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Critique de gabb


Ça alors, voilà que Jaqueline Hapman nous fait le coup de la panne !
En l'occurrence, c'est son narrateur qui se voit contraint, pour cause d'ennuis mécaniques, d'abandonner son véhicule en rase campagne et de passer une nuit "chez l'habitant", façon "j'irai dormir chez vous".
Toutefois, à la différence d'Antoine de Maximy, notre naufragé de la route ne trouve pas refuge dans une modeste fermette sur un clic-clac douteux, mais dans un vaste domaine du XVIIIe siècle : La Diguière.

Plutôt sympa, me direz-vous ! Ben oui mais non, pas vraiment.
D'abord parce que la bâtisse, qui jadis fut somptueuse, tombe peu à peu en décrépitude, ensuite parce que les propriétaires du lieu (grand-mère, filles et petites-filles) semblent prêtes à tout pour sauvegarder leur patrimoine et rendre à ce joyau architectural sa majesté d'antan. Charmé dans un premier temps par cette famille d'aristocrates sans le sous, pour le moins atypique et exclusivement féminine, notre narrateur découvre peu à peu l'envers du décor... La Diguière se révèle être la seule raison de vivre de ces drôles de dames pas vraiment fréquentables, et l'emprise qu'exerce le domaine sur cette fratrie, sur son visteur (et sur le lecteur ?) est étonnante !

Ce qui démarrait gaiement comme une comédie champêtre riche en rebondissements et en dialogues percutants tourne bientôt à la farce vaguement malsaine mais non dénuée d'un humour à la fois fin et féroce et émaillée de réflexions subtiles sur la nature humaine, la culpabilité et l'absence de scrupules, la frontière parfois confuse entre le bien et le mal...

Avec son écriture toujours vive et élégante, la romancière belge qui m'avait déjà conquis avec "Moi qui n'ai pas connu les hommes" propose donc ici - dans un genre radicalement différent - une histoire a priori moins extravagante mais tout aussi prenante et toujours centrée sur des personnages féminins assez charismatiques.
Jaqueline Hapman n'a décidémment pas fini de me séduire !
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