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3,41

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Aie: un point d'achoppement sur ma route de découverte des Nobel.
J'imagine que Peter Handke que je découvre est un auteur clivant : soit on adhère et on adore, soit on glisse, incrédule, sur les parois de son univers étrange. Cela aura été mon cas avec ce court roman, sur lequel j'ai bien peiné à chercher des points d'appui tant le style est nu, le contexte dépouillé, les personnages froids et la narration chaotique.
Et pourtant on perçoit bien qu'il y a quelque chose d'abyssal dans tout ces vides laissés par l'auteur, en écho à nos vies modernes décharnées et vides de sens. Tomber dans ces abymes est une expérience que je n'aurai pas eu la chance de vivre avec cette lecture.
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Une femme avec son fils, dans un lotissement. Un mari, chef des ventes d'une filiale d'une firme de porcelaine de renom. Ce dernier, revenu d'Helsinki, l'invite dans un hôtel-restaurant cossu, puis retient une chambre, manière de "renouer les liens". Sans transition apparente et comme sur un coup de tête, elle demande à son mari, qui s'exécute, de prendre le large. Elle accomplit les menus gestes qui consomment la rupture, reprend un emploi de traductrice, passe la nuit devant sa machine à écrire. Silence, routine, solitude.

La lecture de la Femme gauchère laisse dubitatif. Au long de ce roman, il ne se passe rien, le cours d'une vie banale. En ce sens la dernière page - la meilleure (!), une citation des Affinités électives de Goethe, illustre de manière évidente le propos : on continue de vivre comme si de rien n'était. Difficile de trouver, à part sa brièveté, un quelconque intérêt dans ce texte qui se lit dans une matinée. Ça relève de l'anecdotique, on a l'impression que c'est un livre que le lecteur doit remplir entre les lignes de ses impressions faites de perplexité et d'interrogation.
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Une femme (l'auteur n'emploi pas son prénom) quitte son mari avec son enfant (nommé l'enfant durant tout le roman) sans que l'on sache pourquoi. Elle vit seul avec l'enfant, reprend un travail de traductrice. Il ne passe pas grand-chose dans sa vit terne. le style très dégagé donne la sensation de la voir ces personnages , à distance, sans entendre les bruits de vie, sans vraiment comprendre ce qui leur arrive et comment ils ressentent les choses. C'est très étrange.
A lire pour l'expérience.
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Une femme, décide de se séparer de son mari et de rester vivre seul avec son fils. le mari accepte, bon grès mal grès, apathique. L'homme est sans charisme, il inspire l'allégorie d'une serviette humide posée négligemment au bord de la piscine. Bref un homme moderne.

Typique de ses livres qui vous font sentir inculte tant la trame est obscure, étrange, difficile à comprendre. Si tant est que comprendre ne soit pas déjà en soit une démarche petite bourgeoise, étriquée, réactionnaire...
Pourtant, étonnamment, on se laisse porter par «l'histoire» qui s'inscrit bien dans l'esprit libertaire des décennies 60 70.
Le format court et le style fluide font que l'on n'est pas déçu d'une lecture qui invite à d'autres expériences avec cet auteur : On à pas tout compris, mais on en redemande !
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Le roman narre la vie d'une femme qui sans raisons met son mari à la porte. Elle est libre et désoeuvrée. On cherche un sens à ce geste, et peut être pourrait on y voir une forme de dépression ?
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Une femme (dans le livre : "la femme"... on relèvera l'impersonnel) quitte soudain son compagnon et son geste, qui ne conclut aucune réflexion préalable et pourrait la libérer des places qui lui sont assignées (compagne dépendante et désirable, mère aimante et corvéable, ménagère, ...), derechef suscite autour d'elle inquiétude et incompréhension (une femme ne saurait vivre dans la solitude et qu'elle la désire est impensable, elle qui est censée se régler sur son homme et son enfant) et, surtout! elle-même n'est pas consciente du sens de son acte ni de sa portée existentielle et, en conséquence, se retrouve "déprogrammée" de façon erratique (à un moment, comme un robot maternel et ménager qui "buggerait", elle se comporte de manière anarchique et absurde dans l'accomplissement de ses tâches).

C'est uniquement un texte que "la femme" traduit pour un éditeur qui met les mots sur ce qui se passe en elle et ce qu'elle attend de son compagnon mais, de ce texte elle ne fait rien non plus, elle ne se l'approprie pas plus.

Cet ouvrage court (une centaine de pages) est une succession de saynètes théâtralisant un quotidien banal et présenté dans un style sobre où, en raison de la forme narrative, domine un climat étrange: une stylisation/caricaturisation désincarnante des personnages les fait apparaître comme  des automates cantonnés (et perdus) dans leurs stéréotypes genrés, récitant tous leur texte. Ces stéréotypes sont-ils mis à mal, l'absurde et la violence (l'odieuse suffisance machiste) font irruption dans les vies: outré, le compagnon refuse le dialogue, la rencontre; sans la femme-objet, le monde de l'homme s'effondre et la femme, elle, attend silencieuse au bord de la folie (elle la nomme "amok").

À la fin du livre, le texte se désarticule et prend la forme d'une pièce de théâtre absurde, comme pour traduire l'absence totale de sens dans les liens humains, en fait inexistants... Il n'y a que des solitudes repliées sur elles-mêmes qui en heurtent d'autres, pareilles, et qui sont prises dans, et n'existent qu'au travers de conventions sociales et de rapports de pouvoir aliénants. Et lorsqu'un événement vient remettre cet ordre établi en cause, tout le monde, y compris celle qui l'a, sans le comprendre, ébranlé, fait finalement comme si de rien n'était, ainsi que le souligne la citation des Affinités électives qui clôt l'ouvrage.

Un livre résolument pessimiste, mais paru trente ans avant Metoo.

On appréciera la qualité de la traduction de Georges-Arthur Goldscmidt.
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