouilles se noient dans le quotidien des rues de cette ville minière triste à mourir.
Donald Willsson, un patron de presse, veut remettre de l'ordre et nettoyer cette ville crasseuse de la vermine qui la ronge. Pour cela, il a fait appel à l'agence de détectives de la Continentale de San Francisco. Pas de chance, il n'honorera jamais son rendez-vous car il vient de se faire descendre en pleine rue.
Son père, à la fois maire et patron influent de Poisonville, profite de la présence du detective Op et lui demande, sous le coup de la colère, de retrouver les assassins tout en faisant un peu de ménage.
Le détective Op n'est pas en reste. Il compte bien mener sa mission jusqu'au bout quelqu'en soit le coût et les moyens employés. Et cela ne risque pas de plaire à tout le monde...

Ce roman publié au moment où la bourse de wall street touchait le fond en 1929 et en pleine prohibition est l'un des piliers du roman noir. Très novateur pour l'époque, il élève la ville au rang de personnage. Un personnage dysfonctionnel , principal coupable de la gangrène entretenue par la pègre, les flics corrompus et autres politiciens véreux.
Hammett nous propose également ici un nouvel archétype de détective capable d'employer des moyens illicites pour parvenir à ses fins.
Dans une ville crasseuse exposée aux vents du capitalisme sauvage, Hammett prend le parti de privilégier l'action à l'intrigue. Des plans dynamiques et un tempo soutenu où vous serez soumis à des déluges de plomb, des lames de couteaux qui s'égarent, des pics à glace à la pointe trop acérée. Ça cogne fort, ça cogne dur. Ça peut destabiliser le lecteur aussi. le faire sortir du ring sous la puissance des coups. Car il faut bien l'avouer, parfois notre vue se brouille sous l'ivresse du sang et l'on se demande qui va donc bien pouvoir survivre à cette histoire dont on est même pas sûr qu'elle trouve une fin heureuse.
Ce roman est aujourd'hui présenté sous une nouvelle traduction dépoussiérée de sa version argotique qui ne lui rendait pas forcément hommage.

Ajustez votre noeud de cravate, enfilez votre manteau, n'oubliez pas votre chapeau et surtout votre flingue que vous mettrez dans votre poche à portée de main et accompagnez le detective Op dans sa "moisson rouge".


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J'ai pris un franc et généreux plaisir à la lecture de cette Moisson Rouge. J'avais entendu parler de Dashiell Hammett depuis fort longtemps, mais hormis le souvenir de l'accent nasillard d'Humphrey Bogart dans le Faucon Maltais, ma connaissance de l'auteur s'arrêtait là.
Et bien très bonne surprise pour moi. C'est très cinématographique, très tonique et sans temps morts, avec une tension qui ne cesse d'être soutenue tout au long de l'ouvrage à la faveur de rebondissements nombreux et variés.
Dans l'Amérique des années 1920 (C'est-à-dire à l'époque même où a été écrit le livre, précision importante, car depuis Ellroy, le polar " historique " qui fait plus vrai que nature est devenu légion or ici, l'auteur parle bien du temps présent qu'il côtoie car il écrit en 1929.), gangrenée par la prohibition, au creux d'un petite ville minière de triste allure, un détective privé travaillant pour le compte d'une agence de détective arrive en mission.
Le problème, c'est qu'avant même d'avoir pu rencontrer son mandataire, Donald Willson, celui-ci s'est fait descendre. le détective privé en question (je ne me souviens pas avoir vu son nom mentionné) flaire une situation bien pourrie et un micmac pas possible et c'est lui qui va nous servir de guide dans cette ville gangrenée jusqu'au trognon, police comprise.
Notre brave détective, va être obligé d'employer souvent les grands moyens et sa vie ne tient à jamais guère plus qu'un fil dès lors qu'il entre en scène. Comme le titre du roman l'indique, ce cadavre ne restera pas seul et nombreux sont ceux qui tombent sous les feux croisés de Pete le Finn, Whisper, Reno, Lew Yard ou le chef de la police Noonan.
Le détective ne tarde pas à découvrir un vaste réseau aux multiples entrées et où le père de la première victime, Elihu Willson joue un rôle non négligeable. Parmi les figures de premier ordre, la belle Dinah Brand a également son mot à dire, mais je crois qu'il serait inconvenant de vous en dire d'avantage et je préfère vous abandonner au milieu de ce noeud de serpents si l'aventure vous en tente.
Pour le reste, sans conteste, Dashiell Hammett est l'inventeur du roman noir tel qu'on le conçoit de nos jours. Il nourrit son histoire de son propre passé de détective privé et l'immersion dans les milieux de malfrats sent beaucoup plus l'authenticité que les enquêtes minutieuses mais théoriques des spécialistes du roman policier d'alors.
Voie nouvelle et accessit accordé à MONSIEUR Dashiell Hammett, dont certains éléments de la biographie, notamment ses démêlés avec les autorités au plein MacCarthysme sont tout à son honneur. Chapeau donc, et aiguisez votre faux si vous voulez entamer votre moisson rouge, un bon cru assurément, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Un classique. La violente histoire d'un detective prive qui pour resoudre l'affaire qui lui a ete confiee provoque un bain de sang entre bandes rivales. Un detective qui, pour retablir l'ordre dans une petite ville, procede de la meme facon que ses malfrats. Qu'est ce qui differencie dans ce cas les bons des mauvais? Simplement les buts qu'ils se sont fixes? La fin justifie les moyens? Pour le detective anonyme de ce livre la reponse est claire: un oui sans ambages, sans hypocrisie bien-pensante. Pour combattre le mal, utiliser ses memes procedes.


