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EAN : 9782021180237
215 pages
Seuil (07/05/2015)
2.85/5   26 notes
Résumé :
Le narrateur, une sorte de mélange entre Indiana Jones et Homer Simpson, est invité à partir à la chasse au trésor par son meilleur ami. Direction la mystérieuse et puante ville d’Honolulu, ses rues fumantes et nauséabondes, ses ruines d’anciennes civilisations. Ensemble, ils devront faire face aux innombrables dangers de la jungle : le maléfique docteur Ponzari, connu pour avoir éradiqué la peste, les féroces hommes-tortues, des fléchettes empoisonnées, des peaux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Bon, alors confessons-le dès le départ, à la faveur du Dieu Pélican: je n'y connais pas grand-chose, moi, en littérature humoristique. J'aime pourtant beaucoup le concept: je suis un rigolard, tu vois. L'idée de m'esclaffer sur un roman, ça a quelque chose d'excitant, de beaucoup plus audacieux que devant une bonne BD franco-belge. Parce que ce n'est franchement pas évident de faire rire qu'avec des mots, sans l'image qui vient titiller l'esprit, sans la mimique fabuleuse d'un de Funès ou le coup de crayon hilare d'un Franquin. Donc oui, je vais toujours à la littérature humoristique de bon coeur.
Ceci étant dit désormais, les multiples incursions que j'ai mené sur ces terres de rire furent... Catastrophique, majoritairement. Et je pèse le mot.

L'exception fut la saga "Barry Trotter" de M. Gerber. Je l'ai lue il y a bien longtemps, alors que j'étais encore au collège. Mais je me rappelle de grands moments de rire, il serait probablement intéressant de retenter l'expérience, même si j'ai bien peur de ce que cela va impliquer.
Tout le reste fut au mieux médiocre. J'ai ainsi lu quelques ouvrages de Gordon Zola, auteur français spécialisé dans le rire, pour lequel je suis resté globalement très indifférent. Pseudo-récit parodique (il ne parodiait généralement rien du tout, en témoigne son "C'est pas sorcier, Harry?" où le lien avec HP est fort ténu), humour de verbe souvent fin mais ne faisant qu'esquisser un sourire... Pas mauvais, mais franchement pas formidable.
Le pire était à venir avec "Imitation " du Harvard Lampoon. Avec ce bouquin, je suis tombé si bas! Quand je regarde l'horizon et réfléchis sur ma vie, je me demande parfois si je suis encore le même depuis cette lecture. Loin de moi l'idée d'avoir la critique assassine et gratos, mais je vais quand même écrire ceci en vitesse: c'était nul à chier. L'idée que ce bouquin ait atteint un public m'est véritablement très douloureuse (exactement la même sensation, au final, que lorsque les gens achètent les CDs de JUL).
Et ainsi, après maintes déboires, j'ai trouvé des auteurs amusants, mais avant tout de très grands écrivains, citons par exemple Hunter S. Thompson pour qui faire rire est un jeu d'enfant, parfois même à ses dépends.

"Mésaventures à Honolulu" est un peu entre tout ça. Après une préface (trop) flatteuse, on attaque ce bouquin de bon coeur, puisque l'on nous a quand même assuré que l'humour de Jack Handey, son "non-sens" questionnait l'humanité et débordait d'une poésie intemporelle. Bon, je veux bien, mais il ne faut quand même pas pousser mémé dans les orties.
Le livre fait parfois franchement rigoler. Les péripéties de Slurp Fausse Route à Hawaï valent le détour, et plus que tout, Slurp Fausse Route vaut le détour. C'est au final ce personnage, gigantesque loser doublé d'un fdp de première, qui est génial. Esprit probablement malade, Slurp interprète mal à peu près toutes les situations, n'a aucune éthique et des motivations métaphysiques. Et c'est avec la conviction des plus grands losers qu'il va ainsi semer désolation et chaos autour de lui, souvent bien malgré lui...
Mais plusieurs choses viennent nuancer le tableau: tout d'abords, le livre est relativement perché. Disons que Jack Handey me faisait parfois penser à Hunter Thompson, à la fois dans son humour de situation le plus bête et efficace possible, mais aussi dans ses petits délires de non-sens et surtout d'absurde sortant de nulle part. Mais avec Thompson, il y a toujours un gros soutien à tous ces délires, son écriture-même est un terreau fertile à même de développer des images réellement absurdes. Ce n'est pas le cas de l'écriture de Jack Handey, épurée au maximum. Alors ces images absurdes, si elles marchent quelque fois (la figure du Dieu Pélican, la plupart de ses réflexions sur Don), sont parfois à l'origine de jolis malaises pour le lecteur (les "pensées métaphysiques" qui ponctuent le récit sont par exemple un peu abruptes).
Deuxième chose: c'est parfois naze. Au sens pas drôle. J'ai trouvé qu'un nombre conséquent de chapitre me laissait de marbre. Alors là, évidemment, ma critique est très subjective, et j'imagine complètement qu'il a pu en être autrement pour un autre lecteur. Enfin, ça reste ma critique et mon ressenti. Alors le tragique, dans tout ça, c'est que contrairement à un Thompson qui possède une écriture fabuleuse, Jack Handey ne mise que sur l'humour. Son écriture est volontairement très simple, l'histoire volontairement absente, et la réflexion bannie. Alors autant vous dire que quand vous trouvez un chapitre pas drôle, le verdict est sans appel: de nouveau le terrible malaise du lecteur...

