J’étais profondément, viscéralement attaché à l’idée que la vie n’est pas quelque chose que nous sommes contraints d’endurer mais plutôt quelque chose à quoi nous sommes privilégiés d’avoir été autorisés à participer.
Le public, en regardant le mari, l'acteur qui joue le mari, l'acteur qui joue le mari qui s'efforce de dire les mots justes, comme s'il essayait d'inventer ses propres répliques, comme s'il s'échinait à trouver ses mots à lui, comprend peu à peu, même si la femme ne lui répond pas, que les vêtements qu'elle trie sont les siens et sont destinés à rejoindre la valise qu'elle fait, ou qu'elle envisage de faire, pour retourner dans sa famille. Le public sait déjà qu'elle va partir, et certains savent déjà, ou se doutent, qu'elle ne reviendra pas, mais le mari et la femme doivent jouer la scène jusqu'au bout, bien entendu.
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J'ai pris conscience que tout ce que j'avais fait depuis la mort de Kate était une forme de violence. Ce n'était pas du chagrin, ce n'était pas de la résilience, ce n'était même pas du deuil, mais une manière délibérée et complaisante de faire perdurer la violence de sa mort, de préserver volontairement la violence qui lui avait été infligée, à elle et à notre famille...
"Et pire encore, car un coeur brisé continue de battre."
"Mon grand-père me disait toujours que, peu importe que je croie en une religion, en Dieu ou que nos vies aient un sens ou un but, je devais toujours me dire que mon existence était un don."
"J'étais profondément, viscéralement attaché à l'idée que la vie n'est pas quelque chose que nous sommes contraints d'endurer mais plutôt quelque chose à quoi nous sommes privilégiés d'avoir été autorisés à participer."
"Parfois, c'est difficile de se rappeler."
"Toutes les maisons conservent des traces des gens qui y ont vécu [...]."
Ce livre décrit la descente aux enfers d'un père dont la fille de 14 ans vient de mourir percutée par une voiture lors d'une balade à vélo. Le couple battait de l'aile. Lui travaillait à son compte comme jardinier. La femme quitte le domicile et il se retrouve seul à pleurer sa fille. Après s'être explosé la main en tapant dans un mur, il use et abuse de médicaments anti-douleur mélangés à l'alcool et devient vraiment accroc. Il sombre totalement. Délires éveillés. L'auteur nous décrit avec force détails tant la déchéance que ses cauchemars.
Ils ressassent leurs problèmes et sentent, au plus profond de leurs entrailles, que s’ils n’étaient pas nés pour connaître le malheur ils ne seraient jamais nés, et que leurs malheurs sont le seuls signe attestant qu’ils projettent encore un peu d’ombre à la surface de cette terre.