AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 1443 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand roman que Tess d'Uberville, tant de la littérature anglaise que mondiale. Il fait même partie des 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie. Je dois admettre que ce n'est pas le genre d'oeuvre que j'affectionne particulièrement. Mais il s'agit de plus que d'une histoire d'amour, c'est le tragique destin d'une héroïne dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. Mais pas dans les milieux nobles ou petits bourgeois bien connus, l'auteur Thomas Hardy nous transporte plutôt chez les gens de la terre.

Tess Durbeyfield est la première née d'une famille de pauvres paysans du Wessex. Apprenant qu'elle tire son origine de la noble famille des d'Uberville et étant soudainement nécessiteux, elle entreprend naïvement de demander l'assistance de ses lointains et riches cousins. Alec d'Uberville accepte de lui venir en aide avant de profiter d'elle. Honteuse, elle retourne chez les siens le ventre gros mais ne se plaint pas. C'est qu'elle est travailleuse. Que ce soit aux champs pour aider les siens ou dans un ferme laitière du côté de Talbothays où elle trouve un emploi. D'ailleurs, là, une deuxième chance s'offre à elle en la personne d'Angel Clare, fils cadet d'une famille de pasteurs.

Beaucoup se seraient dérouragées mais pas Tess Durbeyfield. Quelle héroïne ! Toujours, elle retrousse ses manches. Même (et d'autant plus) quand le sort s'acharne sur elle. C'est qu'elle n'est pas tant victime d'un tragique destin que d'une société fortement hiérarchisée (presque en castes) où chacun doit tenir son rôle. Cette situation engendre des injustices que Thomas Hardy a bien su exploiter et montrer à la face de l'Angleterre victorienne si pudique qui ne permettait pas aux femmes de jouer les rebelles. Oppression sociale au rendez-vous ! Pas étonnant que son roman ait connu un tel succès et que, longtemps après sa parution, l'on continue à l'étudier et le décortiquer.

Même si, avec Tess d'Uberville, Hardy trempe dans le romantisme, son roman n'en contient pas moins plusieurs scènes qui relèvent du réalisme. Il a su dépeindre avec précision le travail des paysans (dans les champs, dans les fermes laitières), celui des petits bourgeois et des prêcheurs ainsi que celui des gens plus fortunés. le lecteur se retrouve devant une peinture sociale très réussie. Et ses élans dramatiques trouvent leur dénouement dans une finale des plus réussies. Décidément, un grand classique !
Commenter  J’apprécie          1086
Thomas Hardy commence la rédaction de son roman en 1888. Il signe un contrat avec un groupe de journaux pour qu'il soit publié sous forme de feuilleton comme c'est l'habitude pour beaucoup d'oeuvres à cette époque. Mais lorsqu'il livre les six premiers épisodes, son histoire est jugée immorale et il est obligé de rompre à l'amiable le contrat éditorial. Après maintes coupures et réécritures au goût de l'époque, « Tess d'Urberville » parait en juillet 1891. A la fin de l'année, l'auteur réussit à se faire éditer la version originale non censurée sous la forme de trois volumes destinés à un public moins populaire et donc plus à même d'apprécier certaines situations sans les condamner. le roman changea plusieurs fois de titre pour s'appeler successivement : « l'Âme et le corps de Sue », Sue étant le premier prénom donné à Tess, puis « Aimée trop tard » et enfin « Tess d'Urberville ».
Il raconte l'histoire d'une famille populaire anglaise qui apprend qu'elle est la descendante des d'Urberville, dont la noblesse remonte à Guillaume le conquérant. le père, Jack Durbeyfield, encourage sa fille Tess à se présenter au manoir voisin où habitent des d'Urberville. Elle fait la connaissance du fils, Alec, qui tombe sous le charme, essaye de la séduire et finit par l'engrosser. Honteuse, Tess retourne auprès des siens pour accoucher d'un enfant qui décède à la naissance. Se sentant déshonorée, elle finit par trouver du travail dans une ferme loin de sa famille où personne ne la connait. Elle y fait la connaissance d'Angel Clare, fils de pasteur qui se destine à être fermier. Après maintes hésitations, remords, refus, l'amour l'emporte et ils se marient. Ce n'est qu'une fois le mariage consommé que Tess confie ce qui pour elle est une faute impardonnable : son aventure avec le fils d'Urberville. Angel profondément marqué par son éducation protestante ne pardonne pas et prononce leur séparation. Il part pour le Brésil demandant à Tess d'attendre son retour…
Les idées développées dans le roman de Thomas Hardy, les comportements, la morale religieuse sont bien évidemment passés de mode et font de cette oeuvre, une oeuvre désuète qui peut faire sourire parfois et agacer le plus souvent. le romantisme hypertrophié poussé à son paroxysme frôle souvent le ridicule.
« Tess d'Urberville » est un roman qui a mal vieilli, qui plaira à certains nostalgiques d'un temps où l'église régissait encore les esprits, où youporn n'existait pas et où le marquis de Sade était tombé aux oubliettes.
L'adaptation cinématographique du roman par l'excellent Roman Polanski, quoiqu'en pensent certaines actrices hystérico-féministes en mal d'exposition médiatique, avec pour interprète du rôle principal la merveilleuse Nastassja Kinski, a considérablement rajeuni cette histoire.
Traduction de Madeleine Rolland.
Editions le livre de poche Classiques, 422 pages.
Commenter  J’apprécie          637
Tess d'Urberville va rejoindre Belle du Seigneur dans mon panthéon personnel : je reconnais que ce sont des chefs d'oeuvre et des belles histoires d'amour... mais leurs héroïnes sont à mes yeux d'agacantes coupeuses de cheveux en quatre qui tissent leur malheur toutes seules comme des grandes à force de tergiversations et de jérémiades !

