La talentueuse et l'envoutante
Kaoutar Harchi a un style bien à elle, ses romans sont sombres et me raclent souvent le coeur.
Kaoutar n'avait que 22 ans lorsqu'elle a écrit son premier beau roman. Elle me fait découvrir encore une partie de son univers, qui est pour moi fascinant.
D'une plume sèche, parfois brutal, parfois cruel, mais avec des grandes pointes de poésie, elle raconte l'histoire d'une cité de béton, sans éclat de rire, ni lumière.
Une cité engloutie dans la détresse des êtres qui y habitent. Une cité où tous les rêves sont déchirés, éventrés, ne laissant plus de place pour un avenir serein et radieux.
L'histoire de Taârouk, ce jeune paumé, perdu dans ses incertitudes, dans ses interrogations, à la recherche de sa propre identité, qui peine à survivre au désarroi qui l'entoure.
Taârouk, qui essaie, de me pas se réfugier, comme ses ainés, dans les rêves et les songes, de peur de faire comme eux, ce grand saut mortel dans le vide.
C'est aussi l'histoire de ces mères, aux mêmes couleurs que la grisaille de leur vie. Des mères toutes rongées par le chagrin, de perdre leurs fils et qui vont se révolter et créer une association appelée «
La Cause ».
Le roman est vraiment beau et très bien écrit, efficace et profond qu'il m'a fait suffoquer.
J'ai beaucoup aimé aussi la manière sensible, gracieuse et pudique que
Kaoutar Harchi a eu, pour traiter le sujet de l'homosexualité masculine.