Ce manga shojo pourrait être un pari risqué, car la philosophie n'est pas forcément au goût de tous. C'est d'autant vrai avec
Nietzsche, un philosophe allemand qui croit l'être humain fondamentalement mauvais. Néanmoins, c'est intéressant d'apporter une dimension philosophique à un shojo.
Donc, nous avons Arisa, qui se profile comme bon nombre de protagoniste de shojo: mignonne, gênée, effacée et peu sure d'elle. Lorsqu'elle aperçoit le jeune homme avec qui elle sort tenir la main d'une autre fille, elle décide d'aller à un temple faire un voeu pour réussir à devenir plus "forte" et s'affirmer. C,est ainsi que, sorti de vraiment nul part, arrive
Nietzsche, dans le corps d'un jeune homme japonais assez beau garçon et promet de l'aider à devenir un "sur-homme", à comprendre "une personne capable de se relever de toutes les embuches qui jalonneront sa vie", à peu de choses près. Qu'est-ce qu'un égoïsme sain? Qu'est ce la fierté? Évidement,
Nietzsche ne prend pas de gants blancs en exposant la "bêtise" d'Arisa, qui minimise sa propre importance. C'est là que ça devient amusant.
Bon, comme la plupart des shojos, il y a quand même des éléments assez abracadabrants. L'exemple de la cohabitation forcée en est une, le fait que Nietzche se soit réincarné en est une autre. Et il y a fort à parier que d'autres philosophes se rejoindront au duo dans les autres tomes, confrontant ainsi différentes lignes de la théorie du nihilisme. On verra, mais en se rappelant que c'est un shojo, ça sens aussi la bataille de coeur! Oho.
Le dessin est vraiment bien également, surtout les couvertures.
Donc, ce premier tome a piqué ma curiosité, assez pour aller voir le tome 2, malgré quelques facilités scénaristiques évidentes. Ce qui est différent des autres shojos est bien sur cette dimension de philosophie, un domaine si peu exploité d'ordinaire que le simple fait de le voir dans un manga de romance est étonnant. Reste à voir si l'autrice saura garder une ligne directrice intéressante sans tomber dans le gnan-gnan/quétainisme qui englobe trop souvent les shojos.