Dashiell Hammett est considere le pere du hard-boiled, le roman noir americain. Pourquoi, en fait? A part quelques courtes nouvelles, il a publie son premier roman, celui-ci justement, en 1929. La meme annee ou William Burnett publie le petit Cesar, qui renouvelle aussi pour beaucoup le roman policier, qui est tres noir aussi, et qui a mon humble avis est nettement meilleur que ce Moisson rouge.


Voila. C'est dit. Je n'ai pas ete trop emballe par ce livre.


Mais je comprends qu'il soit devenu un livre culte. Un classique du genre. Il a un style sec qui a fait ecole depuis. Un langage direct , brutal, qui ne fait pas dans les demi-teintes. Beacoup de dialogues, tres rapides, mais qui justement ne m'ont pas convaincu. Tout le monde parle trop, chacun livre toutes les informations qu'il possede au premier venu, personne ne cache rien, cela ne m'a pas du tout paru credible.


Je sais, on l'encense parce qu'Hammett a mis l'intrigue au second plan pour se concentrer sur l'action, trepidante, tres cinematographique, mais justement moi j'ai lu un livre, pas un scenario, et il m'a manque un peu de psychologie des personnages pour comprendre leurs actes et leurs reactions. Celle qui est peut-etre la plus comprehensible c'est une gonzesse qui tient le role de la femme fatale, bien que pas vraiment archetypique.


Le point le plus fort du livre est pour moi sa critique de la societe. Une critique pionniere dans les romans dits policiers jusque la, et qui depuis est presque devenue une norme a suivre. Hammett decrit une petite ville americaine ou la pegre a la mainmise, ou elle regne en maitre inconteste parce que tous sont corrompus, les elus, la police, les magistrats, la presse locale. Je dois admettre que ca c'est bien rendu et c'est tres fort.


Et je dois admettre aussi que le personnage du detective desabuse, pas tres net, emotionnellement impermeable, cynique, qui se comporte en loup solitaire, qui se fout des consignes de ses superieurs hierarchiques et des fois agit contre eux, a ete une innovation tonique, copiee ou pastichee depuis sans arret. Belle trouvaille de Hammett.


Pour conclure, un livre tres rythme, tout en action et dialogues d'action, des balles a tire-larigot, et qui souvent atteignent leur but, des morts par dizaines, un bain de sang, une moisson rouge. Mais moi, ce rythme effrene, et ce que j'ai percu comme son incongruite, m'ont des fois porte sur les nerfs. Un livre culte, un classique, qui ne m'a pas vraiment emballe. Mea culpa? Je m'en bats la coulpe. Mais j'essaierai quand meme de me disculper prochainement avec le faucon de Malte.

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La Moisson Rouge, une promesse vinicole non tenue.
Et pour cause puisqu'il y est bien plus question de bloody, Mary, que de raisiné.

C'est l'histoire d'un gars qui a débarqué en ville pour d'obscures raisons et qui y est resté pour d'autres, bien plus retorses. Et plus juteuses, accessoirement.
En détective aguerri à haut pouvoir de persuasion et d'entubation, notre investigateur allait jouer de la flûte à tour de bras -enfin de doigts, c'est plus pratique- afin que Poisonville la gangrenée retrouve un semblant de normalité.

Lecture complètement parasitée par un flagrant, et donc préjudiciable, manque de concentration.
Au vu du nombre de participants à cette moisson prolifique, ça la fout mal.
Dommage car le phrasé de l'auteur particulièrement immersif avait tout de la projo bicolore sur grand écran.

