AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369560937
368 pages
Editions Intervalles (20/08/2020)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Quand on s'appelle Sylvie, qu'on a 12 ans, qu'on vient de Moselle et qu'on échoue avec sa mère divorcée dans un village fleuri aux portes de Meaux, la navigation à vue au long des méandres de l'adolescence risque bien de ressembler à un naufrage. Cette chronique (1993-2001) d'une adolescence en proie à l'ennui et à la solitude au sein d'une famille recomposée de prolétaires provinciaux défriche sans désherbant ces années ingrates. À cette époque pré-internet, c'est ... >Voir plus
Que lire après CannonballVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cannonball et la musique s'élève ! Sylvia Hansel, c'est elle la narratrice qui dévoile subrepticement, gamme après gamme l'idiosyncrasie de son existence. « L'adolescence n'est pas une chanson douce » et pourtant ce livre rayonne d'espérance et d'envergure. Sylvie est une adolescente qui cherche sa place dans une famille où elle vit avec sa maman et son beau-père. Elle ne voit que très peu son père. Elle est dans un chemin de traverse, bousculée à l'école, le vilain petit canard. Son refuge : la musique. Plus qu'une passion, Sylvia pense ses jours en chansons. Soupape de sécurité, l'émancipation, et plus que tout sa raison d'être. A contre-courant ses choix musicaux sont rebelles, impensables pour une jeune fille qui doit rester dans les clous et affronter les aléas et les turbulences d'un âge grandissant. Elle s'isole dans le rock, les rythmes endiablés, fougueux. Une échappatoire indispensable, cruciale. Un appel d'appel incommensurable, une bouffée d'oxygène. Elle aime les chansons, mimétisme, carapace et identification. le récit est une déambulation, des ricochets dans la rivière changeante au gré des mutations de cette jeune fille entière, brillante et volontaire. Mais triste, si triste, incomprise des siens, même si sa maman lui glisse un peu d'argent pour un CD comme une caresse pudique et maladroite.
« le problème avec le fait d'avoir une vie sociale, c'est qu'on est désespérément influençable. »
Le livre n'est plus. L'histoire cède la place à la musicologie, aux groupes dans lesquels Sylvia puise force et courage. « Cannonball », entre deux rives est apprenant. D'un côté la biographie de Sylvia Hansel et de l'autre un essai fabuleux. L'époque est à la musique et à son exactitude.
« Voilà une nouvelle illustration de ma théorie selon laquelle, pour apprécier un disque, il faut être prêt pour lui. Lorsque j'avais découvert « Tommy », trois ans et demi plus tôt, ce n'était pas ce que j'avais envie d'entendre. A présent, j'étais psychologiquement mûre pour ça. »
« A chaque chose, malheur est bon. Autre dicton de mon cru : se faire une compil est toujours utile. »
Les notes s'envolent. Sylvia se métamorphose. Elle puise dans sa passion, les ressources mentales, les points communs avec son coté cynique tel Diogène. Passe-muraille, elle s'échappe des diktats sociétaux et ne pense et ne vit que pour la musique. Elle se sent redevable des ambiances qui la maintiennent d'équerre.
« Quel instrument mieux que le banjo, peut évoquer le train ? »
« Cannonball » est initiatique. Sylvia va renaitre, funambule sur le fil rouge des sensations. 50 chansons ornent ce roman original et érudit.
« Lorsque, on ne sait pourquoi, la musique semble nous prendre et nous élever, qu'il se passe quelque chose de merveilleux, qui nous dépasse. C'est la meilleure chose au monde. »
« Cannonball » est un macrocosme artistique. Brillant.
En lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les majeures Éditions Intervalles.

Commenter  J’apprécie          40
Cinquante chansons. Une autobiographie en cinquante chansons rock, tel est le résumé de ce livre. Sylvia, née au début des années 80 écoute et lit sur le rock depuis sa pré-adolescence, en total décalage avec ce que les jeunes de l'époque écoutent. Mal dans sa peau, réservée, en délicatesse avec ses parents, elle se réfugie dans la musique, le rock. D'abord le Velvet Underground et Lou Reed, puis les Rolling Stones, The Who, The Breeders...

Chaque chanson choisie par l'autrice et décrite lui rappelle un moment douloureux ou joyeux de sa vie.

Une quinzaine d'années de plus pour moi et élevé dans la chanson française, à grands coups d'émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le décalage est grand. Déjà, Cannonball, pour moi, c'est Supertramp... moins rock que The Breeders, autant dire que c'est mal parti entre Sylvia et moi. Fort heureusement, avec le temps, et pour parfaire et surmonter mon handicap-variétés-françaises-des-années-70, j'ai découvert pas mal de groupes dont Syvlia Hansel parle et je les écoute toujours plus ou moins régulièrement. Et surtout, certes, moins rock, j'ai découvert mon Graal, FIP...

La liste est résolument rock, parfois trop pour mon ouïe sensible. Certains groupes m'étaient totalement inconnus ou j'en connaissais le nom mais pas les titres ou vice-versa, ce qui m'a permis de les découvrir, car avec ce genre de livres, on va forcément chercher sur un site d'écoute musicale les morceaux choisis. Si les entrées sont musicales, elles ne sont finalement que le contexte et le prétexte pour parler d'une adolescence compliquée -mais laquelle ne l'est pas-, dans une famille qui implose, des déménagements et éloignements des amies. Une jeune isolée parce que loin des goûts des jeunes de son âge et loin des préoccupations du moment. Décalée donc. La musique est ce qui tient Sylvia, ce qui, dans l'adversité, lui permet de tenir. L'objectif étant d'apprendre la guitare et de monter un groupe. C'est aussi le passage à l'âge dit adulte et l'ouverture à la conscience politique et là, c'est davantage Sylvia qui a un handicap sur moi : propos familiaux beaufs et racistes, réactionnaires auxquels j'ai plus ou moins échappé (bon, il y a toujours un tonton, un cousin ou autre qui cumule ces 3 tares et d'autres encore...)

