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Vincent Hugon (Traducteur)
EAN : 9782757808597
493 pages
Points (02/10/2008)
3.56/5   39 notes
Résumé :
Kansas City. Septembre 1881. À trente-quatre ans, Jesse James est un bandit, un hors-la-loi au faîte de sa renommée ; superstitieux, taciturne mais charismatique, il règne en maître sur un gang de brigands en guenilles terrorisés par ses colères et par le feu mortel de ses pistolets. À dix-neuf ans, l'intrépide Robert Ford se fait, lui, peu à peu, une réputation dans la bande en forçant l'admiration de tous. Jesse James cependant l'obsède ; il voue à son chef une id... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Ci-gît Jesse W James,
mort le 3 avril 1882 à l'âge de 34 ans, 6 mois, 28 jours.
Assassiné par un lâche dont le nom n'est pas digne de figurer ici. »
(inscription gravée sur le tombe de Jesse James)

Il avait pourtant bien un nom, le lâche assassin : il s'appelait Robert Ford, avait à peine vingt ans, le sourire facile, un visage poupin d'adolescent et la tête pleine de grands rêves mirobolants. Depuis l'âge de huit ans, il collectionnait pieusement tous les articles de journaux se rapportant à la célèbre fratrie de hors-la-loi, Jesse et Franck James, allant jusqu'à acheter à prix d'or des petits objets leur ayant appartenu. Pendant des années, il a rêvé ardemment de rencontrer son idole et voici qu'un beau matin de 1880, son fantasme se réalise enfin : non seulement il se retrouve face à Jesse James en personne, mais il a l'insigne honneur d'être intégré à sa bande !

Hélas, on a bien raison de dire que les rêves ne devraient jamais devenir réalité… Rapidement la tension monte entre les deux hommes. Jesse est vaguement intrigué et un peu révulsé par ce jeunot à peine sorti de l'enfance et obsédé par lui et Bob souffre de l'indifférence de son modèle. Les petites vexations s'accumulent, la rancoeur et la haine s'installent progressivement, jusqu'au jour fatal où, début avril 1882, le lâche Robert Ford assassina d'une balle dans le dos le valeureux Jesse James, rentrant ainsi à jamais dans l'Histoire des Etats-Unis comme le plus grand Judas de la conquête de l'Ouest…

A mi-chemin entre un roman d'aventure et une biographie romancée, « L'assassinat de Jesse James » est un excellent Western d'une très grande précision historique – les détails sur l'Amérique post-guerre de Sécession sont légion et tous plus passionnants les uns que les autres. C'est également un roman très freudien et intimiste qui se concentre sur la décortication de la relation entre un « fan » et son idole, relation qui, ne pouvant être réciproque, est destinée fatalement à mal tourner. Les deux personnages principaux sont admirablement campés. le portrait fait de Jesse James est particulièrement fascinant : celui d'un homme bourrelé de contradictions, à la fois courtois et cruel, aimable et violent, extrême dans ses comportements comme dans ses affections. Face à lui, Bob Ford s'avère curieusement attachant malgré certains aspects un peu veules et sournois de sa personnalité. Il y a du petit garçon mal muri chez ce tueur débutant, une indécrottable candeur qui ne peut qu'attirer la compassion. Incapable de prévoir les conséquences de son acte, il est le premier surpris de la détestation que lui vouera le peuple américain et découvrira peu à peu avec horreur qu'en assassinant sa victime, c'est lui-même qu'il a entrainé dans la tombe.

Définitivement un roman très réussi, doublé d'une étude passionnante sur le héros américain. Comme le dit tristement l'un des personnages : tuez un seul homme et vous serez conspué par tous, mais tuez en des dizaines en volant des millions et vous deviendrez un héros.
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« Ci-gît Jesse W James,
mort le 3 avril 1882 à l'âge de 34 ans, 6 mois, 28 jours.
Assassiné par un lâche dont le nom n'est pas digne de figurer ici. »