"Mésaventures à Honolulu" n'est donc franchement pas une réussite à mes yeux, et rejoint toute cette littérature d'un genre rare qui me laisse froid. Ce n'est pas une perte de temps, au sens où le livre vous réserve quelques moments de sourires appuyés, mais je pense que c'est honnêtement dispensable. Encore une fois, je souligne bien ici qu'un lecteur plus "perméable" à cet humour aurait sans doute écrit une critique beaucoup plus élogieuse...
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Imaginez une seconde ce que ça donnerait si Mister Bean partait à la chasse au trésor, en conservant le côté absurde de l'original, mais sans que ce soit drôle. … Eh bien voilà, vous avez désormais une idée assez précise de « Mésaventures à Honolulu ».

Il faut quand même reconnaître à Jack Handey un certain talent pour passer avec une telle fluidité d'une situation absurde à une autre : à chaque chapitre sa « mésaventure », sachant que la plupart d'entre eux ne dépassent pas les deux pages. le tout forme un ensemble cohérent (le comble, n'est-il pas !) qui ne vole certes vraiment pas haut, mais « se tient ». de ce côté-là, on peut comparer ce livre à « Alice au pays des merveilles », embarquant le lecteur dans les péripéties les plus improbables sans qu'il ne s'étonne jamais de rien.

Ça, c'était pour ce qu'il y a de positif.

Faire rire est un art et, au vu à la fois du curriculum de l'auteur, et de la préface enthousiaste rédigée par le traducteur nous présentant le truc comme un petit joyau du « nonsense », il y avait de quoi avoir confiance. Sauf qu'en fait... c'est pas drôle. Non seulement on ne rit pas, mais on ne sourit pas non plus, sauf peut-être aux quelques « pensées profondes » disséminées dans le livre et qui ont fait le succès de son auteur. Il aurait probablement mieux fait de s'y tenir, car c'est indubitablement ce qu'il réussit le mieux.

« Les panneaux indicateurs fonctionneraient mieux si l'on imprimait le mot : « crétin » dessus. Par exemple, au lieu de STOP, le panneau dirait : STOP, CRÉTIN. »

En l'état, à l'exception du chapitre concerné, il ne faut pas chercher l'humour dans le ton du récit mais dans les situations. Tout repose donc sur le personnage principal, qui se fait appeler Slurp Fausse Route (ne cherchez pas... ne cherchez RIEN dans ce bouquin, c'est précisément le but) et surtout sa stupidité incroyable. Au lieu de n'avoir aucun sens (ce qui est, tout de même, le propre du nonsense), ses péripéties sont donc au mieux rocambolesques, au pire bien méritées. C'est le personnage et lui seul qui créé l'absurde, lui donnant un côté artificiel. Et en plus, Slurp Fausse Route n'est pas juste bête, il est aussi détestable. du genre à passer les trois quarts de l'histoire à harceler le seul personnage féminin du livre, mépriser son « meilleur ami » et à peu près tout le monde avec.

Paradoxalement, le même récit, avec les mêmes péripéties foireuses, mais présenté d'un point de vue externe pourrait peut-être se révéler marrant et, pourquoi pas, donner un film sympa. Mais tel quel, le voyage littéraire, aussi mouvementé soit-il, se révèle d'un ennui abyssal et teinté d'un côté « bête et méchant » purement gratuit, où Honolulu et ses habitants en prennent plein la poire pour pas un rond. Encore heureux que l'auteur s'en excuse en fin d'ouvrage.
En parlant d'Honolulu et d'Hawaii, l'histoire aurait pu se dérouler absolument n'importe où, dans le premier coin de jungle anonyme venu, sans que ça ne change rien à l'histoire. Ça serait peut-être même mieux passé, en fait, si le tout avait baigné du début à la fin dans une atmosphère intégralement fictive.

