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Critique de Iansougourmer


Hiroshima, fleur d'été est un ouvrage bouleversant de Tamiki Hari qui livre à travers trois récits, Prélude à la destruction, Fleurs d'été et Ruines son expérience personnelle de la destruction atomique de la ville de Hiroshima le 15 août 1945. L'auteur, raconte sa vie à Hiroshima avant la catastrophe dans le premier récit, le jour du bombardement dans le deuxième et sa vie les mois suivant le drame.

Ce livre est tout simplement bouleversant, car il expose les souffrances inqualifiables qu'ont subi les habitants d'Hiroshima, pris dans une guerre perdue pour leur pays et étant les victimes innocentes de ce conflit. En ce sens, ce livre constitue un puissant et essentiel témoignage historique pour nous rappeler les ravages de la destruction atomique qui désintègre une ville avec une seule bombe en n'en laissant que des ruines stériles et fumantes et une poignée de survivants qui ne sont plus que l'ombre d'eux mêmes, condamnés à la mort par la brûlure de leur chair et les ravages des maladies provoquées par l'exposition aux particules nucléaires, à qui toute perspective de bonheur semble impossible. Hara nous plonge dans la terreur de l'anéantissement en racontant la surprise des habitants, leur impuissance à échapper au piège de la bombe qui anéantit tout de son éclair. La première nouvelle est intéressante car elle décrit l'état d'esprit des japonais et plus particulièrement celui des habitants d'Hiroshima juste avant la bombe atomique.

La puissance de ce témoignage est encore renforcée par l'écriture de Hara. Sobre et précise, elle laisse sans pathos malvenu et avec un réalisme d'autant plus terrible s'imposer auprès du lecteur l'horreur dans tout ce qu'elle a de cru et de violent. Sous cette écriture maîtrisée on sent, perceptible bien que masquée, l'immense douleur de Hara qui ayant perdu sa femme un an avant la bombe voit tout ce qu'il aimait, la ville de son enfance, ses biens, être détruits par la bombe, marquant par le feu une cassure irréparable avec son passé. Cette rupture est matérialisée par le fait que Hara utilise la troisième personne du singulier pour son premier récit, comme s'il voulait indiquer le fait que l'homme qu'il était alors n'est plus ce qu'il est désormais. On sent une profonde tristesse chez l'écrivain, mêle à beaucoup d'amertume, et on sent bien que l'écriture ne constitue en aucun cas pour lui une forme de thérapie, hanté par son passé Tamiki Hara se suicidera en 1951, mais une volonté de témoigner l'horreur absolue de cet événement.

Ce livre est tout simplement bouleversant, c'est la plus belle des manière de dénoncer le 15 août 1945, journée de cendres pour l'histoire de l'humanité.
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