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Maha Harada (Autre)Claude Michel-Lesne (Traducteur)
EAN : 9782809714944
336 pages
Editions Philippe Picquier (07/01/2021)
3.92/5   40 notes
Résumé :
Deux spécialistes du Douanier Rousseau sont conviés par un énigmatique collectionneur dans sa demeure de Bâle pour authentifier une œuvre du peintre.
Commence alors un véritable jeu de piste avec pour seul point de départ un récit anonyme en sept chapitres relatant les dernières années de la vie de l’artiste.
Coupés du monde et partageant leur amour pour la peinture, Orie, jeune historienne de l’art japonaise, et Tom, assistant-conservateur au MoMA de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un grand coup de coeur...lu en 2 jours....Je ne rentrerai pas dans les détails de l'histoire, pour garder tout le suspens de cette narration-enquête....qui ne manque pas de rebondissements et de surprises !...

Dans les grandes lignes : ...un vieux collectionneur mystérieux, et fort riche, va faire appel à deux spécialistes du peintre Henri Rousseau, pour authentifier une de ses dernières oeuvres, "Le Rêve"...

-" le Rêve, 1910. L'ultime chef-d'oeuvre d'Henri Rousseau.
Lorsqu'il réalisa cette toile majeure, le peintre était âgé de soixante-cinq ans. Il ne s'était réellement mis à peindre qu'une fois la quarantaine franchie, après avoir longtemps travaillé à la perception des taxes pour l'Octroi de Paris. Un artiste infortuné, à peine reconnu de son vivant, moqué pour la puérilité de ses tableaux. Celui que le monde entier allait aimer et révérer comme "l'ancêtre de l'art naïf" devait se consacrer à cette toile jusqu'à l'aune de sa mort." (p. 39)


Ainsi un conservateur du MoMa , Tom, et une historienne d'art, japonaise, Orie vont se retrouver dans une ville, si représentative de l'Amour des Arts, Bâle....
Sept jours de"travail" , coupés du monde, nos deux experts vont devoir lire
un texte anonyme [ en 7 chapitres] qui devrait leur apporter des nouveaux
éléments pour parfaire un examen minutieux de la dite toile et de son contexte....

Ce roman est simultanément un hommage extraordinaire au parcours et à l'oeuvre du Douanier Rousseau ainsi qu'une réflexion élargie sur l'Art, ses coulisses, ses experts, ses connaisseurs passionnés, le monde des musées et des conservateurs, ainsi que celui des ventes aux enchères, etc....Des questionnements captivants sur "l'Art moderne", sur qu'est-ce qui fait "un bon tableau ? Qu'est-ce que le Beau ? Une lecture des plus dynamiques et prodigues en
informations et enseignements variés !

"Pour connaître un peintre, il faut regarder ses tableaux. Se tenir devant eux des dizaines, des centaines d'heures.En ce sens, je crois bien que personne ne peut passer davantage de temps devant une peinture qu'un collectionneur. Conservateurs, chercheurs, critiques...pas un n'arrive à la cheville du collectionneur. Ah ! Mais...attends un peu.
Il y a bien quelqu'un qui peut rester encore plus longtemps que lui devant une belle pièce. Et qui donc ? Mais le surveillant de musée , voyons ! "(p. 10)

Je félicite abondamment cette flânerie impromptue m'ayant permise ce grand bonheur de lecture : première traduction française d'une auteure japonaise...historienne de l'Art et conservatrice de musée, au Japon...

Un ouvrage joyeux, plein de suspens... qui nous entraîne dans le sillage du peintre trop incompris: Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau ! Ses toiles m'ont toujours intriguée... Ravie de m'immerger dans le contexte artistique de l'époque, avec une histoire à tiroirs !...