Vous l'aurez compris, la vraie mésaventure dans cette histoire, ça aura surtout été... la lecture.
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critique libraire

Quand le Hunter S. Thompson de Rhum Express percute de plein fouet le génie comique nord-américain, on obtient le roman de mésaventures le plus hilarant qui soit, pastiche subtil et décalé du roman d'aventures classique. »
David Rey, Librairie Atout Livre


complément le 17 juin :

Alors ça ! C'est quelque chose !
Comment commencer ?
C'est décalé, c'est déjanté, c'est fin…..
J'ai un certain nombre de livres que je veux lire, et puis j'ai craqué, il fallait que je sache par moi-même.
Petit livre de 215 pages…..Commencé hier soir , Vroom arrivé direct à la page 79…Stop
Je m'en garde pour demain….des paragraphes très courts …..
J'aurais envie de citer toutes les pages, un petit bijou !
Mais, mais , qu'est ce qu'il nous raconte là ? On est happé par ce torrent, ça pétille .
Vous voulez vous faire plaisir, faire plaisir….Foncez !
C'est du non-sens, de l'absurde, la quête du Singe d'or, juste un prétexte….
Des clichés d'aventure revisités, les iles, la jungle, des baroudeurs bidon, des sauvages…
On pourrait dire mais quelles références au juste ? Aucune , et tous y sont….
Les Marx brothers, Tex Avery, Tarzan, King Kong, Alice aux pays de s Merveilles….
Un joyeux mélange détonnant.


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Le narrateur accepte, un peu à contre-coeur, de suivre son meilleur ami Don à Hawaï, à la recherche du Singe d'Or, un trésor précieux et très prisé. Mais dès leur arrivée à Honolulu, les choses s'avèrent plus difficiles que prévu : la ville est mystérieuse et abrite des habitants plus ou moins coopératifs. Mais ensuite, les deux compères font connaissance avec la jungle et ses dangers : le docteur Ponzari qui a obtenu un prix Nobel en éradiquant la peste, les féroces hommes-tortues, les indigènes qui attaquent les touristes avec des flèches empoisonnées, mais surtout, ils font la rencontre de la belle Leilani qui leur propose de les aider à trouver le Singe d'Or mais qui ne se laisse pas séduire par le narrateur …
Ce n'est pas l'histoire qui peut attirer les lecteurs vers ce titre mais les absurdités des situations et l'humour omniprésent (mais néanmoins pas du genre à éclater de rire … c'est plutôt le genre à faire sourire). de mon côté, c'est la couverture qui m'a attirée et le fait que cela se passe à Hawaï mais un Hawaï imaginaire, bien loin du réel, qui ressemble plus à un enfer qu'à un paradis. L'auteur est un humoriste qui a participé à plusieurs émissions de télé américaine très connues (comme le Saturday Night Live) et qui a écrit pour plusieurs magazines. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de lui a avant ce livre ! Il a un humour bien particulier, qui met en avant des situations complètement folles, absurdes et des personnages très hauts en couleur. le narrateur est plutôt quelqu'un de peu sympathique, sans aucune moralité, alors tout ce qui lui arrive au fil des pages a fait le bonheur de la lectrice que je suis. En fait, le roman n'est qu'une suite de mésaventures comme le titre l'indique et cela donne l'occasion à l'auteur d'exploiter les expressions au premier degré, à ne pas faire dans la subtilité et effectuer des raisonnements abracadabrants. Les chapitres sont ultra-courts et du coup, l'ensemble est très vite lu, en une ou deux heures. C'est tout à fait le genre de livre pour la plage, quand on n'a pas envie de se prendre la tête et de réfléchir ! de mon côté, j'ai plutôt apprécié le genre, même s'il me semble que l'auteur aurait pu faire encore mieux au niveau de l'humour.
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Hawaii évoque les plages de sable fin, les jolies vahinés avec leurs délicats déhanchés, Magnum, Hawaï Police d'Etat… Jack Handey, humorisque américain, a décidé pour son premier roman de casser les codes du roman d'aventures avec Mésaventures à Honolulu. Prêt pour un voyage complètement absurde ?

Ce n'est pas le premier livre de Jack Handey mais son premier roman. Il va y mettre sa touche qui n'est d'autre que son humour potache et absurde qui fait son succès aux Etats-Unis. Vous croyez peut-être partir dans une aventure extraordinaire décrivant l'accueil chaleureux des habitants d'Honolulu, les magnifiques paysages, les femmes sublimes… Que nenni. Vous allez partir avec en compagnie d'un abruti fini, Jack, digne d'un Homer Simpson.

