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EAN : 9782859209933
150 pages
Le Castor Astral (21/08/2014)
3.88/5   17 notes
Résumé :
Lorsque sa compagne le quitte brutalement et sans explication, Simon s’effondre. Pour ne pas perdre totalement pied, il décide d’aller passer quelques jours dans le village alsacien où il a vécu les moments les plus heureux de son enfance. C’est là, dans un petit hôtel, qu’il fait la connaissance d’Anna, venue mettre de l’ordre dans un passé douloureux. Bientôt, la neige se met à tomber et la machine des souvenirs s’éveille. Simon écoute l’histoire d’Anna, qui le di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Verena Hanf est une auteure germano-égypto-libanaise qui écrit en français, j'ai lu et apprécié son premier roman, Tango tranquille. le roman dont je vous parle aujourd'hui est un de ces livres dont on se dit en avançant qu'on a déjà lu ce genre d'histoire, qu'il n'apporte rien de nouveau mais qu'on ne réussit pas à poser, parce que les personnages sont sympathiques, parce que l'écriture est bien agréable et que le ton s'il n'est pas à l'humour est ... comment dire ? optimiste, voilà c'est cela, optimiste ! Verena Hanf met de la légèreté dans son écriture alors que le thème est plutôt sombre, au départ au moins. Anna est la fille d'une mère-célibataire allemande. Son père, le grand-père d'Anna donc, a fait la guerre, sans croire au national-socialisme : "Le père, un homme sec et maigre, ancien employé de poste, cultivait une rancune sans issue. Il se sentait injustement traité par la vie, durement puni pour pas grand-chose : non, il n'avait pas été un vrai, un méchant nazi. Non, il n'avait pas eu de sympathie pour Hitler, non, il n'avait pas commis d'horreurs. Non, il n'avait pas dénoncé de juifs, de toute façon il n'en avait pas connu beaucoup et ceux-là le laissaient indifférent. [...] Il avait été envoyé au front, il y avait perdu trois doigts et son dernier petit reste de joie. Les Américains l'avaient détenu avant de le transférer dans un camp de prisonniers de guerre en France. Libéré en 1947, il était rentré en Allemagne -maigre, malade et misanthrope. Lui qui n'avait jamais été capable de sentiments trop passionnés, nourrissait depuis cette époque-là une haine profonde contre la France, contre tout ce qui était français." (p. 57/58)
Verena Hanf place ses personnages en Alsace, tout un symbole que cette région qui a plusieurs fois changé de pays de tutelle, et en plus, elle a raison, c'est une région superbe ! Anna, franco-allemande y a vécu son enfance -y vit toujours, mais à Strasbourg-, et revenir à Munster est pour elle nécessaire pour se confronter à ce que furent ses premières années. Elle trouve en Simon une oreille attentive, c'est parfois plus facile de se confier à un étranger dit-il à un moment. On pourrait reprocher à l'auteure un manque de profondeur des protagonistes, mais je pense que c'est plutôt le ton résolument optimiste comme je l'écrivais plus haut qui peut donner cette sensation. de fait, en posant le livre et en réfléchissant à la manière d'écrire mon article, je me suis aperçu que mine de rien, sans qu'on s'en rende vraiment compte, Verena Hanf nous en apprend pas mal sur eux. Elle aborde subtilement les questions de l'identité, de la nationalité, de la filiation, de l'amour, de la fidélité ; certes, rapidement, mais son dessein n'était pas de faire un essai sur chaque thème.

Anna et Simon sont deux personnes qu'on quitte à regret, un peu comme des amis avec qui on a passé une bonne soirée, auxquels on ne veut et on ne souhaite que du bien, des amis avec qui l'on se sent bien, réconfortants, apaisants, malgré leurs fêlures, leurs faiblesses et leurs doutes dont on pourrait écouter les confessions et vice-versa. Une certaine filiation avec les personnages des livres de Francis Dannemark, qui est le directeur de la collection "Escales des lettres" qui publie Verena Hanf. Juste un rapprochement, les personnages de Verena Hanf ont leur originalité, leurs propres vies et leurs personnalités.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Simon se retrouve seul ; sa compagne vient de lui annoncer qu'elle le quittait. En quelques mots, voilà que son avenir s'envole, que les projets s'en vont. N'ayant pas le coeur à travailler, il décide de prendre une semaine de congé et de partir pour l'Alsace, là où se trouvent ses meilleurs souvenirs d'enfance. Il se pose dans un hôtel désert (nous sommes en période de hors saison) et tente de lâcher du lest, de décrocher un peu de son smartphone, de ne plus espérer de message qui viendrait tout annuler.