Sylvia Hansel est cash, directe et se moque aisément des gens qui ont mauvais goût -entendons ceux qui n'ont pas les mêmes qu'elle- sans omettre de se moquer d'elle-même. J'ai commencé ce livre, emballé, puis cinquante chansons, ça fait un peu long et certaines chroniques sont davantage des critiques rock que des bribes de l'adolescence de l'autrice et m'ont moins intéressé. Mais on sent bien tout le pouvoir de la musique, tout ce qu'elle a permis à la jeune fille puis jeune femme de réaliser et de surmonter. le rock en tant que ressource. Il est aussi un marqueur de la société, il se féminise, aborde des sujets longtemps laissés de côté comme la pression sociale, le rapport de classe, critique les puissants et les décideurs. le livre de Sylvia Hansel se déguste par petites touches, histoire de bien découvrir en même temps que le texte, la chanson qui l'illustre.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          20
Sylvia Hansel vous raconte son adolescence au travers de 50 chapitres qui portent tous le titre d'une chanson - rock précisément.

Ce qui fait la particularité de ce récit est aussi, pour ma part, son point faible. Moi qui pensais lire une autobiographie riche de cette période difficile qu'est l'adolescence, j'y ai surtout trouvé une ode à la musique rock, une thèse même. Bien que je reconnaisse le travail journalistique de qualité, il faut avouer que certains passages sont vraiment très longs, au point que vous perdez le fil.

Et c'est dommage ! Parce que la plume est franche, directe, tantôt brutale, tantôt emplie d'émotion. Sans omettre ce trait d'humour bien utile pour ne pas sombrer face aux difficultés de cette étape de nos vies.

Parce que non, « l'adolescence n'est pas une chanson douce ». C'est durant cette période que nous nous construisons en tant qu'être humain, mais aussi durant laquelle la cruauté des enfants et ados est tellement facile ou qu'il est compliqué de gérer la perte de repères nécessaires à notre développement.

C'est alors que les chansons nous accompagnent, nous parlent, nous portent, nous réconfortent ou nous aident...

En conclusion, je dirais que c'est un récit à picorer qui demande un minimum d'investissement si vous voulez saisir toute la subtilité de l'adolescence de Sylvia. Il est important d'écouter la chanson dédiée à chaque chapitre. Et si vous aimez le rock, c'est parfait !
Commenter  J’apprécie          00
Une lecture de 350 pages, assez dense. J'ai eu du mal à entrer dans le premier chapitrede ce roman. Mais la lecture a été bien plus agréable ensuite. Sylvia y raconte son adolescence au travers de 50 chapitres, rythmés chacun par une chanson qui aura marqué un moment de sa vie. Elle a le franc parlé, l'effronterie d'une adolescente. Elle raconte sa vie d'ado, ses joies et surtout ses peines (de coeur mais pas que), de l'isolement qu'elle a connu car ses goûts musicaux sont aux antipodes des autres jeunes de son âge et cela l'exclu invariablement.
Mal dans sa peau, elle se raccroche à la musique, au rock notamment. Aux Velvet Underground, aux Stones, aux Breeders (avec Cannonball notamment)... beaucoup d'artistes sont évoqués dans ce roman, à mi chemin entre autobiographie et encyclopédie musicale.
J'ai aimé lire ce roman, un peu particulier. Il faut écouter la musique en même temps qu'on le lit, les émotions se rejoignent beaucoup. J'ai pris plaisir retrouver certains morceaux, en découvrir d'autres. Je nuance mon avis car certains passages sur des chansons m'ont parus trop longs, trop détaillés. Et l'avis trop tranché sur certains groupes qu'elle n'aimait pas m'a dérangée. Mais finalement on a tous eu des avis un peu trop francs sur nos goûts musicaux étant jeunes
Globalement une bonne lecture pour moi, et une playlist qui se rallonge
Commenter  J’apprécie          00
1993, Sylvia ou plutôt Sylvie est une adolescente qui vit à la campagne en région parisienne. Elle est passionnée par le rock alternatif d'où le titre de son livre Cannonball qui est celui d'une chanson de The Breeders. Son quotidien au collège n'est pas très rose car elle est régulièrement harcelée par les autres ados. Son entourage familial n'est pas génial non plus. Elle se sent mieux en dehors de son environnement. Ces premiers pas dans l'adolescence, notamment au collège font écho à ma vie personnelle. J'ai été très touchée par tout ce que l'auteur exprime
sur cette période.

La passion pour la musique est l'élément phare du livre car chaque chapitre correspond à une chanson qui a marqué un moment de la vie de l'auteur. Si mes goûts en matière de musique était différents à la même époque, cela me servait aussi de refuge pour m'évader du quotidien. A travers cette histoire, on prend conscience de l'évolution de la société de consommation : comme le souligne l'auteur, dans les années 90 on achetait un CD de manière très ponctuelle, il fallait être sûr de son choix alors qu'aujourd'hui on peut écouter n'importe quel titre à n'importe quel moment sur Internet.

Je me suis un peu perdue parfois dans les descriptions assez longues de tel ou tel titre mais la plume de Sylvia Hansel est agréable à lire. Son récit est parsemé de touches d'humour. L'histoire de Sylvia se poursuit au lycée puis à l'Université jusqu'en 2001. Après cette lecture, je me demande encore où se situe
la fiction de la réalité....
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
Commenter  J’apprécie          40


autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1709 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..