Personnellement, je trouve que l'auteur a très bien réussi cette fin, publiée un vendredi 13 aux USA. Elle nous laisse un goût doux-amer qui, si on y réfléchit bien, est dans la tonalité de toute la série.
Le trio
Baudelaire navigue en pleine mer sur un petit bateau avec le Comte Olaf et se retrouve sur une île peuplée d'une colonie un peu réfractaire à la modernité, encouragée en cela par Ishmaël, bien décidé à garder un espace serein, loin des tensions, des fourberies.
L'intrigue en elle-même ressemble à celle des autres tomes : des personnages caricaturaux, des dilemmes moraux, l'impression que toute l'histoire des
Baudelaire est reliée à des événements qui les dépassent, ...
L'auteur annonce à plusieurs reprises que La Fin n'est pas une fin. Il l'annonce dans la 4e de couv' qui est toujours aussi distrayante à lire, dans l'illustration finale avec les ombres sur les vagues formant un point d'interrogation et au cours de ses digressions narratives dont personnellement je raffole.
L'auteur choisit de mettre des points finaux sur certains éléments, sur d'autres, laissent passer des informations si on lit entre les lignes et enfin choisit de laisser des pans entiers en suspens. Je peux ainsi comprendre une frustration (je le suis moi-même et c'est pour ça que je raffole de la série télévisée qui nous apporte un bon complément), pour autant l'auteur reste logique avec lui-même.
Dans la Fin , les Orphelins ne sont plus poursuivis par le Comte Olaf, ce qui, si on y réfléchit, est quand même le point de départ de leurs aventures. Ils ne sont plus également trois mais bien quatre avec l'enfant de Kit. On finit par voir enfin une photographie de l'auteur ( c'est ce genre de détails dont je raffole) et on découvre l'identité de Béatrice.
Si on lit entre les lignes, les enfants ont enfin découvert l'un des buts de leurs parents les concernant : se protéger des vilenies sans pour autant échapper au monde. Une bonne petit leçon de philosophie. Et on suppose que le sucrier cache du raifort contre le fameux champignon.
En revanche, on ne sait pas pourquoi il est si crucial pour Esmé et où il se cache. L'histoire des fameux tunnels. Pourquoi Lemony est obligé de vivre caché, pourchassé? Ce qu'il advient des Beauxdraps. Et surtout ce qu'il advient des Baudelaire. Et après tout pourquoi pas?
Surtout qu'en prime, Lemony nous offre un petit rebondissement sur Olaf avec son amour pour Kit.
Bref, les mystères restent nombreux, entiers. Impossible de connaître toutes les histoires. C'est très bien ainsi.
Même si la partie de moi un peu frustrée va s'empresser de finir la série télévisée, de relire l'autobiographie, d'acquérir "Les Fausses bonnes questions" et d'essayer de dégoter Les Lettres à Béatrice en anglais.
On peut accepter, et ne pas se résigner! ^^
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