L'histoire de Tess, puisqu'il s'agit d'elle ici, est fort simple : jeune fille pauvre, bien qu'issue d'une grande famille, elle se fait piéger et mettre enceinte par un homme corrompu et fat mais riche. Elle s'enfuit, donne naissance à un bébé qui meurt très vite, puis essaie de repartir à zéro comme fille de ferme dans une laiterie. Jusque là, rien à dire. Et là, ça devient très énervant !

Le rendu du sentiment de culpabilité est parfait, de même que celui des hésitations et des doutes... le style ne l'est pas moins... Non plus que la critique de cette société traditionnelle qui fait porter toute la faute aux femmes même quand elles n'y sont pour rien... Ou encore la description de la vie dans les campagnes anglaises, avec des travaux rudes et souvent des espérances bien maigres... Mais rien n'y fait, Tess est bien trop agaçante pour que je lui donne 5 étoiles !
Commenter  J’apprécie          511
Tess, jeune paysanne anglaise de l’époque victorienne plus éduquée que ses parents, mais pas assez pour comprendre les codes d’un monde qui n’est pas le sien, va subir sa vie. Trop honnête et trop naïve dans une société patriarcale, elle connait une succession d’échecs, expériences dont elle ne peut tirer les enseignements qui pourraient la sauver.

La poésie profonde du roman de Thomas Hardy, qui lie la nature aux sentiments humains, n’affaiblit pas la puissance de la critique d’une société exécrée génératrice de malheurs illustrée par la vie de Tess.
Commenter  J’apprécie          440
Quelle histoire! D'un nom, toute une fatalité s'orchestre pour la pauvre Tess! Une famille particulièrement irresponsable ayant les folies des grandeurs la sacrifierait sans scrupules, son séducteur, lui, a franchi le pas sans détour et son mari aux principes si rigides, trop rigides, semble suivre le même mouvement. Et au milieu de tout cela, Tess, pauvre Tess comme je me le suis si souvent répété au cours du récit, Tess, avec toutes ses qualités, refuse de céder sur un seul point en butte des convenances sociales : elle a été séduite! Pire, elle a voulu assumer son enfant! Encore pire, elle a tout avoué à son mari! Thomas Hardy, au milieu de ses descriptions de la campagne anglaise nous émeut par cette héroïne. Dès le début, il fait le choix de ne pas l'épargner. Et pourtant, à de nombreuses reprises, on croit un happy end possible, à portée de doigts... La prose d'Hardy m'a séduite et je remercie Bislys de m'avoir sélectionné cette lecture si riche qui serait resté trop longtemps dans l'oubli sans cela!

