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EAN : 9782369560111
176 pages
Editions Intervalles (19/11/2014)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Nous pensions donc pouvoir refaire le monde, une nouvelle fois. Et même si, une fois de plus, ça n'a pas marché, ce n'est pas grave. On n'abandonnera jamais, j'espère, je crois. Il faut avoir une foi tenace pour voyager comme ça et continuer à croire que ça sert à quelque chose, qu'il y a un sens dans tout ce que l'on fait et ce que l'on voit. L'image met la foi à rude épreuve, à croire que c'est le but de l'opération : enrayer l'idéal. Une sorte de parcours initiat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ni essai, ni recueil de poésie, ni vraiment livre de photographies, et pourtant un peu tout cela à la fois... ce bel objet - pas du point de vue matériel, j'y reviendrai- est difficile à cerner, tout comme le contenu de cette oeuvre.

Emmanuelle Han a tenu, tout au long des tournages à travers le monde auxquels elle a participé pendant des années, une sorte de journal-photo, dont elle nous livre ici des extraits.
Courts textes souvent poétiques, ancrés dans le présent, sont juxtaposés à des photos pour la plupart prises sur le vif. Instants, fugacité. Pour capter des flagrances, toucher du doigt, essayer de comprendre l'essence d'un pays trop vite traversé et impalpable.
Mais on y retrouve aussi des séries de photos de chambres d'hôtel, de lits à peine défaits, le temps d'une étape.
Dans ce livre, Emmanuelle Han a voulu retranscrire ce sentiment d'étrangeté lorsqu'on arrive dans un lieu inconnu, après des heures d'avion, mais aussi la mutation d'un monde dont les villes, à force de s'enchaîner, se juxtaposent, se ressemblent, sont toutes les mêmes. Mondialisation. Overdoses d'images à travers le monde; Incapacité de voir autre chose que ce que l'on veut voir, ce que l'on connaît.
Pour Emmanuelle Han, la nature de ses voyages la plonge dans une sorte de désarroi, de solitude et de perte d'identité. Tout au long de ces années, elle médite sur ce qu'elle voit, comment elle le voit, et comprend que toute vision d'un pays ne peut être que subjective, tout comme sa culture.
Ce livre est à feuilleter, relire et méditer. Mais gros point négatif: l'édition. Présenté avec une couverture souple, format carnet de chèque, et une illustration tout ce qu'il y a d'anonyme et de banal - photo quasiment noir et blanc d'un café, un porte-clé d'hôtel et un MP3 sous fond de rideau blanc - ce livre ressemble plus à une brochure qu'à un vrai livre d'art et n'incite absolument pas à la consultation, voire à l'achat... quel dommage et manque de stratégie! Et les photos! Certaines, magnifiques, ne sont absolument pas mises en valeur, et par le papier et par le format, minimaliste.
Merci Babélio et les Editions Intervalles de m'avoir permis de le découvrir.
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Double découverte, de la maison d’édition qui a publié ce petit livre illustré de photographies de voyages et de l’auteur Emmanuelle Han, documentariste qui a participé aux émissions « Les Nouveaux Explorateurs » et « Sans crier gare ! » diffusées par plusieurs chaînes de télévision.

C’est un petit format de livre, très maniable avec texte et photo en vis-à-vis.

L’auteur a écrit ces textes et pris ces photos pendant des voyages pour des tournages, de 2007 à 2011, dans un peu moins d’une dizaine de pays, de la Chine au Portugal en passant par Madagascar, l’Australie, Cuba, le Vietnam, la Malaisie et l’Inde.

Que veulent dire les mots explorer et voyager de nos jours?
Prendre des avions, des trains, passer des heures dans des embouteillages, retrouver enfin la chambre d’hôtel, et puis des contacts furtifs avec des villes et des gens, contacts qui ne durent qu’un instant, quelques heures, ce qu’il faut pour ramener des images.

Ce voyageur toujours en mouvement, déjà reparti comme s’il n’avait jamais été là, déjà de retour comme s’il n’était jamais parti, se sent vite décalé, à ne plus savoir ce qu’il a vu vraiment, ni même qui il est ; luxe, shopping et îles paradisiaques un jour, misère, crasse et bidonvilles un autre.

Explorer, il n’y a pas si longtemps, voulait encore dire parcourir le monde en l’étudiant avec soin, de manière approfondie. Le voyageur de maintenant se sent comme un imposteur de passage, un intrus caché derrière les faux-semblants d’une politesse inconsciemment condescendante.

Mais le réel est bien là pour celui qui n’a pas peur de bien regarder. Les chambres d’hôtels - ces bulles protectrices, zones de transition entre chez soi et le monde extérieur - peuvent témoigner de ces moments de solitude poignante et soudaine, de ces instants de blues lorsque le vernis craque, moments qu’il faut vite oublier pour pouvoir continuer à avancer, pour ne pas laisser l’émotion vous submerger.

Alors l’explorateur moderne ne doit pas perdre la foi, continuer à croire que ce qu’il fait sert à quelque chose, il doit continuer à voir.