Simon remarque une autre cliente de l'hôtel, elle aussi seule. Anna est originaire du village et est venue vider la maison de sa maman décédée et tenter de mettre un peu d'ordre dans son passé douloureux. Simon l'invite à sa table le soir pour partager un café ; toute compagnie est bienvenue pour lui changer les idées.

La neige se met à tomber, le temps ralenti et Anna perd peu à peu de sa froideur pour se confier. Insaisissable, Simon ne la brusque pas, la laisse parler, se retrouvant parfois face à un mur lorsque, soudainement, elle décide qu'elle en a assez dit pour aujourd'hui. de toute évidence, il y a un secret de famille qu'elle a bien du mal à digérer mais c'est à elle seule de décider si elle est prête à s'ouvrir et à accueillir l'avenir.
Verena Hanf sait choisir ses mots, décide élégamment de ce qu'elle dévoile ou non de ses personnages. On est loin des romans à l'intrigue rondement menée mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. C'est la vie toute simple qu'elle nous dépeint, ses hauts, ses bas, ses mystères qui nous dépassent, les décisions de nos proches que l'on ne comprend pas toujours. Et l'espoir, toujours, la résilience. Et dieu que c'est bon, que c'est doux.
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"Par principe, la déserteuse n'achète jamais de sandwiches sur les aires d'autoroute.
'C'est infect, comment peux-tu avaler ça?' La voix était dédaigneuse, sa bouche une ligne qui tire vers le bas. Était, elle était - la voilà à l'imparfait, la déserteuse, qu'elle y reste vu qu'elle a quitté mon présent garni de sandwiches made in China. J'en ai pris deux et je les mangerai jusqu'à la dernière miette. Je bois un Red Bull en même temps, il faut aller jusqu'au bout des mauvaises choses. J'ai envie de fumer, je n'ai jamais fumé, elle n'aimait pas la fumée. La voiture sent encore son parfum, la boîte à gants contient sa crème pour les mains. Partout des traces d'elle, même les CD sont contaminés. J'allume la radio, les voix astiquées diffusent une fausse gaieté, je change de poste. Je veux écouter du sport, rien que ça. de la boxe de préférence, un sport d'abrutis, juste bien pour mon état général. Mais il n'y a même pas de foot à la radio. Pour finir, je trouve un poste de musique classique, une musique que j'écoutais avec mes parents, à l'époque où je ne savais pas que les douleurs intérieures peuvent être bien plus fortes qu'un genou ensanglanté après une chute de vélo. J'écoute les violons, je regarde le ciel bleu, l'année est nouvelle, la route reste déserte."

Après onze ans de vie commune, la déserteuse a quitté Simon. Celui-ci prend une semaine de vacances et retrouve le petit hôtel du village alsacien où il a passé de beaux séjours avec ses parents. Là il fait connaissance d'Anna, ils échangent des confidences, Anna dévoile sa vie.

Voilà, tout est doux, délicat, non dénué d'un humour fin et d'un joli sens de l'observation. Des personnages attachants, Simon surtout commence à se remettre en question. Je n'en dirai pas plus, surtout pas sur la surprise finale que je n'ai pas vue venir (OK, je suis bon public). Une lecture sans tralalas, qui fait mouche et touche au coeur.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Un retour sur le lieu des vacances de son enfance. Voici la solution que Simon a trouvée pour surmonter une séparation douloureuse : tout laisser derrière lui et faire une pause, direction la vallée de Munster.

L'hôtel existe toujours, il a été rénové et une jeune femme au rouge à lèvres fascinant y accueille Simon. L'endroit est plutôt calme, au lendemain des fêtes de fin d'année. Une seule cliente y séjourne. Au fil des jours et du mauvais temps, Simon fait sa connaissance : Anna est venue vider la maison de sa mère aujourd'hui décédée. Un travail de mémoire qu'elle évoque devant Simon, livrant tout doucement, parfois à contrecoeur, l'histoire de sa famille.