C'est une histoire d'un bandit célèbre d'Amérique qui sévit avec sa bande pendant de longues années dans l'ouest américain. Jesse James, le braqueur de banques, le dévaliseur de train, le détrousseurs de voyageurs, le mauvais garçon n'hésitant pas à abattre de sang froid quiconque se dresse sur sa route.
Jesse James, un homme que plusieurs états poursuivent en justice espérant sa capture pour le pendre haut et court.
Le roman de Ron Hansen transporte son lecteur dans une Amérique dont la conquête de l'Ouest est en passe de s'achever à grand renfort de lignes ferroviaires. L'ouest sauvage, indomptable, brutal, sanglant s'offre sous une plume enlevée et sans concession.
Certes Jesse James est maestro du vol et du crime en bande organisée, un observateur né, un soupçonneux maladif, un meneur d'hommes... certes … mais ses « hommes » sont plus de pauvres hères affamés, rustres, incultes et à la bêtise cruelle que de fiers caballeros. Cependant ils sèmeront terreur et désolation pendant plus de dix ans, leur chef aura une aura de « Robin des bois du wild wild west » (ouest sauvage).
Jesse Jame devient légende vivante quand il se fait assassiner par un homme de sa bande, Robert Ford, âgé d'à peine vingt ans, admirateur du célèbre desperado qu'il aspire à égaler.
La mort consacre le desperado en icône par une foule subjuguée devant les récits de ses exploits dont le nombre de victimes ne pèse pas lourd face à la soit-disant lâcheté du jeune Robert Ford.
Il est vrai qu'il a abattu James alors que ce dernier était désarmé et avait le dos tourné, dans son salon, non loin de sa femme et de ses enfants. Cette faute de goût lui vaudra la vindicte populaire jusqu'à la fin de ses jours.
Ron Hansen, sans porter de jugement, il laisse ce soin au lecteur qui en usera ou pas, retrace la flamboyance d'une bande de hors-la-loi dont la violence froide nourrit la célébrité. Il réhabilite, en quelque sorte, le « lâche Robert Ford » dont l'acte a soulagé gouverneur et institutions policières et juridiques du Missouri et du Kansas.
Pourquoi l'image d'un homme lâche est-elle devenue celle de ce jeune homme, pas pire ni meilleur que les autres ? Sans parce qu'il n'a jamais regretté son geste, parce qu'il n'a, à aucun moment, dit qu'une spirale infernale l'avait emporté jusqu'au point de non retour. Certainement parce qu'il a assumé son geste et ses conséquences. le jour où Jesse James est mort de sa main, Robert Ford le fut également. Edward O. Kelly assassina, à Creede dans le Colorado, de deux coups de fusil le tombeur du desperado pleuré par l'Amérique populaire, redouté par les nantis de l'Est, admirés par les journalistes et leur lectorat.

Ron Hansen dresse un portrait de cette Amérique qui s'est construite lentement, à coups de déprédations, d'appropriations sauvages des terres indiennes, de colonisation d'une violence inouïe. L'expansion vers l'ouest, son or, ses plaines, ses montagnes, au rythme des colts dégainés à la moindre provocation.
L'Amérique avec ses enfants terribles se vit au fil des pages, au fil de l'enquête littéraire.
Qu'on l'aime ou qu'on la déteste, elle ne laisse personne indifférent avec ces deux figures de héros américains : Jesse James peut tuer sans émotion et être un époux prévenant et un père de famille exemplaire, un homme au charisme étonnant auquel on s'attache. Robert Ford peut être un adolescent sous emprise et savoir discerner le calcul froid de son mentor. Ce qui le rend également attachant.

« L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » est un roman western qu'on ne lâche pas tant on est parfois transporté dans un film muet avec des scènes dignes de Buster Keaton ou dans de longs plans séquence magnifiant l'immensité de ce pays.
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Ce livre est une oeuvre de réhabilitation. La réhabilitation d'un homme qui a accepté son destin. Mieux : qui l'a affronté, tête haute, sans jamais chercher à le fuir. Cet homme, c'est le "lâche Robert Ford", celui de la chanson, celui qui a abattu Jesse James d'une balle dans le dos et dont le nom ne méritait, disait-on, que d'être oublié.

Pour parvenir à ses fins — cette réhabilitation — Ron Hansen nous livre un compte-rendu minutieux des faits et des gestes de Bob Ford, de sa rencontre avec Jesse James à sa mort, violente comme il se doit, et nous décrit son milieu, son entourage. Ron Hansen nous emmène dans les états du Missouri et du Kansas, au lendemain d'une guerre de Sécession qui a laissé son empreinte cruelle sur toute une génération, puis termine par le Colorado à la période de la ruée vers l'or, dans ces villes champignons vite abandonnées, où la misère et l'alcoolisme répondaient le plus souvent aux rêves de grandeur.

