Livre très intéressant mais qui, a lui seul ne suffit pas. Il appelle d'autre lecture de l'auteur pour continuer et approfondir le chemin proposé et, en ce sens reste un peu décevant.
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Je fis cette découverte il y a dix-huit ans, lorsque j’en avais trente-trois. Tombée soudainement du ciel, elle répondait néanmoins à une recherche obstinée pendant plusieurs mois, j’avais été absorbé par la question : qu’est-ce que je suis ? Que cette découverte se soit produite lors d’une promenade dans les Himalayas importe peu ; c’est pourtant, dit-on, un lieu propice à des états d’esprit supérieurs. Quoi qu’il en soit, ce jour très clair, très calme, et cette vue du haut de la Crête où je me trouvais, par-delà les brumes bleues des vallées, vers la plus haute chaîne de montagnes du monde, avec parmi ses cimes enneigées le Kangchenjunga et l’Everest, voilà sans doute ce qui rendit cette scène digne de la vision la plus haute.
Nous ne prétendons pas attribuer à notre méthode des mérites particuliers, sauf qu’elle se trouve être efficace pour un nombre croissant de personnes et que sa diffusion est rapide. Il ne s’agit que d’une méthode, importante non par elle-même, mais par la Réalité à laquelle elle nous ouvre.
En outre, c’est une voie parmi beaucoup d’autres et qui ne convient certainement pas à tout le monde. Cependant certains amis qui par d’autres voies ont indubitablement accédé à leur vraie Nature, une fois ce résultat acquis, ont découvert avec ravissement que désormais cette porte de la vision se trouvait largement ouverte pour eux, que c’est là un chemin qui se laisse indiquer facilement, et qu’en fait un bien grand nombre de personnes s’y engagent.
En effet, la voie est si naturelle et si largement ouverte, qu’il suffit de quelques minutes pour révéler son absence de tête à presque n’importe quel jeune, pour peu qu’il soit intéressé – et à condition que celui qui se charge de la démonstration soit lui-même libéré de sa tête à ce moment-là.
Non qu’il y ait un âge limite pour ce genre de vision (la septantaine peut être aussi propice que l’adolescence), mais, cela se comprend, plus un homme a cultivé l’image qu’il a de lui-même et affirmé sa personnalité (persona signifie masque), plus il lui est difficile d’y renoncer, de perdre la face et de disparaître.
D’autre part, plus tôt on découvre l’absence de tête ou de visage, plus il y a de chances pour qu’on la prenne au sérieux et qu’on la pratique loyalement.
Il m’arriva une chose incroyablement simple, pas spectaculaire le moins du monde : je m’arrêtai de penser. Un état étrange, à la fois alerte et engourdi, m’envahit. La raison, l’imagination et tout bavardage mental prirent fin.
Le plus beau jour de ma vie — ma nouvelle naissance en quelque sorte — fut le jour où je découvris que je n’avais pas de tête. Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte. Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête.
Si nous avons la grâce de pouvoir dire OUI aux circonstances et de vouloir activement (plutôt qu'accepter passivement) tout ce qui arrive, alors jaillit cette Joie subtile et durable que la tradition orientale nomme ananda. Totale perte-de-soi est total accomplissement-de-soi.