"Dès que nous arrivions dans une ville inconnue, mon premier réflexe était de visiter le musée. L'art était comme un ami qui m'accompagnait partout où je pouvais aller dans le monde." (p. 171)


"Après tout, qu'était-ce qu'un "bon tableau " ? Quel genre d'artiste pouvait-on qualifier de "bon peintre" ?
Personne ne fut bientôt plus en mesure de le définir avec exactitude. Les "bons tableaux", dans tous les cas, n'étaient plus simplement ceux qui capturaient fidèlement sur la toile le sujet placé devant les yeux
du peintre- personnage, nature morte, ou paysage. C'était davantage par sa sensibilité exacerbée et sa volonté de devancer son temps que Picasso se distinguait de ses contemporains. (p. 139)"

Je serai très attentive...aux traductions possibles futures de cette auteure, connaisseuse passionnée d'art, et spécialiste avertie du Douanier Rousseau, elle-même. Un excellent moment de lecture, d'évasion dans le monde de la peinture et des Beaux-Arts...Des heures lumineuses à ne pas manquer !
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Ce que j'ai préféré dans ce roman c'est la couverture.
« Maha Harada a longtemps travaillé comme conservatrice de musée au Japon et à New York avant de se tourner vers l'écriture ». Eh bien ça se voit.
2000. Orie Hayakama travaille comme surveillante de musée à Kurashiki au Japon. Autrefois elle était une brillante historienne de l'art expatriée à Paris, grande spécialiste de Henri Rousseau (Il ne faut pas dire le Douanier, c'est pas bien du tout de dire le Douanier Rousseau car douanier c'était sa « fonction » et c'est pas correct de le réduire à sa « fonction », sachez-le, bande de nullos !). Elle est revenue au Japon enceinte, sans donner davantage d'explication à sa mère, qui sourit sans poser de questions, telle Mona Lisa. Et la gamine eurasienne est devenue une adolescente rebelle qui met des chewing-gum partout dans le musée. ( Douanier, n'est pas une « fonction » enviable mais surveillant de musée c'est formidable car « on se trouve au plus près des oeuvres d'art, on peut les regarder dans les yeux, entendre leur voix », c'est encore mieux que conservateur, si, si). Soudain sa vie quotidienne obscure et routinière mais néanmoins formidable est interrompue par la convocation du patron . le musée voudrait emprunter au MOMA le Rêve (voir couverture). Or l'assistant conservateur américain, Tim Brown exige la présence d'Orie.
Retour en arrière 1983. Tim Brown est l'assistant du conservateur Tom Brown au MOMA. (Retenez, Tim il y a un i dedans, c'est le sous-fifre, le riquiqui et Tom c'est le boss avec un o dedans). Tim reçoit une invitation impérative du mystérieux collectionneur Konrad Beyler lui demandant d'expertiser une toile inconnue du Doi…de Henri Rousseau. Là-bas, à Bâle, il se retrouve en compétition face à la redoutable Orie Hayakawa. Ils devront expertiser la toile en sept jours à partir d'un vieux livre. Celui ou celle qui fournira au vieux collectionneur l'expertise la plus convaincante pourra disposer du tableau. Mais très vite les deux jeunes experts subissent des pressions émanant des musées et des marchands d'art…


J'ai appris des choses sur les coulisses du marché de l'art, les mécanismes de prêts et de vente. Mais un documentaire aurait fait l'affaire. Je me suis redoutablement ennuyée. On se croirait dans un téléfilm policier américain ou un mauvais manga avec un suspense à deux balles qui s'étire en longueur. Les personnages respectent la parité et sont insipides. L'écriture est totalement fonctionnelle : à défaut de style, l'autrice, qui prend vraiment son lecteur pour un crétin, utilise des polices de caractères différentes. En italiques, on a droit à des leçons d'art, des biographies et autres pensées lénifiantes des deux personnages et puis en petits caractères on a le fameux livre du collectionneur dans lequel Yadwiga, le beau modèle du Rêve est le principal protagoniste. Ce récit qui aurait pu être intéressant est totalement superficiel, comme le reste.
Je mets deux étoiles pour la couverture représentant une partie du merveilleux Rêve du Douanier Rousseau.
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Nouvelle venue dans le catalogue Picquier et dans les parutions japonaises en France, Harada Maha signe avec La Toile du paradis un beau roman sur l'art d'Henri Rousseau.

Historienne de l'art spécialiste de la peinture moderne européenne, conservatrice de musées au Japon et ayant travaillé pour le Museum of Modern Art de New-York, l'auteure à tous les atouts en main pour rédiger une intrigante histoire sur fond de "duel" d'experts à propos d'une toile jusque là inconnue du Douanier Rousseau, variante du célèbre Rêve, détenu par le MoMA justement.