Sur ce coup-là, j'ai manqué de Claas.
Tant pis pour moi.
Ça m'apprendra.
Échec Hammett, et pis c'est tout...
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C'est au précurseur du polar que nous avons affaire ici! Après quelques années d'expérience en tant que détective et ayant découvert le monde de la corruption, Dashiell Hammett publie son premier roman en pleine prohibition.
Le narrateur, dont on sait bien peu de choses à part son âge, nous emmène au coeur de l'affaire: Personville, alias Poisonville, est maintenant contrôlée par une sorte de mafia que le vieux et puissant Elihu Willson avait à l'origine commanditée pour briser les grèves des mineurs dans l'oeuf.
Mais les truands se sont emparés de la ville et Donald, le fils prodigue de Willson, fraîchement revenu, vient d'être assassiné. C'est à notre narrateur de rétablir l'ordre.
Sauf que ce narrateur, qui ne nous laisse pas d'autre choix que de le suivre et de l'écouter, est à peine moins pourri que ceux qu'il veut nettoyer. Maître de lui, ironique, impassible, un brin magouilleur et de plus en plus en proie à un besoin de violence, il nous manipule comme il manipule la ville entière pour arriver à son objectif ultime: nettoyer Personville de la pègre.
j'ai aimé l'écriture sèche, sarcastique et les personnages flegmatiques du narrateur et de Dinah Brand, belle et forte jeune femme cupide. J'ai aussi apprécié de me faire trimballer d'un bout à l'autre de la ville.
En revanche, je me suis ennuyée dans les dernières pages dans lesquelles Hammett s'est lâché en tirs et représailles, fusillades et embuscades sans réels intérêts pour moi.
Néanmoins, un bon premier roman très réussi.
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"La Moisson rouge" ? Une nouvelle méthode pour vendanger ? Non, nous sommes dans la mythique "Série Noire", faut du crime... à moins qu'on n'ait moissonné les vendangeurs dans la foulée. Oh, j'y suis : le livre parle un carnage lors d'une réunion des caciques du parti socialiste Belge ! Non ? Alors, qu'est-ce que c'est que cette moisson rouge ?

Oh, ça y est ! le Standard de Liège qui a raflé toutes les compétitions de foot ? Oups, impossible, la "Série Noire" ne s'occupe pas de science-fiction... (seuls les Belges comprendront la blague mais je peux l'expliquer par MP).

Alors, quoi-t'est-ce ?

C'est l'histoire démente d'un détective privé qui est appelé dans la charmante et plaisante Poisonville, gangrénée par la pègre parce que Elihu Wilsson, qui détenait, entre autre, les industries minières et une banque, a engagé des briseurs de grève pour faire rentrer son personnel dans le rang.

Hélas pour lui, il n'était plus le chef, les gunmen régnaient sur la ville, l'ayant dépouillé de son titre de calife. le fils étant scandalisé par le comportement de son géniteur, a fait venir un privé. Pas de chance, le fiston est refroidi.

Alors notre détective de l'agence Continental de San-Fransisco va quand même jouer au Monsieur Propre et tenter de nettoyer les écuries d'Augias en montant, non pas les chevaux, mais les truands les uns contre les autres.

Faut les aspirines, parce que les ramifications sont nombreuses, vu que tout le monde mange à tous les râteliers et que chacun retourne sa veste. La police ? Tous des vendus ! Notre privé à du pain sur la planche et va devoir ruser, manipuler, mentir, jouer avec les égos afin que tout le monde s'entretue. Sans qu'il ne s'en émeuve, en plus.

Cette immersion dans les États-Unis des années vingt où les bootleggers sont les rois (suite à la prohibition de l'alcool) ne vous laissera pas indifférent. Jusqu'où peut-on aller pour faire régner la justice ? Peut-on utiliser ce genre de méthode un peu borderline pour liquider les truands ?

La violence est omniprésente, bien que sans trop de détails, mais on termine la lecture avec sacré un tas de cadavres. C'est le moment d'acheter des actions dans les pompes funèbres. le seul secteur qui ne dépérit pas...

Et comment fait-on le nettoyage ? On commence avec un prélavage et les premières saletés tombent comme des mouches, on injecte le produit de lavage qui commence à effacer un bon nombre de taches, le rinçage n'est pas triste, le sang coule à flot... Pour ce qui est de l'essorage, la sulfateuse entre en action et ça dézingue de partout.

Un truc de fou ! Allez, je vais compter les cadavres... Un, deux, trois, oh, arrêtez de bouger,... seize ! Non, l'empilement est trop important, on ne s'y retrouve plus. Il doit y en avoir beaucoup plus.

