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EAN : 9782365693417
262 pages
Editions Les Escales (15/02/2018)
3.06/5   53 notes
Résumé :
Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot, tous confectionnés avec sa mère.
Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d'abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu'elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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A Vienne, Elisabetta Shapiro vit seule dans la maison familiale où elle a passé une enfance choyée, entourée de ses parents et de ses deux soeurs aînées, Rahel et Judith. Il n'était question alors que de jolies robes, de littérature, de garçons et de confitures d'abricot. Mais la guerre a balayé ce bonheur paisible et serein. Juifs, les Shapiro se croyait à l'abri, protégés par le statut de médecin du père. Pourtant, un jour funeste, la famille a été arrêtée et déportée. Seule Elisabetta a échappé à la rafle. Elle a survécu à tout, la guerre, la perte, le chagrin, l'amour, le deuil, pour devenir une vieille femme solitaire, qui cohabite avec le fantôme de ses soeurs et puise dans des pots de confiture, précieusement conservés, le souvenir de ces chers disparus. Pourtant, elle n'est pas seule dans cette maison. A l'étage, habite une pensionnaire, une ballerine, une allemande. Rael et Judith ont beau hurler de leurs voix silencieuses toute le colère qu'elles ressentent pour cette représentante d'une nation qui les a tant fait souffrir, Elisabetta ne peut s'empêcher de s'approcher, lentement, précautionneusement, de cette fille qu'elle connaît déjà et qui lui rappelle un autre chagrin, un autre deuil.

Une belle histoire, riche en émotions mais pas forcément un coup de coeur à cause du style parfois confus de l'écriture. On passe d'une époque à l'autre, d'une Rahel à l'autre, sans repères et il faut parfois retourner en arrière pour comprendre. Et cette confusion gâche la fluidité de la lecture. Cependant on ne peut que s'attacher à Elisabetta Shapiro, une survivante qui convoque le souvenir de sa famille en humant les pots de confiture d'abricot que sa mère confectionnait chaque été, une tradition qu'elle perpétue, alignant les bocaux mordorés sur les étagères de la cave d'une maison devenue trop grande pour elle. Par sa relation avec une jeune fille allemande, on en apprend plus sur sa vie après la guerre, sur la vie qui continue, l'amour, la maternité et encore la haine, l'antisémitisme, les morts, le deuil. Mais c'est aussi le pardon qui est au coeur du roman. Faire taire la rancoeur, le besoin de vengeance pour trouver le chemin de l'acceptation, de la compréhension, de l'empathie...Le travail de toute une vie pour celle qui a perdu tous ceux qu'elle aimait pour la seule raison qu'ils étaient juifs.
Un roman un peu fouillis mais riche en émotions et en sensations.
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J'apprécie depuis longtemps les choix éditoriaux des Editions « Les escales », et ce n'est pas ce magnifique roman qui me fera changer d'avis.

Il est peu de dire que j'ai aimé ce roman, en fait c'est un coup de coeur que j'ai éprouvé.

Dès les premières pages, nous découvrons Elisabetta sous un abricotier, en grande conversation avec Judith et Rahel, les fantômes de ses soeurs disparues à Auschwitz.
Elisabetta, aime les fruits de ces arbres qui ont accompagnés son enfance. Elle connaît par coeur, leur odeur, leur texture et cette couleur si particulière, tirant sur le rouge. Elle continue à les cueillir et à en faire des confitures dont les bocaux rejoindront ceux qui datent du temps de son enfance lorsque la famille était heureuse.
Pour se souvenir, elle ouvre un bocal et tout revient à sa mémoire, son père médecin, sa mère chanteuse d'opéra et ses soeurs plus âgées que l'enfant jalousait pour leur beauté. Une famille emmenée sous ses yeux par la Gestapo.

Aujourd'hui, dans la maison délabrée, la vieille dame héberge une jeune allemande Pola, danseuse dans le corps de ballet de la ville.
Une relation étrange se noue entre ses deux femmes. Chacune en proie avec des souvenirs douloureux.

J'ai aimé le lien si particulier, fort et fragile à la fois qui uni ses deux femmes.
L'auteur a l'art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.
Même si j'ai parfois regretté un certain manque de fluidité dans la narration m'obligeant à revenir en arrière, j'ai apprécié une écriture élégante et addictive.
A découvrir absolument.
Je remercie les Editions Les Escales qui m'ont permis cette lecture via NetGalley.






