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sur 185 notes
La femme gauchère est ma première incursion dans l'univers de Peter Handke. Je l'écris d'emblée, ce n'est rien qui m'a enthousiasmé. Heureusement que le roman est court, très court. Mais je ne me laisserai pas abattre si facilement, surtout que son auteur n'est l'homme que d'un seul roman.

Quand son mari revient d'un voyage d'affaires, Marianne lui annonce qu'elle le quitte. Un coup de tête ? Une crise existentielle ? Quoique, qand on est épouse et mère depuis trop longtemps, je peux comprendre. Ceci dit, elle recherche quoi au juste : le bonheur, la liberté ? Difficile à dire. La vie seule avec leur fils Stéphane ne l'effraie pas, elle reprend son métier de traductrice, elle rencontre des gens, etc. Mais ça ne semble mener nulle part parce que, à la fin, elle n'est pas plus avancée. Ça aura servi à quoi ?

Et le lecteur risque de se poser la même question. J'ai trouvé La femme gauchère plus que dépouillé, très aride. La façon de Handke de se référer à ses personnages à la troisième personne, par exemple «la femme» pour dire Marianne, je veux bien croire que c'était volontaire mais ça a créé une distance. J'ai trouvé très difficile de m'intéresser à elle, encore plus à m'y identifier. Pareillement pour les autres personnages. du coup, leurs tourments intérieurs déjà peu explicités, je m'en balançais encore plus.

Si je n'ai pas accroché, ça n'enlève rien aux qualités du roman, que je peux entrevoir. Toutes les subtilités, l'analyse psychologique des personnages, même la référence tirée de Goethe à la fin, qui peut apporter un éclairage nouveau à cette histoire (je n'ose écrire intrigue). Pour moi, trop peu trop tard.
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Un livre court et étrange.
L'ambiance y est particulière.
Lente, pesante et légère à la fois.
Une femme (ainsi nommée tout au long du roman)
Son mari Bruno
Un enfant (ainsi nommé aussi)
Un éditeur et son chauffeur
Une institutrice amie de la femme
Il ne se passe pas grand-chose.
La femme renvoie son mari.
Elle commence des traductions.
Non, vraiment, il ne se passe pas grand-chose.
Tout est dans cette ambiance, détachée, ralentie, ouatée.
J'ai pensé à l'ambiance et à la femme de « Moderato cantabile »
C'est tout à fait le genre de livre qu'on aime ou qu'on déteste.
Quant à moi, j'ai beaucoup aimé.
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Comme toujours une très belle écriture et descriptions taillées au couteau, courtes, percutantes et justes.
Est ce que la liberté implique la solitude? Ne sommes nous pas tous assez seuls sans aller chercher plus d'isolement pour nous sentir "libres".
Qu'est ce que le bonheur? Certains disent le chercher mais sovons nous au moins ce qu'il représente.
Peter Handke ne pose pas de question il ne prononce même jamais le mot liberté dans ce court roman, mais c'est à nous lecteurs de nous poser les questions et aussi d'y trouver nos réponses parsque si vous attendez après Handke pour donner une réponse.... de toutes façons il n'a même pas posé de question, donc...
Plus je lis cet auteur et plus j'aime ses écrits et il m'en reste beaucoup encore à découvrir.
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Ce court récit incarne bien le style énigmatique de Peter Handke. le comportement des personnages est étrange, leurs motivations obscures, même si elles se dévoilent quelque peu. Une certaine poésie se dégage pourtant de ce flou.
Pourtant le cadre n'est pas très enchanteur: un lotissement de banlieue dans les années 1970. La modernité technologique et commerciale a encore quelque chose de neuf et de rudimentaire: grands magasins, photomatons.
Au centre de la narration, la décision de la femme (Marianne) de demander à son compagnon de partir, une décision de vivre seule, qui suscite les réactions stéréotypées de son entourage, à l'exception du jeune fils, Stéphane.
C'est un texte sur la difficulté de vivre en conformité avec soi-même, d'affronter la solitude, peut-être sur l'impossibilité de vivre vraiment avec les autres. Ces autres ne sont pas souvent, ou pas du tout, appelés par leur nom, leur identité est surtout fonctionnelle.
On prend un certain plaisir à cette lecture, mais je n'ai pas retrouvé le charme de la Nuit morave. La saison hivernale et les années 70 y sont pour quelque chose sans doute.
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J’ai eu du mal à rentrer dans ce livre et pourtant une fois la lecture achevée, j’ai trouvé ce récit plein de subtilité. Certes il n’y a pas vraiment d’intrigue et l’histoire de la femme gauchère se résume finalement à peu de choses : lorsque son mari revient d’un long voyage d’affaires, sa femme Marianne lui annonce qu’elle souhaite vivre seule avec son fils. Elle apprend à vivre seule et reprend son activité de traductrice. Elle change la disposition des meubles dans son appartement, voit régulièrement son amie Franziska , reçoit la visite de son éditeur et un jour celle de son père , garde contact avec son ancien mari avec qui les relations sont soit tendues, soit cordiales. Elle rencontre un acteur qui tombe amoureux d’elle. Le livre se termine sur une citation des Affinités électives de Goethe et cette dernière phrase : ‘tout semble suivre son cours habituel comme dans des cas extrêmes où tout est remis en jeu : on continue à vivre encore comme si de rien n’était’.