Challenge BBC
Challenge Multi-défis 2018
Challenge le tour du Scrabble en 80 jours
Commenter  J’apprécie          250
Relecture de ce classique de Thomas Hardy, à la lumière d'une critique parue dans Babelio par Allantvers qui m'a donné le goût d'y replonger. Des pages d'un lyrisme grandiose et un portrait cru du monde agricole dans l'Angleterre victorienne et des passages d'une sensualité exacerbée, quasi érotiques, de la cour faite par Angel Clare à Tess D'Urberville. J'ai pu apprécié cette fois-ci à sa juste mesure cette oeuvre que j'avais lue à un trop jeune âge.
Commenter  J’apprécie          230
Alors si vous recherchez une lecture tranquille, pas prise de tête, oubliez Tess d'Urberville!
C'est un roman dense, triste et morne qui ne va pas du tout vous remonter le moral. Tess est une jeune fille qui vit à la campagne. Elle est l'aînée d'une grande famille et ses parents ne gagnent pas beaucoup d'argent. Elle n'a que peu d'éducation, ne connait que son village et n'entretient que peu de relations sociales.
Le destin joue un grand rôle : culpabilisant après la mort du cheval Prince, elle part à la recherche de la branche noble de la famille et rencontre Alec d'Urberville, mais elle ne sait comment se défendre et se protéger face à cet homme manipulateur, menteur. Il abuse d'elle et ruine sa vie, sa réputation, son honneur.
Malgré tous les efforts qu'elle va entreprendre, malgré sa bonté naturelle et sa volonté de bien agir, sa vie ne sera qu'une succession d'abandons, de désillusions et de luttes pour survivre.
Thomas Hardy dresse le portrait d'une société anglaise du XIXème siècle où les femmes sont dominées et opprimées par les hommes (la remarque d'Alec à Tess lui demandait de se couvrir le visage car il ne peut se maîtriser en la voyant est juste glaçante ... et rappelle hélas des arguments encore utilisés de nos jours).
Il est vrai que ce roman requière des efforts de lecture, la langue (surtout en vo) date un peu mais les descriptions de la campagne sont de grande beauté. Tess est un personnage pour lequel on ne peut qu'éprouver beaucoup de compassion.
Commenter  J’apprécie          221
Enfin, j'ai lu Thomas Hardy !
Il faut préciser que j'ai lu Tess en 2 fois : j'ai lu la toute première partie, sa "déchéance" dirons-nous, puis ai posé le roman. Trop lent, trop alambiqué, en un mot : trop inhabituel pour moi. Puis je l'ai repris. Et là, je l'ai dévoré !
Tess, déchue mais jeune et pleine de vie, décide de la vivre, justement sa vie, en même temps qu'elle la subit. Chaque fois qu'un peu de bonheur pointe, bim ! grande claque derrière ! Mais elle est à la fois naïve et forte, une vraie figure de roman classique. Et tout est tricoté de façon à nous mener vers le drame, vers l'inexorable...
Classique et indémodable, romantique et tragique, bourgeois et champêtre, anglais et universel... Telles sont les quelques contradictions de ce roman qui atteint une sorte de perfection dévolue aux classiques : Tess est immortelle.
Commenter  J’apprécie          201
Tess d'Urberville dont le titre se résume à un nom, celui de l'héroïne dont on suit le destin tragique au fil des saisons et des transformations de la campagne anglaise. Acharnée au travail et plus forte qu'elle ne le croit elle-même, sa passivité sans doute due à l'éducation des femmes de l'époque va lui faire accepter sans broncher des situations inacceptables et se morfondra dans une culpabilité qui ne devrait pas être la sienne.
Un beau roman dans lequel les scènes décrivant le travail des champs, la mécanisation et la description de la société sont tout sauf ennuyeuses. Si la passivité de l'héroïne m'a parfois agacée, il faut dire que l'on a parfois du mal à se détacher de notre regard moderne.

Mon bémol se pose surtout sur le fait qu'ayant lu certaines critiques pour choisir ce livre, certains ont dévoilé les évènements les plus importants du livre y compris la fin. Je vois déjà arriver ceux qui vont me dire que je ne devrai pas m'étonner et que pour être surprise ou découvrir une histoire il ne faut pas lire les quatrième de couverture ou les critiques, mais comme tout le monde ici et c'est bien pour cela que l'on est sur Babelio (par exemple mais pas que), j'aime lire les critiques pour m'inspirer, dénicher des livres auxquels je n'aurai pas pensé, pas pour qu'on me donne toute l'histoire et surtout pas la fin. du coup à plusieurs reprises plutôt que de savourer le texte je m'impatientais en attendant les scènes dont j'avais entendu parler et une fois terminé j'ai bien senti que je n'avais pas apprécié ce livre comme j'aurais du. J'ai d'autres romans du même auteur dont je ne sais pas grand chose mais comme j'ai aimé sa plume cette fois je n'hésiterai pas à me lancer sans plus de détails, c'est l'avantage, et mon avis sera certainement plus objectif.
Commenter  J’apprécie          1911
Je viens de relire ce livre.
Je l'avais déjà lu il y a longtemps après avoir vu le film de Polanski : Tess. A cette époque, seule m'avait plu la vie tourmentée de cette jeune paysanne séduite, abandonnée avec un marmot et puis de nouveau délaissée par un nouvel amour et sa fin si romantique !

