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Citations sur Le faucon maltais (Le faucon de Malte) (51)

Flitcraft avait été un bon citoyen, un bon mari et un bon père, non pas en raison de contraintes imposées de l'extérieur mais simplement parce que c'était quelqu'un qui se sentait mieux s'il était en phase avec son environnement. Il avait été élevé comme ça. Les gens qu'il connaissait étaient comme lui. La vie telle qu'il la connaissait était un édifice stable, solide, responsable et organisé. Et voilà qu'une poutrelle, en tombant, lui avait révélé que rien de tout cela n'était fondamentalement vrai. Lui, le bon citoyen-mari-père pouvait être anéanti entre son bureau et le restaurant à la suite d'un accident engendré par la chute d'une poutrelle. Il avait alors compris que les hommes meurent sans raison, comme ça, et qu'ils restent en vie tant que le hasard aveugle les épargne.
Ce n'était pas essentiellement l'injustice de cette constatation qui l'avait déstabilisé : cela, il l'avait accepté après le choc initial. Ce qui l'avait révolté, c'était de découvrir qu'en ordonnant ses affaires selon des principes raisonnables, il n'était plus en phase, mais déphasé par rapport à la vie. Il m'a confié qu'avant même de s'être éloigné de cinq mètres de l'endroit où gisait la poutrelle, il avait compris qu'il ne connaîtrait plus la paix tant qu'il ne se serait pas adapté à cette nouvelle vision de l'existence. Le temps de terminer son repas, il avait trouvé le moyen de s'adapter. La vie pouvait s'arrêter pour lui du jour au lendemain à cause de la chute d'une poutrelle : il allait changer de vie du jour au lendemain en quittant tout, purement et simplement.

Chapitre VII : Un G dans les airs.
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Il se tenait sur le seuil, son chapeau mou à demi écrasé entre sa tête et l'encadrement de la porte : il mesurait dans les deux mètres dix. Un long manteau noir à la coupe droite et tubulaire, boutonné depuis le cou jusqu'aux genoux, accentuait sa maigreur. Ses épaules pointaient, hautes, fines, anguleuses. Son visage décharné, ridé par l'âge, creusé par les intempéries, avait la couleur du sable humide et luisait de sueur sur les joues et le menton. Ses yeux étaient sombres, égarés et injectés de sang au-dessus de paupières inférieures si affaissées qu'elles dévoilaient leur membrane rose. Serré contre le côté gauche de sa poitrine par un bras recouvert d'une manche noire et terminé par une main crochue et jaunâtre, se trouvait un paquet.

Chapitre XVI : Le troisième meurtre.
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— Qu'est-ce que vous m'avez donné, à part de l'argent ? Est-ce que vous m'avez donné la moindre preuve de confiance ? Le moindre soupçon de vérité ? La moindre possibilité de vous aider ? Est-ce que vous n'avez pas essayé d'acheter ma loyauté avec de l'argent et rien d'autre ? Eh bien, si je dois en tirer profit, pourquoi ne pas la vendre au plus offrant ?

Chapitre VI : Une ombre chétive.
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« Autoriseriez-vous un inconnu à exprimer ses condoléances pour le décès regrettable de votre associé ?
— Merci.
— Puis-je vous demander, Mr Spade, s'il y a eu, comme l'ont insinué les journaux, un certain, euh… rapport entre ce malheureux événement et la mort, un peu plus tard, de l'homme nommé Thursby ? »
Spade ne fit aucun commentaire et présenta un visage délibérément inexpressif.
Cairo se leva, exécuta une petite courbette. « Veuillez me pardonner. » Il reprit place et posa ses mains côte à côte, les paumes à plat sur le coin du bureau.
« La raison qui a motivé ma question dépasse largement le cadre de la curiosité pure, Mr Spade. J'essaie de récupérer un, euh… un objet décoratif qui a été, dirons-nous, égaré ? Je pensais, et j'espérais, que vous pourriez m'apporter votre concours.»
Spade hocha la tête, sourcils levés pour indiquer qu'il était attentif.
« Cet objet est une statuette, poursuivit Cairo en sélectionnant et en articulant chaque mot avec soin. Elle représente un oiseau noir. »

Chapitre IV : L'oiseau noir.
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Un sourire empreint d'ironie déforma la bouche de l'avocat. Il eut un geste las des épaules et dit : « C'est ça… je suis en train de te trahir. Pourquoi tu ne te trouves pas un avocat honnête, en qui tu puisses avoir confiance ?
— Le dernier représentant de l'espèce est mort. »

Chapitre XII : Carrousel.
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« Allons dans un endroit où nous pourrons causer », proposa Spade.
Cairo releva le menton. « Veuillez m'excuser. Nos conversations privées n'ont pas été telles que je souhaite en renouveler l'expérience. Pardonnez-moi de m'exprimer en manière aussi abrupte, mais c'est la vérité.
— Hier soir, vous voulez dire ? » Spade eut un geste irrité de la tête et des mains. « Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre, bon Dieu ? Je croyais que vous le comprendriez. Que si vous lui voliez dans les plumes ou que vous la laissiez faire, j'étais obligé de me ranger de son côté. Je ne sais pas où est ce fichu oiseau, moi. Vous non plus. Elle, oui. Comment voulez-vous qu'on mette la main dessus, bordel, si je ne vais pas dans son sens ? »
Cairo hésita, adopta un ton dubitatif : « Vous avez toujours, je dois le reconnaître, une explication à tout. »
Spade fronça les sourcils. « Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Apprendre à bafouiller ? »

Chapitre X : Le sofa du Belvedere.
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C'est étonnant, merveilleux, ronronna-t-il. J'aime un homme qui n'hésite pas à déclarer qu'il songe à soi. C'est humain ! Je n'ai confiance dans les gens qui proclament sans cesse leur désintéressement.
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Tendrement, il dit : «Ma chérie, j'espère qu'ils ne vont pas te pendre par ce joli cou.» Il porta doucement ses mains à la gorge de la jeune femme et la caressa.
Elle se dégagea aussitôt, se cogna contre la table en reculant, s'accroupit, protégeant son cou avec ses deux mains. Elle était hagarde, affolée.
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Me demander de ne pas remettre un coupable à la police, c'est comme si on demandait à un cabot d'attraper un lapin pour le lâcher aussitôt.
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Elfie, pâle et tremblante, adossée à la porte, la main sur le bouton, chuchota:
- Il... il est...
- Oui. Une écumoire. Cinq ou six pruneaux dans le coffre.
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