Notre privé, c'était lui aussi le fiston de Machiavel, "divisez-les pour les séparer afin qu'ils s'annihilent eux-mêmes", par contre, il devait avoir un sacré bon ange gardien pour s'en sortir sans une égratignure.

A découvrir...

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Bénéficiant d'une nouvelle traduction intégrale, les oeuvres du pionnier du roman noir américain, chef de file de la « Hard-boiled School », inventeur du célèbre dur-à- cuire-à-chapeau-mou-gabardine-couleur-mastic (immortalisé à l'écran par Humphrey Bogart), j'ai nommé Dashiell Hammett, sont maintenant disponibles en poche chez folio policier, chouette alors.
Pour le présent roman, notre dur-à-cuire bogartien figure en bonne place sur la couverture dans une belle tonalité rouge, et la différence de traduction est visible jusque dans le titre : « La Moisson rouge » qui devient « Moisson rouge », n'évoque plus un reportage en milieu rural destiné à promouvoir les kolkhozes, mais bien une hécatombe sanglante chez les gangsters américains qui, eux aussi, avaient pris pour habitude de tout arroser à la sulfateuse.
Nous sommes à l'époque de la prohibition, l'Amérique règle ses comptes à coup de grèves réprimées dans le sang et de luttes entre syndicats, patronat, hommes de main, notables, truands, flics, bookmakers, bootleggers, trafiquants et escrocs de tout bord, que j'énumère dans le désordre car tout est ici interchangeable. En effet, personne ne semble être ni du bon ni du mauvais côté, sauf, peut-être, le narrateur (dont on ne connaitra jamais le nom), un détective privé travaillant pour la branche San Francisco de la Continental Detective Agency, et qui semble s'être donné pour objectif d'assainir le climat délétère de Personville, charmante bourgade gangrénée par la pègre, les flics ripoux et les politiciens véreux, malgré l'assassinat prématuré de son client (ils n'ont même pas eu le temps de se rencontrer !).
Notre privé à peine débarqué dans la ville se transforme en Monsieur Propre et entreprend le grand nettoyage des écuries d'Augias, par tous les moyens mis à sa disposition (et avec une roublardise parfois borderline). Sa capacité de manipulation, de persuasion et de compromission avec les truands de tout poil est sans limite, la fin justifiant les moyens est son seul crédo.
Les scènes de bagarres entre clans et de massacres style « Saint-Valentin » qui s'enchaînent sont heureusement adoucies par un début de romance qui semble s'esquisser entre notre détective hard-boiled et la seule femme de l'histoire, Dinah Brand, présentée comme une coupable, puis comme une victime, et le plus souvent comme une garce manipulatrice et avide. Parviendra-t-elle à faire transparaître chez notre détective quelques sentiments bienveillants (sans aller jusqu'à la tendresse ou la compassion, il ne faut rien exagérer) ? A moins que l'histoire ne rebondisse dans une direction inattendue…
Ce roman a bien entendu donné lieu à une adaptation hollywoodienne, mais, pour le coup, pas avec Humphrey Bogart, qui aurait pourtant été parfait pour le rôle, mais avec Jimmy Durante (Roadhouse Nights, 1930). On évitera ce dernier même par curiosité pour se plonger plutôt dans l'ambiance de Miller's Crossing (1990) des frères Coen, dont Moisson Rouge serait l'une des sources d'inspiration.
Pour conclure, Moisson Rouge donne à voir une image extrêmement brutale de l'Amérique des années 20, nécessairement datée, mais tout à fait éclairante sur les fondamentaux de la culture américaine qui ne cessent encore aujourd'hui de nous fasciner : le culte du dollar et de la violence (droit à l'auto-justice, règlements de compte, légitime défense), sous couvert d'une bien hypocrite moralisation des moeurs, qui trouva son paroxysme à l'époque de la prohibition.
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Roman policier écrit en 1929 par celui qui est considéré comme le père du polar.
Comme souvent dans ses récits, Dashiell Hammett nous fait vivre de l'intérieur les déboires de villes et campagnes des USA où la prohibition, la pègre et les règlements de compte ont de beaux jours devant eux.
Dans celui-ci, vous rajoutez une police corrompue et vous avez une histoire rocambolesque où les cadavres s'accumulent.
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Personville est « une ville laide de quarante mille habitants, nichée dans une gorge laide, entre deux montagnes laides entièrement souillées par l'exploitation de la mine. » Après ces quelques mots de description, vous comprendrez facilement qu'elle soit surnommée Poisonville. La ville est tenue par le vieil Elihu Willsson qui possède des parts dans tous les secteurs économiques : industrie, mines, banque, presse, etc. Les responsables politiques locaux lui mangent dans la main. Après la Première Guerre mondiale, Willsson a fait appel à des briseurs de grève pour mettre un terme aux actions syndicales de l'Internationale ouvrière. La grève fut brisée avec succès mais le problème, c'est que les voyous engagés décidèrent de rester sur place et d'y installer leurs activités criminelles. Il règne une corruption généralise à Personville, les gangs tenant le maire et copinant avec Noonan, le chef de la police.