Peu à peu, le jeune homme voit sa souffrance s'éloigner et se pique au jeu, intéressé par le récit d'Anna. En parallèle, il se découvre sensible au charme de sa jeune hôtesse, captivé par ce rouge à lèvres dont la couleur varie au gré des jours.


Dans un texte émouvant, marqué par la beauté de l'Alsace en hiver, Verena Hanf évoque la rencontre de deux solitudes subies. Simon est seul, sa compagne l'a quitté. Anna revient dans la maison de son enfance, elle est curieuse de ses origines mais désemparée face à la disparition de sa mère. Devant la douleur et le mal-être, l'auteur met en scène des personnages profondément humains, marqués par nos petits travers.

Anna et Simon sont pudiques et touchants. A cran et rapidement susceptibles, ils se livrent par petites touches, se trouvant confrontés aux mystères, voire aux mensonges. de manière inattendue, le poids du passé se fait ressentir, il impose sa patte à la destinée des protagonistes. Jouant sur une fin inédite, l'auteur nous offre ici un texte intimiste et délicat, relevé d'une pointe d'humour ; un joli récit à découvrir à votre tour.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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Simon, que sa compagne vient de quitter, part s'isoler dans un village d'alsace. Alors qu'il cherche à oublier « la déserteuse » dans un paysage de neige, il fait la rencontre d‘Anna. Leurs deux solitudes vont s'apprivoiser, peu à peu, jusqu'à s'accorder.
Cette histoire aborde les thèmes du deuil, de la rupture, aussi sur l'enfance, la filiation et les secrets de famille.
Ce court roman (150 pages) nous offre un concentré de vie. Un récit intimiste, celui de deux solitudes, deux vies différentes qui, pourtant, vont de rejoindre de façon inattendue.
L'auteur s'attarde sur les états d'âmes avec une réelle empathie pour ses personnages. Avec une subtile mélancolie en filigrane, elle installe une vraie complicité entre le lecteur et ses personnages. Par petites touches impressionnistes, elle nous dévoile avec pudeur les pensées de ses personnages.
Nous suivons Anna et Simon, dans leurs allées et venues, entre l'hôtel désert et la petite maison qu'Anna a hérité de sa mère, nous les suivons dans ce qui semble un temps en suspend dans un décor gelé, nous les suivons avec un intérêt croissant et une certaine tendresse au fil des pages.
L'écriture de Verena Hanf est sobre et légère, d'une grande élégance. Et c'est ce style, qui rend à merveille le ton des confidences, qui m'a fait aimer ce roman.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le père, un homme sec et maigre, ancien employé de poste, cultivait une rancune sans issue. Il se sentait injustement traité par la vie, durement puni pour pas grand-chose : non, il n'avait pas été un vrai, un méchant nazi. Non, il n'avait pas eu de sympathie pour Hitler, non, il n'avait pas commis d'horreurs. Non, il n'avait pas dénoncé de juifs, de toute façon il n'en avait pas connu beaucoup et ceux-là le laissaient indifférent. [...] Il avait été envoyé au front, il y avait perdu trois doigts et son dernier petit reste de joie. Les Américains l'avaient détenu avant de le transférer dans un camp de prisonniers de guerre en France. Libéré en 1947, il était rentré en Allemagne -maigre, malade et misanthrope. Lui qui n'avait jamais été capable de sentiments trop passionnés, nourrissait depuis cette époque-là une haine profonde contre la France, contre tout ce qui était français. (p. 57/58)
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Il veut des explications, elle lui en donne, il ne les accepte pas, elle aiguise sa voix, il élève la sienne, elle sort de la chambre, lui de son lit, elle claque la porte, il casse sa tasse, elle descend l’escalier, lui en enfer. Fin du spectacle.
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De toute façon, la déserteuse ne voulait pas d’enfants, ces « casse-carrière hurlants », comme elle les avait intitulés un jour en se mettant du vernis transparent sur les ongles.
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Elle a beaucoup souffert, ma fierté, cette demoiselle hautaine que je soignais assez bien avant.
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