Si éloigné qu'on soit d'un but, le simple fait de s'engager dans le sentier qui y mène vous réconforte.
- [...] voyez-vous, mon cher, il n'est rien de tel que d'ignorer les choses pour en parler avec compétence.
Lorsqu'une femme fait une impression durable sur un homme, elle revit presque toujours dans son esprit telle qu'elle lui apparut à un moment donné, dans une attitude qui semble la résumer toute au pays du souvenir.
Et, la prenant dans ses bras, Stephen l'embrassa.
C'était le premier baiser d'Elfride. Aussi se montra-t-elle pleine de gaucherie.
Il n'y eut pas la lutte apparente qui vous soumet davantage. Il n'y eut pas non plus la passivité qui vous rapproche épaule contre épaule, visage contre visage.
Elfride ne sut pas prendre la pose abandonnée et cependant composée qui enflamme le cœur des amoureux. L'expérience lui faisait défaut. Une femme doit être embrassée plusieurs fois avant de savoir recevoir et donner un baiser.
Elfride ignorait cet art, Stephen en éprouva un moment de regret : un baiser reçu avec cette confusion manquait son effet.
Mais à la réflexion il en conçut du plaisir. La gaucherie de la jeune fille n'était-elle pas son principal charme ?
Les gens ne découvrent souvent la force d'une vieille maxime que lorsque la vie les met à même d'en vérifier la logique.
Cicéron appelle une bibliothèque l'âme de la maison.
Tant qu'il s'était trouvé en compagnie d'Elfride, la présence enfantine de la jeune fille ne l'avait pas troublé. Il n'avait pas constaté que son entrée dans sa sphère eût en quoi que ce soit modifié son horizon. Mais maintenant qu'il ne la voyait plus, Knight éprouvait une réelle sensation de vide. Le superflu devenait l'indispensable : Knight était amoureux.
- En amitié, le temps importe peu ; seule compte la façon dont on l'emploie.
- [...] Pourquoi n'écrivez-vous pas de romans, monsieur Knight ?
- Ceux que j'écrirais n'intéresseraient personne.
- Oh ! Je suis sûre au contraire que vous deviendriez vite célèbre.
- Tant de gens le sont de nos jours, qu'il est plus distingué de rester dans l'obscurité.
- [...] la majorité des livres ne sont ni assez bons ni assez mauvais pour être critiqués.