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EAN : 9782070447602
128 pages
Gallimard (31/05/2012)
3.79/5   38 notes
Résumé :
Charles Darton pourrait-il imaginer, tandis qu’il chemine vers la Maison Haute où réside Sally, sa promise, qu’un événement inattendu va bouleverser ses plans ?

Comment le retour inopiné d’Australie du frère de la jeune fille mettrait-il en péril ses projets matrimoniaux ? Pourquoi le bras gauche de Gertrude Lodge, charmante jeune mariée, s’atrophie-t-il peu à peu en lui causant d’intenses souffrance ?

Subirait-elle la malédiction la... >Voir plus
Que lire après Les intrus de la Maison Haute (précédé de) Un autre conte du WessexVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Quel bonheur de retrouver la plume et la puissance d'évocation de mon cher Thomas Hardy, sans doute ma plus belle révélation littéraire de ces dernières années !

Ces deux nouvelles ("Le bras estropié" et "Les intrus de la Maison Haute") nous plongent au coeur du Wessex, cette campagne anglaise sublimée par l'auteur, au contact de traditions rurales, dans le contexte très hiérarchisé de l'agriculture du XIXème siècle.

Les descriptions de la lande sont belles et le travail des hommes est mis à l'honneur avec simplicité et intégrité. Une pointe de sorcellerie, une dose de séduction, un soupçon de rédemption et voici deux récits magnifiques qui font voyager très loin en l'espace d'une centaine de pages.

J'étais tellement malheureuse d'avoir lu tous les romans traduits de Thomas Hardy que me plonger dans ses nouvelles me donne envie de les reprendre tous, les uns après les autres.


Challenge XIXème siècle 2020
Challenge RIQUIQUI 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
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Ce petit recueil à deux euros nous fait découvrir le travail de nouvelliste de Thomas Hardy avec deux contes qui mettent en scène, chacun à sa manière, un fermier prospère confronté à son mariage plus ou moins malheureux.

Le bras atrophié (1888)
Dans la laiterie où trayeuses et trayeurs terminent de remplir les seaux, les conversations tournent immanquablement autour de la toute nouvelle et toute jeune épouse du riche fermier Lodge. Parmi les trayeuses, il en est une, Rhoda Brook, que le fermier a délaissée, avec un fils d'une douzaine d'années qu'il n'a pas reconnu. C'est ce fils que Rhoda enverra sur les chemins et à l'église pour obtenir tous les détails sur le physique de la jolie Gertrude. C'est ainsi que « Rhoda était à même de se faire de Mrs Lodge, qui ne se doutait de rien, une image mentale aussi proche du réel qu'une photographie. » Pleine de cette image de la jeune épouse, c'est en rêve qu'elle la voit comme assaillante et, lui saisissant le bras gauche, s'en dégage violemment en la poussant. Un rêve qui lui semble si réel qu'il quittera son côté onirique pour basculer dans la réalité.

Je ne connaissais pas encore Thomas Hardy dans le domaine mi-fantastique, mi-maléfique et j'ai aimé ce conte tout à fait marquant. Sortilège, mauvais oeil, superstitions campagnardes plutôt morbides, il nous offre ici un conte dont le déroulé tend, nous le sentons dès le début, vers un tragique destin. Sa plume, toujours aussi accrocheuse, s'ancre dans des petits détails d'époque, souvent liés à cette campagne du Wessex imaginaire et pourtant si réelle.
Cette confrontation de femmes, malgré elles, car leurs sentiments réciproques ne sont finalement pas du tout entachés de haine, coule inexorablement vers une issue dramatique.

Les intrus de la Maison Haute (1884)
Le fermier Charles Darton et l'un de ses laitiers qui doit être son garçon d'honneur, chevauchent sur une route de campagne interminable, dans l'obscurité hivernale du Wessex. Sans réel amour, ni réel enthousiasme, Charles va épouser Sally. Les raisons, plutôt froides, de son choix sont que Sally sera une femme pratique et simple, raisons que son ami ne partage pas !

Ce conte est bien moins surprenant que le précédent mais il dénonce, ironiquement, la bonne position sociale et financière d'un fermier. Ce beau parti, finalement, ne se verra pas si facilement ouvrir les portes vers un gentil destin matrimonial.
Thomas Hardy s'est attaché à nous livrer ici un personnage féminin déterminé, beaucoup moins inconsistant qu'un richissime fermier.