Ce livre est fait pour ceux qui prendront le temps de laisser chaque phrase et chaque photo les toucher profondément.

Mon bémol est pour l’épilogue qui n’était pas vraiment nécessaire à mon avis, à chacun de tirer ses propres conclusions; et puis aussi pour la qualité des photos.

Ceux qui voyagent – ou ont beaucoup voyagé – s’y retrouveront, émotion troublante des mots justes.
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Je ne sais que penser…

Très bonnes premières impressions,
Le format du livre est très sympa, il fait penser à un carnet de voyage écrit au fil du temps, donc il représente bien le "carnet d'images". Cela donne envie de le feuilleter.
Et puis, on ouvre et on lit.
Petit à petit on se perd, on ne sait plus ni vers où, ni vers quoi Emmanuelle Han nous entraine, malheureusement.
Elle parle « de voyage en voyage » mais il n'y a pas de chronologie, on passe d'octobre 2011 à mai 2011 en passant par 2009 puis 2007 etc.…
Elle écrit « de pays en pays, de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel » mais là idem il n'y a pas le lien, où alors s'il existe je ne l'ai pas trouvé.
Les photos sont vraiment très sympas mais pas forcément en relation avec le texte qui parfois est trop abstrait, ou juste une idée.
Globalement, je ne garde pas une mauvaise impression de ce livre, mais je pense qu'il ne faut pas le lire d'un seul coup mais le feuilleter avec un bon café.
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Une très belle invitation au voyage et une réflexion sur sa finalité, telle que nous pouvons la ressentir, différemment suivant nos perceptions et nos sensibilités.
J'ai trouvé une richesse dans l'alternance des textes et des photographies qui sont très simples : souvent des détails de chambres d'hôtels, plus rarement des paysages ou des portraits. Leur petit format les rend discrètes, laissant le texte s'imposer et le lecteur aller son imaginaire.
Une conclusion intéressante sur la nécessité pour les occidentaux de faire évoluer leur vision du monde pour apprendre à vraiment connaître le monde dans sa globalité actuelle.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
17 février 2011, Fès, 23h38

Belle conversation avec Adil aujourd'hui.
Nous avons attendu un train presque deux heures, ça laisse le temps de causer.
C'est le "Printemps arabe"; ce que j'ai ressenti dans ce café de la gare de Fès est infiniment plus précieux que le bombardement d'informations que je tente méticuleusement d'éviter à Paris.

S'extraire de l'actualité pour mieux sentir, capter, adopter l'autre et sa réalité.
Se protéger, autant que faire se peut, de la retransmission continuelle et fallacieuse du monde.
Préserver un terrain vierge, un angle de naïveté.

Quelle ironie. Partout sur la planète, la globalité a ouvert des fenêtres sur la liberté, mais les instigateurs, eux, s'y sont emprisonnés.
Plus que jamais nous croyons tout savoir, parce que les images donnent tout à voir et que nous sommes tout le temps au courant de tout.

Mais au courant de quoi exactement, si ce n'est de notre propre difficulté à passer de l'autre côté du miroir?
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Les hommes avancent masqués dans le froid; partout, c'est comme si on leur barrait le passage.
Je les sens groupés, compacts, sourdement fiers et inébranlables.
Comme si toute trace de fragilité était enfouie à dix mille pieds sous les gravats.
La fragilité de l'âme, cachée, repoussée, retranchée à coups de pelleteuse, de caterpillar, de ponts et de barrages.

Partout la terre est éventrée, et de chacune de ces déchirures a déserté l'âme.
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L'aube se lève sur les routes enneigées.
Hier soir, les premiers flocons sont tombés, juste au moment où les moines disparaissaient.

Instant magique, devant cette porte de bois rouge toute décorée.
Les flocons de neige qui donnent corps à la lumière, le silence qui commence à envelopper doucement l'atmosphère.
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Dans ces espaces à la fois si pleins et transitoires,
je ne sais plus qui je suis,
il m'arrive même de ne plus croire en rien.

Seule l'émotion pourrait m'indiquer un chemin,
mais ces sas font office d'analgésique et je ne peux me soustraire à leur fonction:
je fondrais en larmes.
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Le monde se traverse trop vite décidément : un petit comprimé et hop,
nous voilà à l'autre bout de la planète, dans un univers englobé à une vitesse
qui finira par lisser la surface de l'univers.

Vitesse schizophrénique mais salutaire,
C'est peut-être ça, le destin de la Terre.

Impression de n'être jamais partie,
de n'avoir jamais quitté cet ailleurs qui fonctionne selon ses propres lois.

Blues des chambres d'hôtel, de ce sac éventré qu'on n'ose jamais vraiment défaire
parce qu'il va falloir très vite le refaire.
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Vidéo de Emmanuelle Han
Le second tome de la saga fantastique "La Sublime Communauté", dans lequel le mystère des Six Mondes est enfin dévoilé !
Un roman d'Emmanuelle Han publié par Actes Sud Junior
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