A l'origine, il part pour soutenir son pote Don qui lui paie tout son voyage. Mais il a des créanciers à ces trousses qui ne lui veulent pas que du bien. Alors autant s'enfuir quand l'occasion se présente. Sur place, ils vont rencontrer une femme un peu étrange qui leur donne une carte secrète menant au trésor de l'île : le Singe d'or. N'écoutant que leur envie de s'enrichir en volant un trésor national, il décide d'affronter la jungle en plus de l'horrible ville salle, puante, pleine de prostitués et de dealer de drogue.

Bien entendu, ils ne vont pas pouvoir s'en sortir tout seul surtout Jack qui est un aimant à emmerdes surtout lorsqu'il pose sur une surface de bois sa poupée en pouxite créant des catastrophes naturelles. Heureusement, la belle Leilani, sera là pour les guider, le long de la rivière Palounga pour les protéger du diabolique docteur Ponzari, des féroces hommes-tortues, des fléchettes empoisonnées, des peaux de banane, des pirates...

Jack Handey a utilisé les codes du roman d'aventures avec la jungle, les indigènes, l'alcool, les femmes, les pirates… avec presque uniquement des actions complètement absurdes, totalement décalées, loufoques et du mauvais goût. On m'avait promis un bon moment de rigolade, je constate encore que l'humour est quelque chose de très personnel. L'histoire se lit avec des courts chapitres et une cascade de gags plus grotesques les uns et les autres. Je n'ai contre le non-sens mais quand il y en a trop, cela me tape sur le système et gâche mon plaisir de lecture. J'avoue qu'ici il y a trop de tout et le personnage principal, est vraiment quelqu'un d'horriblement détestable. Une terrible envie de le baffer me tenaillait à chaque page. le rire n'est sorti à aucun moment de la lecture et le seul sourire est venu lorsqu'enfin je l'avais terminé.

Alors si vous aimez les romans complètement barrés, loufoques à souhait sans aucune réalité possible. Vous allez trouver votre bonheur dans Mésaventures à Honolulu. Mais si vous appréciez le non-sens avec subtilité, les blagues à plusieurs niveaux, passez votre chemin et regarder un épisode de Magnum ou Indiana Jones pour le dépaysement.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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critiques presse (2)
LeFigaro
15 juin 2015
Le «roman tropical» d'un humoriste américain nommé Jack Handey, jusqu'alors inconnu...
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
12 juin 2015
Un roman délirant qui va aussi loin sans le non-sens (...) et atteint une forme de perfection dans l’absurde. C’est alors qu’il devient nécessaire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La Bible
Quand une authentique carte au trésor vous tombe entre les mains, toutes sortes de pensées vous traversent l’esprit.La première est : « Surtout ne pas perdre la carte ». La deuxième est : « Mais où est passée cette carte, au fait ? » .La troisième est : « Ah oui, je l’ai donnée à Don ».La quatrième est : « Où est passé Don au fait ? » .La cinquième est : « Ah oui,il est là .»
Don me fit jurer sur la Bible de garder secrète toute l’histoire .J’allai chercher ma Bible. J’avais creusé un trou en forme de revolver à l’intérieur.C’est parce que je compte y cacher mon revolver au cas où j’en achèterais un.Si jamais un cambrioleur rentre chez moi et que je suis là, je lui dirai un truc comme :« Ça ne vous dérange pas si je lis la Bible pendant que vous videz mes tiroirs ? » Qui oserait refuser ? Ça serait dingue.Alors j’ouvrirai la Bible à la page des Dix Commandements et déclarerai :
« Tu ne ….. » Et lorsque le cambrioleur demandera :
« Tu ne …..quoi ? », je sortirai mon arme et le tuerai.
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Quand mon ami Don m’invita à l’accompagner dans les mers du Sud, je me dis : « C’est bien joli, mais quel intérêt pour moi ? »
Après qu’il m’eut expliqué que je n’aurais rien à payer, je continuai d’hésiter. D’accord, du point de vue boulot, j’avais pas mal de temps libre. Je venais encore de me faire virer. Et après avoir bossé pendant près de deux mois, j’étais mûr pour repartir en vacances.
Mais je finis par refuser. D’abord, je n’aime pas vraiment les tropiques. La dernière fois que j’étais allé dans les Caraïbes, je m’étais retrouvé dans une fabrique de bongos à fabriquer des bongos.
En plus j’avançais bien sur mon roman, La Colère du clown musclé. C’est l’histoire d’un clown de cirque ombrageux et particulièrement baraqué. J’en étais arrivé au moment où il brise le cou du méchant dompteur de lions.
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Je posai ma candidature à d'autres boulots, quand le formulaire n'était pas trop long et la chaîne du stylo pas trop difficile à démêler. Mais où que j'aille, on me demandait toujours : "Avez-vous déjà gardé des crabes ?" Essayez d'expliquer à ces gens qu'on vous a renvoyé de votre boulot de gardien de crabes mais que ce n'est pas de votre faute. D'ailleurs je ne cherchais pas un boulot de gardien de crabes ! Ils ne pouvaient pas se fourrer ça dans le crâne ?