Deux petits contes, vite lus, dans lesquels j'ai encore une fois pu déguster l'élégante plume de cet auteur.
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Dernière oeuvre de Hardy que j'ouvre et que j'ai pu savourer au mieux, et je sais toujours à l'avance que mon auteur fétiche ne me décevra pas.
Qu'il y ait aucune action ou que l'histoire soit plate et ennuyeuse, je profiterai tout de même de la description de la lande d'Egdon avec une profonde admiration.
Dans ce recueil de 2 nouvelles, "Le bras atrophié" et "Les intrus de la maison haute" publiées en 1884, il est toujours question de mariages de convenance à venir, les femmes anglaises toujours aussi à l'affût et à la merci de ces hommes qui manquent telllement d'élégance face à l'Amour tel qu'il pourrait être.
Et pourtant la Beauté est là mais le destin chez Hardy est toujours le vainqueur, les coups du sort bien présents, on s'attend toujours à un petit côté romantique sur la fin mais notre auteur nous réserve son côté tragique et c'est là que le bât blesse et c'est ce qui résulte de sa magnifique plume.
Hardy le maître du courant naturaliste en Angleterre à la fin du XIXe reste donc mon auteur préféré, et même si j'en ai fini avec ses oeuvres je n'hésiterai pas à relire ses belles oeuvres dès que j'en ressentirai le besoin.
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Deux nouvelles de Thomas Hardy qui dépeignent l'Angleterre du début du XIXème siècle, pas celle de l'industrialisation naissante mais celle de la campagne où se côtoient des commerçants aisés, des paysans ayant fait fortune et d'autres moins chanceux mais tout aussi riches de sentiments. La première nouvelle "Le bras atrophié" s'imprègne de l'importance des superstitions et autres sortilèges dans cette Angleterre encore rurale et met en scène une jeune mariée dont le mari a auparavant délaissée une femme et l'enfant qu'il a eu d'elle; cette dernière jalouse va provoquer une sorte de sortilège qui aura une issue tragique pour l'ensemble des protagonistes. La deuxième nouvelle "Les intrus de la Maison Haute" évoque, lors d'un mariage imminent, la rencontre entre 2 personnes qui se sont connues et aimées quelques années auparavant mais qui sont engagées à d'autres.
Dans les 2 nouvelles, les êtres sont les jouets du destin ou dominés par une puissance qu'ils ne peuvent vaincre et qui, entre respect des moeurs et soumission à leur milieu, ne peuvent pas toujours affirmer leur propre volonté.
Ma curiosité et mon envie de lire Thomas Hardy ont été encouragées par l'ensemble des commentaires sur le site et je ne suis pas déçue; Thomas Hardy sait décrire les sentiments au détour d'un regard, d'un geste ou d'un mouvement, il analyse avec beaucoup de finesse et de psychologie ces personnages, toujours dignes, quelle que soit leur condition sociale.
Il fait preuve d'avant-gardisme à mon avis en apparaissant féministe avant l'heure, une position sans doute rare à l'époque.
Un belle écriture une peinture psychologique fine, je suis heureuse d'avoir cédé aux sirènes des babeliautes qui promeuvent à raison cet écrivain majeur.
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Ce court ouvrage regroupe deux nouvelles de Thomas Hardy, publié dans Les contes du Wessex... Nous sommes donc en plein campagne anglaise au 19e siècle. Thomas y dépeint la vie de campagnards : paysans, marchands, artisans, gens fortunés de naissance et d'autres qui se sont créés eux-mêmes.

Le Bras atrophié :
Nous suivons, dans cette nouvelle, l'histoire de cette femme qui s'est fait larguer par son mec et qui voit la nouvelle concubine arrivée au village... Une véritable beauté, mais bon, c'est que l'homme aime les femmes parfaites, sans défaut et toute lisse... Mais voilà qu'un soir, la femme laissée fait un étrange songe : le fantôme de Gertrude, la nouvelle, lui apparaît et pour se défendre, elle la blesse au bras... Songe ? Apparition ? le plus étrange est, que le lendemain, Gertrude a vraiment des ecchymoses et ça ne plaît pas du tout au fermier Lodge. Les deux sympathisent et décident d'aller consulter un étrange personnage. Mais toutes les crèmes, potions et sorts ne parviennent pas à bout de cette infirmité. Quelques années plus tard, plus malheureuse encore qu'à la première consultation, Gertrude retourne chez le sorcier. La solution : frotter son membre atrophié sur le cou d'un pendu. Ce qu'elle fera, à son plus grand détriment. Un conte macabre, sur le mythe de la beauté et les bassesses que nous sommes prêts à faire pour atteindre son but.

