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sur 178 notes
Voila déjà quelques années que je vis avec moi et j'avoue que je m'étonne toujours. C'est beau de se surprendre encore après tout ce temps. C'est beau mais parfois ça peut être déprimant. Déprimant de se prendre sa connerie de plein fouet et de ramasser sa naïveté à la petite cuillère.
Mais c'est quoi le truc qui a buggé chez moi, c'est quoi cette petite voix tentatrice me susurrant des mots doux à l'oreille (Raphael, sa poésie, euh… what else ?). Et moi, médaillé aux olympiades de la connerie, qui fond juste à l'évocation du mot poésie, ben qu'est ce que je fais hein? Je cours acheter le premier bouquin du sieur Haroche. C'est d'autant plus con que je n'ai jamais été fan du chanteur, qu'aucun de ses titres que j'ai pu entendre ne m'a jamais donné envie d'aller voir plus loin, mais là… poésie… quand même, faut aller voir. Je suis venu, j'ai vu… j'ai été vaincu !!!
Vaincu par l'ennui.
Retourner à la mer qu'il disait Raphael, tout un programme pour ce recueil de nouvelles.
La mer hic, l'amer hic, je veux l'avoir et je l'ai eu…♪♫
Treize nouvelles plus affligeantes les unes que les autres. Des dialogues à couper le souffle dont je vous livre un court extrait (qui peut sembler interminable tant la profondeur nous perd…) parce que je suis partageur et qu'il n'y a aucune raison que je sois le seul à en profiter :

— C'est son anniversaire lundi.
— Elle a quel âge ?
— Treize ans.
— C'est bien mais il faut que tu le rachètes. (il parle d'un veau)
— Ouais c'est clair, ils vont se prendre une marge les salauds.
— Vadek est déjà parti en week end, faudra voir avec lui lundi.
— OK, on verra lundi alors.
— Tu vas à l'église dimanche?
— Non, mais s'il fait beau j'irai au lac.
— OK, on se voit peut être au lac alors.

Ne me remerciez pas pour ce grand moment de pur plaisir de lecture et de ressenti, ça m'a fait du bien de me sentir moins seul devant le néant absolu, durant ces quelques secondes.
Toutes les nouvelles sont du même tonneau, on ne change pas une équipe qui gagne, et là nous avons un recueil qui a une bonne tête de vainqueur. C'est insipide, creux, fade, inconsistant. Aucune émotion dégagée, ni par les thèmes ni par l'écriture. J'ai failli abandonner rapidement ce bouquin mais j'ai tenu jusqu'au bout en me disant à chaque fois que la prochaine ne pourrait pas être pire. Là encore je me suis fait des illusions.
— Putain, Raphael, Caravane quoi, fais un effort, c'est du lourd.
— Oui oui, il prend le car à Vannes avec un quart Havane pour nous enfumer. de là à dire qu'il a le cigare…


Je me demande (avec naïveté) ce que les gens de chez Gallimard ont bien pu trouver pour justifier la publication de ce livre parce qu'à part faire du fric, je vois pas. Il y a tant de gens qui mériteraient certainement qu'une maison d'édition prenne juste le temps de lire un manuscrit, mais non. Avec le premier abruti de télé réalité venu, les éditions machin savent qu'une bio de l'idiot du village âgé de 21 ans va faire un véritable carton. Il suffit d'être médiatisé pour pouvoir publier, peu importe que ce soit une bouse ou pas. Ce n'est malheureusement pas possible mais qu'est ce que j'aimerai savoir ce qu'aurait répondu Gallimard (s'ils avaient répondu…) à un lambda ayant envoyé le manuscrit de « Retourner à la mer ».
Et puis cette quatrième de couverture, le meilleur passage du bouquin. Une arnaque à grande échelle : « Il suffit d'un contact, peau contre peau, d'un regard, d'une caresse, pour racheter l'humanité », je ne sais pas résister à ça même en sachant que c'est bidon.
M'sieur Gallimard je te suggère de publier un recueil de publicités mensongères parce que les m'sieurs dames qui les font, écrivent souvent de bien jolies choses contrairement à certains « écrits vains ».
Sérieusement, ce bouquin n'a aucun autre intérêt que faire perdre son temps et par rapport à ça, mission accomplie, j'ai perdu mon temps.
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Je suis une grande admiratrice du travail de Raphael. J'ai tous ses albums à la maison. J'aime sa voix, sa sensibilité. Il me touche beaucoup a travers ses chansons. J'étais donc très curieuse de découvrir ses écrits.

Je pensais donc me régaler en lisant son recueil de nouvelles, qui de plus avait été primé par le Goncourt ( qui apparemment ne me réussi vraiment pas).