Je tombai de plus en plus bas. Un soir, je pris une drogue hawaïenne particulièrement forte appelée paloumba. Le lendemain matin je me réveillai dans une arrière-cour : une femme aux gros bras me hurlait dans les oreilles. Eh, arrête de gueuler ! Je suis peut-être défoncé mais je ne suis pas sourd !

Je touchai le fond. J'avais beau détester ça, je dus me résoudre à bouffer de la vache enragée. Mais les vaches sont beaucoup plus dures à attraper qu'on ne croit. Affamé et déprimé, j'errai le long des eaux scintillantes de la baie de la Diarroa où des enfants jouaient avec des voiliers.

En revenant d'un pas traînant à l'hotel, je passai devant la statue de Sir Edmond Honolulu. Un clochard était en train de la découper au chalumeau.

- Eh mon pote ! m'interpella-t-il. Tu veux m'acheter un bras en métal ?

Bien sûr que je voulais mais avec quoi l'aurais-je payé ?

J'avais des rêves autrefois. Je rêvais de construire le pont suspendu le plus long du monde. Et puis j'avais découvert qu'il existait déjà.

Je rêvais de devenir astronaute mais on m'avait dit que je devais me "former". C'est ça, allons tous nous "former" ! Quel monde génial ce sera !

Je rêvais de mettre fin à toutes les guerres - sauf celles entre femmes, pour que le spectacle continue.

Je rêvais de devenir inventeur. Mais les "pouvoirs en place" avaient décrété que le monde n'avait pas besoin du canoë en carton qu'on peut abandonner dans l'eau lorsqu'on est trop paresseux pour le tirer sur la terre ferme après avoir canoté une heure ou deux.

Je m'étais aussi rêvé un destin de naturaliste avant de découvrir que ce n'était pas ce que j'avais cru. Les naturalistes portent des vêtements.

Je rêvais de fonder une grande famille. Chaque nuit les enfants se seraient réunis dans le salon et auraient joué de leurs instruments de musique. Et je leur aurais dis lequel était le meilleur et lequel était le pire.

J'avais même rêvé de fabriquer un robot géant qui aurait conquis le monde. Et pour ne pas contrarier les gens, je l'aurais fait marcher à l'énergie solaire.

Un à un, mes rêves s'étaient fracassés sur le mur de la réalité comme des noix de coco impuissantes.
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J'avais des rêves autrefois. Je rêvais de construire le pont suspendu le plus long du monde. Et puis j'avais découvert qu'il existait déjà. Je rêvais de devenir astronaute mais on m'avait dit que je devais me former. C'est ça, allons tous nous former ! Quel monde génial ce sera ! Je rêvais de mettre fin à toutes les guerres - sauf celles entre femmes, pour que le spectacle continue. Je rêvais de devenir inventeur. Mais les pouvoirs en place avaient décrété que le monde n'avait pas besoin du canoë en carton qu'on peut abandonner dans l'eau lorsqu'on est trop paresseux pour le tirer sur la terre ferme après avoir canoté une heure ou deux. Je m'étais aussi rêvé un destin de naturaliste avant de découvrir que ce n'était pas ce que j'avais cru. Les naturalistes portent des vêtements. Je rêvais de fonder une grande famille. Chaque nuit les enfants se seraient réunis dans le salon et auraient joué de leurs instruments de musique. Et je leur aurais dit lequel était le meilleur et lequel était le pire. J'avais même rêvé de fabriquer un robot géant qui aurait conquis le monde. Et pour ne pas contrarier les gens, je l'aurais fait marcher à l'énergie solaire. Un à un, mes rêves s'étaient fracassés sur le mur de la réalité comme des noix de coco impuissantes.
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Nous logions dans le meilleur hôtel de la ville, le Coca-Cola. Il avait été baptisé ainsi parce que son propriétaire avait trouvé un panneau Coca-Cola sur la plage et qu'il l'utilisait comme enseigne de son établissement. Elle était suspendue à une chaîne rouillée qu'il avait également trouvée. Ce type est un sacré veinard. Moi, je ne trouve jamais rien sur les plages.
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