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Critique de Adenolia


Double découverte, de la maison d’édition qui a publié ce petit livre illustré de photographies de voyages et de l’auteur Emmanuelle Han, documentariste qui a participé aux émissions « Les Nouveaux Explorateurs » et « Sans crier gare ! » diffusées par plusieurs chaînes de télévision.

C’est un petit format de livre, très maniable avec texte et photo en vis-à-vis.

L’auteur a écrit ces textes et pris ces photos pendant des voyages pour des tournages, de 2007 à 2011, dans un peu moins d’une dizaine de pays, de la Chine au Portugal en passant par Madagascar, l’Australie, Cuba, le Vietnam, la Malaisie et l’Inde.

Que veulent dire les mots explorer et voyager de nos jours?
Prendre des avions, des trains, passer des heures dans des embouteillages, retrouver enfin la chambre d’hôtel, et puis des contacts furtifs avec des villes et des gens, contacts qui ne durent qu’un instant, quelques heures, ce qu’il faut pour ramener des images.

Ce voyageur toujours en mouvement, déjà reparti comme s’il n’avait jamais été là, déjà de retour comme s’il n’était jamais parti, se sent vite décalé, à ne plus savoir ce qu’il a vu vraiment, ni même qui il est ; luxe, shopping et îles paradisiaques un jour, misère, crasse et bidonvilles un autre.

Explorer, il n’y a pas si longtemps, voulait encore dire parcourir le monde en l’étudiant avec soin, de manière approfondie. Le voyageur de maintenant se sent comme un imposteur de passage, un intrus caché derrière les faux-semblants d’une politesse inconsciemment condescendante.

Mais le réel est bien là pour celui qui n’a pas peur de bien regarder. Les chambres d’hôtels - ces bulles protectrices, zones de transition entre chez soi et le monde extérieur - peuvent témoigner de ces moments de solitude poignante et soudaine, de ces instants de blues lorsque le vernis craque, moments qu’il faut vite oublier pour pouvoir continuer à avancer, pour ne pas laisser l’émotion vous submerger.

Alors l’explorateur moderne ne doit pas perdre la foi, continuer à croire que ce qu’il fait sert à quelque chose, il doit continuer à voir.

Ce livre est fait pour ceux qui prendront le temps de laisser chaque phrase et chaque photo les toucher profondément.

Mon bémol est pour l’épilogue qui n’était pas vraiment nécessaire à mon avis, à chacun de tirer ses propres conclusions; et puis aussi pour la qualité des photos.

Ceux qui voyagent – ou ont beaucoup voyagé – s’y retrouveront, émotion troublante des mots justes.
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