A l’image de cette citation de Goethe venant donner un éclairage final au récit, des évènements ou des dialogues un peu plus profonds affleurent ici et là à la surface de ce cours d’eau que constitue le déroulement assez insignifiant de la vie de Marianne.

L’écriture de Handke délaisse l’analyse psychologique et le dévoilement d’un sens. Les sentiments s’expriment peu, malgré la tension née d’une situation de crise qu’est la séparation. Ils émergent en de rares occasions, denses. Les raisons qui poussent Marianne à se séparer de son mari ne sont pas explicitées clairement. Au détour d’une phrase, la pensée de Marianne livre un indice : elle se dit qu’elle ne connaîtra plus d’humiliations. Seul l’acteur qu’elle rencontre par hasard dit d’elle qu’elle est libre.

Le passage où apparaît le père est assez mystérieux. Il apparaît presque comme un bouffon venu perturber le quotidien. Il est écrivain. C’est peut-être un double de Handke et symbolise peut-être la liberté.

Handke se concentre sur une description des situations, des gestes et on a l’impression qu’il écrit comme s’il décrivait une image photographique.
Le récit s’achève sur un final qui n’en est pas un. Comme si Handke avait ôté la clôture d’un espace clos et ouvert son récit sur une quelque chose de nouveau et d’inexploré. Le récit est tiraillé entre deux faces d’une même pièce : du côté sombre, la fin d’un cycle et la solitude ; du côté lumineux, le désir de recommencer quelque chose de nouveau. La scène finale rassemble de manière quasi impromptue la plupart des personnages du livre : Marianne, son mari, l’acteur, l’éditeur et son chauffeur, une vendeuse de vêtements, l’amie Franziska. Ils se retrouvent chez Marianne et ils boivent, ils dansent. Cette scène gentiment dionysiaque montre une disponibilité généreuse à l’Autre et une issue possible à la solitude.
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Dans un univers bourgeois, au milieu des années 70, une femme demande tout à coup, a priori sans raison, à son mari de la laisser elle et leur fils. Cette rupture bouleverse son quotidien, ses relations aux autres et le regard qu'elle porte sur elle-même. Autrefois traductrice, elle reprend alors contact avec l'éditeur pour qui elle travaillait dix ans plus tôt et une idylle semble pouvoir se nouer entre eux… mais finalement non.

Voilà pour l'intrigue - très mince - du livre mais l'essentiel du roman est ailleurs : dans tous ces petits rien, ces scènes du quotidien d'une femme seule qui cherche à savoir qui elle est, qui elle veut devenir et qui accepte le prix élevé que lui coûte sa liberté.

La suite sur le blog :
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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On dort les uns contre les autres
On vit les uns avec les autres
On se caresse, on se cajole
On se comprend, on se console
Mais au bout du compte
On se rend compte
Qu'on est toujours tout seul au monde

Michel Berger, Luc Plamondon - Les uns contre les autres.

Autant le dire tout de suite, la subtilité de ce roman m'a complètement échappé. Je suis généralement bon public mais avec certains auteurs, ça ne passe pas, mais alors pas du tout.

