AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 36 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zélie adore sa mère fantasque.
Seulement voilà, Caroline va mal, très mal.
Le verdict tombe, implacable, sans appel, deux mois de rab', tout au plus, avant de tirer sa révérence.
Cataclysme familial, excepté pour la principale intéressée en plein déni. A moins que cette dernière n'ait opté pour les non-dits, les préférant, et de loin, aux effusions intempestives.
Deux mois pour se dire au revoir, se dire qu'on s'aime, se mentir, espérer, accepter.
Deux mois précurseurs de très nombreuses années d'affliction.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage.
Une page qui se tourne dans une famille touchée par le cancer.
Une histoire comme il en existe des milliers.
Une histoire unique qui n'appartient désormais qu'à eux.

J'ai beaucoup aimé parce qu'il a remué des souvenirs encore récents.
Des traits communs se détachent.
Des émotions partagées remontent à la surface et explosent comme autant de bulles de chagrin.
Comme Zélie, se mentir en invoquant la grande faucheuse libératrice puis, dans la seconde qui suit, passer d'athée indécrottable au plus dévot des croyants dans l'espoir d'une guérison aussi miraculeuse qu'inconcevable.

Difficile de ne pas succomber à cette relation mère/fille(s) touchante, tumultueuse et emprunte d'une grande pudeur.
Le ton très actuel et enlevé de cette autobiographie cathartique s'interdit tout misérabilisme larmoyant.
Si la fin est courue d'avance, le cheminement ne lasse pas de séduire par la truculence désabusée de son auteur paradoxalement très en verve.
C'est beau, c'est triste, c'est la mort qui vient frapper à votre porte. "Ah non, c'est en face", serait-on tenté de lui dire mais si cette s****e avait un tant soi peu d'humour, ça se saurait, depuis le temps...

Commenter  J’apprécie          422
En toute sincérité, j'ignorais totalement qui était Gwendoline Hamon avant de lire ce roman, « les dieux sont vaches ». Je ne savais pas qu'elle était actrice, qu'elle était la petite fille de Nicole et Jean Anouilh…et qu'elle avait donc aussi écrit un premier roman autobiographique, dans lequel est évoquée une relation très forte entre une fille, Zélie, et sa mère, Caroline. Caroline est atteinte d'un cancer incurable, et n'a plus que quelques semaine à vivre : Zélie va se consacrer pleinement à sa mère au cours de ces dernières semaines, se remémorant de nombreuses anecdotes et tranches de vie concernant cette mère si originale, fantasque, un brin illuminée.

Gwendoline Hamon a écrit une histoire très touchante, notamment car elle renvoie chacun d'entre nous à la relation que nous pouvons avoir avec notre propre mère. le ton est assez juste : pas de misérabilisme, malgré la dégradation rapide et inéluctable de la santé de Caroline, de l'émotion, de l'humour même. C'est un superbe hommage à une femme pleine et entière, qui n'a pas sa langue dans la poche. Un récit poignant et profondément humain…
Commenter  J’apprécie          60
Zélie est une jeune femme expéditive dans ses jugements, ses mises en actes et ses impulsions relationnelles. Mais face à sa mère, Caroline, elle se sent depuis toujours démunie, niée, dépersonnalisée, encombrante... Sa mère, hors-normes, originale par besoin vital de se sentir autre, est en constant décalage avec ce qu'on est en droit, pense-t-on, d'attendre d'une mère. Pendant des lustres, elle n'a raté aucune occasion de se désintéresser de sa fille-enfant, trop préoccupée à séduire, embrasser la vie et ses amants. Aujourd'hui, Zélie est adulte mais le combat continue. Sa mère a toujours une remarque à faire, un piège à tendre, un amant contre nature à lui fourguer...
Et brusquement, Zélie découvre que sa mère Caroline est bien proche du terme de sa vie. le cancer est là, son dénis aussi, ses souffrances, ses soifs de retrouver et reconstruire des lambeaux de vie-souvenirs heureux... Zélie, sa soeur Julia, leur père et de nombreux amis vont s'y employer !

Avec son regard chaviré par le coup vache de la vie, mais pétillant de soleil par les découvertes qu'elle fait en partant à la rencontre de sa maman et en remontant le temps du temps d'avant, Gwendoline HAMON nous raconte avec brio, légèreté et gravité une histoire bien réelle, si tendre, si dure et si commune pourtant. L'attirance mère-fille est celle des aimants, répulsive lorsqu'elles cherchent à être du même pôle, attractives lorsqu'elles se positionnent en pôles contraires. Un vrai jeu de 'Je t'aime mais qu'est-ce que tu m'énerves!... et c'est justement parce que tu m'énerves que je sais que je t'aime.

Quand la vie à venir se décline en mois, en petites semaines, en quelques jours, une heure ou deux peut-être, on prend la mesure des liens qui nous relient bien au-delà de leur fragilité apparente. Et parfois, ce n'est qu'après le terme qu'on réalise que les Dieux n'ont pas toujours été vaches avec nous!

Ce livre est une invitation au Carpe Diem, dans son plein sens!
Commenter  J’apprécie          40
Les mots pour : Style, humour, jamais pleurnichard, pas de jugement

Les mots contre : Autobiographie ?

Malgré le fait que ce soit une autobiographie (que je n'apprécie toujours pas), ce livre se lit rapidement. L'auteure règle son conflit avec sa mère qu'elle finit par comprendre.
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
Commenter  J’apprécie          10
Découvert lors de l'émission de Michel Field, (oui, il m'arrive de me coucher très tard!) j'ai écouté la présentation succincte de début d'émission et j'ai su qu'il fallait que je coupe le son parce que j'allais lire ce livre. Ne rien savoir, découvrir, toujours mon créneau!

J'ai déjà lu quelques récits où l'auteur évoque la perte d'un des êtres les plus importants: sa mère. Ici, Gwendoline Hamon, rebaptise les personnages, une certaine forme de pudeur face au récit autobiographique. Zélie, le personnage principal, est une femme sensible, attachante, troublée et en attente de réponses. Elle va apprendre brutalement par un médecin que sa mère n'a plus qu'une semaine d'existence. Cela provoque évidemment un cataclysme !

Rien de plus normal, me direz-vous mais c'est sans compter sur la justesse descriptive de l'auteur dans ce rapport mère-fille particulier. Gwendoline Hamon évoque le lien maladif qui peut se créer dès la petite enfance à une mère, particulièrement lorsque celle-ci doit être protégée, secourue voire sauvée. le besoin de l'enfant, notamment l'ainé, de se donner une mission qu'il mettra toute une vie à réaliser ; à réaliser qu'il ne peut pas accomplir ce sacerdoce. Souhaiter rendre une autre personne heureuse est en fait une chimère.

Le sentiment d'ambivalence utilisé jusque-là face à cette forme violente d'amour maternel va causer de la culpabilité. L'oscillation entre recherche d'amour et rejet ne devient plus possible, tout va se jouer dorénavant sur le don de soi. La perte de l'être aimé vient réactiver cette blessure que le héros essaye de guérir depuis sa naissance, l'abandon redouté va se réaliser.

L'écrit de Gwendoline Hamon est une catharsis au sens littéral du terme comme l'évoque Jean Michel Frodon dans Ce qui fait le cinéma : « la transformation de l'émotion en pensée ». Avec beaucoup de pudeur et d'amour, ce témoignage va donner naissance à un livre émouvant et poignant sans pour autant tomber dans le pathos.
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
Commenter  J’apprécie          10

Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}