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"Elisabetta Shapiro est une vieille dame qui vit seule dans sa maison familiale en plein coeur de Vienne, perdue dans ses souvenirs. Les bons, ceux de la jeunesse et de l'insouciance, des beaux jours et des premières amours, des rires de ses soeurs et des étés. Mais les pires aussi. Les années 1930 et la montée du nazisme, l'arrestation de sa famille, la perte et la solitude, les immenses brutalités de l'Histoire et les irréparables chagrins. Tout ce qu'Elisabetta ne peut oublier, terrassée par le dilemme des rescapés. Jusqu'à ce que Pola, jeune danseuse à l'Opéra, emménage chez elle, bousculant profondément ses habitudes. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé..."

C'est contraire à mes habitudes de recopier la quatrième de couverture, mais j'étais bien en peine de résumer ce livre qui m'a totalement perdue.

L'histoire m'a semblé comme les brumes d'un rêve aux contours mal définis. Un rêve opaque et désarticulé comme les divagations d'une vieille dame à la conscience égarée.
Entre les fantômes du passé qui reviennent au présent, le présent et le passé lui-même où tout se superpose je suis restée dans une totale confusion qui m'a empêchée de ressentir toute émotion, tout attachement aux personnages.

J'avais beaucoup hésité à acheter ce livre car je devinais un scénario maintes fois repris : celui de la vieille dame qui raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale. Mais comme c'est tout de même une tranche de l'Histoire qui m'attire énormément, je me suis lancée.
Ce n'est finalement pas du tout ce que j'y ai trouvé. Mais à la limite j'aurais préféré.

L'histoire est terriblement lente et il ne se passe pas grand chose. Ajouté à l'apparente incohérence du récit, j'ai passé un très très long moment à lire ce livre pourtant pas bien épais...