Les Intrus de la Haute Maison :
Alors que Sally et sa mère attendent sur le balcon de leur Maison Haute, des pas sur les racines de sycomores se dont entendre au loin. Excitées, elles pensent forcément que c'est le gentleman-farmer que doit épouser Sally qui arrive... Que nenni !!! Voilà que le fils disparu depuis quelques années, parti chercher fortune en d'autres lieux, revient. le visage creux, les yeux creusés par les cernes, délabré, avec une vilaine toux ; il est au plus mal de sa forme. Il sent qu'il ne tombe pas à pic, mais sa mère et sa soeur le réconforte : qui est de leur sang mérite largement de rester auprès d'elles. Mais ce fils n'est pas venu seul ; sa femme et ses enfants sont avec lui, cachés dans l'étable, aussi mal en point que lui. Qu'est-il donc arriver pour qu'ils soient dans un état pareil ? Et vont-ils troubler à jamais les projets matrimoniaux de la belle Sally ? Quel coup du destin se fera-t-elle jouer ? Un conte qui raconte de belle façon que rien n'arrive pour rien dans la vie et qu'il est bon de se laisser porter par elle... Mais également qui illustre à quel point il est pertinent de s'écouter....
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ils voyageaient dans une direction totalement dépourvue de l'animation de la circulation moderne, le but du pèlerinage de Darton étant un village vieillot - l'un des Hintock (plusieurs villages du voisinage portaient ce nom, avec un préfixe ou un affixe pour les distinguer l'un de l'autre) - où l'on fait le meilleur cidre et le meilleur vin de pommes de tout le Wessex, et où les tas de fumier sentent la pulpe de fruit, et non le purin, comme ailleurs. Le chemin était parfois si étroit que les ronces de la haie, qui pendaient vers eux comme des cannes à pêche au-dessus d'un ruisseau, égratignaient leurs chapeaux et accrochaient leurs moustaches sur leur passage. Et pourtant ce chemin abandonné avait été une grande artère pour les sujets de la reine Elizabeth et les cavalcades du temps passé. Son temps était maintenant résolu et son histoire comme route nationale à jamais oubliée.
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A cinq kilomètres sur la gauche de nos voyageurs, sur la route qu'ils n'avaient pas suivie, s'élevait une vieille maison, ornée de fenêtres à meneaux en pierre de Ham-hill et de cheminées d'une solidité excessive. Elle se dressait au sommet d'une pente, en bordure de la grand-rue du village de King's-Hintock, à deux ou trois kilomètres seulement de King's-Intock Court, et était pourtant bien isolée de ce manoir et de son domaine. Juste devant, poussait un grand sycomore, dont les racines dénudées formaient un escalier commode pour monter de la route en contrebas à la porte d'entrée de la demeure. C'est à cette situation que cette maison devait le faible pouvoir descriptif de son nom : la Maison Haute. A quelques quarante mètres de là, un ruisseau écoulait son maigre débit, et, pour sa taille, il faisait beaucoup de bruit. Derrière, il y avait une cour pour la traite, qu'une "venelle" latérale rendant accessible aux véhicules et au bétail. C'est tout ce qu'on pouvait deviner du caractère de cette propriété, de l'extérieur et à cette heure obscure du soir.
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Cher Mr Darton,

Je suis aussi sensible que toute femme pourrait l'être à la bonté qui vous pousse à me faire cette offre une seconde fois. De meilleure femmes que moi seraient fières de cet honneur, car, quand, je lis vos longs et superbes discours sur les betteraves fourragères et autres sujets semblables devant le Club des Agriculteurs de Casterbridge, je la ressens vraiment comme un honneur, je vous l'assure. Mais ma réponse est toujours la même...

Je demeure,
votre amie fidèle,
SALLY HALL
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Les intrus de la Maison Haute :
Pendant un instant il n'y eut pas de réponse. Regardant à l'intérieur, elle fut saisie de surprise. Deux personnes se trouvaient devant elle. Pour ce qui est de la première, au lieu de la femme miteuse à laquelle elle s'attendait, Mrs Hall vit une créature pâle, aux yeux noirs et au port de grande dame, dont la personnalité faisait la loi à son habillement au lieu d'être dominé par lui. Elle portait une robe neuve et de bon goût, celle de Sally, et un vieux chapeau à bride. Elle se tenait debout, fébrile, et sa main était tenue par celle de son compagnon - qui n'était autre que le fiancé de Sally, le fermier Charles Darton, sur le physique avantageux duquel étaient fixés les yeux de la pâle étrangère, de même qu'il avait les siens fixés sur elle.
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Le vent hurlait lugubrement sur les pentes de la lande – cette même lande, très probablement, qui avait été témoin de l’agonie d’Ina, roi du Wessex, présenté à la postérité sous le nom de Lear. ("Le bras atrophié")
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