Je n'ai absolument pas été emportée par les histoires; mais surtout j'ai été très déçue par une certaine forme d'écriture, très négative. Dans quasi chaque nouvelle , Raphael a donné une description des choses ou des gens a la limite de l'irrespect. Et comme toujours le trop est l'ennemi du bien. Ce style d'écriture ne me dérange pas quand c'est a dose homéopathique mais ici , j'avoue que ça m'a vite lassé.

Je m'attendais a quelque chose de beaucoup plus profond, mais j'ai malheureusement trouvé beaucoup de vide
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Écrire des nouvelles n'est pas facile : traduire en mots l'existence de personnages pris sur le vif , en quelques phrases encore moins : une gageure...

C'est pourquoi je serai indulgente avec ces treize récits qui plongent le lecteur instantanément au coeur de l'intimité des personnages .

Ils prennent vie , suivent leur pente et se consument .: le vigile d'une salle de concert , la strip-teaseuse, l'employé d'un abattoir qui sauve un veau , un homme qui sort de l'hôpital accompagné de sa vieille maman , trois adolescents livrés à eux - même entendant un bruit inconnu, une route la nuit, un homme fou amoureux de la plus belle femme du monde et d'autres....

«  Derrière chaque fenêtre il y des gens qui n'en peuvent plus, tu peux sentir leur haine.
Tu regardes les vitres où le ciel gris se reflète , prêtes à éclater elles aussi .
La mort rôde partout . »
C'est court, poétique, original, tourmenté , cru.
Presque toutes ces mini - histoires traitent d'un univers sombre, froid, parfois cruel pour des êtres cabossés , malmenés par la vie, pétris de contradictions .
L'auteur traduit la violence de la réalité en mots—-une réalité triste ——le drame n'est jamais loin——Il écrit comme il entend parler les gens .

Parfois un peu de douceur se fraye malgré tout un chemin ...

La qualité de ces écrits est un peu inégale.
Mais ce n'est que mon avis bien sûr !
L'auteur a reçu le Prix Goncourt de la Nouvelle 2017 pour couronner cet ouvrage de 149 pages .
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L'exercice de la nouvelle littéraire est un art délicat, réussir à raconter suffisamment et de faire assez exister ces personnages en une dizaine de pages seulement tout en donnant l'impression d'assez raconter pour ne pas frustrer le lecteur au moment final.

Pour son premier essai littéraire, le chanteur Raphaël, qui prend ici son nom complet Raphaël Haroche, s'essaie à l'exercice avec d'autant plus d'aisance que l'art de la nouvelle pourrait se rapprocher de celui de la chanson..

Dans "Retourner à la mer", qui vient de sortir en poche chez Folio, on retrouve intacte sa faculté à trousser des situations plausibles et authentiques et d'aller creuser dans le coté un peu sombre un peu rêche de l'âme humaine.

Raphaël, chanteur assez énigmatique, devient Raphaël Haroche, romancier tout autant énigmatique qui propose une poésie du spleen avec une économie de mots et de style assez remarquables .

Evidemment, comme dans pas mal de recueils de nouvelles, l'ensemble est inégal, et certaines de ces nouvelles manquent un peu de force et de passion pour éveiller l'intérêt du lecteur.. on retiendra donc les meilleures, notamment la nouvelle qui donne son titre au livre ( et qui est aussi le titre d'un morceau de Raphaël-la boucle est bouclée) , où l'on voit un quadra dépressif partir se reposer dans le Sud avec cette vieille maman qu'il traine comme un boulet, ou bien encore "L'escalier" , dans lequel un jeune adolescent apprend la mort de son frère malade en pleine colonie de vacances.

On le voit: l'univers du Raphaël romancier est plutôt froid et sombre, et non dénué d'une certaine mélancolie et même d'une certaine cruauté, mais ces êtres malmenés par la vie, qui sont souvent sur une pente gravement descendante , recèlent quand même au fond d'eux une parcelle d'humanité, et c'est celle ci qui intéresse l'auteur et forcément le lecteur...

