Puisque j'avais enchaîné quelques déceptions littéraires, je me suis tournée vers une valeur sûre : ce bon vieux Frère Athelstan, lui demandant de me guider sur les voies littéraires, qui, comme chacun le sait, sont impénétrables.
Attablée à la taverne avec le coroner du roi, Sir John Cranston, nous avons vidé quelques pichets de clairet et de godale. C'est donc fortement éméché que je les ai suivis dans leurs différentes enquêtes.
Comme toujours, ouvrir une enquête de Frère Athelstan, c'est faire une plongée violente dans une autre époque, dans un monde d'hommes, de crasse, de puanteur, de misère. Et j'en passe, heureusement qu'en littérature, les odeurs ne passent pas.
Mais c'est aussi entrer dans un polar historique qui fait du bien, revoir des compagnons d'enquêtes qui ne manquent pas de piquant, réviser son Histoire d'Angleterre sans peine et arpenter des ruelles sombres sans prendre grand risque.
L'intérêt de ces romans policiers historiques, c'est qu'ils sont toujours bien écrit, bien mis en page, que les personnages, récurrents ou de passage, ont de l'épaisseur et que, sans en faire trop, l'auteur arrive à nous restituer leurs caractères et leurs motivations.
Une fois de plus, plusieurs mystères se retrouvent dans ces pages : un exorcisme, des membres de suppliciés qui disparaissent dans la nuit, un ami de Sir John Cranston décédé et dont il suspecte l'épouse de l'avoir tué, ainsi que des meurtres qui semblent avoir été commis par un assassin plus qu'habile puisqu'ils ne trouvent pas son modus operandi.
Petit à petit, les mystères satellitaires se résolvent et l'auteur garde le plus important pour la fin. Ce n'est jamais tiré par les cheveux, toujours bien expliqué, pas trop simpliste, sans pour autant vous faire choir de votre séant. En un mot, c'est plus que correct.
Jamais trop long, jamais trop court, les romans ont la bonne taille et ne deviennent jamais ennuyant, ne m'ont jamais fait dormir ou soupirer d'ennui. L'Histoire est incorporée avec intelligence dans le récit et même les plus réfractaires (ou les allergiques), ne risquent pas l'indigestion (ou les boutons).
Sans jamais diluer l'enquête dans des circonlocutions, l'auteur va droit au but, se permettant juste d'ajouter des petits détails de la vie de la paroisse à charge du Frère Athelstan ou de celles dans Londres. Cela ajoute du piment à l'enquête et du cachet historique au roman.
Toujours un plaisir !
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