La nana va récupérer son mec à l'aéroport, il revient d'un voyage d'affaires en Finlande, elle lui annonce qu'elle le quitte sans véritablement en expliquer les raisons. le mec ne le prend pas si mal, il prend ses affaires et se fait héberger par l'institutrice de leur gamin de huit ans.

Le gamin qui, du reste ne semble pas particulièrement affecté par la nouvelle. Un écrit très factuel, une absence d'émotions, des dialogues peu crédibles. C'est peut-être là le sujet, la perte de sens d'une vie commune, l'apprentissage de la solitude ?

Mais quel ennui !

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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Peter Handke a reçu le prix Nobel de littérature en 2019. Il a écrit « La femme gauchère » en 1976 puis a réalisé le film éponyme.
Ce récit court se lit dans un temps suspendu, comme une parenthèse où on a le sentiment de découvrir un livre rare, intense, qui fait écho à notre monde intérieur. Dès le début, nous sommes pris par une atmosphère irréelle et froide dans une ville de moyenne montagne la nuit. La femme ( son prénom est peu utilisé) et son enfant vont chercher le mari à l'aéroport après trois semaines d'absence pour voyage d'affaires. le lendemain, la femme demande à son mari de partir. Aucun mot n'exprime la pensée de l'homme, il sourit juste. Les phrases sont courtes, précises : juste des faits et des dialogues concis.
La femme reprend sa vie seule avec son enfant. Elle se trouve confrontée aux questions des personnes qui la côtoient mais elle n'apporte pas de réponse. Elle reprend son quotidien. Après une dizaine d'années de vie en couple, pourquoi vouloir être seule ? Comment vivre sa liberté ? La solitude est-elle un fardeau, est-elle nécessaire à la liberté ? Perdons-nous notre individualité dans l'amour ? « Tâche de ne pas être trop seule », même parti, l'homme cherche à garder son emprise. Plusieurs scènes de mépris, il cherche à rabaisser sa femme, elle lui échappe. L'amour est-il toujours possession ?
Le texte fait écho aux questions de chacun sur la solitude, la liberté, l'autonomie, le temps qui passe, l'amour. J'ai retenu cette phrase très belle et si actuelle : « L'homme dont je rêve sera celui qui aime en moi la femme qui ne dépend plus de lui. »
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Ce court roman suit le trajet d'une femme sur le chemin de son indépendance. La solitude la suit comme son ombre. Tous lui conseillent de renouer avec l'ordre établi, comme si elle était une enfant qui s'égare.
La solitude, c'est un bouton qui manque à la veste, c'est l'amour déserté, c'est la vieillesse qui vient, c'est l'angoisse de mourir dans une maison vide en laissant son cadavre pourrissant derrière soi.
La solitude c'est de regarder tomber la pluie, parler à des inconnus, renouer avec du temps à soi pour lire le journal ; c'est enfin poser son pas là où on ne l'avait jamais posé.
La solitude c'est courir le risque : celui du chagrin, du désert, de l'espoir de recommencer et d'échouer. La solitude c'est aussi ne plus rien attendre et rencontrer une porte ouverte.
Il y a mille solitudes.

L'écriture de ce petit roman est une écriture simple, blanche. L'héroïne n'a pas de nom, l'auteur la désigne comme étant "la femme". On a l'impression d'être dans le vrai monde, et en même temps un peu en décalage avec lui : c'est comme si les sons étaient amortis et le décor plat et légèrement surexposé. Il ne reste des personnages que l'essentiel.
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Un court récit que j'ai trouvé profondément soporifique.
En bref, c'est l'histoire d'une femme gauchère, Marianne, qui affirme sa singularité, sous-entendu sa liberté, en larguant, sans raison palpable, du jour au lendemain, son mari avec qui elle menait une vie paisible pour apprécier la solitude et son autonomie en se mettant à vivre de ses traductions.
Marianne est désignée par un générique, la femme, qui se veut universel comme s'il pouvait englober toutes les femmes dont la caractéristique serait la soumission et qui ne seraient perçues qu'en tant que mères. Son fils, Stéphane, lui, le plus souvent est l'enfant. Seul le mari a un prénom Bruno.
Un livre dans lequel il ne se passe pas grand-chose où cette singularité qui pouvait paraitre prometteuse devient anonyme et ne débouche sur rien. Un non-sens. C'est dire que je n'ai pas accroché.

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