Une essai littéraire donc largement réussi, qui plus est ponctué l'an passé du Goncourt de la meilleure nouvelle, ce qui n'est pas rien.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je comprends que le livre de Raphael plaise à ses fans. Mais pour un adepte de la littérature consistante, l'ennui est le fil rouge du recueil. Il me fut Impossible de poursuivre au-delà de la cinquième nouvelle. Vraiment Impossible! Le ton est donné dès la première page avec un dialogue qui ne peut sonner plus faux:
-Tu l''as vu le film d'hier à la télé?
-Je crois pas, c'était quoi?
(Rare de rencontrer une personne qui ne se rappelle plus du film regardé la veille...)
...
-C'était avec cette actrice américaine, tu sais celle qui est jolie.
(Une seule actrice américaine jolie? Et pourquoi pas " c'était avec cet acteur africain, tu sais celui qui est noir")

Dès le début on a donc la sensation désagréable de lire un brouillon, un texte publié sans aucune relecture. Seule la notoriété de l'auteur-chanteur a permis la publication du texte.
Dépenser pour Raphael, oui, mais sur votre budget musical. Il existe de meilleurs livres à acheter. Beaucoup.
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De courtes nouvelles que l'on dévore sans s'arrêter.
C'est beau, sensible, poétique, poignant et délicat : une très jolie surprise!
L'écriture est sobre et épurée, le propos d'une grande profondeur et l'émotion palpable.
Les personnages que l'on croise ont une réelle épaisseur et nous touchent profondément.
Des nouvelles qui nous cueillent par leur justesse et qui vont à l'essentiel!
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J'avais hâte de découvrir le premier recueil de nouvelles de Raphaël, auteur-compositeur-interprète qui m'interpelle surtout son CD Caravanes et par la personnalité qui me semble assez énigmatique mais ce mystère qui plane dans son regard, ses textes le rendent encore plus intéressant.
J'ai été très touché par les premières nouvelles : Yuri, l'homme des sables, le dernier des pères entre autres qui sont d'une sensibilité à fleur de peau. On retrouve dans certaines autres les questionnements du compositeur et ses rapports à l'alcool, au sexe qui sont parfois un peu dérangeants, pour moi.
Par contre les personnages sont attachants, émouvants pour certains, mais il y a souvent toujours un côté un peu désespéré, d'urgence et de tristesse (certains diraient de romantisme) qui plane sur l'ensemble des nouvelles.
Un premier recueil qui, je l'espère, laisse présager d'autres écrits.
Il a un indéniable talent.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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C'est court mais percutant. ça vous touche au coeur comme une flèche empoisonnée.
Je me dis " Non, ce n'est pas possible, la vie n'est pas aussi cruelle!"
Mais il y a là des touches d'espoir, des brins de sourires, des caresses sauvages et finalement on pourrait y croire?
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Ce livre est correct. Non sans défauts et faiblesses, mais je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que c'est parce qu'il est signé du chanteur Raphaël qu'il a été édité, et goncourisé. Je pense même que s'il était signé Raymond Carver, personne n'en critiquerait ces (faux) défauts. Qui peuvent être attribués aux emprunts au langage parlé qui est précisément rempli de défauts. La vie, le langage en vie, vivant... Non, non, pas si mal Raph'.
Et s'il a été goncourisé, c'est sans doute plus dû à la faiblesse de la production générale des auteurs et nouvellistes. Raphaël Haroche lui-même a du se dire qu'il ne méritait pas un tel prix. A raison. Ce livre ne mérite pas un tel prix. Non. Ce livre est correct. Mérite l'édition, accordigne to me.
Les nouvelles sont plutôt courtes, une quinzaine de pages, sauf l'une ou l'autre plus courte et l'une ou l'autre plus longue (tiens, comment tout enlever tout intérêt à un propos).La dernière qui donne son nom au recueil (je n'aime pas quand un recueil porte le nom d'une des nouvelles, je plaide pour le choix d'un titre tiers. Tout comme les albums de musique ne portent pas le titre de l'une de leurs chansons.) n'est pas très réussie. D'autres le sont plus.
Il y a même pour moi quelques jolis moments d'écriture (dis-)gracieuse.
Je termine enfin en disant que j'ai mis longtemps à apprécier Raphaël Haroche ; ses différentes interviews - sur lesquelles je suis tombé sans chercher et où il avait le temps de délier et expliquer sa personne et personnalité - y ont concouru.
Bref.
Livre correct.
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Dans ce recueil de nouvelles, Raphaël Haroche nous parle de laissés-pour-compte, de désespérance, de fatalisme. le ton est souvent mélancolique.
C'est très noir. Pour autant, on ne peut pas nier une forme de poésie dans le style. Elle apporte une proximité émotionnelle qui est certainement à l'origine du malaise que j'ai pu ressentir au cours de ma lecture.
Pas de happy end ici, juste la vie qui apporte son lot de vacuité et de misère, juste une société qui ferme les yeux et détourne le regard.
J'ai été sensible à cette mise en lumière de ceux dont on ne parle que peu et avec finalement autant de respect, c'est-à-dire sans jugement. J'ai retrouvé l'émotion ressentie à l'écoute de Dans 150 ans, seul titre que je connaisse du chanteur.
Je vais poursuivre la découverte de cet artiste.

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