Les parties sur la vie et l'oeuvre de Rousseau et de ses contemporains tels Matisse, Picasso, etc, sont tout simplement magistrales. Et passionnantes tant le Paris de la première décennie du XXème siècle fourmille d'artistes en tous genres. Montmartre et le Bateau-Lavoir accueillent les grands noms qui s'annoncent. Se posent également beaucoup de questions sur l'Art, sur le Beau. On ne veut plus se contenter d'appliquer sur la toile l'exactitude de ce qu'on a sous les yeux. Certains passages m'ont renvoyée au roman documentaire de Dan Franck, Bohème. Picasso, après ses périodes bleues et roses, se cherche et tente de casser la Beauté pour mieux l'exprimer.

Henri Rousseau, quant à lui, s'en vint tardivement à la peinture, vers la quarantaine, délaissant son poste de fonctionnaire de l'octroi. Sa peinture fut longtemps méjugée et moquée, incomprise. Il s'en dégage pourtant une fraîcheur et une sincérité incroyable qui, si l'on en croit le récit de Harada Maha, colle bien avec sa personnalité. Je ne connaissais pas grand chose de la vie de l'artiste, ni de son oeuvre hormis quelques toiles au style à la fois naïf et foisonnant, enchanteur par ces jungles d'un vert si profond qu'on en sent presque la moiteur chaude.

C'est donc une de ses toiles qui est en jeu en 1983 entre Tim Brown, assistant conservateur au MoMA et Hayakawa Orie, spécialiste du peintre issue de la Sorbonne; le maître de ce petit jeu étant un fantasque et richissime vieux collectionneur suisse, propriétaire de l'oeuvre en question.
Il n'y a guère que sur le traitement des personnages contemporains que l'auteure me convainc un peu moins, en particulier celui de Tim Brown. J'ai senti Harada Maha nettement plus à l'aise avec les portraits d'artistes qu'avec ses protagonistes fictifs, qui manquent un peu de profondeur. Grâce à eux, néanmoins, j'ai découvert en partie les dessous de la vie muséale, où mieux vaut avoir les nerfs solides et savoir négocier.

Je suis ravie, grâce à cet achat de la médiathèque, d'avoir fait la découverte d'une nouvelle plume japonaise. Ses explications sont savantes sans être assénées avec une pesanteur doctorale. J'espère qu'elle reviendra avec d'autres bonnes histoires à raconter.
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25e prix Yamamoto Shugorô / Japon

Je connaissais certaines toiles du Douanier Rousseau, mais rien de sa vie. Ce roman nous le dévoile mais pas totalement … on y parle de la période où il ne faisait que peindre, on y parle des peintres et amis qui l'entouraient (Picasso, Guillaume Apollinaire et d'autres), on y parle de sa muse, de ses difficultés à faire accepter ses peintures par un salon officiel, de ses expositions régulièrement au Salon des Indépendants de Paris … et de la moquerie des gens qui le traite d'amateur. Tout cela à travers ce roman.

Deux spécialistes de Rousseau sont conviés chez M. Konrad Beyler à Bâle en Suisse. Ils doivent authentifier une toile de ce collectionneur, une toile de Henri Rousseau “J'ai rêvé”. Après ne l'avoir vu que quelques minutes, on leur apprend qu'ils devront se baser sur un vieux journal personnel afin de découvrir si “J”ai rêvé” est bien de Rousseau. Quoi ! Sans revoir la peinture ! Voici comment commencent l'enquête et les recherches ….

