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Zélie adore sa mère fantasque. Seulement voilà, Caroline va mal, très mal. Le verdict tombe, implacable, sans appel, deux mois de rab', tout au plus, avant de tirer sa révérence. Cataclysme familial, excepté pour la principale intéressée en plein déni. A moins que cette dernière n'ait opté pour les non-dits, les préférant, et de loin, aux effusions intempestives. Deux mois pour se dire au revoir, se dire qu'on s'aime, se mentir, espérer, accepter. Deux mois précurseurs de très nombreuses années d'affliction. J'ai beaucoup aimé ce témoignage. Une page qui se tourne dans une famille touchée par le cancer. Une histoire comme il en existe des milliers. Une histoire unique qui n'appartient désormais qu'à eux. J'ai beaucoup aimé parce qu'il a remué des souvenirs encore récents. Des traits communs se détachent. Des émotions partagées remontent à la surface et explosent comme autant de bulles de chagrin. Comme Zélie, se mentir en invoquant la grande faucheuse libératrice puis, dans la seconde qui suit, passer d'athée indécrottable au plus dévot des croyants dans l'espoir d'une guérison aussi miraculeuse qu'inconcevable. Difficile de ne pas succomber à cette relation mère/fille(s) touchante, tumultueuse et emprunte d'une grande pudeur. Le ton très actuel et enlevé de cette autobiographie cathartique s'interdit tout misérabilisme larmoyant. Si la fin est courue d'avance, le cheminement ne lasse pas de séduire par la truculence désabusée de son auteur paradoxalement très en verve. C'est beau, c'est triste, c'est la mort qui vient frapper à votre porte. "Ah non, c'est en face", serait-on tenté de lui dire mais si cette s****e avait un tant soi peu d'humour, ça se saurait, depuis le temps... + Lire la suite |