Avec rigueur, Ron Hansen nous décrit tous les protagonistes de la fin de la vie de Jesse James et de celle de Bob Ford. Les hautes et sinistres figures de Franck James et de Cole Younger apparaissent au milieu des Billy The Kid, Pat Garret et William Quantrill… Mais pas uniquement elles. du machiniste qui pilote son train à la prostituée qui épouse les projets de Bob Ford en passant par le desperado contrefait, le clochard affabulateur et le politicien opportuniste, tous ont leur nom cité comme dans les minutes d'un procès. Et cela n'est pas neutre. Cela produit une résonance singulière, car celui qui se fait abattre dans l'exercice de ses fonctions possède, de ce fait, un nom, une personnalité, une destinée que brise la violence d'un homme.

Ron Hansen ne juge pas. du moins pas ouvertement. Il consigne les faits avec un style parfois désuet, un vocabulaire suranné, mais qui ne choque pas, bien au contraire, puisqu'il nous immerge dans ce XIXe siècle où la sauvagerie extrême se mêle à une bigoterie qui prête à sourire. Les plus beaux passages du livre sont ceux où, tel un chroniqueur médiéval attaché à relater la vie de son roi, Ron Hansen brosse, sur la longueur de deux pages au rythme incantatoire, le portrait de Jesse James puis plus loin, bien plus loin, de son bourreau, à l'aide d'images puisées dans les exploits accomplis par ses héros ou dans leurs manies. Les personnages alors s'animent devant nous, à la fois humains et légendaires. Inoubliables.