Très belle entrée en matière pour découvrir la vie et l'oeuvre du Douanier Rousseau, un des premiers peintres de l'art Naïf! Bien écrit et palpitant !
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Avant de se tourner vers l'écriture, Harada Maha a longtemps travaillé comme conservatrice de musée, au Japon et à New York. Cela explique ses connaissances en matière de peinture et, bien évidemment, le sujet de son roman.
"La toile du paradis" a en effet pour cadre le monde l'art. Nous y suivons plus particulièrement un assistant-conservateur du MoMA et une historienne de l'art, tous deux grands admirateurs de l'oeuvre du douanier Rousseau. Et ça tombe bien puisqu'ils sont conviés par un richissime collectionneur bâlois à venir expertiser un tableau inconnu de ce peintre. Les voici donc partis pour le pays du chocolat et des coffres forts où leur commanditaire leur réserve une belle surprise. Non seulement ils vont pouvoir admirer la fameuse peinture mais ils vont aussi avoir accès à un manuscrit qui relate les dernières années de l'artiste. Un récit en sept parties qui doit leur permettre de se faire une opinion sur l'authenticité du tableau et qu'ils découvriront à raison d'un chapitre par jour.
Le récit se déroule donc sur deux plans. Il y a d'abord l'histoire relatée dans le manuscrit qui fait revivre le Paris des années 1906 à 1910. On y côtoie Picasso et Apollinaire, on passe du Bateau-Lavoir aux galeries des marchands d'art et on accompagne un Rousseau qui use ses dernières forces à la création de son ultime chef-d'oeuvre. L'érudition de l'auteur fait merveille. On y apprend beaucoup sur l'art naïf et les débuts du surréalisme et sur la façon dont quelques peintres novateurs ont révolutionné leur art.
L'autre fil narratif se déroule en 1983 et tourne autour de la fameuse expertise. On se trouve alors plongé dans un beau panier de crabes où s'affairent des marchands véreux, des collectionneurs sans scrupules, des voleurs, des faussaires. Si les enjeux économiques qui entourent l'apparition sur le marché d'une telle oeuvre sont plutôt bien explicités, les autres idées de l'auteur m'ont parues assez éculées. le tableau est-il une oeuvre volée ? Est-ce un faux ? Dissimule-t-il une autre peinture ? Toutes ces pistes ont déjà servies dans maints récits du genre et ce ne sont pas la petite intrigue sentimentale ou les rebondissements de derrière minute, hélas très prévisibles, qui changent la donne.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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critiques presse (1)
LeDevoir
06 août 2018
Dans ce récit où seule la médiocrité est authentique, rien n’est original. Aussi s’enfarge-t-on dans une histoire sans saveur où tout est répété trois fois, au cas où le lecteur serait idiot ou qu’il aurait, entre deux bâillements, laissé échapper un élément narratif.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait un livre que Picasso lisait, à cette époque. Le recueil de Rimbaud, Une saison en enfer. Un passage de ce texte lui avait enfoncé un doigt au creux du coeur, et ne l'avait plus quitté: "Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux. Et je l'ai trouvée amère. Et je l'ai injuriée. " (...)
Lorsqu'il pensait au beau, il était dévoré de colère, d'envie de tordre les choses en tous sens. (...)
Le jeune génie de la peinture était si violemment obnubilé par le beau qu'il en venait paradoxalement à ne plus pouvoir le supporter. (p. 141)
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Après tout, qu'était-ce qu'un "bon tableau " ? Quel genre d'artiste pouvait-on qualifier de "bon peintre" ? Personne ne fut bientôt plus en mesure de le définir avec exactitude. Les "bons tableaux", dans tous les cas, n'étaient plus simplement ceux qui capturaient fidèlement sur la toile le sujet placé devant les yeux du peintre- personnage, nature morte, ou paysage. C'était davantage par sa sensibilité exacerbée et sa volonté de devancer son temps que Picasso se distinguait de ses contemporains. (p. 139)
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Pour connaître un peintre, il faut regarder ses tableaux. Se tenir devant eux des dizaines, des centaines d'heures. En ce sens, je crois bien que personne ne peut passer davantage de temps devant une peinture qu'un collectionneur. Conservateurs, chercheurs, critiques...pas un n'arrive à la cheville du collectionneur. Ah ! Mais...attends un peu. Il y a bien quelqu'un qui peut rester encore plus longtemps que lui devant une belle pièce. Et qui donc ? Mais le surveillant de musée , voyons ! (p. 10)
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"C'était précisement parce que son oeil de peintre n'avait cessé d'observer le vivant, les hauts faits de l'activité humaine, les divins secrets de la nature, qu'il était parvenu à reproduire avec autant d'ingénuité la beauté de la vie et la pluralité des paysages sur ses toiles. Comme autant de paradis sans égal ..."
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- Le Rêve, 1910. L'ultime chef-d'oeuvre d'Henri Rousseau.
Lorsqu'il réalisa cette toile majeure, le peintre était âgé de soixante-cinq ans. Il ne s'était réellement mis à peindre qu'une fois la quarantaine franchie, après avoir longtemps travaillé à la perception des taxes pour l'octroi de Paris. Un artiste infortuné, à peine reconnu de son vivant, moqué pour la puérilité de ses tableaux. Celui que le monde entier allait aimer et révérer comme "l'ancêtre de l'art naïf" devait se consacrer à cette toile jusqu'à l'aune de sa mort. (p. 39)
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