A cette relecture, j'y ai apprécié le caractère bucolique du récit, toute l'évocation d'un monde paysan disparu dans ces belles régions vertes et grasses du Wessex du sud de l'Angleterre. Thomas Hardy l'a publié en 1891 c'est-à-dire en plein dans l'ère industrielle en Angleterre et pourquoi s'est-il attaché à dépeindre la campagne anglaise plutôt que les faubourgs sordides londoniens, cela m'est un mystère.

Quand on met de côté l'intrigue amoureuse, on peut se concentrer sur la façon rude et à la fois gaie et enjouée des paysannes dont Tess représente l'échantillon le plus pur, à la limite de l'angélisme. Les servantes du laitier Crick s'occupent de traire les vaches laitières. Comme il est dit page 168, elles mènent "une vie confortable, paisible, même joyeuse. Leur position était peut-être la plus heureuse de toutes dans l'échelle sociale, au-delà de cette limite où finit le besoin et en deçà de cette autre où les convenances commencent à gêner la nature et où les soucis d'une élégance râpée réduisent l'aisance à la misère."

La laiterie mise à part, il y a aussi un endroit où les journaliers se sentent moins bien et Tess est obligée d'aller y travailler. C'est la ferme de Flintcomb-Ash dont Marianne traite les gens de meurt-de-faim. Tess, Marianne et puis Izz y travaillent durement dans les champs à arracher des navets puis à les nettoyer.

Elles travaillent cependant dans les champs avec bonne humeur, en chantant et aiment participer à des fêtes bucoliques. Elles se louent au fermier mais sont heureuses de leur état. Il est vrai qu'elles sont encore très jeunes et le souci d'épargner pour leur avenir ne leur vient pas à l'esprit. Carpe diem ! Elles profitent du jour qui passe sans se compliquer plus l'existence. L'ouvrage vient à manquer quelque part, elles partent à pied se louer ailleurs. le chômage ne semble pas exister, le travail des champs requiert beaucoup de bras et si on n'est pas feignant, on trouve facilement à s'employer.

Thomas Hardy dépeint avec beaucoup de réalisme la vie de ces ouvriers agricoles qui appartiennent à un monde rural en perte de vitesse et bientôt dépassé. Page 448, il parle de la disparition d'une certaine partie de la population des villages qui deviennent désertiques. "Autrefois, à côté des cultivateurs, il existait une classe intéressante et plus instruite, d'un rang supérieur, la classe à laquelle avaient appartenu le père et la mère de Tess, comprenant : le charpentier, le forgeron, le cordonnier, le revendeur, et tous les travailleurs autres que les journaliers des fermes, qui devaient une certaine stabilité d'idées et de conduite au fait d'être propriétaires à vie comme John Durbeyfield. Mais, à mesure que les longs baux expiraient, ils étaient rarement renouvelés aux mêmes locataires, et les maisons étaient démolies, à moins qu'elles ne fussent requises par le fermier pour ses ouvriers. Les vieilles familles, qui étaient les dépositaires des traditions locales, étaient donc obligées de chercher un refuge dans les grands centres, ce que les statisticiens expliquent plaisamment par la "tendance des populations rurales à se diriger vers les villes", et qui est la tendance de l'eau à monter quand elle est forcée par des machines." C'est un phénomène qui s'est également produit en France, et qui, s'il a servi à la révolution industrielle en donnant des bras aux entrepreneurs, a contribué à une paupérisation d'une grande partie de ces déracinés.
Un ouvrage vraiment fort intéressant dans sa partie historique !
Commenter  J’apprécie          190




Lecteurs (5920) Voir plus



Quiz Voir plus

Tess of the d'Urbervilles

En quelle année fut publié Tess of the d'Urbervilles ?

1879
1891
1901
1914

10 questions
58 lecteurs ont répondu
Thème : Tess d'Urberville de Thomas HardyCréer un quiz sur ce livre

{* *}