AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Crossroads


Bienvenue dans l'Outback australien.
Le grand rien.
Aussi grandiose que terrifiant.
Des touristes inconscients y ont laissé leur peau. Rien d'étonnant. Ne jamais jouer à Indiana Jones lorsqu'on a pas les épaules, ni la gourde salvatrice en peau de chamois.
Mais lorsqu'un enfant du pays est retrouvé sans vie, là, ça pose problème.
Comment se pusse-t-il qu'un type aussi rompu aux règles élémentaires de survie en territoire hostile ait pu se laisser piéger par la soif, retrouvé à des bornes de sa bagnole emplie ras la gueule de victuailles et de flotte?
Fan de Suicidal Tendencies ?
Peu probable. Y avait moyen de faire plus simple et moins douloureux.
Cameron n'est plus. C'est un fait établi.
L'amie suspicion vient de faire une entrée fracassante.
En effet, en de si vastes contrées, rares sont les étrangers à mêmes d'y pénétrer en échappant à la patrouille.
Fort de ce constat, il ne serait donc pas follement saugrenu d'imaginer un proche comme possible responsable de ce drame intime...

Lost Man est une tragédie grecque.
Un presque huis-clos aux relents putrides de désintégration familiale prophétisée.
Peu d'action à se mettre sous le kangourou (expression typiquement australienne, de source tarie) mais une ambiance aussi oppressante que ce putain de climat qui y sévit.

Je découvre Jane Harper. J'ai été harponné. Direct. Sans coup de semonce.
Ce récit, c'est de l'ADN de bonheur en barres, petit coeur avec les doigts.
Intelligent dans son propos et sa construction, il s'appuie sur une cellule familiale éclatée évoluant au quotidien sur une terre particulièrement inhospitalière.
De quoi tisser sur les joies ineffables des petits secrets entre amis tout en faisant la part belle à un environnement atypique, l'Outback, et ses moult dangers. de ceux qui feraient passer notre dernière canicule pour une agréable brise printanière.

L'interaction entre les divers personnages et la tension qui en découle participent grandement à cette électricité, version courant continu, qui semble avoir pris ses quartiers au pays des Bright.
Jeu de dupes où chacun fait figure de possible pêcheur devant l'éternel, Lost Man se lit en apnée, ce qui est rarement conseillé par plus de 50° à l'ombre. Surtout lorsqu'on sait qu'il n'y a pas d'ombre !

Harper m'a happé.
C'est certain, un jour, j'y reviendrai.
Commenter  J’apprécie          589



Ont apprécié cette critique (50)voir plus




{* *}