La grande évasion : Le vrai scandale des paradis fiscaux

C’est bien souvent dans l’adversité que l’on prend la mesure de l’importance des prélèvements obligatoires.

Les riches ne sont utiles que par les impôts qu’ils paient. Ici, ils ont d’autres moyens de rendre service à la collectivité, par exemple en contribuant aux œuvres de charité.

L’Allemagne ferait mieux d’utiliser l’argent des contribuables pour remettre de l’ordre dans son système fiscal, plutôt que de dépenser des millions pour acheter des données qu’elle risque de ne même pas pouvoir utiliser devant la justice.

Certes, le terme de « repenti » peut sembler mal choisi. Ces hommes ne regrettent rien de leur passé. Le plus souvent, c’est par pur opportunisme, pour bénéficier de remises de peine ou tenter d’échapper à une mort certaine, qu’ils ont accepté d’aider la justice. Mais personne ne niera qu’ils ont joué et continuent de jouer un rôle fondamental dans les efforts de la justice italienne pour démanteler la pieuvre.

Crier victoire alors que la bataille ne fait que commencer, c’est envoyer un très mauvais signal à ces territoires, dont certains, après avoir un temps courbé l’échine, redressent déjà la tête.

Les paradis fiscaux sont les passagers clandestins de la mondialisation. Ils se contentent de capter une partie des richesses créées ailleurs. Ils n’ont aucune utilité.

La corruption endémique qui mine notre région ne se résume pas aux pots-de-vin mais concerne également la mauvaise gestion, l’incompétence, l’abus de pouvoir et l’impossibilité d’instaurer la justice et le droit. Le pillage des ressources du pays fait que la confiance dans le principe même de démocratie s’évapore.

Toutefois, ce n’est certainement pas en réduisant de moitié les prélèvements obligatoires que l’on fera de la France un pays moderne.

L’impôt est le prix de la civilisation. C’est le prix que l’on paie pour avoir des services publics de qualité, accessibles à tous.

L’impôt est incolore et inodore. Mieux vaut parler de burqa que de délocalisation fiscale pour mobiliser les gens