Alors que notre ère touche à sa fin, des populations cherchent à survivre dans un monde post-apocalyptique effrayant, car il n'y a plus de paix possible dans ce monde-là. Parmi ces hommes qui s'entre-tuent pour survivre, les Affamés, sortes de morts-vivants, se dirigent vers des portes mystérieuses sensées s'ouvrir sur un monde meilleur. Trois enfants, Tupà, Ekian et Ashoda doutent et résistent à cette attraction. Sans se connaître, éloignés les uns des autres, ils vont unir leur destin et, animés par leur intuition et leur compassion, vont faire des choix dont dépendra le sort de l'humanité.
Une dystopie destinée aux adolescents (et aux autres si affinités) où l'on apprend beaucoup sur les mythes, les légendes et les traditions hindoues, mais pas seulement. Emmanuelle Han, en grande voyageuse auteure de documentaires, avec ses jeunes héros attachants nous fait parcourir le monde et ne manque jamais une occasion, en construisant son intrigue, de nous instruire. Un premier roman réussi à l’atmposphère envoûtante qui, mêlant habilement les éléments culturels, le fantastique et une réalité tangible, nous donne envie de connaître la suite. Merci à Babelio et aux Éditions Actes Sud junior pour cette découverte.
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Alors, deux choses : pour un premier roman, je ne peux dire que chapeau, vraiment ! Mais cependant, mon ressenti reste mitigé au sortir de cette lecture (bien que j'ai bien évidemment envie de connaître a suite, là, la question ne se pose même pas !).
Ici, le lecteur suit trois adolescents (enfin deux ados et un enfant puisque l'un d'entre eux n'est âgé que de 7 ans) : Tupà, Ekian (celle-ci est une jeune fille) et Ashoka (voilà notre fameux garçon de 7 ans seulement). Tous trois ne se connaissent pas, ils ne se sont d'ailleurs même jamais croisés étant donné qu'ils ont grandi à des milliers de kilomètres les uns des autres dans des continents différents et pourtant: deux choses les réunit : en plus d'avoir tous trois été enlevé à leurs parents avant leurs huit mois pour être confiés à d'autres, ce sont tous trois des enfants hors du communs et on ne peut plus précieux, bien qu'ils ne le savent pas encore. Alors que le monde part à va-l'eau , eux doivent survivre ! Pourquoi ? On ne le sait pas encore mais il faut à tout prix qu'ils vivent. Alors que ceux que l'on surnomme les "Affamés" tentent tant bien que peu de se frayer une place pour atteindre l'une des portes menant vers l'un des six mondes où il leur sera promis un avenir meilleur, eux ne le savent pas encore mais bien qu'ils soient débrouillards dans la vie, ils devront s'y rendre un jour ou l'autre, c'est ce que leur réserve leur destinée ! Comment, quand, pourquoi ? Nul ne le sait et même si je suis déjà un peu plus avancée sur vous sur le sujet, loin de moi l'idée de vous en dire plus sur le sujet...pour le moment ! Si je m'attaque un jour au deuxième tome, il se pourrait que vous sachiez un peu plus mais tiendrez-vous jusque-là ? Résisterez-vous à la tentation ? Je ne vous le conseille pas car, d'une, je suis loin de vous avoir fait un résumé succinct de cet ouvrage, omettent volontairement moult détails qui pourraient vous aiguiller mais en plus, je ne sais pas quand est-ce que je pourrai lire la suite (cela dépendra des achats de la médiathèque dans laquelle je me suis procurée cet ouvrage).
Lecture un peu déboussolante par moments et même si par moments, je me sentais un peu lasse, j'avoue que la curiosité a été la plus forte et a réussi à me mener non seulement jusqu'à la fin de ce dernier mais m'a aussi donné l'envie de lire le ou les prochain (s) tome (s) ! Une écriture magnifique et un scénario très bien pensé, je dois l'admettre ! A découvrir !
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"Un premier tome captivant, mystérieux et original."
3 enfants, 3 destins hors normes.
La Terre est au bord de la destruction, des hordes d'affamés se précipitent pour passer une des portes menant vers un des Six mondes. Six mondes inconnus et mystérieux qui mènent à un voyage sans retour. Des mondes où les êtres humains trouveront un nouveau refuge et où la faim ne guettera plus contrairement à la Terre.
Alors que le monde sombre petit à petit dans l'apocalypse, trois enfants recherchent la vérité, sur leurs origines et sur leur destin. Ces trois enfants sont Tupà, Ekian et Ashoka.
Tupà, 15 ans, a grandi parmi les Guarani à la frontière du Paraguay, du Brésil et de l'Argentine. Devenu passeur entre les frontières, il est tiraillé entre la vie urbaine et la forêt où il a grandi. Bientôt il devra faire un choix, car la Terre se meurt.
" Notre Terre se meurt, Tupà. le temps est venu d'en trouver une nouvelle."