Il arrive que les choses nous échappent... et à l'image des pots de confiture d'abricot qui reviennent comme une madeleine de Proust, j'avoue avoir eu plaisir à passer à autre chose (je n'aime pas la confiture d'abricot !)...
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Une histoire racontée au travers des fragments de souvenirs d'une jeunesse meurtrie par la guerre et la déportation, d'une vie hantée par les fantômes du passé.
En 1944, Vienne est sous le contrôle nazi. La famille d'Elisabetta est juive. Des déportations s'opèrent mais ses parents sont confiants. Ils font partis d'un milieu bourgeois et vivent dans un quartier aisé de la ville. Son père est médecin à l'hôpital. On a besoin de lui. Pourquoi viendrait-on les déporter ? Pourtant c'est bien ce qui va se passer. Un jour où sa mère et ses soeurs, Rahel et Judith, sont seules à la maison, les soldats arrivent et les emmènent. Elisabetta réussit à se cacher en assistant à la scène, terrifiée. Elle apprendra plus tard leur déportation à Auschwitz. Elle ne reverra plus jamais sa famille.
Aujourd'hui, Elisabetta a 80 ans. Elle vit seule dans la maison familiale et veille précieusement sur ses pots de confitures, en partie confectionnés avec sa mère dans les années 1940. Chaque pot ouvert, chaque étiquette déchiffrée, chaque odeur diffusée, fait ressurgir de vieux souvenirs. Elle replonge dans le passé, au temps de sa jeunesse lorsque la guerre éclate en Europe.
Dans sa grande maison, la vieille femme héberge aujourd'hui une jeune allemande, danseuse au ballet viennois. Une amitié va naître entre les deux femmes.
[...]
Le texte est empreint de douceur et de poésie. Des scènes sont touchantes et expriment la solitude et la tristesse des survivants de la guerre. Je revois celle où Elisabetta tend un fruit à Rahel dans le jardin, Rahel le prend mais brusquement le fruit tombe à terre. Rahel n'est pas là pourtant elle vit dans l'esprit de sa jeune soeur. le manque et la solitude sont tellement réels qu'on le ressent presque.
Malgré tout, la magie n'a pas opéré. J'ai eu du mal à accrocher à l'histoire. Les souvenirs sont trop dispersés, les chapitres ne se suivent pas. le mélange des deux époques ont semé trop de confusion dans mon esprit. J'ai également eu des difficultés à cibler les personnages secondaires ce qui m'a empêché de totalement m'imprégner de l'histoire.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Oh là, là... mais quelle déception ce livre. J'avais pourtant de grands espoirs, de part la thématique abordée. J'adore lire sur la seconde guerre mondiale, et je croyais bien que ce fait historique allait prendre le dessus sur le reste. Mais bon, cette trame de fond s'est perdue dans le brouillon des pensées de l'auteure. J'ai trouvé ce livre décousu, sans sens. Certes, il y a bien les souvenirs de ce personnage principal, qui nous raconte comment, enfant, elle a vécu cette période trouble de l'Histoire... mais il y a également tout un autre tas de souvenirs, qui s'entremêlent. J'ai eu de la difficulté à saisir ce qui appartenait au présent et au passé. Bref, ma première grosse déception de 2022 !! Espérons que ça ira mieux pour la suite... ;)
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"La vieillesse ne m'a pas surprise. Je m'attendais à ce qu'elle déferle sur moi, comme une pluie diluvienne qui emporte, noie et éteint tout sur son passage. Mais elle est venue si furtivement qu'aujourd'hui encore, certains jours, je suis stupéfaite par mon propre reflet. Par ma peau ridée, qui donne l'impression que mon corps a mystérieusement rapetissé. Trop de peau, pas assez de chair. La surprise, ça a été mon dos. A un moment donné, il s'est mis à me faire mal et a décidé de ne plus arrêter. Mes plantes de pieds sont rêches et mes poils pubiens inexistants. Ce qui facilite les choses, c'est que je n'ai jamais été belle".
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L’obscurité a avalé cet acte étrangement tendre et silencieux. La noirceur de notre cave l’a occulté comme s’il n’avait jamais eu lieu. Pourtant, les lèvres de Franz étaient vraies, jeunes et tièdes. Elles ont couru sur ma bouche, mes commissures, mon menton à l’aveuglette jusqu’à ce que je lui rende son baiser, ce que j’ai fait comme seule une jeune fille en est capable et ensuite plus jamais.
Sans calcul ni préméditation, pour le simple plaisir du baiser. Nous nous sommes embrassés longuement et avec curiosité, sa bouche avait le goût du sommeil et de la terre que je lui avais fait avaler l’après-midi. Je retenais mon souffle avec sa main sur ma joue, ma nuque et mes cheveux de gnome, en me demandant si c’était vraiment moi qu’il voulait embrasser.
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L’Allemande, c’était autre chose.

Elle ne semblait pas connaître d’horaires fixes. Son emploi du temps ne répondait à aucune règle. Parfois, elle restait absente toute la journée et la moitié de la nuit. Quand elle rentrait, elle se traînait à bout de forces en haut de l’escalier jusqu’au petit appartement sous les toits. Je l’imaginais s’allonger juste derrière la porte et se rouler en boule comme un animal après une partie de chasse. Comme une fouine, peut-être, une belette ou un opossum.
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C’est drôle de voir ce qui nous reste en mémoire, car je ne me souviens pas de la terreur, des hurlements des sirènes, des bombardements qui traversaient Vienne comme un frisson, une trépidation, un sifflement, à croire que la ville gémissait sous l’effet de la violence. Je me souviens du bruit des bombardiers et me rappelle être restée dehors longtemps, bouche bée, au milieu d’un champ détrempé par le printemps, avec mes bottes maculées de boue et Hitler sous le bras qui venait juste de sortird’hibernation, à regarder les avions, ce vaste front qui progressait au-dessus de Vienne. Je les observais sans peur et sans palpitations, avec seulement l’odeur de la terre humide et labourée dans les narines.
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Je n’aimais pas la Russe. C’était une fille simple qui venait de la frontière de la Mongolie, avec un visage presque asiatique, un corps souple et léger. Aussi souple que le roseau qui ploie en frémissant sur les eaux noires du lac Baïkal.
Aussi léger que les libellules qui se posent sur ta main dans un froissement d’ailes. Elle était sérieuse et tranquille. Et elle ne ramenait pas d’hommes à la maison. Jamais. Elle était peut-être rentrée chez elle après s’être esquinté les pieds à force de danser. Elle avait beau ne pas faire d’histoires, je ne l’aimais pas.
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