À la fin du livre, un clin d'oeil, les Dalton surgissent au détour d'une phrase. Une invitation à prolonger cette descente dans le Farwest, avec le second livre de Ron Hansen : le Sang des Dalton.
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Western de grande qualité qui place le lecteur au coeur d'une époque cruelle et difficile, et d'un pays qui se construit lentement, notamment à coup d'armes à feu.
Ron Hansen imagine en grande partie, à partir de ses recherches, ce que furent les dernières années de Jesse James et nous propose avec cette biographie romancée (si l'on veut) une réflexion sur le héros américain.
Jesse James malgré ses contradictions et sa capacité à tuer sans sourciller est un personnage attachant, auréolé d'une renommée légendaire et disposant d'un charisme quasi troublant. le jeune Robert Ford depuis son enfance est d'ailleurs subjugué par cette figure impressionnante, collectionnant articles de journaux sur le hors-la-loi ainsi que de menus objets lui ayant appartenus.
Il finit par le rencontrer et par être intégré à sa bande. La relation entre les deux hommes deviendra vite très curieuse, tendue à l'extrême et construite autant sur de l'admiration que sur de la répulsion, sur de l'appréciation que sur de la haine.
Très vite, on s'aperçoit que l'un des deux semble de trop.
Récit également d'un homme qui vit à l'ombre d'un autre et qui se construit avec beaucoup de mal.
Plus largement, l'auteur nous plonge au coeur d'une évocation parfaitement maîtrisée et réaliste de cette Amérique qui sort de la Guerre de Sécession. Les personnages sont nombreux et tous parfaitement définis, Ron Hansen achevant son roman en nous livrant le destin de chacun.
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Jesse James! Les attaques de trains, les détectives Pinkerton, la violence qui n'a rien à envier à celle de notre époque, les shérifs à cheval à la poursuite de la bande des frères James....Et à la fin une balle dans le dos pour Jesse, valant éternellement à celui qui l'a tira la place de lâche dans la mythologie des jeunes USA.
L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est un minutieux compte-rendu qui toujours surfe sur la ligne entre roman et travail biographique, s'ouvrant réellement sur la rencontre des deux hommes, le bandit déjà vieillissant, pour l'époque il n'avait que 34 ans, et le jeune qui ne sait s'il veut idolâtrer Jesse ou s'approprier sa gloire.
Les premiers chapitres m'ont semblé presque trop détaillés, puis j'ai été prise par le rythme de cette balade dans l'ouest avec beaucoup d'enthousiasme. Franchement, personne n'y est très sympathique, ni James même s'il est fascinant, ni Bob, même si parfois je l'aurais presque plaint, mais j'ai toujours trouvé les bandits de grand chemin beaucoup moins attachant dès qu'ils descendent de petits employés , non content de vider les coffres, mais aucun personnage n'y est plat, et même si la fin est courue d'avance, elle est même dans le titre!, ce n'en est pas moins une fantastique invitation à tourner les pages avec gourmandise.
Avec le recul de l'histoire, cela semble une période, et des hommes, bourrés de contradiction mais je suppose que la nôtre semblera aussi étrange aux générations à venir.
A recommander!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Tu ne fais rien de mal, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle enfin.
— Bien sûr que non.
— Tu ne fais pas les quatre cents coups avec les Younger ?
— Ça, ça ne regarde que moi, tu ne penses pas ? rétorqua-t-il en la fusillant du regard.
— Je vais être ta femme !" objecta Zee, froissée, mais pragmatique.
Une lueur démente s'alluma dans les yeux de Jesse et il parut avoir du mal à contrôler le peu de force qu'il avait. Il s'efforça d'articuler sa pensée, puis enfila à nouveau sa veste de cheval.
"Je ne me rappelle plus quand j'ai travaillé à la ferme pour la dernière fois. Je change sans arrêt de monture et je m'absente pendant des jours et des jours d'affilée. J'ai des fusils et des pistolets cachés dans toutes les pièces, je te rapporte des cadeaux, j'ai les poches pleines de billets et j'ai dans ma penderie plus de beaux vêtements qu'il s'en trouve dans tout le comté de Clay. À toi de me dire comment je gagne ma vie. Tu y réfléchis et tu me fais savoir si tu es toujours d'accord pour qu'on se marie."
Puis Jesse était sorti et avait grimpé sur son cheval volé comme Zee tirait rageusement les rideaux.
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Il était plus grand que vous ne pouvez l'imaginer et il était affamé en permanence. Il n'était jamais rassasié. Il avalait toute la nourriture dans la salle à manger, puis toutes les assiettes, puis tous les verres et jusqu'à la flamme des chandelles ; il engloutissait jusqu'à l'air dans vos poumons, jusqu'à la dernière pensée dans votre cervelle. Vous alliez le voir par désir d'être avec lui, par désir d'être comme lui et quand vous repartiez, il vous manquait toujours quelque chose. […] Maintenant, vous comprenez pourquoi je l'ai tué.
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Dick Liddil commanda à Mrs C.A. Dunakin de lever les bras au-dessus de sa tête et de pivoter quatre fois sur elle-même pendant qu'il l'inspectait.
"La prochaine fois, on prévoira une dame pour fouiller les passagères, maugréa-t-il.
-Que ce soit une femme ou un homme déguisé en femme, ce ne sera certainement pas une dame", répliqua Mrs Dunakin.
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Annie avait raconté à ses parents qu'elle désirait rendre visite à des membres de la famille à Kansas City et était partie en train avec une malle et une valise. Frank l'avait retrouvé en cours de route et ils s'étaient enfuis ensemble pour Omaha, d'où elle avait envoyé le mot suivant : "Chère Maman, je suis mariée et je pars pour l'Ouest." Ses parents ignoraient l'identité du mari - et même qu'on eut fait la cour à leur fille - et son père fut passablement ébranlé quand les détectives encerclèrent sa maison et ordonnèrent à tous les occupants de sortit mains en l'air.
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"Si jamais tu commandes un steak dans un restaurant et qu'on ne te le fait pas assez cuire... ne le renvoie pas en cuisine, parce que sinon, le cuistot crachera sur ta bouffe et elle aura un goût fétide." Jesse James
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Videos de Ron Hansen (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ron Hansen
Ron Hansen - Une irrépressible et coupable passion .À l'occasion du Festival America 2012, qui s'est déroulé du 20 au 23 septembre à Vincennes, Ron Hansen vous présente son ouvrage "Une irrépressible et coupable passion" aux éditions Buchet Chastel.http://www.mollat.com/livres/ron-hansen-une-irrepressible-coupable-passion-9782283025277.htmlNotes de Musique : 2 Bernstein/ Symphonic Dances From West Side Story - Prologue
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