Donald, le fils de Elihu Willsson, a été nommé par son père responsable du principal journal de la ville. Il s'acharne à dénoncer la criminalité dans ses tribunes. Il fait appel à un détective d'une grande agence : la Continental. Mais le jour où le détective et le rédacteur en chef doivent se rencontrer, ce dernier reçoit quatre coups de revolver de calibre 32. le rendez-vous est compromis… le détective va d'abord chercher à identifier l'auteur de cet assassinat. Au cours de son enquête, il va se faire beaucoup d'ennemis et être victime d'une tentative d'assassinat. Échaudé, il décide nettoyer la ville en usant de sa perspicacité et de son bagout. Son objectif ? Monter une guerre de gangs entre les factions locales. La moisson peut commencer.

Amateur de littérature policière, je n'avais encore jamais lu Dashiell Hammet. J'ai découvert son importance et son influence pour ce genre littéraire grâce à l'émission «la Compagnie des auteurs » sur France Culture. « Moisson rouge » est un pur roman de gangsters. J'ai été gêné par certains aspects de ce classique. Il y a une accumulation de personnages. Il faut être parfois très attentif pour suivre le fil du récit, pour se souvenir de qui est qui est, et de qui a tué qui et pour quelle raison. Les scènes violentes se succèdent sans avoir de réelles incidences sur l'histoire. Ca défouraille dans tous les sens et ça va vite, trop vite. Seul le détective de la Continental semble suivre le fil des événements grâce à son don d'ubiquité qui lui permet de résoudre les énigmes avec une facilité déconcertante.

Dans « Moisson rouge », Hammett dénonce la collusion entre le banditisme et la politique qui régnait dans certaines villes américaines au temps de la Prohibition. le roman a donc un sens politique. L'auteur s'attarde peu sur les détails, le récit est par exemple mené par un détective dont on connaît très peu de choses. Tout est question de calcul, de stratégie ; la ruse est plus importante que la force. Les alliances de circonstances durent le temps d'une trahison et les personnages jouent pour plusieurs camps en fonction de leurs intérêts. J'ai trouvé certaines scènes très modernes, celle du laudanum par exemple et j'ai aimé retrouver des seconds rôles typiques de la littérature policière : la femme vénale, le chef de police bedonnant et pourri jusqu'à la moelle, le flic déchu, le boxeur en cavale, etc. Les dialogues sont percutants et souvent drôles.

Courses-poursuites, braquages, combat truqué, fusillades, assassinats... la « Grande Faucheuse » est débordée à Poisonville. J'ai lu « Moisson rouge » par curiosité pour un classique du genre sans prendre toutefois plaisir à sa lecture. J'espère que les autres romans de Dashiell Hammett me feront changer d'avis.
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La moisson rouge de Dashiell Hammett parait en 1929. Don Willsson fait appel à l'Agence Continental qui lui envoie son plus célèbre détective. Don Willsson patron de presse, fils de Elihu Willsson le "propriétaire de la ville" a décidé de faire le ménage dans la ville et d'éliminer les malfrats qui ont pris le pouvoir avec l'aide du chef de la police. Nous sommes à Personville aussi appelée Poisonville . Quand notre détective débarque Don Willsson vient d'être abattu ...
Chargé d'élucider le meurtre de son fils notre détective entre en jeu et que commence la valse des truands...
Ce roman très cinématographique , pionnier en son temps de ce que l'on appellera le roman noir, est un bijou. A l'image d'une voiture de collection des années 1920 elle semble au premier abord démodée et ringarde, mais si vous jouez un tant soit peu le jeu, si vous acceptez de vous plongez dans Poisonville comme un quidam en vadrouille, alors le plaisir de lecture sera au rendez-vous. Tous les standards des romans noirs et des films de gangsters de cette époque sont réunis , sang, castagnes, entrepôts clandestins d'alcool, règlements de compte, ripoux, compromission ....
Roman cité dans la sélection XXè siècle le Monde
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