Ekian, 13 ans, se trouve loin de l'Himalaya, lieu où elle a grandi. A la recherche ses origines, la jeune fille veut rejoindre le désert Saharien dans l'espoir de trouver la piste de sa famille et de son peuple.
" Longtemps Ekian s'était souvenue du désert. de ce sanctuaire de sable, immensité jadis sous-marine, dont le magnétisme éclipsait encore parfois dans son imaginaire toute autre lumière, tout autre féerie ; de ce grand cirque volcanique, immergé dans les dunes, où chaque soir les montagnes de sable se couchaient sur les montagnes de granit."
Ashoka, 7 ans, vit à Varanasi, en Inde, près de Gange. le petit garçon est le "porte-bonheur" du Roi. Cet homme obèse et sans moralité aime l'argent et la nourriture.
Malheureusement le Roi est le gardien de la "Flamme sacrée". Cette Flamme brûle depuis 3500 ans, sans interruptions, et sert aux rites de crémations. Les vivants se bousculent aux portes du Roi afin de brûler les défunts, de plus en plus nombreux, selon les rites traditionnels. Alors que les affamés se regroupent à Varanasi dans l'espoir de passer une des portes, le Roi empoche l'argent des familles souhaitant laisser partir leurs proches en paix.
Chaque jour, Ashoka fuit donc le Roi pour trouver refuge à l'Akhara, arène où a lieu l'entrainement des lutteurs. Mais Ashoka est aussi un "porteur de flamme", un acteur dans le commerce de la crémation du Roi.
" de la flamme sacrée, le bûcher prit feu. Lentement, par le bas, et puis de plus en plus vite, de plus en plus haut, les flammes grignotèrent les branches jusqu'à atteindre, puissantes, dévorantes, le linceul blanc. Les hommes entamèrent des chants, l'enfant avait accompli sa tâche : pour lui, il était temps de s'éclipser."
Entre désirs et moralités, nos trois protagonistes vont devoir faire des choix. Des choix qui pourraient changer le sort de l'humanité. Entre légendes et réalité brute, ce premier tome nous offre un monde post-apocalyptique qui fait froid dans le dos et pourtant qui tellement beau dans ses derniers instants.
Effrayant. Car les affamés, des zombies qui étaient humains jadis, se précipitent vers les trois portes menant aux Six Mondes. L'être humain est décrit dans sa plus hideuse réalité, celle de la faim et du désespoir. Alors que beaucoup d'êtres meurent vivants, d'autres ont choisi de profiter de cette fin du monde pour s'enrichir. Par exemple, le Roi, personnage cruel et avide ne sert que ses intérêts.
Captivant. Des légendes intenses, envoûtantes, nous sont délivrées tout au long du livre. Des légendes anciennes, basé sur des mythes réels. J'ai adoré découvrir ces légendes perdues dans le désert, ces mythes vieux de milliers d'années qui prennent un nouveau sens.
"Atri ioda, étoile filante, rectifia Tamahat. Si les étoiles commencent à tomber, c'est que les djinns ont quitté la Terre."
Ce premier tome de la sublime communauté est complètement immersif. L'écriture est assez descriptive et pourtant j'ai totalement accrochée, alors que d'habitude j'ai souvent du mal avec les descriptions à rallonge. Je me suis laissée embarquer dans l'histoire de ces trois êtres normaux en apparence et j'ai plongée avec délice dans le récit jusqu'à ne plus pouvoir lâcher les pages. L'écriture et l'histoire m'ont totalement séduites de bout en bout, j'ai trouvé que le mélange habile de Fantastique et de dystopie étaient mêlés de manière habile. Aussi j'ai été subjuguée par le voyage de nos trois personnages, par les paysages rencontrés, par leurs destins si particuliers. Et ce malgré le nombre de questions importantes non résolues. Au final, j'ai totalement accroché à ce flou, ce mystère dans lequel Emmanuelle Han nous plonge dans ce premier tome, épilogue de la saga, et je suis pressée d'en découvrir la suite.
~✧~
Les points positifs :
- Les description des lieux, paysages, coutumes locales, etc.
- Un univers mêlant dystopie et fantastique à merveille
- Des légendes captivantes
Les points négatifs :
- Beaucoup de questions en suspend
Bilan : La sublime communauté fut une excellente lecture. Une Terre qui se meurt, les êtres humains sont au bord de l'extinction, le pire côtoie le meilleur. Alors que l'espoir est mince pour la survie de l'humanité, que le terme destin prend un nouveau sens, des histoires s'entremêlent petit à petit pour donner corps au roman.
Si beaucoup de mystères restent non résolus dans ce premier tome, La sublime communauté fut une excellente lecture. Ce premier tome est très bon prologue à une saga qui risque d'être prometteuse. Bref, je signe pour la suite directement.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Acte Sud pour cet envoi.
