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Critique de BurjBabil


Ce roman mi-policier mi-thriller est avant tout chinois et met aux prises un tueur en série et les policiers de la ville de Chengdu.
C'est premier opus d'une trilogie (apparemment seul le premier volume est traduit) qui débute par l'assassinat d'un officier de police en rapport avec des meurtres commis vingt ans auparavant.
L'enquête va être menée par plusieurs protagonistes, donnant lieu à un roman à plusieurs voix, et les meurtres les plus récents apporteront chacun leur tour un éclairage changeant sur les évènements passés et sur leurs acteurs.
C'est un kaléidoscope bien construit qui instaure un jeu de miroir intéressant entre les policiers et le tueur en série nommé « Euménide » en hommage aux déesses des remords, aussi rencontrées dans les mythologies gréco latines sous le doux sobriquet d'Érinyes ou Furies. Elles représentent symboliquement la justice et le châtiment. Ce nom qui suppose une punition méritée entretient le mystère sur la personnalité de ce tueur vengeur qui présente ses crimes comme une punition envers ceux dont la position sociale ou la chance a permis d'échapper à la justice. Mais qui est-il ?
C'est l'une des originalités de ce polar, qui tranche avec les productions contemporaines, jouant sur les relations entre tueur, victimes et policiers et nous interrogeant sans en faire trop sur la morale et les travers de « notre » société si l'on considère que la Chine nous est semblable (à vous de voir, chers amis !).
Les points les moins agréables : c'est une traduction de traduction (anglaise), pourquoi ne pas avoir fait directement à partir de l'original ? Car on sent parfois uns certaine lourdeur, amplifiée peut être (et là c'est moi le coupable) par la difficulté à reconnaître du premier coup ces noms auxquels nous ne sommes pas habitués. Il est temps que nos amis chinois se donnent des surnoms faciles à identifier : Bill, Jo, Max
On s'attarde assez peu sur la description des personnages, leurs relations intimes, on ne sacrifie pas à l'obligation moderne d'avoir toutes les sexualités représentées, de s'appesantir longuement sur l'alcoolisme des flics, leur solitude affective, c'est secondaire et puisque cela ne sert pas l'intrigue, on ne s'y attarde pas.
On aurait également apprécié plus de détails sur le lieu de l'action : la ville de Chengdu, la région environnante car on ne les connaît pas a priori.
La force de ce roman original : une construction maîtrisée et machiavélique qui incite à enchaîner avec la suite, car la fin de ce premier opus donne envie d'apprendre le chinois pour dévorer la deuxième !
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