Note : 16 / 20
Aspect général du livre (4.5/5) • Univers/thématiques (4/5) • Écriture (3.5/5) • Intrigue/Personnages (4/5)
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Dès le lever du jour, Deben était retourné à la maison bleue. Traverser la cité sainte devenait de plus en plus périlleux. Les habitants avaient décidé de contenir le flot des Affamés en dehors du centre et, pendant la nuit, un peu partout ils avaient érigé des barricades. Jusqu'à présent, les Affamés n'avaient pas tenté de forcer le passage, mais ils s'approchaient inexorablement du barrage, l'air de rien, avec une lenteur épouvantable. Plus d'une fois sur son chemin, Deben vit émerger ces silhouettes terrifiantes du brouillard.
De l'autre côté des barrières, la chasse aux fantômes avait été officiellement ouverte. Des citadins volontaires s'étaient organisés pour faire des rondes. Ils avaient des batons, des fourches, des pierres, parfois même des poêles. Partout dans les ruelles, on ne parlait que des Affamés et du meilleur moyen de s'en débarrasser. Ce qui s'était passé cette nuit, Deben l’ignorait encore. Mais quelque chose en tout cas s'était produit, quelque chose qui avait précipité les tensions anticipées depuis longtemps déjà. Il pressa le pas. Jusqu'au bord du Gange, il ne croisa que des hommes. Les femmes et les enfants avaient été mis à l'écart.
p 283
La jeune fille déplorait amèrement ce mépris général à l'égard des sagesses ancestrales, mais elle avait bien conscience qu'il était vain de tenter de les prévenir, pour les étoiles ou pour toute autre chose. Cela faisait bien longtemps que plus personne n'écoutait les mises en garde de qui que ce soit. Et puis, qui se protégerait de quelque chose qui n'existait pas ? Il y avait déjà bien assez de dangers, réels, à affronter. Le voyage, les voleurs, les Passeurs, la faim, la soif, la peur et le désespoir.
Ceux qui, superstitieux ou sages, accordaient encore un peu de croyance et de crédit aux légendes des temps anciens étaient forcément des fous ou des écervelés. Seuls comptaient désormais la fuite, le salut, les secousses pénibles du véhicule, les mille kilomètres d'asphalte troué qui filaient vers le nord, depuis le fleuve Niger jusqu'à la frontière du Sahara, jusqu'à la Porte, la poussière et la sueur, l'odeur brûlée du métal.
Ready, taxi driver ? exulta Rick en réajustant son bandana. Pose tes papattes sur le volant et prépare-toi à appuyer sur le champignon.
Freddie s'exécuta. Il passa la première et maintint le pied gauche sur l'embrayage. Le pied droit se déplaça lentement du frein à l'accélérateur. Ses mains, tremblantes et moites, s'agrippèrent au volant. Alors, dans l'attente du signal, depuis les rétroviseurs, il vit déferler le saccage. Des troupes de militaires s'étaient déployées un peu partout. Ils se jetaient dans la mêlée, indifférents au danger, poussant des cris de rage. Ils avaient des armes à feu, mais aussi des couteaux, des machettes, des fils en métal, des lames de rasoir.
Ils massacraient tout sur leur passage, tandis que les hommes de Rick, sur les côtés, mitraillaient à tout va, les côtes secouées par l'hilarité et les détonations.
En quelques minutes, le carnage se propagea. Les corps s'affaissaient autour du camion, tombant les uns après les autres, dans un véritable bain de sang.
—Ah, j'aime quand les choses sont bien faites, dit Rick, d'humeur philosophe, en allumant une cigarette
p 238
"_Je dois me mettre en marche, en vrai, avec mes jambes, mes bras et tout le reste ! Je dois voyager. Pour de vrai !
_Tu vas retourner en ville ?
_Je dois aller à la Porte/
La Porte ? La Porte est un danger public. Elle fonctionne une fois sur dix, tu le sais. Et les dieux même ignorent où elle mène quand on l'a passée. C'est une idée exécrable."
Jusqu'à ce jour, les Étincelants avaient répertorié trois Portes. Hormis celle d'Agadez, qu'ils ne connaissaient que trop bien, deux autres avaient été découvertes, l'une en Amérique du Sud, quelque part entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay, et une autre sur le continent indien, près d'une ville nommée Varanasi. Une bonne partie des comptes rendus du Rassemblement avait été consacrée à ce sujet. Même si, pour le moment, aucun Étincelant n'était parvenu à les franchir, les Portes n'en demeuraient pas moins cruciales à leurs yeux. C'était aux environs des Portes que tramaient les Guetteurs, les Passeurs et les Affamés.
p 275
Le second tome de la saga fantastique "La Sublime Communauté", dans lequel le mystère des Six Mondes est enfin dévoilé !
Un roman d'Emmanuelle Han publié par Actes Sud Junior